29 décembre 2018

Le Coin des Tendances – la guerre des générations – multilatéralisme

2019, le multilatéralisme et la construction européenne sous pression

Depuis 2016, les relations internationales se durcissent. L’arrivée de Donald Trump et l’affirmation des nouvelles technologies de l’information ont mis à mal les pratiques diplomatiques qui avaient cours ces dernières décennies. Si autrefois les communiqués rédigés avec une plume tenue et lente devaient être décryptés pour apprécier leur nature réelle, l’instantanéité et les propos « bruts de décoffrage » semblent désormais la norme. En quelques mots, le Président américain détermine la position de son pays. Emmanuel Macron s’est également mis à ce nouveau moyen de communiquer. Il avait, par ailleurs, enregistré une vidéo pour condamner la sortie des États-Unis de l’accord de Paris.

Le durcissement des relations internationales ne concerne pas que la forme. Au-delà des mots, les coups bas sont de moins en moins feutrés. L’ingérence devient de plus en plus nette. Vladimir Poutine, Donald Trump ou Recep Tayyip Erdoğan ont publiquement ironisé sur la situation de la France, ces dernières semaines. La Russie est accusée de mener des opérations de désinformation et de manipulation électorale au sein de plusieurs États de l’OCDE. Grâce à des organes de presse comme Russia Today ou Spoutnik ainsi que de nombreux sites Internet, la Russie joue la carte de l’influence toute comme la Chine. En cela, ces États imitent les États-Unis qui, depuis les années 1950, ont utilisés la radio et la télévision comme outil de propagande.

La Chine est également surveillée de près pour financer des filières de professeurs de chinois dans les établissements d’enseignement supérieur, professeurs qui seraient autant d’agents de renseignement. Au sein de l’Union européenne, les oppositions entre les dirigeants sont de plus en plus utilisées à des fins internes. Ainsi, la France sert-elle de bouc émissaire préféré aux nouveaux responsables italiens. Plusieurs manifestations ont même été organisées contre notre pays.

La deuxième mondialisation a commencé avec l’ouverture de la Chine au monde en 1978 (la première datant de la fin du XIXe siècle). Elle s’est accélérée après la chute du mur de Berlin, en 1989 et avec la diffusion tout à la fois du digital et des conteneurs. Elle est également la conséquence des déséquilibres démographiques. Les pays émergents disposaient au tournant du XXe siècle d’une large population active, plutôt jeune et suffisamment formée pour intégrer un process industriel. Trente ans plus tard, cette mondialisation a redessiné la carte de l’économie mondiale. Désormais, les pays émergents réalisent plus de la moitié du PIB de la planète. Dans plusieurs secteurs d’activité, les pays émergents sont ultradominants. Ainsi, 95 % des panneaux photovoltaïques proviennent de Chine. Un tiers des automobiles sont produites dans ce pays. Les entreprises chinoises sont également en position de force dans la chimie, la téléphonie, l’électronique grand public, etc. Le poids de l’industrie a reculé de 8 à 12 % de PIB au sein de nombreux pays occidentaux. L’Allemagne et quelques pays d’Europe du Nord sont les rares à avoir réussi à limiter les pertes.

Si de 1978 à 2008, la mondialisation a offert des gains de pouvoir d’achat à travers une baisse des prix dans l’habillement ou dans l’électronique, depuis la Grande Récession, les pertes d’emploi sont beaucoup plus durement ressenties. Une part croissante de l’opinion publique condamne avec plus ou moins de force le système économique. L’élection de Donald Trump s’est construite sur la crainte de la désindustrialisation pour les classes moyennes.

En Europe, l’Union européenne est bien malgré elle devenue le symbole de la mondialisation, du libre-échange ou plutôt de ce qui est appelé à tort « ultra-libéralisme ». L’Union européenne est accusée de promouvoir une économie sans frontières favorisant les migrations.

Après l’échec de la Société des Nations, après la Seconde Guerre mondiale, les États, essentiellement occidentaux, ont pris le parti, de développer des organismes de règlement des conflits reposant sur le multilatéralisme. Les relations bilatérales étaient accusées tout à la fois de favoriser une montée aux extrêmes selon la thèse de Clausewitz ou de créer des inégalités de traitement entre les États membres propices à générer des tensions internationales. En passant par le cénacle d’organisme où tous les États membres sont représentés, l’objectif était de dépassionner les relations et de faire accepter des concessions mutuelles. L’ONU s’est voulu le symbole de cette nouvelle conception même si les puissances victorieuses de la Seconde Guerre mondiale se sont octroyées des pouvoirs spécifiques. Les accords du GATT réduisant les droits de douane et les obstacles non tarifaires pour les échanges internationaux ont été construits selon cette logique. La Guerre Froide qui débute dès la sortie de la guerre aboutit alors à la séparation du monde en deux, l’URSS récusant par définition de se plier aux oukases occidentaux. Le FMI et la Banque mondiale obéissent également à la logique multilatérale même si les États-Unis disposent de droits de véto. La construction européenne qui prend forme en 1951 avec la Communauté européenne du Charbon et de l’Acier vise, à travers la mutualisation de deux secteurs d’activités alors stratégiques, à faciliter la reconstruction du vieux continent. Le pari est le contournement du politique en jouant sur les intérêts économiques et de mener, pas à pas, cette construction en évitant de s’engager sur des sujets politiques. Les États européens ont ainsi accepté d’abandonner leurs prérogatives réglementaires dans de nombreux domaines dont celui de la monnaie. Le pouvoir de négocier des accords commerciaux, la fixation des prix agricoles, les normes applicables aux biens sont de la compétence de l’Union. Les obstacles aux échanges ont été levés pour les biens et une majorité de services ainsi que pour les capitaux. La création du marché unique a été un réel défi surtout pour des pays à forte tradition protectionniste comme la France.

La construction européenne a toujours été un combat. Les crises, les échecs sont légions. De la Communauté Européenne de la Défense, en 1954, rejetée par la France (qui en était à l’origine) au Brexit, en passant par la politique de la chaise vide du Général de Gaulle à l’OTAN, sans oublier le refus des Français d’adopter le Traité Constitutionnel en 2005 pourtant élaboré par l’un des leurs, la liste des crises est longue. L’Europe se construit dans la difficulté, par secousse. Quand le précipice se rapprochait, jusqu’à maintenant, les dirigeants européens ont toujours adopté les mesures nécessaires. Il en fut ainsi pour la Grèce en 2012. Malgré tout, d’année en année, le divorce avec l’opinion publique s’aggrave. En 1991, le traité de Maastricht n’a été adopté que par une petite majorité en France. Au Danemark, il fallut s’y reprendre à deux reprises pour obtenir l’adoption du traité par référendum, un premier l’ayant rejeté à 50,7 %. L’élargissement à l’Est opéré après la chute du mur de Berlin et de l’URSS n’a pas été accepté par l’opinion publique. L’Est reste inconnu pour de nombreux Européens de l’Ouest. Les fantasmes sont nombreux à son sujet, du plombier polonais aux Roms. Cet élargissement a été perçu comme une opportunité donnée aux grands groupes de délocaliser et non comme une chance pour l’Europe de se fédérer pour concurrencer la Chine et les États-Unis. Il a été réalisé par des dirigeants encore emprunts de l’esprit de la Seconde guerre mondiale qui craignaient par-dessus-tout le retour du nationalisme au sein des petites puissances d’Europe de l’Est. Mais, aussi étrange que cela puisse paraître, l’Union européenne semble favoriser la montée du nationalisme et du populisme. Les États d’Europe de l’Est supportent de plus en plus mal les diktats de leurs voisins de l’Ouest. Les opinions se renferment face aux migrations, accusant l’Union européenne d’impuissance. 40 ans après la première élection au suffrage universel direct du Parlement européen, celle de 2019 ne sera pas sans risque. Le poids des partis pro-européens devrait diminuer en son sein, d’autant plus que certains d’entre eux comportent des minorités anti-européennes. Le renouvellement de la Commission de Bruxelles sera également un exercice délicat. Depuis le départ de Jacques Delors, les dirigeants européens ne s’entendent, en règle générale, que sur le plus petit dénominateur commun. Il repose sur l’idée que la Commission se doit d’être modeste. Or, privé de son moteur créatif, l’Europe n’avance plus guère. Censés trancher les points non résolus par la Commission, les Conseils européens des chefs d’État et de Gouvernement se sont mués en ONU de l’Europe, les postures prenant plus d’importance que les décisions.

En 2019, l’Organisation Mondiale du Commerce sera également au cœur des débats internationaux. Le G20 du mois de décembre qui s’est tenu à Buenos Aires a admis la nécessité de réformer cette institution créée dans le prolongement des accords du GATT le 1er janvier 1995. Elle aurait dû voir le jour en 1945 en même temps que le FMI et la Banque mondiale si les États-Unis ne s’y étaient pas alors opposés. Les dirigeants de la première puissance économique mondiale ont toujours été très réservés sur des organismes qui disposent du pouvoir de leur imposer des contraintes du fait de vote à la majorité. Depuis plusieurs années, l’OMC ne joue plus son rôle de régulateur et d’arbitre. Du fait du refus de nommer ses représentants, l’organe d’appel du système de règlement des différends ne comporte plus que trois juges contre sept habituellement. D’ici à la fin de l’année prochaine, il n’en restera plus qu’un. Un nombre insuffisant pour faire fonctionner le système. Même si l’entourage de Donald Trump a émis l’idée de retirer les États-Unis des États membres de l’OMC, ce dernier a accepté que son pays participe à un groupe de travail constitué également de l’Union européenne, du Japon et de la Chine pour moderniser l’OMC.

Face à l’isolationnisme de plus en plus poussé des États-Unis, la Chine et les pays émergents sont conduits à organiser leurs propres structures de coopération internationale. Ainsi, la Chine a créé la Banque asiatique d’investissement pour les infrastructures qui entend concurrencer le FMI.

L’objectif du Président chinois XI Jinping, avec la création de cette banque, était initialement de favoriser le développement des pays asiatiques et l’intégration économique régionale en répondant aux besoins d’infrastructures. Le deuxième objectif est de réduire le poids des États-Unis dans les relations financières internationales. En agissant de la sorte, les Chinois essaient d’attirer sous leur drapeau les pays émergents qui s’estiment mal représentés dans les institutions financières existantes. À ce titre, les pays occidentaux, surtout européens, ont accepté de diminuer leurs droits de vote au sein du FMI et de la Banque mondiale pour contrer l’initiative chinoise.

En 2015, plusieurs pays européens dont la France, le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, la Suisse, le Luxembourg et la Russie ont annoncé leur candidature à la banque créée par les Chinois. À ce jour, le Japon, les États-Unis et l’Inde ne sont adhérents. Cette nouvelle institution doit contribuer à la réalisation de la nouvelle route de la soie qui a pour objectifs de sécuriser les approvisionnements et les exportations chinois à travers l’ensemble de la planète. Cette route est tout à la fois maritime, aérienne et routière. Ce projet comprend la réalisation de ports, d’aéroports, de routes, de liaisons de communication en hauts débits par câble ou par satellite. En France, le port de Marseille est éligible à cette route de la soie. Plusieurs États européens, dont la France, s’interrogent publiquement sur la dépendance financière à la Chine que les projets d’infrastructures nécessaires à la réalisation de cette route génèreraient.

D’un côté, les États-Unis ne croient plus à l’intérêt de participer à des institutions dont ils sont pourtant les pivots ; de l’autre, la Chine met en place un réseau afin de conforter sa nouvelle puissance économique et géopolitique. L’Europe, pour sa part, est hésitante et divisée. Hésitante entre sa fidélité aux États-Unis et sa déception à l’égard de cette dernière, divisée sur la marche à suivre dans les prochaines années. Par son poids économique, un marché de 500 millions d’habitants au pouvoir d’achat élevé concentrés sur un espace géographique relativement réduit, l’Europe a la capacité de s’imposer face aux deux autres grandes puissances qui à terme pourraient être trois si l’Inde confirme sa percée économique. D’ici le milieu du siècle, le monde économique peut s’articuler autour d’un quatuor ou d’un trio, la Russie jouant le rôle de l’empêcheur de tourner rond grâce à sa force militaire et ses richesses naturelles. Le Japon pourrait également être un contrepoids de premier plan dans la zone asiatique mais sa démographie déclinante l’en empêche. Le pays gère une régression en bon ordre mais, à terme, son poids économique ne peut que reculer. D’autres États pourront s’inviter autour de la table comme le Brésil ou l’Indonésie voire l’Arabie saoudite mais leurs problèmes politiques intérieures et leurs sautes d’humeur ne leur permettent pas, sur la durée, d’accéder au rang de grande puissance.

 

La guerre des générations n’est plus ce qu’elle était

Les conflits entre générations sont moins violents que dans le passé même s’ils n’ont évidemment pas disparu. Autrefois, les rapports parents / enfants étaient marqués par l’autorité. Ils étaient descendants. Aujourd’hui, depuis les baby-boomers, l’autoritarisme n’est plus dans l’air du temps. La nécessité d’être et de rester jeune constitue un leitmotiv pour les plus de 30 ans. Le complexe de Peter Pan est largement partagé. De ce fait, les enfants sont des sources d’inspiration, bien plus que de répulsion pour les plus âgés. En matière de connaissances, les parents sont en concurrence avec les supports numériques. Les enfants ont une ouverture sur le monde plus précoce tôt et plus importante que les générations précédentes. Ils sont amenés à aider leurs aînés dans le maniement des outils digitaux, ce qui change les rapports. Les médias, les psychologues ont placé les enfants au cœur de la société, l’enfant roi en étant la figure extrémisée. Si autrefois, les jeunes étaient au service des parents, aujourd’hui, l’inverse devient la règle. Les grands-parents sont également mis à contribution financière ou physique à travers la garde des petits-enfants, le soir ou durant les vacances, et les soutiens financiers ponctuels.

En politique comme dans la vie économique, l’époque est au rajeunissement. Les digital nativ sont devenus incontournables dans une société à la recherche de solutions pour sortir de la crise, qu’elle soit économique ou d’ordre philosophique. Pour autant les jeunes ont plus de difficultés pour s’insérer professionnellement. Du fait de l’augmentation du coût du logement, un nombre croissant d’entre eux est contraint de rester vivre chez leurs parents.

Sur le plan culturel, les jeunes des années 2010 ne remettent pas en cause les goûts de leurs parents. La musique rock et pop fait partie d’un socle largement partagé permettant à des jeunes d’assister à un concert des Stones avec leurs grands-parents, situation improbable il y a quarante ans. Pour ceux nés dans les années 1960, il était, en effet, peu imaginable d’écouter Maurice Chevalier ou Joséphine Baker. Malgré tout, l’avènement du rap comme mode musical dominant chez une partie de la jeunesse crée à nouveau un clivage avec les parents. Les conflits au sein des familles sont moins politiques ou générationnels qu’autrefois. Ils sont liés à la religion ou aux mœurs. La montée de l’intégrisme religieux dans certaines communautés fracture les familles. De même, la question de l’homosexualité demeure un sujet sensible dans certains milieux. Néanmoins, selon l’INSEE, les deux-tiers des jeunes de 18 à 24 ans déclarent n’avoir aucun problème avec chacun de leurs parents. Seuls 21 % connaissent des tensions de temps en temps et 14 % des tensions fréquentes avec au moins l’un des deux parents. Les tensions, même occasionnelles, sont un peu plus fréquentes avec le père (dans 27 % des cas) qu’avec la mère (22 %). De plus, 7 % des jeunes adultes n’ont plus de relation avec leur père, alors que l’absence de relation avec la mère ou avec les deux parents est rare (1 %).

Les problèmes relationnels sont plutôt le fait des jeunes garçons. Près de 70 % des jeunes filles affirment ne pas rencontrer de problèmes particuliers avec leurs parents contre 61 % pour les jeunes garçons.

Les parents sont plus optimistes que leurs enfants sur l’état de leurs relations. En effet, plus des trois-quarts indiquent que les tensions sont rares, 18 % évoquent des tensions de temps en temps, 3 % souvent et 2 % n’ont plus de relations avec un ou plusieurs de leurs enfants. La perception des jeunes est plus souvent proche de celle de leur mère que de celle de leur père.

Que les jeunes habitent ou pas chez leurs parents ne modifient pas réellement la nature de leurs relations avec leurs parents.

Les relations parents / enfants restent fortes même après le départ des seconds du logement familial. Huit jeunes adultes sur dix non-cohabitant appellent au moins une fois par semaine leur mère, et les jeunes femmes davantage que les jeunes hommes (près de neuf sur dix sont concernées). En revanche, filles comme garçons échangent moins avec leur père (sept jeunes sur dix). Les pères ont tendance à moins s’investir dans la vie de leurs enfants une fois que ceux-ci ont quitté la demeure familiale. Les mères reçoivent plus de confidences sur la vie sentimentale ou sexuelle que les pères. Elles sont également consultées plus fréquemment sur les choix professionnels. La possibilité d’aborder différents sujets ne dépend pas de la profession ou catégorie socio-professionnelle des parents, sauf pour la politique ou la culture : 93 % des jeunes dont les deux parents sont soit professions libérales, soit cadres ou professions intellectuelles et artistiques, parlent politique avec au moins un de leurs parents, contre 74 % parmi les jeunes adultes dont les deux parents sont ouvriers ou employés (respectivement 93 % et 83 % des jeunes pour la culture).

Le chômage ou les difficultés financières sont souvent sources de tensions. Parmi ceux qui ont rompu toute relation avec au moins l’un de leurs parents, 33 % sont au chômage, contre 18 % parmi les autres jeunes adultes. Les difficultés financières sont également fréquentes quand les relations avec les parents sont inexistantes (48 % expriment alors des difficultés financières), et dans une moindre mesure pour ceux dont un parent est décédé (34 %).

L’argent ne fait pas le bonheur mais peut aider. Ainsi quand les parents ont un faible niveau de vie, les jeunes déclarent plus souvent des tensions fréquentes avec au moins un de leurs parents : c’est le cas pour 23 % des jeunes adultes dont les parents font partie des 20 % les plus modestes, contre 8 % des 18-24 ans dont les parents (ou au moins l’un des deux s’ils sont séparés) appartiennent aux 20 % les plus aisés. Le montant des aides données par les parents à leurs enfants joue un rôle dans l’état des relations. S’il est égal ou inférieur à 200 euros, ces dernières ont tendance à être dégradées ; quand il est supérieur à 320 euros, elles sont, en moyenne, meilleures.

Les jeunes dont les parents sont séparés ont neuf fois plus de risques de connaître des tensions importantes avec au moins un de leurs parents. Quand les parents sont séparés, les relations familiales sont davantage marquées par des tensions (40 % contre 4 % parmi ceux dont les parents vivent ensemble). Ces tensions concernent essentiellement les relations avec le père. À ce titre, l’absence de relations avec le père est plus fréquente quand les parents sont séparés (elle concerne 28 % des cas), alors qu’elle est très rare dans le cas de parents vivant ensemble (inférieure à 1 %). Quand les contacts avec le père sont maintenus, ils sont plus rares : 55 % des jeunes décohabitant dont les parents sont séparés appellent leur père au moins une fois par semaine, contre 78 % de ceux dont les parents vivent ensemble.

La qualité des relations avec les parents contribue fortement au bien-être des jeunes adultes. Les jeunes sont moins satisfaits dans la vie lorsqu’il existe des tensions avec au moins un de leurs parents : lorsqu’ils s’entendent bien avec leurs parents, leur satisfaction s’établit en moyenne à 7,5 sur 10. En cas de tensions avec les deux parents, elle n’est plus que de 6,1.