2 octobre 2021

Le Coin des tendances – ouverture dominicale – les déchets

L’ouverture des commerces, la pratique avant l’assentiment

Durant les années 1990/2010, la question de l’ouverture dominicale des commerces a donné lieu à de nombreux débats passionnés en France, les opinions étant souvent tranchées sur le sujet. À plusieurs reprises, le législateur a été contraint d’intervenir. La dernière réglementation en date est la loi Macron du 6 août 2015 qui autorise les magasins des zones commerciales et des zones touristiques internationales d’ouvrir tous les dimanches de l’année. Le nombre de dérogations pour les autres zones a été accru. Les Français qui étaient convaincus de la nécessité de l’ouverture dominicale en 2008 le sont encore en 2019. Si ceux qui consomment le dimanche en sort fort satisfaits, une minorité de Français souhaiterait une libéralisation totale (31 %).

La proportion des Français favorables à l’ouverture le dimanche est restée stable lors de ces dix dernières années. Selon le CREDOC, 53 % y étaient favorables en 2019 comme en 2008. Si la proportion de consommateurs « très défavorables » a diminué de 2 points, elle reste supérieure à la proportion de Français « très favorables », respectivement 26 % contre 21 %.

CREDOC

L’ouverture le dimanche des commerces, une simplification de la vie quotidienne

Pour 59 % des consommateurs favorables à la libéralisation, celle-ci leur permet de mieux s’organiser et de gagner du temps. Pour 14 %, les courses le dimanche constituent une activité de loisirs.

CREDOC

Pour 96 % des opposants à la libéralisation, le temps disponible pour effectuer les courses est déjà suffisant et ne mérite pas d’être accru. Ils considèrent majoritairement que le travail le dimanche est nuisible à la vie familiale et à la santé. Ils sont également nombreux (92 %) à penser que la libéralisation de l’ouverture dominicale pénaliserait les petits commerces.

Les urbains et les jeunes plébiscitent l’ouverture dominicale

Les opinions sur l’ouverture dominicale dépendent des lieux de résidence et de l’âge. Les habitants des grandes agglomérations y sont très favorables, 70 % pour ceux du Grand Paris. Pour les unités urbaines de plus de 200 000 habitants, ce taux est de 57 % mais il n’est plus que de 42 % dans les unités urbaines de moins de 20 000 habitants. Au niveau régional, les résidents du sud-est de la France sont plus favorables à la libéralisation du commerce le dimanche (56 %) que ceux de l’ouest (31 %). Les hommes émettent un avis plus positif que les femmes, 55 % des premiers sont pour contre 49 % des secondes. Les jeunes sont favorables à l’ouverture le dimanche (plus de 57 %) quand les 55/64 ans sont plus réservés (43 % favorables). Les actifs se prononcent pour l’ouverture le dimanche, quand une majorité des inactifs y est opposée. Malgré tout, entre 2008 et 2019, la proportion des retraités favorables a augmenté.

Les Français achètent de plus en plus le dimanche

En 2019, plus de la moitié des Français (57 %) déclare réaliser, « souvent » ou « de temps en temps », des achats le dimanche. La proportion des consommateurs qui effectuent souvent des achats le dimanche est passée de 10 à 27 % de 2008 à 2019. A contrario, la proportion de Français n’effectuant jamais de courses le dimanche est passée de 38 à 23 % sur la même période. Deux tiers des 18/34 ans réalisent des achats le dimanche, contre 61 % des 35/44 ans et 46 % des plus de 65 ans. Cette tendance était déjà observée en 2008 (42 % des 18-24 ans déclaraient acheter de temps en temps ou régulièrement le dimanche, contre 29 % pour les 75 ans et plus). Les cadres supérieurs sont 73 % à profiter des ouvertures dominicales quand ce taux est de 52 % pour les employés et de 55 % pour les ouvriers. Les habitants de la région parisienne achètent beaucoup plus souvent le dimanche (44 % achètent souvent) que ceux des autres régions (moyenne nationale 26 %).

L’alimentaire, le grand gagnant de l’ouverture dominicale

Sans surprise, les produits alimentaires constituent en 2019 les achats les plus importants réalisés le dimanche (51 %). Loin derrière, viennent les achats de produits de bricolage et jardinage (17 %), de vêtements et chaussures (15 %), de produits pour la maison (14 %) et pour les loisirs (11 %). Par rapport à 2008, les achats alimentaires ont fortement progressé le dimanche avec la généralisation de l’ouverture des supérettes et supermarchés en centre-ville (+27 points).  Pour les autres catégories d’achat la progression est moins vive.

CREDOC

Plus de quatre Français sur cinq ont accès à une offre commerciale ouverte le dimanche, contre seulement 48 % en 2008. L’urbanisation de la population et sa concentration au sein des grandes métropoles expliquent ce résultat mais il est à souligner que les habitants en zone rurale et périurbaines ont, de plus en plus souvent, accès à des commerces ouverts le dimanche. En 2019, 95 % de la population a accès le dimanche à un commerce alimentaire et 48 % non-alimentaire (bricolage, jardinage, meubles), contre respectivement 86 % et 50 % en 2008. Plus des trois quarts (78 %) des habitants des communes rurales déclarent avoir accès aux magasins le dimanche, ils sont plus de neuf sur dix (94 %) dans l’agglomération parisienne.

CREDOC

Si les Français restent partagés concernant l’ouverture dominicale, ils sont de plus en plus nombreux à y recourir. Au sein des grandes agglomérations, elle s’est imposée permettant une régulation de la fréquentation. Cette ouverture le dimanche s’accompagne, durant la semaine, d’un élargissement des horaires qui a été néanmoins interrompu par la crise sanitaire. Les commerçants et les grandes surfaces éprouvent de plus en plus de difficulté à recruter en horaires décalés du personnel. Au-delà des divergences d’opinion, la pratique de l’ouverture le dimanche s’est imposée. Un retour en arrière soulèverait une protestation certainement aussi forte que celle qui avait eu lieu au moment de sa libéralisation.

Que faire des déchets ?

En 2018, les pays de l’Union européenne ont produit plus de 2,3 milliards de tonnes de déchets, soit 5,2 tonnes par habitant. La principale source de déchets est le secteur du bâtiment et des travaux publics (36 % du total). Suivent l’industrie extractive (26 %), l’industrie manufacturière (10 %) et les services (4 %). Les ménages sont responsables de leur côté de 8 % des déchets. 4,3 % des déchets produits chaque année par l’Union européenne sont considérés comme dangereux sur le plan de la santé et de l’environnement. Au sein de l’Union européenne, de fortes disparités sont constatées tant sur les volumes que sur le mode de traitement des déchets. En 2019, le Danemark a produit 844 kilogrammes de déchets par habitant, la France 548 et l’Autriche 588. Parmi les États où le volume de déchets par habitant figurent parmi les plus faibles figurent la Roumanie (280 kg) et la Pologne (336 kg). L’Allemagne, en raison du poids important de son industrie, se classe au cinquième rang avec 626 kg par habitant.

La moitié des déchets européens est recyclée, compostée ou incinérée avec une valorisation énergétique. L’autre moitié est enfouie, mise en décharge ou incinérée sans valorisation. Dans le Nord de l’Europe, l’enfouissement et la mise en décharge sont de moins en moins pratiqués. Au Royaume-Uni, une taxe a été instituée pour la mise en décharge. Elle est passée de 3,7 à 107 euros la tonne de 1996 à 2016. Le recours à la décharge et à l’enfouissement est amplement pratiqué à l’Est et dans le Sud de l’Europe. Plus de 80 % des déchets sont ainsi traités en Grèce, à Chypre, à Malte ou en Roumanie. La France se situe dans la moyenne avec une proportion de déchets mis en décharge de 21 %. Dans notre pays, 35 % des déchets sont incinérés avec récupération de l’énergie.

De plus en plus encadrées, les exportations de déchets tendent à diminuer. La Chine a ainsi interdit l’importation de déchets. Les pays acceptant encore les déchets en Asie sont la Malaisie, la Turquie, l’Indonésie, le Vietnam et l’Inde (pour ce dernier pays, l’opinion y est de plus en plus défavorable). Depuis le 1er janvier 2021, la réglementation européenne interdit l’exportation de produits plastiques non triés. Ce sont souvent les pays les plus stricts au niveau de la gestion interne des déchets comme l’Allemagne ou les Pays-Bas qui en exportent une part importante.

Depuis les années 1970, les autorités européennes ont mis en place une réglementation de plus en plus contraignante sur la gestion des déchets en introduisant des limitations des émissions atmosphériques et des contraintes de circulation. L’objectif est un traitement des déchets au plus près de leur production afin d’éviter des transferts sur longue distance, source de pollution. Dans sa dernière directive de 2018, l’Union européenne met l’accent sur la réduction des volumes des déchets et sur leur recyclabilité. En raison du coût des installations qui, pour être rentables doivent gérer des masses importantes de déchets, les transferts demeurent importants au sein de l’Europe. Si le recours à l’incinération avec récupération d’énergie est désormais la règle, elle suppose une alimentation permanente en déchets. Les pays d’Europe de l’Est qui ont construit de nombreux incinérateurs importent pour cette raison des déchets en provenance du reste de l’Europe. Une partie des déchets de l’Ouest européen est stockée dans des décharges à ciel ouvert à l’Est. Ses cimetières qui servent de casse sont dénués de systèmes de filtration permettant d’empêcher la contamination des sols et la pollution de l’air.

L’Union européenne insiste de plus en plus sur la valorisation des déchets et sur leur tri en amont, aussi bien chez les industriels que chez les ménages. Le tri et le recyclage sont mis en avant, sachant que les populations s’opposent de plus en plus à l’installation d’incinérateurs jugés polluants et générateurs d’un important trafic routier. Les nuisances supposées ont par exemple entraîné l’abandon d’un projet à Tours en 2014, et expliquent en grande partie, la crise des déchets en Italie dans les années 2000 ou en Corse depuis une dizaine d’années. L’accent est de plus en plus mis sur le tri mécano-biologique permettant une valorisation fine des déchets. Il suppose l’instauration d’une filière de traitement poussé avec méthanisation, incinération, recyclage, compost, etc.

Si le processus de réduction des déchets est engagé avec des progrès notoires, en particulier au sein du secteur du bâtiment, la question de leur traitement demeure. Si à terme, l’interdiction de l’exportation devrait s’imposer, le recours à l’incinération semble la voie la plus simple pour éviter l’enfouissement ou la mise en décharge qui sont jugés de plus en plus inacceptables d’un point de vue environnemental.