5 mars 2016

Le Coin des tendances du 5 mars 2016

La consommation reste un malin plaisir

Après cinq années de stagnation voire de diminution de la consommation, de 2008 à 2013, les Français retrouvent le chemin des magasins qu’ils soient réels ou virtuels.

Une étude du mois de février du CREDOC démontre que l’appétence des Français vis-à-vis de la consommation est en forte hausse. Ce retour de flamme s’explique par une réduction perçue de la contrainte budgétaire. Si en 2014, 66 % des Français se déclaraient soumis à une pression budgétaire forte, ils n’étaient plus que 60 % en 2015. La baisse des cours de l’énergie et la faible inflation expliquent cette relative amélioration qui se traduit également par la recherche d’un plus grand plaisir. Ainsi, entre la nécessité de trouver de l’argent et la volonté de profiter de la vie, la seconde option est un peu plus privilégiée par les Français (28 % contre 20 % en 2014). Cela signifie que la contrainte financière est un peu moins forte qu’auparavant où que les ménages s’y sont habitués. Avant crise, la priorité à l’argent était néanmoins nettement inférieure, 59 % contre 67 % actuellement.

La consommation est moins subie et plus source de plaisirs. Ainsi en 2015, 32 % des personnes sondées considèrent que la consommation est une nécessité contre 37 % en 2013. 53 % des Français déclarent faire des achats sur un coup de tête quand ce taux était de 36 % en 2014. Ce sont surtout les consommateurs seniors masculins qui renouent avec les achats d’impulsion. Sans surprise, ce sont les personnes ayant les plus forts revenus qui éprouvent le plus de plaisir dans la consommation et qui réalisent des achats impulsifs. Néanmoins, ce sont les jeunes qui restent les plus sujets à l’achat impulsif. À la question « vous arrive-t-il d’effectuer des achats sur un coup de tête ? », 71 % des 18-24 ans répondent oui contre 53 % de la population globale. Cette constante explique évidemment le ciblage des publicités sur cette catégorie de la population même si son pouvoir d’achat est faible.

La reprise de la consommation s’appuie sur quelques marchés : le téléphone, l’habillement, la mobilité (vélo, voitures…), l’électroménager et l’audiovisuel.

Le poste « habillement et chaussures » qui a diminué annuellement de 1,5 % en euros constants entre 2008 et 2013 progresse de 1,9 % en 2014 grâce à la hausse des dépenses en habillement (3,5 %). La progression s’est poursuivie sur 2015. De même, le marché du meuble a enregistré une hausse de 2,4 % en 2015 (après seulement 0,1 % en 2014). Les appareils électroménagers ont connu une progression de +3,8 %. La vente de vélos a augmenté de 7,5 %. En cas d’amélioration du pouvoir d’achat, les Français augmenteraient leurs dépenses de santé et d’habillement. En revanche, ils souhaiteraient réduire leurs dépenses en matière d’automobile.

L’innovation est toujours porteuse. Elle est toujours considérée comme une valeur positive. En matière d’automobile, les innovations sont perçues comme des gages de sécurité. Le critère de choix « innovation » a progressé fortement en 2015 parmi les consommateurs (importance de l’innovation dans l’achat 38 % des réponses « beaucoup » et « assez »). La recherche de l’innovation reste masculine (45 % de réponses « beaucoup » et « assez » chez les hommes contre 33 % chez les femmes). C’est aussi l’apanage des Franciliens (45 %) et des plus aisés (53 % des individus gagnant plus de 5 500 euros par mois).

La volonté d’épargner reste forte. 76 % des Français veulent épargner mais ce taux est en recul (79 % en 2013).

Que vaut Wikipédia ?

Wikipédia est devenu un des sites de référence de la sphère Internet. Le site figure parmi les 10 premiers sites les plus visités au monde. Chaque mois, plus de 9 milliards de pages sont vues en langue anglaise. Décliné en 285 langues, Wikipédia s’est imposé comme l’encyclopédie du 21ème siècle. La version française correspond à 560 volumes d’ancienne encyclopédie en version papier. En tout, Wikipédia, c’est plus de 16 700 volumes toutes langues confondues

Mais que vaut réellement Wikipédia, non pas sur le plan de la qualité des informations contenues mais sur le plan financier ?

Wikipédia a abouti à la fin des encyclopédies papier. Les éditeurs numériques comme Microsoft qui avaient développé des encyclopédies sur CD ont dû également renoncer. De ce fait, aujourd’hui Wikipédia est incontournable tant au niveau de l’enseignement qu’au niveau professionnel en passant par la sphère de la culture. Wikipédia raillé pour ses erreurs et ses partis pris en comporte moins que les vieilles encyclopédies qui avaient le défaut de ne pas pouvoir être révisées en temps réel et de souffrir d’une obsolescence rapide.

Wikipédia est-il destructeur ou créateur de richesses ?

La valeur financière de ce site ne peut pas se résumer à son budget de fonctionnement évalué à une soixantaine de millions d’euros. Ce budget est alimenté par des dons et des contributions volontaires de la part de généreux Internautes.

Wikipédia a eu raison des vieilles encyclopédies « papier ». Ainsi, l’encyclopédie Universalis a arrêté de commercialiser ses éditions « papier » en 2012. Cette entreprise a été placée en liquidation judiciaire en 2014 et en est sortie en 2015 au prix d’un nouveau plan de redressement. De même, l’Encyclopédie Britannica arrête, le 13 mars 2012, après 244 années d’existence, l’impression de ses encyclopédies en ligne et décide de se réorienter vers les manuels en lignes et ses programmes éducatifs pour les écoles.

Plusieurs centaines d’emploi et des centaines de millions d’euros de chiffre d’affaires (le chiffre d’affaires de Britannica en 1991 au sommet de sa gloire, 650 millions d’euros) se sont envolés au profit d’une plateforme collaborative gratuite. En contrepartie, l’accès à la connaissance a été démocratisé et a été facilité.

Pour évaluer Wikipédia, plusieurs solutions existent. La première consiste à valoriser les pages en fonction du nombre de clics. En évaluant la page vue en fonction de sa diffusion entre 1 et 20 dollars la valeur théorique de Wikipédia est : 200 milliards de dollars. Une autre solution consisterait à apprécier le coût réel de rédaction des pages. En retenant, un coût moyen de 300 dollars par article, la valeur totale de Wikipédia dépasserait 6 milliards de dollars.

La valeur intrinsèque de Wikipédia est de toute façon supérieure à la valeur des encyclopédies papier mais, en revanche, elle n’est pas directement mesurée dans les comptabilités nationales et donc dans la croissance…