5 juillet 2014

Les Etats-Unis fêtent l’indépendance dans un climat en demi-teinte

Les Etats-Unis ont pu fêter dignement le 4 juillet avec un taux de chômage à 6,1 %, soit son taux le plus bas depuis six ans. De son côté, le déficit public continue son reflux vers la ligne des 4 % du PIB. Il pourrait revenir à 3,5 % en 2015. Par ailleurs, la dette publique se stabilise tout en restant à un niveau historiquement haut, 108 % du PIB en 2014.

Le point positif en ce milieu d’année est donc l’emploi. Malgré le recul du PIB durant les trois premiers mois de l’année, le marché du travail n’a pas cessé de s’améliorer avec la création de 288 000 emplois au mois de juin et de 271 000 sur le dernier trimestre. En un an, 2,5 millions d’emplois ont été créés. En quatre ans, le chômage a reculé de 4 points. Il était de 10 % au mois d’octobre 2009. Il faut néanmoins souligner que le taux d’emploi a diminué depuis la crise de plus de 2 points. De ce fait, il est fort probable que le taux réel de chômage se situe, aujourd’hui, autour de 8 %. En effet, de nombreux Américains ont renoncé à chercher un emploi et sont sortis, depuis la crise financière, des statistiques officielles. Par ailleurs, l’amélioration sur les salaires tarde à se faire sentir. Le rythme de progression ne dépasse pas 2 % l’an.

L’évolution du patrimoine constitue un point en demi-teinte de l’économie américaine. En effet, à la fin du premier trimestre 2014, le patrimoine net des ménages était de 81 764 milliards de dollars, en hausse de 12 863 mds de dollars, soit 18,7 % depuis le point culminant du milieu de l’année 2007. Mais, en termes réels, la progression n’est plus que de 6,3 %, soit moins de 1 % par an. Par ailleurs, la valorisation du patrimoine est essentiellement liée aux actions. Cette évolution des patrimoines accentue la montée des inégalités. Un retournement des marchés financiers fragiliserait la croissance compte tenu de la disparition de l’effet d’enrichissement qui joue un rôle important aux Etats-Unis.

Au-delà de ces points en demi-teinte, le FMI, comme la grande majorité des experts, considère que la croissance américaine devrait s’accélérer dans les prochains mois. Néanmoins, compte tenu du sévère ralentissement du premier trimestre, la croissance sur l’ensemble de l’année pourrait être inférieure à 2 % contre 3 % espérée par la FED et la Maison Blanche. Néanmoins, pour 2015, le FMI prévoit un taux de 3 %. L’organisation internationale a assorti sa prévision de menaces non pas pour la croissance à court terme mais pour celle à moyen terme. En effet, le FMI suppose qu’avec le vieillissement de la population et la chute de la productivité, la croissance potentielle des Etats-Unis devrait se ralentir et être voisine de 2 % soit une baisse d’un point par rapport à la croissance moyenne des années 1948-2007.