29 juillet 2016

Le mois d’août rime avec chat noir

Quand les mois d’août sont devenus les chats noirs des actionnaires

Avant, les krachs intervenaient à l’automne et plus précisément en octobre. Il en a été ainsi en 1929 ou 1987. Les investisseurs craignaient la rentrée. Ils avaient tendance à sur-réagir à quelques mois de la fin de l’année avec l’arrivée des premières tendances sur l’année en cours et les premiers frimas.

Depuis quelques années, l’été a remplacé l’automne sans que cela soit imputable au changement climatique. L’été est ainsi devenu la saison maudite. La Grande récession a commencé durant l’été 2007. Si le mois d’août 2008 fut positif, il faisait suite à un mois de juin effroyable  pour le CAC 40. En 2011, entre juillet et août, les bourses européennes avaient perdu le quart de leur valeur du fait de la crise grecque. En 2013, en pleine récession de la zone euro, le mois d’août fut également difficile. La crise financière en Chine, en 2015, toujours au mois d’août, avait fait plongé le CAC 40 de 8 %.

Pourquoi le mois d’août est devenu un mois à éviter ? Avec la circulation de plus en plus rapide de l’information, les investisseurs ont, dès la fin du second semestre, une idée précise du profil de l’année. Il y a aussi le fait que la moindre activité peut occasionner un surcroit d’anxiété et des prises de conscience redoutables. En outre, sur un marché étroit avec peu d’offres, l’effet boule de neige est plus facile. Quelques mauvaises nouvelles provoquent une série d’ordres que rien ne peut contrarier d’autant plus que l’automatisation accélère les mouvements.

De toute façon, le mois d’août a, de longue date, été synonyme de coup de Trafalgar. Il est souvent utilisé par les pouvoirs publics pour faire passer des mesures impopulaires ou importantes. La fin de convertibilité du dollar n’est-elle pas intervenue un certain 15 août 1971 ?

Pour 2016, faut-il s’attendre à un mois d’août noir? Par nature, un krach est imprévisible. Néanmoins, pour se rassurer, il convient de souligner que nous avons, pour cette année, eu notre lot de mauvaises nouvelles avec :

 

  • Le ralentissement de l’économie chinoise
  • Le Brexit
  • La succession d’attentats

 

Des mauvais résultats au Royaume-Uni, une intensification des attentats, la multiplication des tensions internationales mais aussi des difficultés bancaires pourraient évidemment mettre le feu aux poudres. En ce qui concerne la question des créances douteuses de certaines banques italiennes ou grecques, Mario Draghi a pris les devants en mentionnant clairement lors de la dernière réunion de la BCE que cette dernière était prête à prendre des initiatives en la matière.