19 décembre 2015

Le Coin des tendances du 19 décembre 2015

Quand Internet est devenu un hypermarché

Au sein de l’Union européenne, la proportion de personnes âgées de 16 à 74 ans qui ont commandé des marchandises ou des services pour leur usage privé sur Internet (les «cyber-acheteurs») est passée de 30 % en 2007 à 53 % en 2015. La fameuse barre des 50 % a été, cette année, franchie.

Parmi les internautes de l’Union n’ayant fait aucun achat en ligne en 2015, 75 % ont déclaré préférer faire leurs achats dans les magasins et 27 % qu’ils avaient des craintes quant à la sécurité des paiements et la protection de la vie privée.

La plupart des cyber-acheteurs dans l’Union sont satisfaits de leurs achats en ligne : 70 % d’entre eux ont affirmé n’avoir rencontré aucun problème.

Les articles les plus achetés sur internet étaient les vêtements et articles de sport (commandés par 60% des cyber-acheteurs), suivis par les voyages et logements de vacances (52 %) ainsi que les biens d’équipement ménagers et jouets (41 %).

En 2015, la plus forte proportion de cyber-acheteurs a été enregistrée au Royaume-Uni où 81 % de la population âgée de 16 à 74 a effectué des achats en ligne contre 79 % au Danemark, 78 % au Luxembourg, 73 % en Allemagne ou 71 % aux Pays-Bas, en Finlande et en Sud. Dans la moitié des États membres, la part des cyber-acheteurs dépassait les 50 %. Avec 63 % de cyber-acheteurs, la France se situe au-dessus de la moyenne européenne.

Plusieurs pays sont cyber-réfractaires. Ainsi, la Roumanie ne compte que 11 % de cyberacheteurs, la Bulgarie 18%, Chypre 23 % et l’Italie 26 %.

Le cyber-achat concerne désormais toutes les générations même si des écarts importants demeurent entre les tranches d’âge.

Ainsi, au sein de l’Union, seulement 25 % des 65-74 ans ont effectué des achats en ligne en 2015 quand ce taux est de 66 % chez les 16-24 ans et de 70 % des 25-34 ans). Néanmoins, les seniors connectés (ayant un abonnement Internet) sont presque tout aussi cyber-acheteurs que les jeunes. Ils sont .53 % à acheter sur Internet contre 68 % des internautes de 16 à 24 ans. En France, 77 % des internautes de 18 à 24 ans ont effectué des achats en ligne en 2015. Ce taux est de 84 % chez les jeunes actifs de 25 à 34 ans. Il est de 65 % chez les 55-64 ans et de 57 % pour les plus de 65 ans.

Les vêtements et les articles de sport au cœur du commerce sur Internet

En 2015, les vêtements et articles de sport étaient les produits les plus communément achetés en ligne dans l’UE, 60 % des cyber-acheteurs en ayant acheté. Arrivent en deuxième position les voyages et logements de vacances (52 %) puis les biens d’équipement ménager et jouets (41 %), les tickets d’entrée à des manifestations (37 %) et les livres, magazines et journaux (33 %). Les vêtements et les articles de sport constituaient les articles les plus achetés en ligne dans dix-neuf États membres. La part la plus importante de cyberacheteurs ayant commandé des vêtements en ligne en 2015 a été enregistrée au Royaume-Uni (74 %), suivie de près par Malte (72 %) et la Bulgarie (71 %).

Les voyages et logements de vacances, la catégorie la plus populaire dans les neuf autres États membres, ont été achetés en ligne par une proportion de cyberacheteurs particulièrement élevée dans les trois États nordiques membres de l’UE – le Danemark (73 %), la Finlande (70 %) et la Suède (69 %).

Les biens d’équipement ménager et jouets étaient les plus achetés en ligne au Royaume-Uni (61 % des cyber-acheteurs), les tickets d’entrée à des manifestations au Danemark (69 %) ainsi qu’en Suède (64 %), et les livres, magazines et journaux au Luxembourg (54 %)

57 % des Français ayant acheté en ligne l’ont fait pour acquérir des vêtements et des articles. 53 % ont eu recours à Internet pour acheter un voyage ou réserver un lieu de vacances, 35 % ont utilisé Internet pour acheter des biens d’équipement ménager et des jouets, 24 % des tickets d’entrée à des évènements, 28 % des livres, des magazines ou des journaux.

7 cyber-acheteurs européens sur 10 n’ont pas rencontré de problème lors de l’achat en ligne. Le problème le plus fréquemment soulevé provient des délais de livraison (mentionnée par 16 % des cyber-acheteurs) et des défaillances techniques du site web au moment de la commande ou du paiement (12 %). L’argument mis en avant par ceux qui ne recourt pas à Internet pour acheter en ligne est la sécurité.

Quand l’épargnant et l’Internaute ne font plus qu’un

Pour obtenir des informations sur les placements, 26 % des épargnants ont comme réflexe de consulter en priorité un site sur Internet (étude AMF 2015). Ce taux progresse d’année en année au détriment du conseil pris auprès d’un conseiller financier. Certes, 41 % des épargnants ont encore le réflexe de lui demander des informations. Pour les souscripteurs récents de produits financiers (souscription depuis 2010), le taux de consultation d’Internet atteint plus de 35 %. Les recherches en ligne concernent essentiellement les actions (48 %) et les instruments spéculatifs comme les warrants ou les options binaires (39 %). L’assurance-vie est un peu moins concernée (22 %).

88 % des personnes interrogées ont souscrit au moins un produit en agence. Mais 25 % de l’échantillon est aussi passé par Internet pour au moins un produit. Dans certains domaines, le web a même déjà pris le dessus. C’est le cas pour les achats directs en actions avec 50 % de souscripteurs en ligne et 40 % en agence.

En matière de gestion courante des placements, Internet a gagné le match. Parmi les souscripteurs récents, 37 % indiquent passer par Internet pour les opérations de consultation, d’arbitrages et de passages d’ordres…). Internet fait jeu égal avec l’agence bancaire et dépasse de très loin le courtier. Les arguments mis en avant sont le gain de temps et la souplesse de gestion (52 % des cas). Les frais moins élevés ne sont cités que dans 30 % des cas.

Demain est déjà presque aujourd’hui

Quand les algorithmes prennent le pouvoir 

Les FinTech sont à la mode et imposent de plus en plus leurs solutions à la sphère financière. En mixant algorithmes et Big Data, il est possible de déterminer des profils d’épargnants. Ces profils sont établis en prenant en compte les abonnements à des magazines, les consultations de Web, les photos publiées sur les réseaux sociaux, les dépenses via les comptes bancaires… En croisant les données, il est possible de déterminer si l’épargnant est porté à prendre des risques, s’il a une vision court ou long terme, s’il est actions ou obligations…

Les produits d’épargne sont adaptés à chacun des profils. Cette technique est réputée plus fiable que celle qui se fonde sur les questionnaires. Des algorithmes peuvent être utilisés pour déterminer des profils de consommateurs. Ils peuvent également servir à des chasseurs de tête pour évaluer les probabilités de succès d’un candidat. Quand Big Brother prend le pouvoir ou quand les données interdisent le hasard.

Quand les robots prennent le dessus…

Pour la publication des résultats des élections régionales de 2015, plusieurs sites ont eu recours à des robots-journalistes avec un gain important en termes de coûts et avec moins d’erreurs de transcription. Le recours à de tels logiciels se développe également dans la presse financière pour présenter rapidement les résultats boursiers. Aux Etats-Unis, des robots sont capables de rédiger des dépêches à partir de données qui leur sont communiquées.

Les logiciels qui exécutent des tâches automatisées appelés des « bots » devraient connaître une forte croissance dans les prochaines années. Cela concernera la sphère professionnelle comme la sphère privée. Microsoft vient de développer Xialoce qui est un compagnon virtuel pour réseaux sociaux avec qui on peut discuter, qui s’adapte aux sujets de conversation mais qui sait également faire preuve d’humour et d’empathie. XiaoIce mémorise les séquences passées réalisées par son propriétaire et peut donc s’en resservir dans le cadre d’un dialogue virtuel.

Les services de renseignement déploient des bots pour la surveillance des sites, des mails. Ces bots rédigent automatiquement des rapports de surveillance et intègrent des mécanismes d’alerte.

Les taches d’organisation et d’assistance dans les entreprises devraient être de plus en plus gérées par des bots avec le recours à des plateformes collaboratives.

Les Glitches ou les bugs des temps modernes

Nous avons failli avoir le bug de l’an 2000, nous pourrions être demain confrontés au gltich du siècle. Si en an 2000, le problème était lié aux horloges internes des ordinateurs et aux logiciels n’ayant pas été conçus pour changer de siècle, le problème de demain concernera le réseau. Le glitch, le pépin, est la nouvelle menace que craignent les entreprises, les administrations…

En 2013, des problèmes informatiques ont provoqué un arrêt de trois heures au Nasdaq. En 2014, un pépin logiciel a provoqué l’arrêt au sol 5 000 vols United Airlines pendant deux heures.

Dans de nombreux cas, ces problèmes sont liés à des réseaux dégradés ou à des erreurs de calcul de la bande passante nécessaire.

Nous ne sommes plus maîtres chez nous

Les backdoors, portes dérobées, sont des lignes de code installées par les développeurs dans le firmware permettant aux fabricants de logiciels de mettre à jour en toute sécurité et parfois automatiquement les systèmes d’exploitation des ordinateurs, des mobiles, des objets connectés. Ces voies d’accès permettent de résoudre des problèmes mais peuvent aussi servir à collecter à notre insu des données.

Dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, certaines administrations utilisent des « golden keys », des clefs de chiffrement. Elles permettent aux forces de l’ordre d’ouvrir ces backdoors comme ils le souhaitent. Cette pratique est autorisée en France par la loi du 24 juillet 2015.

En 2016, toute entreprise qui stocke des données clients pourrait être visée par une demande d’ouverture de porte dérobée. Cela pourrait inclure des banques, des groupes de défense, des agences de voyages, des compagnies hôtelières, etc.

L’arrivée de l’informatique quantique

Les ordinateurs quantiques pourraient dans un futur proche remplacer les ordinateurs numériques classiques qui reposent sur des systèmes binaires. Dans l’univers quantique, les 1 et 0 octets de nos vieux ordinateurs peuvent exister dans deux états dits qubits à la fois. Ils sont capables de traiter quatre valeurs dans le même laps de temps : 00, 01, 10, 11. Les ordinateurs quantiques ont des capacités sans rapport avec les ordinateurs actuels. Pour le moment à l’état de recherche, les machines quantiques pourraient d’ici quelques années envahir la sphère professionnelle afin d’accélérer la vitesse de traitement des données.