10 janvier 2015

Quand ma voiture se prendra pour un ordinateur

 

La multiplication des embouteillages à l’échelle planétaire tout comme la lutte contre la pollution et les accidents devraient aboutir à une profonde révolution du secteur de l’automobile. Les aides à l’assistance à la conduite devraient se multiplier avec, à terme, le développement de la voiture sans conducteur. Selon de nombreux experts, d’ici six ans, plus de 150 millions de véhicules seront connectés en Wifi. Parmi eux, entre 60 et 75 % seront capables de se connecter à Internet. Les pouvoirs publics pourront réguler le trafic en détournant des véhicules et à terme en gérant leur vitesse. Il y a encore quelques années, la mise en place de tels systèmes de contrôle reposaient sur des modes de gestion verticaux quand aujourd’hui il est admis que les véhicule inter-réagiront entre eux.

L’industrie automobile a façonné le 20ème siècle. Elle a été et est au croisement de toutes les activités économiques : sidérurgie, énergie, électronique, informatique… Elle repose sur des chaînes logistiques complexes avec le recours à un nombre très important de sous-traitants. Son essor a conduit à la réalisation de réseaux de routes, de réseaux de distribution du carburant, de réparation dans tous les pays. L’acquisition de masse de la voiture était une condition sine qua non pour amortir des investissements importants. Le fordisme a été le marqueur de toute cette période.

Le 21ème siècle devrait voir assez rapidement un changement de paradigme. Des voitures connectées et autopilotées feront-elles toujours l’objet d’achats ou seront-elles louées pour des trajets. La logistique de parc de location risque d’être le métier de demain afin de pouvoir mettre à disposition à toute heure et en tout lieu un véhicule à un client. Il n’est pas écrit que l’automobile soit vouée à céder sa place à d’autres formes de transports. Elle offre l’avantage de pouvoir convoyer porte à porte une famille et de transporter une charge utile non négligeable (bagages…) importante. Par sa modularité et sa fonctionnalité, elle dispose d’avantages relatifs face aux moyens de transports collectifs. En revanche, la voiture jouera de moins en moins un rôle de marqueur social. Au nom d’une certaine efficience économique, les ménages recourront plus à la location qu’à l’achat. L’industrie automobile deviendra un service.