Le Royaume-Uni en ébullition électorale
Le Royaume-Uni entre en campagne
Après le succès du « non » au référendum écossais, une nouvelle épreuve attend le Royaume-Uni, les élections législatives prévues le 7 mai prochain. Si la situation économique britannique peut apparaître, vue du continent, comme florissante, la question de la réduction du déficit public et de la dette publique sera au cœur de la campagne électorale tout comme celle de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.
Le résultat de l’élection demeure incertain, les deux principaux partis, Travailliste et Conservateur sont affaiblis par la montée en puissance du SNP (Scottish National Party) et du UKIP (United Kingdom Independance Party).
Le parti conservateur possède un bilan économique relativement bon avec le retour du plein emploi. Il se fixe comme priorité le rééquilibrage des finances publiques. Le prochain gouvernement héritera d’un déficit conséquent et devra ramener le solde budgétaire, de 5,6 % du PIB en 2013-14, à l’équilibre au cours des prochaines années. La dette qui atteint 87,9 % du PIB est censée revenir à 83 % en 2019.
Malgré une croissance forte et d’un chômage en forte baisse, l’alliance conservateurs et libéraux doit faire face à la grogne des électeurs qui considèrent que leur pouvoir d’achat s’est dégradé.
De leur côté, les travaillistes souhaitent réduire l’effort de rigueur budgétaire et jouer sur le levier fiscal. Ainsi, ils prévoient de revenir à l’équilibre pour les seules dépenses courantes avec une augmentation des dépenses de santé. Ils ont prévu une augmentation du taux de l’impôt sur le revenu de 45 à 50 % et la création d’une taxe sur les habitations dont la valeur est supérieure à 2 millions de livres sterling (« Mansion tax »).
Les libéraux-démocrates, qui pourraient faire partie le cas échéant d’une nouvelle coalition s’ils parviennent à obtenir suffisamment de sièges, ont annoncé leur intention d’augmenter les dépenses du système de santé d’un milliard de livres sterling. Ils sont en ce qui concerne le retour à l’équilibre budgétaire sur la même longueur d’onde que les travaillistes
Le Royaume-Uni a bénéficié, sur le modèle américain, d’un fort soutien monétaire qui s’est arrêté. Tout comme aux Etats-Unis, la question de la remontée des taux est posée. Cette hausse semble être programmée pour le début de l’année 2016.
Le Premier Ministre, David Cameron, a promis un référendum sur l’appartenance du Royaume-Uni à l’Europe après les élections. Une sortie poserait d’importants problèmes commerciaux mais également financiers, Londres est aujourd’hui avant tout une place européenne. Au-delà des accords qu’il faudrait conclure avec l’Union, une sortie serait une source d’incertitudes qui pourraient nuire à l’économie britannique. Les entreprises internationales seraient tentées de migrer leur siège européen de Londres vers l’Irlande, la Belgique ou la France.