23 mars 2019

Le Coin des Tendances du 23 mars 2019

Les nouvelles cartes du monde

De 1980 à 2018, la population mondiale est passée de 4,4 à 7,5 milliards d’habitants. D’ici le milieu du siècle, elle devrait atteindre 9,5 milliards d’habitants. L’Afrique sera responsable de plus de la moitié de la croissance et l’Asie de 35 %. Neuf États seront responsables de la moitié de l’accroissement : l’Inde, le Nigéria, la République Démocratique du Congo, le Pakistan, l’Éthiopie, la Tanzanie, les États-Unis, l’Ouganda et l’Indonésie. En 2024, le pays le plus peuplé sera l’Inde (1,4 milliard d’habitant) qui dépassera la Chine. En 2050, la moitié de la population mondiale sera concentrée au sein de huit pays : l’Inde, la Chine, le Nigéria, les États-Unis, l’Indonésie, le Pakistan, le Brésil et le Bangladesh. Ces États compteront tous plus de 200 millions d’habitants.

L’érosion européenne

En 1900, un quart de la population mondiale était européenne, en 2050, ce sera moins de 8 %. L’Afrique devrait compter 2,5 milliards d’habitants d’ici 2050 contre moins de 500 000 en 1980. La population de l’Algérie devrait dépasser celle de la France d’ici trente ans (72 millions contre 70 millions). Le Niger pourrait compter 68 millions d’habitants en 2050 contre 3 millions en 1960 et 21 millions en 2018.

L’Europe sera en revanche de plus en plus absente démographiquement du monde. En 2015, le nombre de décès a, au sein du vieux continent, dépassé le nombre de naissances. D’ici 2050, 15 États européens, essentiellement à l’Est, pourraient perdre plus de 15 % de leur population (Bulgarie, Lettonie, Moldavie, Ukraine, Croatie, Lituanie, Roumanie, Serbie, Pologne et Hongrie).

L’Europe avec la Russie et le Japon connaîtra un déclassement démographique lourd de conséquences en termes de création de richesses et de rapport de force économique. Parmi les pays dits avancés, seuls les États-Unis pourraient continuer à enregistrer une croissance de leur démographie. En 2050, leur population pourrait atteindre près de 450 millions de personnes.

Une urbanisation galopante

En 2050, 70 % de la population vivra dans des villes contre 50 % en 2018. Le monde s’articulera de plus en plus autour de mégapoles. Aujourd’hui 85 comptent plus de 5 millions d’habitants et 35 plus de 10 millions. Ces mégapoles tendent à se jouer des frontières en attirant les talents, les capitaux, les biens et les services de toute la planète. Elles se vivent comme des hubs. Face aux grandes mégapoles que sont New York, Tokyo, Shanghai, Bangalore, Lagos, celles de l’Europe sont freinées par l’absence d’unité linguistique et par la résurgence du nationalisme. Il y a une résistance aux métropoles qui se fait jour en Europe. Elles sont accusées d’être déconnectées du reste du pays. Ce sont les mégapoles qui attirent les migrants à la recherche de travail, de conditions de vie meilleures. En Europe, ils se dirigent vers Londres, Paris, les grandes villes allemandes, Milan, etc. Entre 2015 et 2018, le vieux continent a reçu plus de 3,5 millions de demandes d’asile. Elles proviennent essentiellement du Moyen Orient et de l’Afrique. À la mondialisation des biens, des services et des capitaux, s’est ajoutée celle des personnes. L’Europe qui a été longtemps une région d’émigration se divise aujourd’hui sur le sujet de l’immigration. Plusieurs gouvernements sont désormais constitués de partis qui ont fait campagne sur l’arrêt des migrations dans leur pays.

Des migrations en forte croissance

257 millions de personnes, soit 3,4 % de la population mondiale, ont migré dans un autre État. Ce chiffre a été multiplié par trois depuis 1970. En 2017, le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés estimait que 67 millions de personnes avaient été déplacées. Les principaux pays d’accueil sont les États-Unis, l’Arabie saoudite, l’Allemagne et la Russie. Les principaux pays d’émigration sont l’Inde, le Bangladesh, la Chine, le Pakistan et l’Indonésie. 50 millions de chinois sont installés à l’étranger dont 700 000 aux États-Unis. 30 millions d’Indiens ont choisi de vivre aux États-Unis, en Europe ou dans les États du Golfe ainsi qu’en Afrique. En Europe, les diasporas les plus nombreuses sont les Turcs (4,4 millions) et les Marocains (3,3 millions). Les Algériens se caractérisent par leur très forte concentration dans un seul État, la France (92 % de la diaspora algérienne en Europe est en France). L’Europe en y intégrant la Russie et l’Ukraine est devenue ces dernières années le principal continent d’accueil des migrants. Ces mouvements de population s’accompagnent de flux financiers importants. Plus de 600 milliards de dollars seraient ainsi transmis des différentes diasporas vers leur pays d’origine. La France est un des pays les plus concernés d’Europe avec des flux de plus de 10 milliards d’euros par an (source Eurostat). Sur les 31 pays les plus pauvres du monde, 27 se situent au sud du Sahara. Les territoires de la zone sahélienne sont plus ou moins aux mains d’organisations terroristes ou mafieuses. Les frontières sont peu respectées. Les déplacements de population sont fréquents avec, du fait du développement des technologies de l’information, une tentation croissante pour se rendre dans le Maghreb et en Europe.   40 millions de personnes sont susceptibles de partir assez rapidement du Sahel faute d’emploi et par crainte des famines.

En 250 ans, la population mondiale aura été multipliée par dix. L’aventure humaine est une success story. Pour le moment, les prophéties de Malthus et de Marx ont été tenues en échec. La situation sur le plan alimentaire et de la formation des enfants a connu une amélioration très importante depuis le milieu des années 1970. Certes, la sous-alimentation concerne encore 800 millions de personnes sur 7,5 milliards de terriens mais en 1974, un milliard sur 4,5 étaient menacés directement de famines. Plus de 65 % des enfants de moins de 15 ans sont scolarisés dans le monde quand longtemps ce taux était inférieur à 40 %. Les moyens humains, technologiques sont aujourd’hui sans commune mesure avec ceux qui prévalaient il y vingt, cinquante ou cent ans. L’élément qui a changé, c’est le rapport au temps, l’impatience ainsi qu’un goût morbide pour le catastrophisme.

La difficile équation de la croissance des temps modernes

Depuis le début de la première révolution industrielle vers 1750, la croissance demeure une alchimie. Certes, la modélisation a permis d’en fixer les contours, d’en déterminer les facteurs mais les algorithmes restent encore impuissants pour déterminer avec fiabilité son évolution et surtout pour trouver la solution afin de la rendre pérenne. Dans une économie de marché mondialisée, le très grand nombre d’agents économiques est une source d’incertitude importante d’autant plus qu’aux paramètres économiques et financiers, il faut ajouter des paramètres d’ordre psychologique. La recherche économique tend de plus en plus à intégrer l’analyse comportementale.

Quelques certitudes peuvent être néanmoins affirmées. La croissance d’un pays est d’autant plus élevée que la population d’âge actif est jeune et bien formée. En effet, un trop grand nombre de jeunes en formation génère un coût tout comme une population âgée à la retraite. Dans tous les pays, il y a un moment favorable à la croissance. Ce fut le cas en Europe dans les années 50 à 70, en Chine dans les années 90/2000. Peu de retraités, beaucoup d’actifs, une classe moyenne en croissance, des besoins à satisfaire sont autant de paramètres positifs pour l’activité.

L’état de droit constitue un point clef pour la croissance. Le respect des règles, des contrats est indispensable pour l’essor de l’activité économique. Les problèmes rencontrés depuis des décennies en Amérique latine prouvent que l’insécurité juridique est antinomique avec le concept de croissance. La corruption, l’instabilité juridique empêchent l’établissement d’un climat propice pour les affaires. Jusqu’à l’avènement de la Chine comme deuxième puissance économique mondiale, il était admis que le succès économique passait par le marché et la démocratie, les deux valeurs étant intimement liées. La Chine prouve, pour le moment, qu’un pays peut prospérer par le marché tout en conservant un système de parti unique. Il est à noter que l’adoption de l’économie de marché par la Chine n’est pas totale. Elle participe aux échanges mondiaux tout en conservant des spécificités.

La notion de droit de propriété est souvent mise en avant comme une condition sine qua non du succès économique. En Chine, il est souvent indiqué que c’est le secteur privé qui apporte la plus grande partie de la croissance. Les pays en voie de développement qui ont opté après la décolonisation pour des politiques de croissance reposant sur des combinats publics ont échoué. La propriété privée joue le rôle de mètre étalon et de stimulus.

La participation aux échanges internationaux est une question débattue depuis des siècles. En effet, les États-Unis ont construit leur puissance économique tout en étant jusqu’en 1945 plutôt protectionnistes. Mais, ce pays fait exception en raison essentiellement de son vaste marché intérieur. La thèse des avantages comparatifs (théorie de Ricardo) s’est imposée. Le principe, énoncé de manière simplifiée, repose sur l’idée qu’un État a tout intérêt à se spécialiser dans les domaines où il est le moins mauvais. Pour réussir économiquement, il ne faut pas être obligatoirement le meilleur, il faut simplement bien se spécialiser. Longtemps, l’échange fut inégal et ses effets économiques incertains. En effet, le pillage a été souvent de mise à travers l’histoire. L’enrichissement par l’étranger était lié à un échange volontaire ou subi. Les relations commerciales étaient bien souvent la suite de conflits militaires. La constitution des empires coloniaux au XIXe siècle était tout à la fois dictée par des considérations politiques, économiques, religieuses et de messianisme civilisationnel. L’or des Indes ne fit pas le bonheur sur le long terme des Espagnols. De même, plus proche de nous, les recettes tirées par les Néerlandais de la vente du gaz ne déboucha pas sur une croissance pérenne (maladie hollandaise). Les exportations de matières premières par la rente qu’elle constitue sont en règle générale contreproductives sur le plan économique.

Le protectionnisme a été accusé d’avoir accentué la crise de 1929 et d’avoir favorisé la montée aux extrêmes et donc à la Seconde Guerre mondiale. A contrario, le libre-échange tel qu’il a été institué après 1945 est considéré comme un des facteurs importants de la croissance de ces soixante-dix dernières années. Les succès allemands, japonais, coréens et plus récemment des pays émergents en seraient la meilleure illustration. Les échecs des pays ayant tenté un développement autocentré comme l’Algérie dans les années 60/90 ont démontré que la voie du protectionnisme était périlleuse. L’ouverture de la Chine au monde en 1978 et la chute du mur de Berlin, en 1989, ont marqué la victoire sans faille du libre-échange. Trente ans après, les thèses protectionnistes retrouvent des couleurs. Depuis la fin des années 60, les tensions commerciales sont légions. Le Japon a été longtemps accusé de tous les maux. Les voitures de ce pays étaient soumises à des quotas en Europe ; les magnétoscopes étaient bloqués à Poitiers en France. La montée en puissance de la Chine a été favorisée par les États-Unis qui ont longtemps considéré que ce pays pouvait être un partenaire dans le cadre d’une alliance antisoviétique. Les parts de marché croissantes prises par la Chine dans des secteurs stratégiques ont changé la nature des relations d’autant plus que cette suprématie est jugée responsable de la désindustrialisation des pays avancés. La Chine a pu bénéficier des règles instituées dans le cadre du GATT puis de l’OMC pour se développer. Elle profitait du principe de la nation la plus favorisée sans être dans l’obligation d’en faire profiter les États occidentaux. L’arrivée sur le marché d’un pays de plus d’un milliard d’habitants a eu naturellement des répercussions sans précédent au niveau des chaînes de production. La banalisation du statut commercial de la Chine est évidemment un sujet de discussion.

La théorie des avantages comparatifs a-t-elle encore un sens avec des puissances économiques comme la Chine ou les États-Unis et dans une économie du digital ? Ne sommes-nous pas en face d’un système d’avantages absolus, les premiers remportant toute la mise ?

En Europe, au nom des avantages comparatifs, l’Allemagne est devenue la puissance industrielle dominante, les pays d’Europe du Sud devant se spécialiser dans les services à faible valeur ajoutée. De même, la Chine, du fait de son poids démographique a pris des parts de marché dans de nombreux domaines. La possession des matières premières comme les terres rares lui permet de dicter ses conditions aux autres pays, ce qui a conduit à sa situation de quasi-monopole pour la production de panneaux photovoltaïques.

Avec l’avènement de l’économie du numérique, la possession des données constitue la clé de voute du succès. Plus une entreprise dispose de données, plus elle peut contrôler un nombre important de secteurs. Le digital est un monde de numéro 1 mais sans numéro 2.

La croissance suppose le maintien voire l’encouragement de la concurrence. La lutte contre les monopoles et les oligopoles a été menée afin de défendre les consommateurs et pour éviter la constitution de rentes. L’éclatement des entreprises pétrolières dans les années 2000 et celui des entreprises de télécom dans les années 1960 aux États-Unis répondaient à ces objectifs. Les lois antitrust américaines ont échoué face à Microsoft. Les États ont abandonné l’idée de scinder Google ou Apple. Le combat se concentre sur le paiement des impôts. La situation de monopole dans le digital existe tant en Chine qu’en Occident. Plusieurs autres marchés sont également dominés par des oligopoles. L’aviation, avec Boeing et Airbus qui ont acheté dernièrement des concurrents canadien et brésilien, est dans une situation de duopole sans précédent. Dans l’automobile, les regroupements en cours aboutissent de facto à une situation d’oligopoles. Les coûts de la transformation digitale et électrique de ce secteur constituent une des motivations de cette concentration. Les États jouent le jeu de peur de devoir supporter des milliers de suppressions d’emplois. Ces derniers appellent de leurs vœux les fusions entre grandes entreprises. Ainsi, la France a condamné le refus de la Commission de Bruxelles de valider au nom du droit de la concurrence la fusion entre Alsthom et Siemens.

Pour obtenir une croissance pérenne, un État se doit de ne pas être trop inégalitaire. Les organismes internationaux mettent de plus en plus en avant ce principe en exigeant des modes de développement inclusifs. Les États-Unis, la Chine voire le Royaume-Uni prouvent que la croissance peut prospérer sur fond d’inégalités même si dans les pays en voie de développement, les très fortes inégalités semblent constituer une entrave à la croissance.

Pour certains, la mondialisation et la digitalisation avec, à la clé, la polarisation des emplois sur le haut et le bas de gamme, contribuent à la segmentation de la population des États occidentaux avec comme conséquence un affaiblissement de la croissance. Depuis le début du XXe siècle jusqu’aux années 1980, les inégalités avaient fortement diminué au sein des pays avancés en raison de la généralisation de l’impôt sur le revenu et des droits de succession. Les théories fordistes d’une juste rémunération des salariés afin qu’ils puissent accéder au marché de la consommation ont également contribué à l’avènement de la classe moyenne comme vecteur de la croissance. Pour reprendre les thèses de l’économiste américain Robert Reich, ancien conseiller de Bill Clinton, le monde du travail devrait à terme comporter un bloc d’emplois mondialisés fortement rémunérés (les manipulateurs de symbole, les créateurs, les experts détenteurs de compétences non automatisables) et un bloc d’emplois de services de proximité, de logistique, à faible valeur ajoutée (emplois non automatisables à faibles coûts). Les emplois dits de classes moyennes seraient soit attirés par le premier bloc, soit par le second. Dans un monde à ressources rares, l’agriculteur pourrait appartenir au premier bloc. En revanche, si aujourd’hui, le médecin généraliste appartient également à ce bloc, il pourrait subir un déclassement face à la montée de l’automatisation de certaines tâches médicales. La montée en gamme pour tous les secteurs risque de ressembler à une course de vitesse.

L’énergie, nouveau territoire de jeu des GAFA

Les entreprises de la technologie comme Amazon, Microsoft et Alphabet, ainsi que de nombreuses startups, investissent de plus en plus dans le secteur énergétique. Pour le fonctionnement de leur serveur, elles ont besoin d’accéder à une énergie abondante et peu coûteuse. Par ailleurs, elles considèrent qu’en utilisant les nouvelles techniques issues du monde digital, il est possible d’améliorer fortement la productivité dans le secteur de l’énergie. Compte tenu de l’évolution probable de la demande, les financiers des entreprises digitales estiment qu’il y a des gains importants à réaliser en termes de valorisation pour les entreprises énergétiques qui sont actuellement sous-cotées. Par ailleurs, ces dernières fonctionnent selon le principe de réseaux : réseaux d’approvisionnement et réseaux de distribution. Elles sont aussi collectrices de données importantes (habitudes de consommations). Il y a donc des similitudes entre les deux univers même si l’un repose sur du virtuel et l’autre dépend de matières premières et énergétiques. Les entreprises digitales estiment que les vieilles majors de l’énergie sont trop dépendantes de schémas de production et de distribution verticaux et qu’elles auront du mal à s’adapter à un système énergétique décentralisé reposant sur un grand nombre de producteurs.

Les deux fondamentaux de l’industrie pétrolière sont la production et la constitution de réserves. Les nouvelles technologies étaient jusqu’à maintenant utilisées pour la cartographie et pour réaliser des forages. La gestion des puits, l’amélioration du taux de remontée du pétrole étaient certes prises en compte mais de manière moins prioritaire. Ce n’est qu’assez récemment que l’idée d’améliorer l’efficacité des gisements en recourant à de nouvelles techniques s’est diffusée. Le développement des gisements de pétrole de schiste a été rendu possible par le recours de nouvelles techniques de fracturations.

Avec la multiplication des puits aux États-Unis depuis la révolution du pétrole de schiste, des entreprises se sont spécialisées dans la collecte de données afin de pouvoir gérer en temps réel la production, et d’avoir une vision de la qualité ainsi que des caractéristiques du pétrole produit. La baisse des coûts des capteurs, du stockage et de la puissance de calcul a rendu les investissements numériques attractifs.  Une étude américaine estime que les outils numériques ont dynamisé la production de pétrole de plus de 30 000 barils par jour en 2018. Avec les nouveaux logiciels, des données sismiques des gisements du pétrolier Shell peuvent être collectées en quelques heures pour environ 20 dollars quand, une décennie plus tôt, il aurait fallu dix ans en investissant des millions de dollars.

ExxonMobil a annoncé s’être associé à Microsoft pour réaliser des opérations de forage et limiter les fuites de méthane. Amazon propose également des solutions dédiées au marché pétrolier. Ainsi, elle a développé des kits de stockage de données capables de résister aux contraintes des champs de pétrole inhospitaliers. Alphabet (Google) a engagé Darryl Willis, un ancien dirigeant de BP, pour diriger la structure en charge du pilotage de l’énergie au sein du groupe. Il estime que l’industrie pétrolière n’exploite à l’heure actuelle que de 1 à 5 % des données disponibles. Alphabet a également signé des accords avec la société française Total afin de mettre au point des techniques de forage automatisé. La crainte des entreprises traditionnelles du secteur de l’énergie est que les GAFAM deviennent directement des producteurs et se passent de leurs services. Les géants des nouvelles technologies pourraient être freinés dans leurs ardeurs par les fonds d’investissement qui sont de plus en plus réticents à investir dans des entreprises impliquées trop fortement dans les émissions de CO2. Malgré tout, les GAFAM et autres acteurs du secteur peuvent mettre en avant qu’ils contribuent à améliorer l’efficience d’un secteur et à réduire son empreinte carbone….