29 octobre 2016

Le Coin des Tendances du 29 octobre

Les spécialistes des techniques de l’information et de la communication ne connaissant pas le chômage

En 2015, au sein de l’Union Européenne, près de 8 millions de personnes étaient employées comme spécialistes des technologies de l’information et de la communication (TIC), ce qui représente 3,5 % de l’emploi total. En 2011, il y avait 6,3 millions de personnes qui travaillaient dans ce domaine soit 2 % de la population active occupée.

Même si l’Europe reste en retrait par rapport aux États-Unis où ces emplois occupent au moins 5 % de la population active occupée, elle rattrape peu à peu son retard. Une accélération est attendue d’ici 2020.

Les nouveaux métiers liés au digital sont occupés majoritairement par des hommes (80 %) et à 60 % par des diplômés de l’enseignement supérieur. Par ailleurs, de manière assez logique, les emplois TIC sont fréquemment occupés par des jeunes actifs de moins de 35 ans. Ces derniers qui représentent 31 % de la population active occupent 36,4 % des postes TIC.

Sans surprise, c’est en Europe du Nord que le poids des emplois dans les TIC est le plus élevé. Les spécialistes des TIC occupent 6,5 % des emplois en Finlande, 6,1 % en Suède et 5 % aux Pays-Bas comme au Royaume-Uni. Il faut souligner que le Luxembourg qui est passé de la sidérurgie aux banques, opère une nouvelle mutation économique en se spécialisant dans les nouvelles technologies (digital et biotechnologie). Au sein de l’Union, c’est en Grèce que la proportion des actifs travaillant dans les TIC est la plus faible (1,2 %).

En France, 950 000 personnes travaillent, en 2015, dans le domaine des TIC soit 3,6  % de la population active occupée contre 635 000 en 2011 (2 % de la population active occupée). La France est désormais dans la moyenne européenne ce qui n’était pas le cas il y a cinq ans. L’Allemagne fait légèrement mieux que la France avec un ratio de 3,7 %. En revanche, l’Italie (2,7 %) et l’Espagne (2,4 %) sont en retrait.

En France, les spécialistes des TIC sont à plus de 83 % des hommes et à près de 77 % des diplômés de l’enseignement supérieur. 38 % d’entre eux sont âgés de moins de 35 ans (la moyenne européenne est à 36 %). En Allemagne comme en Italie, la proportion des diplômés est moindre (respectivement 48 % et 33 %). Le système d’apprentissage et de formation permet à des actifs non diplômés d’accéder à des emplois TIC. En France, les start-up et les services des grandes entreprises mettant en œuvre les techniques issues du digital privilégient les diplômés. La situation du marché du travail explique également la différence entre l’Allemagne et la France. Sur un marché de plein emploi et avec peu de nouveaux jeunes diplômés entrants (pour des raisons démographiques), les entreprises n’ont pas d’autres solutions que de former aux nouvelles techniques des personnes non qualifiées.

Il y avait proportionnellement plus de personnes âgées de moins de 35 ans parmi les spécialistes des TIC que dans l’emploi total dans la majorité des États membres, les seules exceptions étant le Danemark, les Pays-Bas, la Suède, le Royaume-Uni, la Finlande, le Luxembourg et l’Irlande.

 

Le jeu vidéo, un secteur influent

Le Paris Games Week, le principal salon français consacré au jeu vidéo, tient sa septième édition du 27 au 31 octobre au Parc des Expositions à la Porte de Versailles à Paris. Ce salon est devenu un lieu incontournable des professionnels du secteur et des joueurs qui sont de plus en plus nombreux.

L’industrie du jeu vidéo est depuis la fin des années 90 plus importante que celle du cinéma. En France, dans le secteur des loisirs, seul le livre fait encore mieux mais pas pour longtemps.

La France figure parmi les trois grands marchés européens du jeu. Le chiffre d’affaire de ce secteur s’élève à près de 3 milliards d’euros. Font partie de ce secteur d’activité les producteurs de consoles, essentiellement japonais, les producteurs de jeux et d’accessoires. Le nombre de joueurs en France est en constante augmentation. Plus de 30 millions de Français jouent régulièrement  avec des jeux vidéo numériques et 80 % des Français le font au moins une fois par an. Cette croissance s’explique en grande partie par l’augmentation du taux d’équipement de la population tant en ordinateur qu’en smartphone. Le monde du jeu conquiert de nouveaux espaces. Ainsi, avec les Smartphone, le jeu est devenu mobile. Dans les transports ou même dans la rue, de plus en plus de personnes jouent. De même, avec la multiplication des connexions Internet (3G, 4G, wifi….), les jeux sont de plus en plus interactifs et collaboratifs. La pratique du sport en ayant recours aux consoles de jeux s’est développée.

Aujourd’hui, les femmes sont majoritaires parmi les joueurs. Par ailleurs, du fait du vieillissement de la population, l’âge moyen est en constante augmentation et il est aujourd’hui de 41 ans selon des chiffres du syndicat national du jeu vidéo. Désormais, il n’est pas rare que deux générations de joueurs cohabitent sous le même toit. 40% des joueurs sont des parents. Les joueurs consacrent en moyenne douze heures par semaine aux jeux vidéo et ils dépensent en moyenne 40 euros par mois pour assouvir leur passion. Les joueurs délaissent bien souvent la télévision au profit de leur jeu. Ils sont, en revanche, des consommateurs de vidéos sur les sites Internet comme Youtube.

La France est, depuis le début de ce secteur, un pays en pointe pour la création de logiciels même si, depuis, de nombreuses entreprises ont été rachetées par des grands groupes étrangers. L’entreprise française la plus connue est Ubisoft. Mais, peuvent être également cités Ankama, Focus, Quantic Dream ou Arkane, Selon le syndicat national du jeu vidéo, ce secteur d’activité compterait plus de 350 entreprises. 23 000 personnes travailleraient directement ou indirectement dans le jeu vidéo dont trois mille pour la seule production.

Sur le plan mondial, le chiffre d’affaire des jeux vidéo est de 100 milliards de dollars. Il devrait progresser de plus de 8 % cette année. Pour la première fois, le jeu vidéo mobile va représenter une part de marché plus importante que celui sur PC avec 37 milliards de dollars, en hausse de 21,3 % au niveau mondial. La région Asie-Pacifique continue de dominer le monde, représentant 47 % du marché. La Chine représente un quart des revenus mondiaux du jeu vidéo. Selon plusieurs études dont celle de Newzoo, le chiffre d’affaires des jeux vidéo dépassera les 120 milliards de dollars en 2019 dont près de la moitié serait réalisée via les mobiles .

L’influence du secteur des jeux vidéo est très importante. Les relations croisées avec le cinéma sont nombreuses et anciennes. Les films américains à succès (Star wars et autres) sont déclinés en jeux. Par ailleurs, de plus en plus de films sont inspirés de jeux. La façon de filmer, les scripts, de plus en plus rapides, nerveux ne sont pas sans lien avec l’univers que connaissent les joueurs derrière leur console. Mais, cette influence dépasse le monde du cinéma. La presse, les applications sur Smartphone, les tableaux de bord des voitures, des objets électroménagers intègrent les codes des « gamers ». Il en est de même pour l’éducation, tout doit être ludique, interactif, rapide….