30 janvier 2016

Le Coin des Tendances du 30 janvier 2016

Tourisme, quand AirBnB devient la bête noire

La France est le premier pays d’accueil des touristes internationaux, 85 millions en 2015. Néanmoins, notre pays n’arrive qu’en troisième position pour les revenus tirés des touristes. Il est devancé par les Etats-Unis et l’Espagne.

Cette incapacité à traduire en recettes notre pouvoir d’attraction touristique se traduit également par un nombre de nuitées inférieures à l’Espagne.

En 2015, le nombre de nuitées passées dans des établissements d’hébergement touristique a atteint 413,5 millions en France contre 421,2 millions en Espagne. L’Italie se classe 3ème en Europe avec 385,1 millions de nuitées. Pour l’ensemble des pays de l’Union européenne, 2,766 milliards de nuitées ont été comptabilisées en 2015. 46 % de ces nuitées ont été réalisées par des résidents des pays concernés et donc 54 % par des personnes n’y demeurant pas. En France 32 % des nuitées ont été le fait de non-résidents. Elles représentent 11 % des nuitées des non-résidents de l’ensemble de l’Union contre 21 % pour l’Espagne et 15 % pour l’Italie.

Le nombre de nuitées a, en France, progressé de 2,8 % contre 3 % en moyenne au sein de l’Union européenne. Les nuitées des non-résidents n’ont progressé que de 2,3 % contre une moyenne au sein de l’Union de 3,5 %. En revanche, la progression des nuitées réalisées par des résidents est en phase avec celle constatée dans l’ensemble de l’Union (3 %).

Les pays qui enregistrent la plus forte progression du nombre de nuitées sont la Roumanie (+15,3 %), la République tchèque (+15 %) ou la Croatie (+11,6 %).

C’est la faute à AirBnb

La croissance du tourisme français apparaît entravée surtout en ce qui concerne l’accueil des non-résidents. Pour avoir une vision plus complète, il faudrait certes prendre en compte les nuitées réalisées par l’intermédiaire des plateformes comme Airbnb. Paris serait ainsi devenue une des premières villes mondiales en ce qui concerne le nombre de logements mis à disposition à travers ce site. 40 000 logements parisiens y sont accessibles. Près de 90 000 chambres seraient ainsi disponibles soient plus que le nombre de chambres d’hôtels. Plus de 500 000 personnes ont utilisé AirBnB pour se loger et cela ne recouvre que les personnes officiellement comptabilisées. Une étude évalue que chaque logement fait l’objet, en moyenne, de 26 nuitées ce qui correspond à un potentiel de plus d’un million de nuitées rien que sur Paris. 

La guerre contre AirBnB est engagée !

De nombreux logements mis à disposition à Paris seraient dans les faits des locations déguisées pouvant entrer dans le champ de la loi Alur.

La Mairie de Paris entend justement faire respecter la loi. Les effectifs en charge des contrôles sont en voie de doublement. Les propriétaires de ces appartements doivent déclarer leur activité si elle dépasse les 120 jours de location touristique par an avec à la clef l’obligation de compenser la surface ainsi soustraite au marché locatif par une surface équivalente mise à la location dans le même secteur géographique. En cas de non-respect de ces obligations, une amende de 25 000 euros est prévue. Les services de la Ville de Paris visent les appartements des 1er, 2ème, 3ème et 6ème arrondissements qui sont mis en ligne sur le site AirBnB. Ils considèrent que près de 10 000 à 20 000 logements devraient faire l’objet d’une déclaration quand moins de 1 000 le sont actuellement. Selon l’Association pour un hébergement et un tourisme professionnels (AHTOP), créée pour lutter contre AirBnB et les sites du même style, un tiers des locations serait illégal et générerait 80 % du chiffre d’affaires des plateformes.

Cette association a obtenu de la part de l’Assemblée nationale, lors de la discussion du projet de loi pour une République numérique, d’un amendement défendu par la députée PS Sandrine Mazetiera prévoyant de mettre « à la charge des propriétaires ou des locataires un local à usage d’habitation qui le louent de façon ponctuelle à une clientèle de passage qui n’y élit pas domicile, l’obligation d’attester, selon les cas, de leur qualité de propriétaire ou de l’autorisation du propriétaire, auprès de la plateforme d’intermédiation. » La plateforme de location devra par ailleurs vérifier la détention de ladite attestation. En cas de non-respect, l’amendement prévoit de sanctionner les locataires d’une amende pouvant aller jusqu’à 25 000 euros et la plateforme de location d’une amende allant jusqu’à 80 000 euros. Le Gouvernement s’est opposé en vain à cet amendement. Il devrait essayer d’obtenir dans le cadre des navettes parlementaires sa suppression.

 

L’AHTOP s’est également rendue célèbre en obtenant à la mi-décembre 2015, que la SNCF mette fin, avant même son entrée en vigueur, au partenariat avec AirBnB. En vertu de ce partenariat, la SNCF devait proposer à chaque acheteur de billet de train de mettre son appartement sur la plate-forme d’AirBnB.

Le monde sera vidéo-participatif

Le marketing des temps digitaux est de plus en plus « images » et participatif. La vidéo et ses déclinaisons comme le livestream ou les 360 – vidéos par exemple, deviennent incontournables. Youtube comporterait près de 20 milliards de vidéos, Facebook 8 milliards, Snapchat 6 milliards et Twitter 4 milliards. Certains pourraient considérer que cette inflation d’images nuirait à l’efficacité des messages mais elles prennent le pas sur les slogans, sur les articles….

Les jeunes générations auront un rapport de plus en plus éloigné aux versions « papier ». Déjà, l’écriture avec un stylo est devenue un archaïsme et plusieurs pays réfléchissent à l’intérêt d’abandonner de son apprentissage pour privilégier le passage au clavier. Il n’est pas inutile de savoir écrire en cas de coupure d’électricité mais savons-nous tous encore chasser ?

La télévision est ringarde

La télévision perd de son influence ; elle est moins regardée par les jeunes générations qui privilégient les réseaux sociaux, les vidéos sur les tablettes ou leurs smartphones. Depuis deux ans, le temps passé par les moins de 50 ans devant la télévision décline, déclin marqué pour les moins de 30 ans.

Si la radio était le support média des baby-boomers, si la TV était celui des générations des années 80, Youtube et autres réseaux sont ceux des générations qui ont entre 15 et 30 ans. Le streaming remplace le hitparade et la téléréalité. Le monde de la publicité doit prendre en compte que les jeunes qui sont des leaders d’opinion désertent l’écran de télévision. Par ailleurs, la tendance est à la consommation à la carte. La notion de grille de télévision avec ses programmes à heure fixe n’a plus beaucoup de sens. Avec la télévision connectée, les ménages seront de plus en plus les producteurs de leurs programmes. La messe du 20 heures vit ses dernières heures. Chacun composera son journal en sélectionnant ses reportages. Pour guider ses choix, les téléspectateurs des temps modernes pourront se fier aux conseils « d’influencer »…

Les « influencer » créent la tendance

Dans un monde rapide, la durée de vie des stars a tendance à se contracter. Néanmoins, la tendance est au développement d’influencer ou de leader d’opinion. Avec la segmentation du marché, la notion d’influencer est plus complexe que dans le passé. Les créateurs de tendance peuvent être des stars des réseaux sociaux, des sportifs, des acteurs…Selon une étude d’une agence de marketing, 75 % des professionnels du secteur estiment qu’un marketing fondé sur les influenceurs d’une marque permet de générer des revenus supplémentaires, le rapport serait de 1 à 5.

Les marques doivent avoir une vie virtuelle

78 % des consommateurs estiment qu’une marque se doit d’être présente et active sur les réseaux sociaux et de répondre aux demandes des internautes. Entre le souhait et la réalité, il semble d’y avoir un léger écart. En effet, seuls 17 % des membres des réseaux estiment que les marquent écoutent suffisamment leurs clients. 

Les réseaux sociaux des sources de business

Les réseaux sociaux et autres plateformes participatives auraient généré des activités commerciales de 30 milliards de dollars en 2015. Il s’impose de plus en plus comme des lieux de commerce même si leur part reste très modeste par rapport à l’ensemble des échanges.

La publicité digitale poursuit son ascension. Selon une étude PWC, elle a représenté 3,2 milliards d’euros en France en 2015 en progression de 6 % par rapport à 2014. La part du digital atteint près de 28 % des dépenses médias soit le même niveau qu’en Allemagne et aux Etats-Unis.

Le cross-device s’impose

Les consommateurs digitaux sont multimodaux. Ils croisent les sources d’information. Ils peuvent commencer à regarder les produits dans une boutique ou une agence bien réelle pour terminer sur le Net. Ils peuvent tout à la fois consulter un site Internet et passer à une application tout en ayant regardé les remarques des autres Internautes sur les produits ou services visés sur un réseau social. 90 % des consommateurs numériques commencent une activité sur un appareil et la termine sur un autre.

Le PIB par habitant des nouvelles régions

Avec la fusion des régions intervenue au 1er janvier, le classement des PIB par habitant a légèrement évolué. Si l’Ile-de-France demeure solidement accrochée à sa première place, les autres régions françaises sont désormais dans un mouchoir de poche. La moyenne nationale est de 32 550 euros, celle de la seule province étant de 27 679 euros. Arrive en de deuxième position après l’Ile-de-France (53 617 euros), la région Auvergne-Rhône-Alpes avec 30 979 euros par habitant. Suivent  Provence-Alpes-Côte-D’azur et les Pays de la Loire. En France métropolitaine, c’est le Nord-Pas-de-Calais-Picardie qui ferme le banc avec 25 224 euros précédé de la Bourgogne-Franche-Comté (25 486) et la Bretagne (26 630). En prenant en compte les départements d’outre-mer, c’est Mayotte qui a le PIB par habitant le plus faible (8 790 euros) précédée par la Guyane (16 645 euros) et la Guadeloupe (20 163 euros).