7 mars 2015

Le coin des tendances du 7 mars 2015

Après les friches industrielles, les friches commerciales ?

Internet, le vieillissement de la population et également le changement de comportement des ménages pourraient avoir de fortes incidences sur les modes de distribution des biens aux ménages. La géographie des zones commerciales pourrait être amenée à subir un véritable tremblement de terre d’ici quelques années. Les grands centres commerciaux en périphérie des grandes villes pourraient connaître des jours difficiles. Symboles de la société de consommation, lieux incontournables du samedi, ils perdent leurs charmes. Ils sont de plus en plus synonymes de contraintes, de pertes de temps. En outre, les consommateurs seniors privilégient les commerces de proximité. Pour attirer le chaland, les centres commerciaux jouent de plus en plus sur la carte culturelle (cinéma), sportive (centres de remise en forme), sur la restauration…

 

Les centres commerciaux qui ont récemment été ouverts ou restaurés rencontrent des difficultés à l’exception du centre Beaugrenelle à Paris. Parmi ceux qui déçoivent figurent Aéroville à Roissy-en-France, l’Ilo à Epinay-sur-Seine, les Terrasses du Port à Marseille. Le succès de Beaugrenelle est lié à son implantation en centre-ville dans une zone à fort pouvoir d’achat jusqu’à maintenant peu couverte par des grandes enseignes.

 

En deux ans, la vacance commerciale, la part moyenne de locaux vides sur leur nombre total, a augmenté de 50 % dans les centres commerciaux français, selon une étude réalisée par Procos (la Fédération pour l’urbanisme et le développement du commerce spécialisé). Ce taux est passé de 4,3 à 7,6 % entre 2001 et 2014. Les centres les plus anciens résistent mieux avec un taux de 5 % de vacance, tandis que celui des sites construits dans les années 2000 atteint 10 %.

 

Pour résister, les centres commerciaux doivent donc se lancer dans d’importants travaux. Sur le modèle américain des « malls », les centres deviennent des show room offrant une gamme large de services. Ainsi, le centre d’Aulnay-sous-Bois, construit en 1974, a été doté d’un complexe cinématographique UGC de 14 salles et d’un pôle de 10 restaurants. Le centre offre le wifi gratuit et un système de guidage à la place dans le parking. Aux Etats-Unis, les parcs de loisirs s’imbriquent au sein de centres commerciaux.

 

Même si le secteur est en crise, d’ici 2016, la France comptera 11 nouveaux centres commerciaux soit près de 460 000 mètres carrés supplémentaires. 22 projets sont en cours de modernisation et d’extension. Il n’en demeure pas moins que pour certains professionnels du secteur des centres devront fermés dans les prochaines années avec à la clef le développement de friches commerciales. Aux Etats-Unis, une étude récente souligne que 20 % des centres commerciaux seraient menacés à quatre ou cinq ans. En termes d’aménagement urbain, les maires après avoir dû gérer la désindustrialisation pourraient avoir à traiter le redéploiement de zones commerciales. Il ne faut pas oublier qu’après les hôpitaux, les grandes surfaces figurent fréquemment parmi les principaux employeurs des villes de taille moyenne…

 

Electroménager, connecter le consommateur pour survivre

 

Le taux de couverture des Français pour les équipements électroménagers de base est très élevé. Il l’est également pour l’informatique et Internet. Ces marchés sont désormais plus que mâtures. Pour les professionnels, la bataille commerciale est une bataille de renouvellement qui est bien plus délicate et concurrentielle que celle de l’équipement. Les objets connectés constituent aujourd’hui une source d’espoirs. Faire de la tablette ou du Smartphone, la centrale de contrôle de toute la vie domestique constitue un des objectifs des industriels du secteur afin de pouvoir accélérer le renouvellement des équipements.

 

Réfrigérateur, congélateur, micro-ondes, des marchés de renouvellement

 

Ainsi, en 2013, 99,8 % des ménages ont un réfrigérateur et cela quel que soit l’âge et la catégorie sociale. La couverture est également quasi-totale pour le lave-linge et la télévision, respectivement 95,6 et 97,1 %.

 

Le congélateur est légèrement moins répandu avec un taux de 91 %. Il est un équipement de la famille. Il est, de ce fait, moins présent chez les moins de 30 ans (taux d’équipement de 80 %). En revanche, les moins de 30 ans plébiscitent le microonde. 91,9 % en sont équipés pour une moyenne de 88,3 %. Ce taux baisse à 75,6 % pour les plus de 75 ans.

 

Le téléphone portable presque aussi incontournable que le lave-linge…

 

Les jeunes de moins de 30 ans sont à 99,9 % équipés d’un téléphone portable. Le taux global d’équipement atteint 88,9 %. Seuls les plus de 75 ans sont un peu à la traîne avec un taux de 54,3 %. En la matière, seulement le marché du Smartphone est encore en expansion tout comme celui des tablettes ou des phablettes.

 

Les Français jouent presque tous du mulot…

 

94 % des ménages ont au moins un ordinateur. Ce taux est de 95,3 % pour les moins de 30 ans. Seuls les plus de 75 ans sont à la traine avec un taux de 26,5 %. Les jeunes retraités (60-74 ans) sont équipés à 69 %. Au niveau des catégories sociales, les agriculteurs sont les mieux équipés avec un taux 98,9 % contre 96,4 % pour les cadres supérieurs et 86,3 % pour les ouvriers. Moins d’un retraité sur deux est équipé mais le taux de couverture progresse assez fortement avec l’arrivée à l’âge de la retraite des générations du baby-bomm. En effet, en 2004, seulement 15,7 % des retraités avaient un ordinateur.

 

Trois quarts des Français ont Internet. En 2003, seulement 30 % des ménages étaient connectés. Ce taux varie évidemment en fonction de l’âge. Il est de 91,9 % pour les moins de 30 ans, de 93,1 % pour les 30 / 44 ans mais il n’atteint que 26,6 % pour les plus de 75 ans. Néanmoins, ces derniers s’équipent. En effet, il y a dix ans, ils n’étaient que 3,4 % à avoir une connexion. Au niveau des catégories sociales, il y a une forte homogénéité. Ainsi, 84 % des ouvriers ont un abonnement à Internet contre 88 % pour les employés, 95 % pour les professions intermédiaires et 97 % pour les cadres supérieurs. Il y a eu en dix ans un véritable rattrapage. En 2004, moins d’un quart des ouvriers avaient une connexion quand plus 71 % des cadres supérieurs en avaient déjà une.