21 juillet 2018

Le Coin des Tendances du 21 juillet 2018

La victoire du Streaming et du rap

Le streaming permet d’accéder à travers des applications comme Deezer, Spotify, ou Netflix, à du contenu musical et vidéographique via Internet avec ou sans téléchargement. Pour l’industrie de la musique et du cinéma, il constitue un instrument de reconquête. Les ventes de CD et plus récemment de DVD se sont contractées en raison de la diffusion gratuite légale et illégale de la musique et des films. Le streaming qui offre la possibilité sous la forme d’un abonnement d’accéder à l’ensemble des répertoires de nombreux artistes commence à s’imposer au sein de la population. En 2017, selon la Fédération Internationale de l’Industrie Phonographique (IFPI), les ventes des plateformes de streaming représentaient plus de la moitié du chiffre d’affaires mondial des ventes de musique, dépassant les recettes générées par les ventes physiques. Grâce au streaming, la croissance de l’industrie musicale américaine est au plus haut sur ces vingt dernières années. Les revenus issus du streaming musical représentaient 38 % des 17,3 milliards de dollars du chiffre d’affaires global réalisé par l’industrie musicale mondiale (soit +41 % sur un an). Selon une étude publiée par Nielsen Music, ce mode de consommation de la musique aurait enregistré une croissance de 18 % sur les 6 premiers mois de l’année 2018.

Aux origines du streaming

Le streaming est intimement lié au développement de l’Internet. L’élargissement des bandes passantes a permis d’améliorer le volume des données transférées et l’écoute en direct. Plusieurs groupes de musique ont parié très rapidement sur le streaming. Le premier est Severe Tire Damage en juin 1993, suivi par les Rolling Stones. Le 18 novembre 1994, ces derniers diffusent les concerts de leur tournée « Voodoo Lounge » en ligne. Ils seront suivis par les autres artistes et groupes anglo-saxons dont Bruce Springsteen.

La popularisation du streaming intervient avec le succès rencontré par les sites Youtube et Dailymotion apparus dans les années 2000. Le développement d’offres payantes prend forme avec Deezer et Spotify dans la deuxième partie des années 2000, bénéficiant de l’appui des grandes majors musicales (Universal, Sony, etc.). Spotify compte près de 80 millions d’abonnés payants et 200 millions d’abonnés gratuits (qui n’ont accès qu’à un service limité).

Le streaming s’impose chez les jeunes

 85 % des 13-15 ans écoutent de la musique en streaming. La surreprésentation des jeunes dans le streaming influe sur le style de musique écoutée à travers cette technique de diffusion. Le Hip-hop, le rap et le RnB sont plus diffusés en streaming que le rock & roll. Avec 1,1 milliard de vues, « God’s Plan » du rappeur Drake est le morceau le plus partagé de l’année.

La France sur les pas américains

En France, le chiffre d’affaires du streaming s’est accru de 23 % en 2017. Son poids est équivalent à celui des ventes physiques de disques (48,8 % contre 51,2 %).

En 2017, 4,4 millions de Français se sont abonnés pour un service de streaming contre seulement 1,4 million quatre ans plus tôt. 42,5 milliards de titres ont été diffusés en 2017 sur ces plateformes, contre 9 milliards en 2013

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Comme aux États-Unis, le rap est arrivé en tête des ventes d’albums en France. Avec 6 albums en deux ans, Jul se dispute la première place avec Maître Gims.

Le streaming serait une source de revenus pour les plateformes mais ne compenserait pas la chute des ventes de disque pour les artistes. Par ailleurs, le recul des radios musicales en termes d’audimat pèse sur les droits d’auteurs. Les artistes doivent compter de plus en plus sur les concerts et sur les produits dérivés pour maintenir leurs revenus. L’arrivée de YouTube en tant que diffuseur payant de musiques à écouter pourrait accroître le poids du streaming dans les prochaines années. La question de la rentabilité de l’industrie musicale reste entière. Est-ce qu’il y a encore une place pour les anciennes majors comme Universal qui gèrent des portefeuilles d’artistes vieillissants ? Ont-elles les possibilités d’être des organisateurs des nouveaux marchés musicaux ?

Formation professionnelle et apprentissage, en attendant la prochaine réforme

La formation professionnelle est un chantier permanent. Le Gouvernement a prévu sa refonte globale afin d’améliorer son efficience. La dernière grande réforme datait de 2014. Ses objectifs étaient la simplification des règles de financement de la formation professionnelle, l’instauration du compte personnel de formation (CPF) et la mise en place de la portabilité du droit à la formation.

En 2015, première année d’application de la réforme, 24,9 milliards d’euros ont été consacrés à la formation professionnelle continue et à l’apprentissage, en dehors des dépenses directes des entreprises. En recul de 1,7 % sur un an, les dépenses de formation prises dans leur ensemble représentaient 1,1 % du PIB contre 1,2 % en 2014.

Les entreprises piliers du la formation professionnelle et de l’apprentissage

Les entreprises restent les plus importantes contributrices. Elles participent à hauteur de 7,677 milliards d’euros, soit 30,8 % des besoins de financements totaux. Néanmoins leur participation est en retrait de 3,9 % en 2015.

Le poids croissant des régions

Les régions arrivent en deuxième position et assument 18 % des dépenses totales consacrées à la formation professionnelle et à l’apprentissage. 4,647 milliards d’euros ont été affectés à cette mission en 2015. Avec la loi « NOTRe » de 2015, Les régions ont vu leur rôle réaffirmé en matière de formation professionnelle. Leur poids dans le financement des dispositifs a augmenté de 3,3 % sur un an.

La formation des jeunes bien qu’en léger recul reste le principal domaine d’intervention des conseils régionaux. 55 % des moyens mis à disposition par les régions au profit de la formation et l’apprentissage sont orientés vers cette population, principalement à travers le financement de l’apprentissage.

Le désengagement progressif de l’État dans le financement de la formation continue et de l’apprentissage

Le poids de l’État et des administrations ou organismes investis d’une mission de service public, dont l’Agefiph, l’UNEDIC et Pôle emploi, sont ainsi en retrait en 2015. L’effort consenti par l’État recule de 7,1 %. L’État finance à travers ses interventions  14 % du montant total (3,483 milliards d’euros).

En 2015, comme les régions, les actions de l’État sont centrées majoritairement vers les jeunes (38,3 % des dépenses de l’État dédiées à la formation).16,4 % dépenses ont concerné les actifs occupés du secteur privé quand 6,2 % ont été destinées aux personnes en recherche d’emploi.

L’État, les collectivités territoriales et le secteur hospitalier en qualité d’employeur, participent à hauteur de 22 % du total pour les dépenses de formation réalisées au profit des agents des 3 fonctions publiques. Les dépenses de rémunération des agents représentent près des deux tiers des dépenses de formation des trois fonctions publiques Dans le détail, les dépenses destinées à former les agents publics de l’État ont reculé de 4 % sur un an quand celles proposées aux agents des fonctions publiques territoriale et hospitalière progressent, respectivement de 2,3 % et de 3,1 %.

Les ménages et la formation

Les ménages contribuent quant à eux à hauteur de 5,6 % à la dépense globale (financement des formations individuelles). La participation des ménages s’est accrue en 2015 de 3 % par rapport à l’année précédente.

Les enjeux du projet de loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel

Trois ans après l’entrée en vigueur de la précédente réforme, le législateur est à nouveau invité à revoir les règles qui régissent la formation professionnelle et l’apprentissage. Deuxième chantier social du quinquennat, après l’adoption l’été dernier des ordonnances travail, le projet de loi avenir professionnel vise à la fois à réformer l’assurance-chômage, la formation professionnelle et l’apprentissage. Ce texte vise à améliorer le fonctionnement du compte individuel de formation (les comptes seraient dotés en euros et non plus en nombre d’heures de formation accessibles). Les pouvoirs publics s’engagent à accroître leur effort en faveur des publics en difficultés.