28 février 2015

Reprise ou pas reprise ?

Reprise ou pas reprise, mon cœur balance

 Est-ce le début d’un retournement de tendance ? Ce qui est certain, c’est que l’année ne démarre pas sous des mauvais hospices. Plusieurs résultats et indicateurs encourageants ont été publiés ces derniers jours.

L’arrêt de l’augmentation du chômage

La plus grande surprise provient du marché de l’emploi. Le nombre de demandeurs d’emploi, catégorie A, a, en effet, diminué, en France, de 19 100 au mois de janvier, soit un recul de 0,5 % par rapport au mois de décembre. Il s’élevait, à la fin du mois dernier, à 3 481 600. La hausse sur un an atteint néanmoins 4,8 %. Certes, le nombre de demandeurs d’emploi, catégories A, B, C, continue, en revanche d’augmenter de 0,3 % pour atteindre 5 232 100. La hausse sur un an est de 6,2 %.

Le marché de l’emploi commence-t-il à bénéficier de l’alignement d’un certain nombre de planètes (baisse du cours du pétrole, dépréciation de l’euro, annonce du plan de quantitative easing de la BCE, plan d’investissement de la Commission européenne, reprise américaine, CICE et pacte de responsabilité…) ? Rien n’est moins sûr. Cet alignement a pu avoir un petit effet psychologique en janvier mais il est encore trop récent pour avoir été intégré dans les décisions des entreprises. Ce qui est certain, c’est que les flux d’entrée ont diminué. Il y a eu 521 700 inscriptions à Pôle Emploi au mois dernier contre 532 600 au mois de décembre. Les sorties ont également progressé, 500 400 contre 494 000. Le marché de l’emploi a pu également bénéficier des importants départs à la retraite qui interviennent traditionnellement en fin d’année.

La gestion administrative a contribué à l’amélioration avec des radiations qui expliquent 10 % des sorties. En effet, les reprises d’emploi déclarés ne représentent que 19 % des sorties du Pôle Emploi quand les cessations d’inscription pour défaut d’actualisation pèsent 43,3 %.

Au niveau régional, la situation de l’emploi continue à se dégrader en Corse qui enregistre une croissance du nombre de chômeurs (catégorie A) de 12 % sur un an. Suivent loin derrière, les Pays de la Loire avec une hausse de 6,5 %, l’Aquitaine avec une hausse de 6 % et la Champagne-Ardenne avec 5,8 %. La Corse aurait certainement besoin d’un plan de soutien spécifique au regard de la détérioration de son marché du travail.

L’INSEE ne tablait pas sur une amélioration du marché de l’emploi avant la fin de l’année 2015. Les effets cumulés des différents chocs positifs dont bénéficie l’économie ainsi que les nombreux départs à la retraite pourraient amener une amélioration plus rapide qui pourrait se manifester au cours du deuxième trimestre. La dépréciation de l’euro et la baisse du cours du pétrole devrait générer un surcroît de croissance de 0,6 à 0,8 point. Par ailleurs, le pacte de responsabilité et le CICE portent également sur près d’un point du PIB. Il y a donc matière à générer un surcroît d’emplois.

La consommation redémarre-t-elle enfin sur fond de confiance retrouvée ?

La consommation a enregistré au mois de janvier une hausse de 0,6 % soutenue par les achats de véhicules automobiles et ceux d’équipement de logement. Cette bonne tenue de la consommation repose sur une amélioration de la confiance des ménages. Ainsi, selon l’indicateur de l’INSEE,  au mois de février la confiance des ménages s’améliore gagne 2 points et atteint son plus haut niveau depuis mai 2012.

Il ne faut pas tomber dans un d’optimisme excessif car cet indicateur reste nettement en dessous de sa moyenne de longue période.

Les chefs d’entreprise hésitent

L’indice du climat des affaires est stable depuis plusieurs mois mais l’indice de retournement est dans le vert témoignant que les chefs d’entreprise croient au retour de la croissance.