2 juin 2018

Le Coin des Tendances du 2 juin 2018

Les entreprises françaises de plus en plus digitales actives

Plus des deux tiers des entreprises françaises ont un site Internet leur permettant de communiquer et de vendre leurs biens et services. Parmi les entreprises de plus de 250 salariés, la présence d’un site Internet s’est généralisée (95 % sont équipées). En revanche, les entreprises françaises sont encore en retrait par rapport à leurs concurrentes étrangères en ce qui concerne leur présence sur les médias sociaux, les blogs, microblogs et les sites web de partage de contenu multimédia. Mais, lors de ces cinq dernières années, leur présence sur ce type de supports s’est renforcée.

Des sites de plus en plus commerciaux

En 2017, selon l’INSEE, plus des trois quarts des sociétés dotées d’un site web y affichent la description de biens et services ou des listes de prix, contre moins de la moitié en 2013. Une sur cinq offres également un contenu personnalisé de son site aux visiteurs réguliers ou habitués (+ 5 points par rapport à 2013). 13 % des sociétés ayant un site permettent à l’utilisateur de personnaliser ou concevoir des biens ou services, soit plus du double par rapport à 2013. 27 % des sociétés disposent d’un panier virtuel mais seulement 15 % des sociétés offrent un suivi de la commande (+ 3 points par rapport à 2013).

Les entreprises de plus de 250 salariés disposent naturellement de sites web plus étoffés. Ainsi, un tiers d’entre elles permettent la commande en ligne, 29 % proposent le suivi de la commande par le client (contre 23 % en 2013). La personnalisation des produits y est plus fréquente (17 % contre 7 % en 2013) ainsi que celle des pages des sites web pour les visiteurs réguliers (31 % contre 22 % en 2013). En revanche, seulement un quart des sites web des entreprises de moins de 250 salariés permet la commande en ligne et 15 % le suivi de la commande. Dans l’hébergement et la restauration, 95 % des sociétés ayant un site web décrivent les services ou affichent des listes de prix en 2017, contre 66 % en 2013. 34 % des sociétés ont reçu des commandes ou des réservations via Internet, passées soit sur leur propre site web, soit sur des places de marché.

En quatre ans, la part des sociétés de 10 personnes ou plus utilisant des médias sociaux a plus que doublé passant de 18 % en 2013 à 41 % en 2017. L’usage des réseaux sociaux est plus répandu dans les sociétés de grande taille : en 2017, 66 % des sociétés de 250 personnes ou plus possèdent au moins un compte sur un réseau social, contre 37 % des sociétés de 10 à 19 personnes.

Le secteur dans lequel les entreprises sont les plus présentes sur les médias sociaux est sans surprise celui de l’information et de la communication (78 % des entreprises). Le secteur de l’hébergement et la restauration est également en pointe avec 66 % des entreprises présentes sur les médias sociaux. Le rôle joué par les plateformes comme booking.com ou TripAdvisor pour les avis obligent les hôtels et restaurants à être présents et à surveiller leur e-réputation. Appartenant à un secteur plus traditionnel, les sociétés des transports et de l’entreposage sont les moins présentes sur les réseaux sociaux (21 % des sociétés), de même que celles de la construction (23 %). Toutefois, leur présence a nettement augmenté par rapport à 2013, gagnant plus de 10 points dans ces deux secteurs.

Une présence sur le web de plus en plus étoffée

Les entreprises mettent de plus en plus en œuvre des politiques de présence combinée, site web et médias sociaux. 35 % des sociétés interviennent sur les deux créneaux, soit plus que les entreprises qui n’interviennent sur le web que par le moyen de leur seul site (32 % des sociétés). Parmi les sociétés de 250 personnes ou plus, sept sur dix cumulent un site web et au moins un compte sur les médias sociaux. La plupart des sociétés cumulant site web et médias sociaux affichent sur leur site web des liens permettant d’accéder aux pages de l’entreprise dans les médias sociaux. L’usage « isolé » de médias sociaux est avant tout du ressort des PME et des TPE qui ne peuvent pas ou qui ne veulent pas développer un site web. La proportion des entreprises utilisant exclusivement les réseaux sociaux est passée de 1 % en 2013 à 6 % en 2017. 8 % des sociétés de 10 à 19 personnes ne s’affichent que sur les médias sociaux, contre 3 % de celles de 20 à 249 personnes et quasiment aucune des plus grandes. L’hébergement-restauration et le commerce sont les secteurs où l’usage de médias sociaux sans site web est le plus fréquent (13 % des sociétés d’hébergement et restauration et 7 % des sociétés du commerce).

Au contraire des médias sociaux, le recours aux wikis (un wiki est une application web qui permet la création, la modification et l’illustration collaboratives de pages à l’intérieur d’un site web) reste rare (4 % des sociétés), hormis dans les grandes sociétés.

Le rôle clef des places de marché pour les PME

38 % des sociétés de 10 personnes ou plus vendant en ligne ont recours à des places de marché. Ces plateformes viennent souvent en complément de la vente sur le site web de la société.

La taille de la société est un facteur déterminant dans le recours ou non aux places de marché : les petites sociétés sont en effet relativement plus présentes sur ces plateformes, sans doute pour augmenter leur visibilité sur le web à moindre coût. Parmi les sociétés de 10 à 19 personnes qui vendent sur le web, 83 % reçoivent des commandes sur leur site web et 47 % sur une place de marché. 31 % cumulent site web et places de marché. Au contraire, 94 % des sociétés de 250 personnes ou plus concernées par la vente en ligne vendent via leur propre site web et seulement 26 % sur une place de marché. Le secteur de l’hébergement et de la restauration est le plus actif sur les places de marché. La présence de grandes plateformes comme Boooking.com, TripAdvisor, La Fourchette ainsi qu’une forte concurrence expliquent cette spécificité. Selon l’INSEE, « plus de deux tiers des sociétés ayant vendu sur Internet indiquent l’avoir notamment fait sur des places de marché. En 2016, la moitié des sociétés du secteur qui vendent en ligne ont réalisé au moins 40 % de leurs ventes web sur une place de marché ; un quart en a même réalisé au moins 80 % ».

Les réseaux sociaux, un canal de recrutement qui s’affirme

44 % des sociétés présentes sur les médias sociaux en 2017, y ont recours pour effectuer des recrutements. Cette part est en hausse de 6 points par rapport à 2013. Parmi les sociétés de 250 personnes ou plus, ce taux atteint 72 % (+ 13 points entre 2013 et 2017). En 2016, 33 % des sociétés disposant d’un site web y proposaient des offres d’emploi ou le dépôt de candidatures en ligne.

Les médias sociaux, des supports de vente

84 % des sociétés présentes sur les médias sociaux ou les wikis, s’en servent, selon l’INSEE, essentiellement pour développer leur image et commercialiser leurs produits. Ce motif est en tête pour tous les secteurs (de 72 % dans les transports-entreposage à 89 % dans le commerce). Figurent parmi les autres objectifs le recueil d’avis, de critiques et de questions de la part des clients.

Les plateformes sont avant tout utilisées par les PME. Parmi les entreprises de 10 à 19 salariés vendant sur le web, un quart effectuent au moins 70 % de leurs ventes web sur ces plateformes, contre seulement 15 % pour les sociétés de 20 à 249 personnes. Pour les sociétés de 250 personnes ou plus, qui disposent de leurs propres outils, ce montant est négligeable.

 

La mobilité intra-européenne, encore une exception

Pour être optimale, une union monétaire suppose une forte mobilité des actifs en son sein. Même si depuis la crise de 2008, les migrations entre États se sont développées au sein de la zone euro, leur ampleur est mesurée. Ainsi, 3,8 % des citoyens de l’Union européenne en âge de travailler (20-64 ans) résidaient, en 2017, dans un autre État membre que celui dont ils avaient la citoyenneté. En 2007, ce taux était de 2,5 %.

La situation varie considérablement selon les États membres. Les actifs de l’Europe de l’Est sont plus mobiles que ceux de l’Ouest.  La proportion s’échelonne entre 1,0 % des citoyens en âge de travailler dans le cas de l’Allemagne et 19,7 % dans celui de la Roumanie. La plus forte mobilité est observée pour les Roumains et les Lituaniens. En 2017, les ressortissants roumains qui étaient en âge de travailler (20-64 ans) et qui résidaient à l’étranger au sein de l’Union représentaient environ un cinquième (19,7 %) du nombre de leurs compatriotes résidant en Roumanie. Suivaient les ressortissants lituaniens (15,0 %), croates (14,0 %) et portugais (13,9 %). Les États membres de l’UE ayant la plus faible proportion de citoyens « mobiles » (par rapport à la population totale du pays) sont l’Allemagne (1,0 %), le Royaume-Uni (1,1 %), la Suède et la France (1,3 % chacune).

La mobilité professionnelle concerne avant tout les diplômés de l’enseignement supérieur. Ainsi, 32,4 % des citoyens de l’Union « mobiles » sont des diplômés de l’enseignement supérieur quand ils ne représentent que 30 % de l’ensemble de la population. Deux tiers des Français vivant dans un autre État membre ont un diplôme de l’enseignement supérieur (34 % de la population active dispose d’un diplôme de l’enseignement supérieur). Néanmoins, dans six États membres, la population restée au pays affiche une plus forte proportion de diplômés de l’enseignement supérieur que celle ayant émigré : Bulgarie, Croatie, Portugal et Lettonie, Estonie et Lituanie.

En étant souvent plus jeunes et plus diplômés, le taux d’emploi des citoyens résidant dans un autre État membre est plus élevé que celui de la population globale. Il est de 76,1 %, contre 72,1 % pour la population de l’Union. Au niveau de l’Union, le taux d’emploi des citoyens qui sont en âge de travailler et qui vivent en dehors de leur État dépasse le taux d’emploi de la population résidente de 4 points. Les différences les plus importantes sont observées dans le cas de la Grèce (77,3 % des Grecs vivant dans un autre pays de l’Union ont un emploi, contre 57,8 % de la population concernée en Grèce, soit un écart de 19,5 pp), de la Croatie (79,8 % contre 63,6%, soit un écart de 16,2 pp), de l’Espagne (78,9 % contre 65,5%, soit 13,4 pp), de l’Italie (75,6 % contre 62,3 %, soit 13,3 pp)