24 septembre 2016

Le Coin des Tendances du 24 septembre 2016 – Donald Trump – Déclassement professionnel

Le déclassement professionnel, une affaire de diplômes et de régions !

Le terme « déclassement » désigne la situation de personnes qui occupent un emploi pour lequel elles possèdent un niveau de formation supérieur à celui qui est normalement requis. Ainsi, un diplômé de l’enseignement supérieur, occupant une fonction d’employé non qualifié ou d’ouvrier, sera considéré en situation de déclassement. Il y a le déclassement subi par l’absence d’emplois répondant aux qualifications des personnes concernées ; il y aussi un déclassement voulu. Cela peut être le cas d’actifs qui souhaitent maîtriser leurs horaires ou qui veulent profiter des avantages générés par certains emplois même si leurs diplômes leur permettraient d’accéder à des emplois plus qualifiés. Cette situation concerne en premier lieu la fonction publique mais aussi les grandes entreprises.

L’analyse statistique du déclassement doit prendre en compte les diplômes. En effet, un non-diplômé ne peut pas être en situation de déclassement. De ce fait, un territoire ayant un faible nombre de diplômés sera moins concerné par la problématique du déclassement sans pour autant que cela prouve que la situation sociale y est favorable.

Sans surprise, c’est en Île-de-France où le nombre de salariés est le plus faible, 22,1 % pour une moyenne nationale de 26,6 %. Le taux e plus élevé est enregistré en Bretagne (30 %). En ne s’intéressant qu’aux seuls diplômés, 32,5 % d’entre eux sont en situation de déclassement. Ce taux est de 27,2 % en Île-de-France mais atteint près de 35 % au sein des départements d’Outre-Mer (38,1 % en Martinique, 36,6 en Guadeloupe et 35,8 % à La Réunion) ou en Corse (36,9 %). Dans ces régions, les débouchés pour les diplômés sont plus rares que dans les grandes métropoles du continent. En province, le déclassement concerne avant tout les femmes. 56 % des diplômées de l’enseignement supérieur sont dans cette situation contre 45,7 % des hommes.

 

Par ailleurs, depuis quinze ans, le déclassement a fortement progressé en France,   plus de 10 points de 1999 à 2012. C’est la conjonction de la crise et du nombre croissant de diplômés.

 

 

Les jours d’après le 8 novembre 2016, un scénario parmi d’autres

Le 8 novembre 2016, à la stupeur générale, Donald Trump arrive en tête à l’élection présidentielle américaine. In extremis, il a rallié à sa cause plusieurs États qui votaient traditionnellement démocrates mais composés de cols bleus et de petits cols blancs. La Floride, avec ses retraités, a également basculé. Le vote ressemble à celui qui est intervenu le 23 juin dernier lors du référendum britannique du Brexit.

Contrairement à ce qui était prévu, les deux petits candidats,Gary Johnson pour le Parti libertarien et Jill Stein pour les écologistes, ont pris des voix à Hillary Clinton qui a, en outre, pâti de ses mauvaises interventions lors des débats télévisés dont le premier a eu lieu le 26 septembre.

L’annonce de la victoire de Donald Trump crée une onde de choc planétaire provoquant la chute des marchés financiers et celle du dollar d’autant plus que le nouveau Président a confirmé son intention de sortir les États-Unis de l’Organisation Mondiale du Commerce et d’arrêter toute immigration d’origine musulmane.

Plusieurs commentateurs américains et étrangers s’interrogent sur les moyens d’empêcher l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche. Il est ainsi évoqué la possibilité pour les grands électeurs qui se réunissent dans chacun des États pour élire officiellement le président et le vice-président des États-Unis de ne pas voter pour le candidat dont ils étaient les représentants. Les grands électeurs peuvent changer d’avis mais cela est rarissime. Ainsi, entre 1788 et 2000, sur les 17 000 grands électeurs successifs, 156 n’ont pas respecté le mandat confié par les électeurs de leur État et ont voté pour un autre candidat. Néanmoins, le respect du résultat des urnes semble l’emporter d’autant plus qu’Hillary Clinton, très fatiguée par de nombreux mois de campagne, a reconnu très rapidement la victoire de son adversaire. Barak Obama, les traits tirés, a été contraint de féliciter le futur 45ème Président des États-Unis. Il a indiqué que ses équipes prépareraient avec celles de Donald Trump la transition.

Donald Trump bénéficie, de plus, de l’appui, des deux chambres du Congrès dont le renouvellement intervenu au moment de l’élection présidentielle a conforté le poids du Parti Républicain. Ce dernier entend entourer le nouveau Président de collaborateurs issus des anciennes équipes de George Bush junior afin d’éviter la multiplication des dérapages.

Si Vladimir Poutine s’est félicité de l’élection de Donald Trump, la Chine a fait savoir qu’elle répliquera immédiatement aux mesures protectionnistes américaines et qu’elle interviendra pour éviter une appréciation du yuan. En outre, le Gouvernement chinois a indiqué qu’il pourrait cesser d’acquérir des bons du Trésor américain.

Pour l’Europe, l’élection de Donald Trump entraine l’arrêt définitif du traité transatlantique, négociation déjà mise à mal par la position française. Les dernières déclarations du nouveau Président en vertu desquelles l’Europe devrait payer toutes les dépenses engagées par les États-Unis sur son continent mais aussi au Moyen-Orient a donné lieu à des protestations dans de nombreuses capitales. En revanche, les dirigeants des partis nationalistes considèrent qu’une nouvelle révolution conservatrice s’ouvre…. Néanmoins, des contacts sont pris entre l’équipe de Donald Trump et les chancelleries européennes afin de pouvoir analyser leurs intentions réelles avant l’investiture officielle qui est prévue le vendredi 20 janvier 2017.

Le Président mexicain affirme dès le 10 novembre qu’il refusera de payer le mur qu’entend réaliser Donal Trump. Il propose aux dirigeants d’Amérique centrale et d’Amérique latine de créer une Communauté soudée afin de s’affranchir des États-Unis et de pouvoir peser sur les décisions de la Maison Blanche.

Après avoir enregistré une série de fortes baisses, les bourses mondiales se reprennent à partir du 22 novembre. L’augmentation des taux sur la dette américaine devrait contraindre la FED de reporter une fois de plus sa décision de relever ses taux directeurs. En Europe, la BCE s’inquiète des effets de l’appréciation de l’euro sur les exportations. Avec l’accumulation des mauvais résultats économiques au Royaume-Uni, en France et en Italie ainsi que l’augmentation des tensions sociales à la veille d’échéances politiques importantes, les taux des obligations des États périphériques mais aussi de la France commencent à vivement augmenter contraignant la BCE à multiplier ses rachats. En Allemagne, du fait de très mauvais sondages, Angela Merkel demande l’arrêt des taux négatifs qui pénalisent les retraités et demandent à ce que les États membres rétablissent au plus vite leurs finances publiques l’Allemagne ne pouvant plus payer pour tous les autres….