Refroidissement en route en Chine
Chine, refroidissement confirmé
La Chine rentre-t-elle dans le rang ? Les derniers résultats semblent le prouver. La croissance ralentit doucement mais sûrement. Selon l’agence Bloomberg, le taux de croissance se situerait autour de 6,3 % au mois de février en-deçà des prévisions. Du Gouvernement chinois (7 %). Pour l’OCDE, la croissance devrait néanmoins atteindre 7 % cette année et 6,9 % en 2016.
Il n’en demeure pas moins que le début de l’année est poussif. L’indice PMI-HSBC de la Chine est passé en-dessous de la barre symbolique des 50 au mois de mars traduisant un ralentissement réel de l’économie. Le Gouvernement pourrait prendre de nouvelles mesures afin de relancer l’activité.
Du fait du ralentissement en cours, l’écart de croissance entre la Chine et les pays de l’OCDE est au plus bas depuis l’an 2000. Il tourne autour de 4 points. Il devrait se rétrécir dans les prochaines années avec la réorientation de l’économie vers la consommation et les services.
La Chine doit faire face à un certain nombre de goulots d’étranglement. Les restrictions aux migrations pourraient, à terme, freiner la croissance. Il y a une nécessité d’améliorer la productivité agricole afin de compenser la diminution de la population active. La Chine devra gérer, en outre, une montée en puissance de l’urbanisation sachant que certaines collectivités territoriales sont déjà surendettées. La Chine par rapport aux autres grands pays émergents demeure sous-urbanisée.
L’OCDE, dans le cadre de son étude annuelle sur la Chine suggère des pistes de réforme afin d’éviter la survenue de crises systémiques. L’organisation demande une plus grande transparence dans les finances publiques et dans le système de financement de l’économie. Elle demande une moindre présence des capitaux publics dans les entreprises, en particulier, dans celles évoluant dans le secteur tertiaire.
L’OCDE réclame la généralisation de la Sécurité sociale et préconise de rendre les droits sociaux portables afin de ne pas pénaliser les migrations à l’intérieur de la Chine. Par ailleurs, afin d’améliorer la productivité du travail, les autorités chinoises doivent instaurer, dans tout le pays, un système d’enseignement professionnel efficace. Elles doivent aussi favoriser la promotion au mérite et assurer une meilleure protection des droits de propriété intellectuelle. Elles devraient également accroître les dépenses publiques en faveur de l’éducation, notamment en augmentant la rémunération des enseignants pour améliorer la qualité de l’enseignement, et garantir parallèlement l’égalité des chances aux enfants issus de milieux défavorisés.
Le Gouvernement afin de faciliter la diffusion des fruits de la croissance à l’ensemble du pays devrait réformer le droit de la propriété rurale et mettre en place des plateformes d’échange des droits d’exploitation des terres. Il faudra également qu’il s’attaque à l’épineuse question de l’accès au crédit dans les zones rurales. Il y a aussi un effort important à mener en faveur de l’éducation et de la formation des agriculteurs. Le développement des infrastructures en secteur rural est prioritaire afin de permettre à une part non négligeable de la population d’accéder aux biens et services.
La lutte contre la pollution et la recherche d’une plus grande efficience dans l’utilisation des ressources naturelles sont des questions clefs.