22 novembre 2014

Mario Draghi engage la bataille de l’inflation

Mario Draghi, Président de la Banque Centrale Européenne (BCE), après avoir pratiqué un savant teasing, engage la Banque Centrale Européenne dans le combat contre l’inflation. Il a clairement indiqué que désormais sa priorité, c’est l’augmentation des prix. Afin de revenir à  un taux correct de hausse des prix, Mario Draghi a opté pour le gonflement de la taille du bilan des banques centrales de l’Eurosystème ; «notre réponse a été certainement non conventionnelle, dans le sens que nos mesures sont sans précédent – mais c’est loin d’être non orthodoxe», a-t-il souligné lors d’un congrès européen des banques à Francfort.

Depuis le mois de septembre, la BCE mène une politique offensive. Le principal taux d’intérêt directeur a été abaissé à son niveau le plus bas possible (0,05 %), quand celui sur les dépôts de liquidités à ses guichets était porté en territoire négatif (-0,20 %).

En outre, la BCE a repris ses programmes de rachats d’actifs à grande échelle. Ainsi, le bilan de la BCE devrait être porté de 2 000 à 3 000 milliards d’euros. A cette fin, la BCE va acheter sur le marché des paquets de crédits titrisés, les 1BS, en plus d’achats d’obligations sécurisées (covered bonds).

La BCE va également allouer des liquidités aux banques sur une longue durée sous certaines conditions comme par exemple leur transformation en crédits distribués aux entreprises et ménages (TLTRO).

Mario Draghi a indiqué que d’autres mesures sont envisageables : «nous allons faire ce que nous devons faire pour augmenter l’inflation et les anticipations d’inflation le plus rapidement possible, comme notre mandat de stabilité des prix l’exige de nous. Si la trajectoire actuelle de notre politique n’est pas assez efficace pour atteindre cet objectif, ou d’autres risques pour les perspectives d’inflation se concrétisent, nous devront intensifier la pression et élargir encore plus les voies à travers lesquelles nous intervenons, en modifiant en conséquence la taille, le rythme et la composition de nos achats». La question d’achats éventuels d’obligations souveraines est évidemment dans toutes les têtes.