31 octobre 2015

Le Coin des tendances du 31 octobre 201(

COP 21 – réchauffement climatique et santé, une difficile évaluation

L’impact du réchauffement climatique sur la santé a pris forme, en France, avec la canicule de 2003 qui a entraîné le décès de 15 000 personnes. Néanmoins, il ne faut pas en tirer de conclusions hâtives dans l’évaluation des conséquences du réchauffement climatique. Les mesures prises pour accompagner notamment les personnes âgées  à l’occasion des pics de chaleur a permis depuis de diminuer la mortalité. En 2006, mois de 2000 morts ont été enregistrés tout comme en 2015. De même, il est très difficile d’appréhender les conséquences du réchauffement sur les maladies infectieuses…. La modélisation se révèle, en la matière, très délicate compte tenu du grand nombre de facteurs à prendre en compte. Les capacités de réaction ne sont pas les mêmes dans les pays avancés que dans les pays en voie de développement. Par ailleurs, le réchauffement pourrait avoir un impact positif dans certains régions aujourd’hui victimes d’un climat froid.

Néanmoins, les experts de la Santé considèrent que les dangers l’emportent sur les avantages. Ainsi, le réchauffement peut influencer la santé soit en raison d’effets directs comme la chaleur, la sécheresse, les inondations ou indirectes avec le développement de maladies infectieuses. Par ailleurs, il peut induire des problèmes d’alimentation ou des migrations provoquant des famines, des guerres…

Les effets directs : chaleur – sécheresse – inondations

Le réchauffement a un effet direct sur la mortalité. Certes, il réduit la mortalité due au froid mais l’espérance de vie est, en règle générale, la plus longue dans les zones tempérées. La canicule de 2003 a provoqué 70 000 morts en Europe. Le réchauffement provoque une augmentation du nombre de cancers de la peau mais réduit les problèmes de carence en vitamine D. Les vagues de chaleur donnent lieu à des incendies sources de décès : 173 en Australie en 2009.

Selon le GIEC, les catastrophes climatiques provoquent un nombre croissant de morts. 60 000 décès seraient ainsi enregistrés et auraient été multiplié par trois depuis 1960. Néanmoins, ces données peuvent être contestées. En effet, la population a été multipliée par plus de 2 depuis les années 60. Par ailleurs, la population se concentre de plus en plus à proximité des côtes, zones les plus vulnérables en cas de cyclones ou de tempêtes. 50 % de la population vit à moins de 60 kilomètres de la mer. Les catastrophes naturelles ont des effets cumulatifs sur la santé : développement de maladies infectieuses, problèmes mentaux, sous-alimentation…).

Les capacités de réaction des pouvoirs publics se sont fortement accrues. Ainsi, en 1970, un cyclone qui frappa ce qui allait devenir le Bengladesh provoque 500 000 morts. En 2007, le cyclone Sydr de force supérieure a été beaucoup moins meurtrier a entrainé la mort de 3 400 personnes.

Effets indirects : les maladies infectieuses – la pollution

Le développement de certaines maladies infectieuses comme le paludisme n’est pas uniquement provoqué par des facteurs démographiques. La concentration de la population, la situation économique et sociale ou la multiplication des échanges sont des éléments à prendre en compte. Le paludisme est ainsi réapparu en Grèce depuis la crise économique. Le nombre de cas de dengue a été multiplié par 30 en 50 ans. Cette maladie est désormais présente en Europe.

Le changement climatique n’est donc qu’en partie responsable de la diffusion de certaines maladies comme celle de Lyme (maladie transmise par les tiques), la fièvre hémorragique occasionnée par le virus Hanta, la fièvre chikungunya, la fièvre de la vallée du Rift…. L’OMS souligne que ces maladies pourraient régresser avec la croissance économique et l’application de normes sanitaires adéquates.

La pollution des eaux et de l’alimentation sont prises très au sérieux par l’OMS. Ainsi, les maladies transmises par l’eau ou par la nourriture pourraient augmenter de plus de 10 % d’ici 2040.

La pollution de l’air est également un autre sujet de préoccupation. L’accroissement du nombre d’incendies devrait provoquer une augmentation des maladies respiratoires. Par ailleurs, le réchauffement contribue à la multiplication des allergies. Mais comme pour les points précédents, c’est l’accumulation de facteurs (pollution industrielle et pollution liée à la chaleur) qui peut être très nocive pour la santé humaine.

 

Le GIEC souligne que les ressources alimentaires pourraient se contracter du fait du réchauffement. Dans le passé, ces prévisions ont toujours été contredites. La révolution verte dans les années 70 a permis de réduire la sous-alimentation de très nombreux territoires. Elle concerne 800 millions d’habitants pour une population mondiale de 7,5 milliards d’habitants quand en 1970, un milliard sur 4,5 milliards étaient concernés.

Le réchauffement peut provoquer d’importantes migrations. Du fait de l’inondation ou de la sécheresse de certains territoires, les mouvements de population pourraient s’amplifier.

Les conséquences sanitaires du réchauffement sont donc mal évaluées et constituent donc un champ d’études pour les prochaines années. L’évaluation des risques sanitaires devrait constituer une priorité tant pour les pouvoirs publics que pour les assureurs.

COP21 : faut-il surtaxer le charbon ?

Le prix du charbon chute encore plus vite que celui du pétrole. Cette baisse s’explique par la volonté des producteurs de charbon de rester concurrentiels par rapport aux autres énergies. En outre, les substitutions du gaz ou du pétrole au charbon rend ce dernier plus abondant et donc moins cher. La production d’énergie à partir de charbon émettra plus de 500 milliards de tonnes de CO2 entre aujourd’hui et 2050, ce qui représente la moitié environ du « budget carbone » qu’il s’agira de ne pas dépasser pour maintenir l’élévation de la température mondiale en dessous de 2°C.

Le recours au charbon pour produire en particulier de l’électricité s’accroît au sein des pays émergents mais également dans certains pays avancés comme l’Allemagne ou le Japon.

Selon le secrétaire général de l’OCDE, « le charbon n’est pas une énergie bon marché. Les gouvernements doivent se demander sérieusement si le choix de cette énergie est bénéfique pour les citoyens». Il y a le coût sanitaire mais aussi les coûts éventuels de démantèlement avant obsolescence des équipements. L’OCDE souligne que des Etats afin de réduire la pollution atmosphérique seront obligés de fermer leurs centrales au charbon avant qu’elles ne soient amorties.

Face à cet usage accru du charbon, des experts, de plus en plus nombreux, émettent l’idée d’une taxe « charbon » dissuasive et permettant de financer les investissements nécessaires pour réaliser des centrales électriques au gaz ou solaires… Evidemment, une telle taxe demeure utopique d’autant plus que les besoins énergétiques des pays émergents sont importants et qu’ils ne sont pas tous prêts à supporter des taxes supplémentaires.

 Métro, boulot, dodo, c’est fini ?

L’agenda des Français a profondément évolué ces 35 dernières années. Avec le développement du travail féminin, le rééquilibre partiel mais réel des tâches au sein des couples, l’apparition de nouvelles pratiques sociales ainsi que la montée en puissance du numérique, la répartition du temps dans la semaine n’est plus la même comme le prouve l’analyse des statistiques de l’INSEE.

Moins de travail, moins de tâches domestiques

Le temps de travail et des activités domestiques pour les citadins français a diminué de 10 heures par semaine de 1974 à 2010 selon les statistiques de l’INSEE. Cette baisse s’explique par la réduction du temps de travail, par la montée en puissance du nombre des retraités pour les hommes et par une réduction du temps consacré aux tâches domestiques pour les femmes. Depuis 1974, de nombreuses activités domestiques ont été automatisées ou externalisées. Le recours de plus en plus important à des services à la personne (garde d’enfants, ménage), l’achat de plats préparés et l’augmentation du nombre de repas pris à l’extérieur du foyer ont fortement contribué à la baisse des heures consacrées aux activités purement ménagères.

La part du travail professionnel dans le temps contraint (travail professionnel + tâches domestiques) a diminué, de 1974 à 2010, de 72 à 60 % pour les hommes et a augmenté de 33 à 39 % pour les femmes.

Une convergence relative des emplois du temps entre les hommes et les femmes

Une convergence entre hommes et femmes s’est opérée même si elle n’est pas complète. Ainsi, la part des hommes dans le travail domestique est passée de 27 à 39 % de 1974 à 2010, celle des femmes consacrée au travail professionnel est passée sur la même période de 34 à 40 %. La part des loisirs est passée pour ces dernières de 45 à 47 %. Cette convergence est facilitée par la diminution des temps consacrés au travail et aux activités ménagères.

Le temps des hommes consacré aux activités domestiques a augmenté de 3,8 heures en 35 ans. L’essentiel de cette progression est intervenu entre 1974 et 1986. Cette progression doit être relativisée car il faut tenir compte du nombre plus important de retraités et du fait que les hommes surtout dans les années 70 et les années 80 étaient les principales victimes du chômage.

Les femmes consacrent, de leur côté, 10 heures de moins par semaine aux activités domestiques en 2010 par rapport à 1974. Cette évolution est progressive sur toute la période. Elle est liée à la modification des pratiques, par le moins grand nombre d’enfants par famille et par rééquilibrage des tâches au sein du couple.

La gestion du linge n’est plus un sujet

Les gains de temps au niveau des tâches domestiques concernent en premier lieu le linge. Un gain de 2 heures par semaine a été enregistré entre 1974 et 2015 du fait du recours systématique à la machine à laver et à la baisse du temps passé à repasser.

La cuisine est devenue un loisir car elle occupe de moins en moins de temps

Le temps consacré au repas a diminué de 5 heures par semaine du fait des changements d’habitude dans l’alimentation et de l’utilisation du lave-vaisselle. 45 % des ménages disposaient en 2010 d’un tel équipement contre 5 % en 1974. La part des produits transformés achetés par les ménages a été multipliée par deux en 30 ans et représente 40 % du budget alimentaire. 90 % des ménages possèdent un congélateur et le nombre de micro-ondes a été multiplié par 8 lors des quinze dernières années.

Par ailleurs, la restauration extérieure représentait 25 % du budget alimentaire des familles et a connu une forte progression à partir de la fin des années 90.

Le temps du ménage reste stable

Le temps consacré au ménage reste stable malgré l’accroissement de la superficie des logements et que le nombre de personnes vivant seules a fortement augmenté ces dernières décennies. La diffusion des aspirateurs, la généralisation des surfaces facilement nettoyables, l’utilisation des couettes… expliquent cette stabilisation. Par ailleurs, le rituel du rangement des pièces et des chambres des enfants est une valeur en perte de vitesse. L’externalisation du ménage est nette surtout en milieu urbain. 10 % des ménages recourent à un emploi à domicile en 2010 contre 6 % en 1986. Ce taux est de 25 % chez les plus de 65 ans. Ce développement de l’emploi à domicile est lié à la mise en place du dispositif d’incitation fiscale.

L’explosion du temps libre

De 1974 à 2010, le temps libre ou consacré aux loisirs a progressé de 9,8 heures pour les hommes et de 8,3 heures pour les femmes. En un peu moins de quarante ans, il a augmenté de 33 %. Depuis 1974, le temps consacré à la télévision a augmenté de 5,6 heures (5,7 heures pour les hommes et 5,4 heures pour les femmes). Dans la dernière décennie avec le développement d’Internet, le temps dévolu à la télévision s’est stabilisé. Ce temps diminue même chez les jeunes et les actifs.

La lecture, une valeur en baisse bien que…

Le temps dévolu à la lecture a baissé depuis 1974, 2,2 heures de moins par semaine pour les hommes dont 1,1 heures de moins pour la seule décennie 2000 /2010. Chez les femmes, la baisse est moindre (-0,7 heures de 1974 à 2010). Cette diminution doit être relativisée du fait que la lecture s’effectue de plus en plus par le biais d’Internet. Or, l’INSEE classe la consultation des sites d’information et autres dans la rubrique des activités récréatives. Cette consultation est évaluée à 0,9 heure par semaine. Les activités dites récréatives ont explosé en 35 ans. Elles sont passées de 1 à 4 heures par semaine. Elles comprennent les jeux, la musique, la peinture… Les activités récréatives sur ordinateur sont passées de quelques minutes en 1986 à 2,6 heures en 2010. Si 8,2 % des ménages avaient un ordinateur en 1989, ils sont désormais plus de 70 %. Depuis 1998, le temps dévolu aux jeux vidéos et la navigation récréative sur Internet a été multiplié par plus de 4.

La musique est avant tout un fond sonore

Les Français écoutent de moins en moins la musique de manière exclusive. Elle est devenue un fond sonore associé à d’autres activités. La musique pour la musique prend plus que 0,2 heure par semaine en 2010 contre 0,9 heure en 1974. En revanche, le temps d’écoute de la musique en faisant autre chose a été multiplié par trois. La musique est devenue une activité individuelle avec le développement des baladeurs numériques.

Le sport pour garder la forme

Le sport occupe une place croissante avec 1,1 heure par semaine en 2010 contre 0,4 heure en 1974. La pratique sportive s’est développée essentiellement du fait des femmes.

On ne se parle plus !

Le temps consacré à la conversation au sein de la famille ou avec les amis a fortement diminué en 36 ans. Il est passé de 3,7 heures à 1,9 heure. Le développement des outils numériques, l’augmentation des temps de transports et la multiplication des loisirs expliquent cette évolution. En revanche, les visites extérieures (diners chez des amis, réception…) augmentent. Les ménages français y consacrent 3,4 heures en 2010 contre 2,3 heures en 1974.