27 février 2016

Le Coin des Tendances du 27 février 2016

Spécial Salon de l’Agriculture : l’agriculture digitale est en marche

Les agriculteurs français sont de plus en plus connectés tant pour la gestion administrative de leur exploitation que pour l’organisation de leur production. Le recours à des systèmes d’échanges d’information n’est pas nouveau. En 1986 avait été créée, Guillaume Tel, la première banque de données agricoles télématique consultable par le Minitel. Cette banque de données permettait d’accéder à la météo, aux cours des marchés et à des informations pratiques.

Près de 80 % des exploitants utilisent quotidiennement Internet pour des motifs professionnels. 76 % suivent des sites spécialisés en matière de météo. 69 % des agriculteurs utilisent les réseaux sociaux pour se renseigner ou pour obtenir des conseils. 71 % gèrent également leurs relations avec leurs distributeurs par Internet. Depuis 2008 et TelePAC, 90 % des exploitants agricoles gèrent leurs dossiers d’aides européennes par Internet.

Au-delà des usages classiques d’Internet, le digital commence à envahir le monde agricole et à révolutionner les techniques de production.

 

La multiplication des drones agricoles

Ainsi, les agriculteurs recourent de plus en plus aux drones qui offrent des capacités de visualisation des parcelles plus précises que celles offertes par les satellites. Grâce à des logiciels spécifiques, ils peuvent, en temps réel, obtenir des données sur la quantité d’azote et sur la biomasse sèche permettant de doser finement les intrants nécessaires.

La vidéosurveillance intelligente

es agriculteurs recourent également à la vidéo surveillance intelligente. Grâce à un traitement algorithmique des images, les exploitants peuvent être informés en temps réel d’anomalies ou être alertés sur des moments clefs de la production (plans nécessitant d’être taillés, lancement de la récolte).

Des capteurs de l’étable au champ

Les capteurs se multiplient tant pour la production végétale que pour la production animale. Les capteurs peuvent mesurer la température, le taux d’humidité. Ils peuvent également servir à établir un diagnostic personnalisé automatisé. Leur utilisation est une source importante d’économie des ressources. Ainsi, en Espagne, les vignerons ont réduit de 20 % l’usage des pesticides en installant des capteurs tout en augmentant la production de 15 %. L’irrigation connectée se développe rapidement en raison des impératifs de protection de la ressource et d’amélioration des rendements. Les systèmes de détection (capteurs, drones ou vidéo) sont de plus en plus reliés à des logiciels de traitement et d’aide à la décision.

Les robots agricoles

Les exploitations agricoles n’échappent pas à l’arrivée des robots des imprimantes 3D. 3 800 robots de traite sont installés en France. Ils devraient être à plus de 7000 en 2017. Ces robots tout en trayant de manière automatique fournissent de très nombreuses données facilitant le suivi sanitaire du cheptel. Les étables connectés et automatisés permettent de personnaliser l’alimentation et d’améliorer la productivité. 7 % des élevages sont déjà équipés. 12 % des éleveurs sont également de dotés de systèmes de surveillance automatique pour le vêlage. Ce taux est de 24 % chez les moins de 35 ans. La géolocalisation des animaux se développe par ailleurs. Les imprimantes 3D permettent aux exploitants de réparer en temps réel leur équipement sans attendre la livraison d’une pièce…

Cette digitalisation de l’agriculture pose le problème de la couverture Internet en milieu rural. Aujourd’hui, les parcelles doivent être connectées ce qui suppose d’éradiquer les zones blanches ou de mettre en place des réseaux spécifiques. La question de la formation des exploitants aux nouvelles techniques numériques et celle liée aux coûts des équipements se posent. La digitalisation change le métier des exploitants qui sont de plus en plus des gestionnaires de solutions, des gestionnaires de leur production…

Spécial Salon de l’Agriculture : le big data a-t-il pris possession de l’agriculture ?

Le big data envahit de plus en plus les champs, les prairies et les étables. Les tracteurs, les machines à traire, l’irrigation… sont connectés et transmettent en temps réel de l’information concernant la nature des sols, le taux d’humidité, la qualité du lait ou des vaches… Chaque exploitation tend à devenir un laboratoire d’analyses. Au niveau des élevages, les derniers robots peuvent, en effet, pour chaque bête donner la colorimétrie du lait, sa conductivité, le débit et la quantité de lait, le taux de progestérone, le taux d’urée, les corps cétoniques… En fonction de ces informations, l’exploitant peut connaître l’état de santé de son cheptel et le montant des revenus potentiels. Ces données sont transmises aux entreprises ayant fourni les matériels ou les logiciels. A partir du moment où elles sont transmises, elles n’appartiennent plus à l’agriculteur. Le rapport de force est défavorable au producteur car la seule valeur de ces données provient de leur agrégation qui permettra d’établir des modèles.

Les données relatives au secteur agricole ne sont pas soumises au contrôle de la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) car elles ne sont pas assimilables à des données personnelles. Certains réclament l’instauration d’un cadre juridique européen. Cette revendication est la conséquence de la montée en puissance des entreprises américaines comme John Deere et Monsanto sur ce terrain. Le développement de plateformes américaines et internationales est perçu comme une perte de souveraineté. Certains craignent que les modèles développés par les firmes privées ne soient pas conformes aux intérêts européens. Il n’en demeure pas moins que de plus en plus d’agriculteurs passent par les services de ces entreprises privées pour améliorer leur productivité en particulier en ce qui concerne la gestion des entrants et de l’irrigation.

Facebook, la petite entreprise de Mark Zuckerberg se porte bien

En 2015, le chiffre d’affaires de Facebook a atteint près de 18 milliards de dollars en progression de 44 % par rapport à 2014. Le bénéfice net est passé de 2,94 à 3,69 milliards de dollars.

Chaque jour, plus d’un milliard d’internautes se connectent à Facebook. Chaque mois, ce sont près de 1,6 milliard de personnes qui se rendent sur leur page. La progression, en 2015, a été respectivement de 17 et de 14 %. Sur le dernier trimestre 2015, la croissance a été surtout portée par l’Asie-Pacifique. Il est à noter qu’en Amérique du Nord, la plateforme serait presque arrivée à saturation avec un gain de seulement de 2 millions d’utilisateurs contre un gain de plus de 11 millions pour l’Asie-Pacifique.

Le mobile s’impose comme le moyen numéro un pour se connecter à Facebook. Ainsi, 52 % des utilisateurs n’y accèdent que par leur mobile ou leur tablette. Sur un mois, 90 % des utilisateurs ont, au moins une fois, utilisé leur smartphone pour se connecter au réseau.

95 % des recettes de Facebook sont issues de la publicité. En connaissant tout ou presque de ses abonnés, Facebook vend très cher ses données et ses espaces ciblés de publicité. Tout utilisateur de Facebook aux Etats-Unis ou au Canada rapporte 12,89 dollars. Ce gain est de 4,5 dollars pour un utilisateur européen et de 1,59 dollar pour celui résidant en Asie-Pacifique. Le gain moyen est de 3,73 dollars. Les 220 millions d’utilisateurs mensuels d’Amérique du Nord représentent 13 % de l’audience du site mais assurent plus de 50 % de ses revenus. L’Europe est le deuxième marché, en forte progression, + 40 % en un an. Ce sont les nouveaux espaces de conquête comme l’Afrique et l’Amérique Latine qui connaissent des taux de progression des recettes supérieurs à 50 %.

Facebook a moins optimisé sa situation fiscale que les autres plateformes. Ainsi son taux moyen d’imposition se situe entre 37 et 45 % quand Apple est à 25 %. Facebook a reversé sous forme d’impôts et de taxes près d’un milliard de dollars en 2015.

La guerre des plateformes entraînera-t-elle la fin de la télévision de papa ?

La monde est à l’achat de contenu : Apple, Amazon, YouTube ou Facebook, Netflix investissent dans le streaming, dans les vidéos…Ainsi, Amazon, connu pour être le plus grand hypermarché du monde a investi en 2015 plus de 3 milliards de dollars pour acquérir du contenu musical et de la vidéo. Amazon avec « Prime Video » entend concurrencer Netflix qui est devenu le champion incontesté des séries. L’objectif est de fidéliser les utilisateurs et d’éviter leur fuite vers d’autres plateformes. En outre, les plateformes s’adaptent aux changements de comportement des ménages. Ces derniers consomment de plus en plus de services et de loisirs.

Par ailleurs, dans les pays occidentaux, les plateformes ne sont pas loin d’être à maturité. La bataille de la fidélisation est importante afin de conserver ses parts de marchés en matière de publicité. Par ailleurs, le streaming offre des ressources récurrentes appréciables.

Cette réorientation vers le contenu des grandes plateformes peut avoir à terme des conséquences sur l’organisation des médias. Ainsi, les télévisions traditionnelles qui n’ont pas investi dans les réseaux semblent devoir être confrontés à une concurrence croissante qui pourrait remettre en cause leur modèle. La publicité se dirige de plus en plus vers le digital au détriment de la télévision, de la radio et de la presse écrite. Le rapprochement de TF1 et d’Orange prouve que les lignes sont en train de bouger.

En France, la position de Canal + est de plus en plus fragile et a enregistré des pertes de plus de 250 millions d’euros en 2015. Reposant sur un système d’abonnement spécifique, la chaîne doit gérer un parc de décodeurs avec une faible dimension internationale. La signature d’un éventuel accord d’exclusivité avec son concurrent dans le domaine sportif, beIn Sport donnerait une bouffée d’oxygène sans pour autant régler les problèmes structurels auxquels est confrontée la chaine payante. Il faudra néanmoins que Canal + obtienne l’accord de l’autorité de la concurrence. Par ailleurs, sur les droits sportifs, Altice Media (SFR, Numéricable, Groupe Express…) devrait devenir un acteur majeur.