La France admise au rattrapage
La Commission de Bruxelles, dans le cadre de ses prévisions de croissance, s’est alignée, pour la France, sur les prévisions gouvernementales en retenant un taux de croissance de 1 % en 2015 et de 1,8 % en 2016 soit une amélioration de 0,3 point par rapport aux prévisions initiales. Dans ces conditions, le déficit public ne serait pas de 4,5 % mais de 4,1 % du PIB en 2015 contre 4,3 % en 2014. Dans ses calculs, la Commission a intégré le plan de 3,6 milliards d’euros annoncé par Paris pour échapper à un veto sur son projet de budget pour 2015.
La France passera donc sans encombre l’examen de rattrapage prévu pour le 27 février prochain. Certes, Bruxelles tique toujours sur le calcul de l’ajustement structurel à réaliser. La France apprécie l’effort à 0,3 % quand l’Europe souhaiterait 0,5 %. L’assouplissement des règles de stabilité devrait sauver la France. En outre, les autorités européennes risquent d’être focalisées, durant les prochaines semaines, sur le règlement de la crise grecque.
En revanche, la Commission ne prévoit pas d’embellie pour l’emploi. Le taux de chômage passerait de 10,3 à 10,4 % de la population active entre 2014 et 2015. Il ne commencerait à diminuer qu’en 2016 avec un taux de 10,2 %.
La France toujours en indélicatesse avec ses déficits
Le déficit budgétaire s’est, selon Bercy, élevé à 85,6 milliards d’euros en 2014 en augmentation de plus de 10 milliards par rapport à 2013. Néanmoins en soustrayant les dépenses du nouveau programme d’investissements d’avenir (PIA), le solde s’établit à 73,6 milliards d’euros, en amélioration de 1,3 milliard d’euros par rapport à 2013.
Au niveau du déficit commercial pour 2014, il n’y a pas lieu de se réjouir. Certes, il s’est réduit de sept milliards d’euros l’an dernier pour revenir à 53,8 milliards contre plus de 60 milliards d’euros en 2013 soit son niveau le plus faible depuis 2010.
Cette amélioration s’explique par la réduction de la facture énergétique, qui a été inférieure de près de 11 milliards d’euros par rapport à 2013. Le déficit manufacturier augmenté de deux milliards d’euros et les excédents sur les produits agricoles et les œuvres d’art se sont réduits de respectivement 1,6 milliard et 0,9 milliard.
Les exportations sont restées quasi stables (+0,1%) en 2014 grâce à une meilleure fin d’année et les importations ont reculé de 1,3%. En 2015, il faudra analyser l’effet de la baisse de l’euro.