13 décembre 2014

Quand la Chine s’assagira

Officiellement, selon le FMI, la Chine est la première puissance économique mondiale. C’est le résultat du poids démographique et de la forte croissance de ces trente dernières années. Le produit intérieur brut (PIB) chinois exprimé en parité de pouvoir d’achat (PPA) s’élève à 17 632 milliards de dollars pour 2014 en Chine contre 17 416 milliards aux États-Unis. La Chine pèse 16,5 % de l’économie mondiale en termes de pouvoir d’achat réel contre 16,3 % pour les Etats-Unis.

Le PIB exprimé en PPA permet de comparer les performances économiques des différents pays, les PPA indiquant ce que les habitants d’un pays peuvent réellement acheter avec leur monnaie. Le pouvoir d’achat est mesuré par rapport à un panier de produits qui comprend plus de 3 000 biens et services

En retenant le PIB par habitant qui permet de mesurer le pouvoir d’achat individuel, l’avantage est évidemment du côté des Etats-Unis avec 53 000 dollars contre un peu plus de 10 000 dollars pour la Chine et 42 000 pour la France.

Cette montée sur la première marche du podium se réalise au moment même où la Chine entame une profonde mutation. Le taux de croissance continue à  ralentir en Chine avec en ligne de mire un taux  de 7 %.

Le ralentissement est assez net dans le secteur immobilier. Les nouveaux chantiers lancés en novembre ont baissé de 30 % par rapport au même mois de l’année précédente. La production de ciment a diminué de  4 % sur un an.

De son côté, la production industrielle chinoise a connu, au mois d’octobre son deuxième mois de progression le plus faible depuis la crise de la fin 2008.

En 2015, même si les prévisions officielles n’ont pas été encore publiées, le taux de croissance devrait être de 7 % selon nombre d’observateurs. Il ne sera pas communiqué officiellement avant le mois de mars.

Les autorités chinoises mettent en avant la nécessité de favoriser l’émergence d’une économie moins dépendante de l’extérieur avec un recours accru à la consommation et aux services. Il en résulte une moindre progression de l’activité industrielle ainsi que des investissements. Les investissements en actifs fixes, augmentent de 15,8 % sur les dix premiers mois de l’année. Ils sont néanmoins en baisse. Il y a un an ; ce taux était de 19,9 %. En phase avec les objectifs, la consommation continue de progresser avec un gain de 11,7 % sur un an en novembre, contre 11,5 % en octobre.

Pour éviter une crise trop forte dans l’immobilier et pour venir en aide à des secteurs endettés ainsi qu’aux banques locales, les autorités monétaires chinoises ont décidé d’abaisser le mois dernier leurs taux directeurs et d’injecter des liquidités. Par ailleurs, le Gouvernement chinois s’est engagé dans un mini-plan de relance.

Avec la montée en puissance des services moins générateurs de gains de productivité, avec le développement de la consommation qui nécessite le développement d’infrastructures et la mise en œuvre de centres de logistiques à la taille du pays, la croissance ne peut que continuer à fondre. A terme, d’ici la fin de la décennie, le taux de croissance devrait revenir autour de 4 à 5 %.