14 février 2015

Vive la Corse et les Pays de la Loire


Quand l’Est pleure, la Corse et les Pays de la Loire rient…

 

5 régions ont connu entre 1991 et 2012 une croissance du PIB par habitant inférieure à 58 %, la Picardie, la Lorraine, Champagne-Ardenne, l’Alsace et le Limousin contre une moyenne nationale de 71,3 %. 4 régions ont obtenu une croissance du PIB par habitant se situant entre 80 et 87 %. Il s’agit de la Corse, Midi-Pyrénées, les Pays de la Loire et l’Ile de France. Les régions à faible croissance ont été pénalisées par un mauvais positionnement sectoriel. La désindustrialisation a fortement touché la Lorraine ou l’Alsace. La désertification rurale a frappé Champagne-Ardenne et le Limousin. Ces deux régions ne bénéficient pas du rayonnement  d’une métropole.

Pour les régions en forte croissance, plusieurs facteurs explicatifs existent. La Corse a bénéficié d’une augmentation de sa fréquentation touristique, de la bonne tenue du secteur du bâtiment, du plan exceptionnel d’investissement engagé en 2002 et de l’augmentation de la population. Les Pays de la Loire ont profité de l’attractivité de la façade atlantique, du dynamisme de Nantes et de la Vendée ainsi que d’un bon positionnement (nautisme, communication, agro-alimentaire…). L’Ile de France après avoir connu une phase de croissance lente dans les années 80 a enregistré un rebond. Sa part dans le PIB métropolitain est de 30 % mais sa part dans les revenus disponibles bruts des ménages n’est que de 22 % prouvant qu’un fort mouvement de redistribution existe en France. Un tel phénomène est également constaté au Royaume-Uni du fait du poids de Londres. Il est moins marqué en Allemagne qui a une structure territoriale plus déconcentrée. Depuis une dizaine d’années, ce sont les grandes métropoles de province qui ont connu la plus forte croissance notamment en termes d’emploi. Du fait de leur taille critique suffisante, elles offrent aux entreprises des rendements d’échelle. Le marché de l’emploi y est par nature riche et concurrentiel, les qualifications y sont nombreuses. L’existence de centres de formation et de recherche constitue un atout important. Ce meilleur appariement est une source naturelle de gains de productivité. Sophia Antipolis – Nice, Toulouse, Montpellier, Lille ou Lyon illustrent ce type de développement harmonieux. Ces grandes métropoles ont également pleinement bénéficié de l’augmentation des effectifs des différentes fonctions publiques (fonction publique territoriale avec la régionalisation des directions, fonction publique locale, fonction publique hospitalière). Les villes de taille intermédiaire avec un passé industriel ont, en revanche, de 2004 à 2014 fortement souffert. Il en a été de même pour celles qui accueillaient des garnisons militaires supprimées dans le cadre des différents plans de réduction des effectifs militaires.