22 août 2015

Si vous étiez absent cette semaine (15 au 22 août)

 

La Grèce, la crise sans fin

Les Grecs ne sont pas privés de votations en cette année 2015. Après des élections législatives au mois de janvier, le référendum au mois de juillet, les électeurs grecs retourneront devant les urnes certainement à la fin du mois de septembre ou au mois d’octobre. La démission d’Alexis Tsipras et l’annonce d’élections législatives anticipées ne sont qu’une demi-surprise. En effet, le Premier Ministre ne disposait plus d’une réelle majorité du fait de la défection de plusieurs députés membres de Syriza et avait plus ou moins dit, au moment de la signature de l’accord avec les différents créanciers, qu’il provoquerait des élections anticipées.

Le Premier Ministre démissionnaire entend ainsi soumettre aux jugements des électeurs l’accord qui « garantit le financement du pays sur trois ans ». Alexis Tsipras a déclaré lors de sa démission « je vous laisse juger, en ayant la conscience tranquille pour avoir résisté aux pressions et aux chantages. L’Europe n’est pas la même après ce semestre difficile ». Il espère se constituer une large majorité. Le Premier Ministre bénéficie, toujours au sein du pays, d’une forte popularité. En outre, les forces d’alternance n’apparaissent pas crédibles.

Le bilan du Premier Ministre est mitigé. Il a tout intérêt à refonder sa légitimité actuellement avant que les réformes n’entrent en vigueur. La Grèce a connu un taux de croissance de 0,8 % au 2ème trimestre mais le 3ème devrait être moins bon. Néanmoins, la Commission de Bruxelles s’attendait à un repli de plus de 2 %. Le chômage sur un an est en baisse mais pourrait remonter d’ici la fin de l’année. La Grèce comptait, en 2014, 26 % de chômeurs, et un taux de chômage de 52,4 % chez les jeunes de moins de 25 ans même si le nombre de sans-emploi a chuté de 1 % pour atteindre 25 % en mai 2015.

Les banques sont dans leur troisième mois de contrôle des capitaux et les retraits bancaires demeurent limités à 420 euros par semaine. Ce contrôle des capitaux devrait freiner l’activité et pénaliser l’investissement.

La dette publique de la Grèce, au moment où Syriza est arrivé au pouvoir, s’élevait à 177 % du PIB, soit plus de 317 milliards d’euros. Au mois de mars dernier, la dette publique était tombée à 301 milliards d’euros, soit 168,8 % du PIB. Néanmoins, une hausse de la dette publique est prévue.

Ce bilan en demi-teinte tout comme le changement de politique ne devrait pas handicaper le Premier Ministre qui pourrait même sortir renforcé de cette nouvelle épreuve électorale.

France, l’heure de la rentrée a déjà sonné

Avec la publication des décevants résultats du PIB pour le deuxième trimestre, l’heure de la rentrée et du retour aux réalités semble avoir sonné, en France, avec un peu d’avance par rapport aux années précédentes.

Tout gouvernement, quelle que soit sa couleur politique, craint toujours la grogne du mois de septembre et la dépression post estivale. De ce fait, il est tradition de donner du grain à moudre ou du mois de prononcer quelques promesses et quelques vœux.

La France a été à la traîne de la zone euro pour le 2ème trimestre mais cela ne l’empêche pas d’avoir enregistré sur l’ensemble du premier trimestre un résultat correct, supérieur à celui de l’Allemagne.

Par ailleurs, le PIB français se situe 2 % au-dessus de son niveau d’avant crise de début 2008 quand celui de la zone euro est encore 1 % en-deçà.

L’acquis de croissance pour 2015 après le 2ème trimestre s’établit à 0,8 %, après 0,2 % pour 2014.

Selon l’indicateur synthétique mensuel d’activité (ISMA) de l’enquête mensuelle de conjoncture de la Banque de France, le Produit Intérieur Brut devrait augmenter de de 0,3 % au 3ème  trimestre 2015 soit le même taux retenu par l’INSEE.

Pour l’ensemble de l’année 2015, la Banque de France retient une croissance de 1,2 %, de 1,8 % en 2016 et de 1,9 % en 2017. L’inflation devrait être de 0,6 % en 2015, 1,2 % en 2016 et de 1,6 % en 2017.

La Banque de France comme l’INSEE parient sur un affermissement de la croissance au deuxième semestre. Cela suppose tout à la fois la bonne orientation des exportations et une reprise de l’investissement. Ce processus pourrait être entravé par la réduction des déficits publics, réduction qui devrait être de 0,3 à 0,4 point soit une marche assez conséquente d’autant plus si le Gouvernement entend baisser les impôts. Les premiers résultats du mois de juillet et les indicateurs avancés ne sont pas très encourageants. En effet, pour le mois d’août, les indicateurs économiques ne sont guère favorables. L’’indice « flash » composite de l’activité globale se replie à 51,3 ce mois-ci contre 51,5 en juillet, un plus bas de quatre mois. L’indice flash de l’activité des services recule lui à 51,8, contre 52 en juillet, toujours un plus bas de quatre mois. La société Markit note que la conjoncture reste en particulier difficile dans le secteur manufacturier, en raison d’une accélération de la baisse des nouvelles commandes. L’indice PMI ‘flash’ de l’industrie manufacturière a baissé à 48,6 en août, contre 49,6 en juillet, un plus bas de quatre mois et reste en-dessous de 50 qui est la frontière entre expansion et stagnation.