La semaine économique et financière du 6 juin 2015
Le tableau financier de la semaine
Résultats
5 juin 2015 |
Evolution
Sur 5 jours |
Résultats 31 déc. 2014
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CAC 40 | 4 920 | -1,74 % | 4 272 |
Dow Jones | 17 849 | -0,90 % | 17 823 |
Nasdaq
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5 068 | -0,03 % | 4 777 |
Dax Allemand
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11 197 | -1,90 % | 9 805 |
Footsie
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6 804 | -2,57 % | 6 566 |
Eurostoxx 50 | 3 349 | -2,76 % | 3 146 |
Nikkei
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20 460 | -0,50 % | 17 450 |
Taux de l’OAT France à 10 ans | 1,1720 % | 0,8490 % | 0,8370 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans | 0,833 % | 0,489 % | 0,541 % |
Taux du Trésor US à 10 ans | 2,381 % | 2,125 % | 2,17 % |
Cours de l’euro / dollars
(vendredi 5 juin 17 H 30) |
1,1122 | +1,21 % | 1,2106 |
Cours de l’once d’or en dollars premier fixing Londres (vendredi 5 juin) | 1 175,9 | -2,33 % | 1199 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (vendredi 5 juin) | 62,02 | -5,21 % | 57,54 |
Draghi a-t-il perdu les superpouvoirs de SuperMario ?
Les investisseurs ont vivement réagi aux propos de Mario Draghi qui a annoncé, jeudi 4 juin que « nous allons tous devoir nous habituer à une volatilité plus forte ». Au moins, sur ce sujet sa prévision s’est révélée exacte. Il en a été de même sur son souhait de réduire la maturité de la dette publique, c’est-à-dire augmenter la poche de dettes à 5 ans et diminuer celle à 10 ans. Les marchés ont répondu en se délestant de leurs emprunts les plus longs. Dans un contexte d’achats de titres par les banques centrales, avec le retour de l’inflation en territoire positif, il est assez logique qu’il y ait un processus de correction sur les taux qui étaient tombés à des niveaux historiquement bas. Certes, l’augmentation est brutale mais pas complètement illogique. Les rendements allemands ont gagné 50 points de base jeudi portant le taux à 10 ans à 0,99 %. Le taux de l’OAT française à 10 ans a atteint 1,25 %. Les taux américains sont également en hausse, celui à 10 ans s’est élevé à 2,42 %.
Cette flambée sur les taux a eu pour conséquence une appréciation de l’euro et une chute des indices boursiers européens.
La Grèce est-elle toujours au cœur de l’Europe ?
La Grèce n’en finit pas d’être au cœur des préoccupations européennes. L’élaboration d’un accord sur la dernière tranche de prêts à la Grèce est toujours en cours. Les Grecs tentent d’obtenir le meilleur des accords quand les Européens souhaitent lâcher le moins possible. Le Président de la BCE a clairement dit que « la BCE veut que la Grèce reste dans l’euro ». Cette annonce visait à faire contrepoids à d’autres déclarations annonçant que la sortie était plus qu’envisagée.
La décision du gouvernement grec de reporter à fin juin les remboursements de ses dettes au FMI a évidemment accentué la nervosité des marchés. La Bourse d’Athènes a enregistré une forte chute durant la journée de vendredi.
La Grèce a bénéficié d’une clause exceptionnelle des règles du FMI pour reporter ses remboursements de juin, soit 1,6 milliard d’euros, dont le premier versement était dû ce vendredi.
Ce répit a été accordé afin de permettre à Athènes de conclure un accord sur les réformes à adopter. Ces réformes réclamées par les créanciers sont une condition sine qua non pour le versement de la dernière tranche de prêts au pays, soit 7,2 milliards d’euros, nécessaire pour que la Grèce puisse honorer ses dettes.
L’emploi aux Etats-Unis, good or bad news ?
Les marchés américains n’ont pas aimé du tout le bon résultat de l’emploi aux Etats-Unis qui annonce la future augmentation des taux par la FED. L’économie américaine a créé 280.000 nouveaux emplois au mois de mai, chiffre supérieur aux prévisions qui tablaient sur 225.000 créations.
Le taux de chômage est resté quasiment stable, à 5,5 % (contre 5,4 % en avril), selon les chiffres du ministère du travail.
Par ailleurs, le salaire moyen horaire a augmenté de 8 cents à 24,96 dollars au cours du mois de mai, soit une hausse de 2,3 % sur un an. Il s’agit de la plus forte progression depuis 2009
Pétrole, l’OPEP maintient le cap
L’Organisation des pays exportateurs de pétrole a décidé vendredi 5 juin de maintenir son plafond de production pour six mois. Cette décision était attendue. Il y a une prise en compte de l’état du marché par l’OPEP. Sur ce sujet, le secrétaire général de l’OPEP, Abdallah al Badri, a, à l’occasion de la conférence de presse de fin de réunion, admis « on ne peut plus avoir un baril de pétrole à 100 dollars ».
Si plusieurs pays souhaitaient des actions sur l’offre pour augmenter les cours, il faut souligner que l’Iran, dans la perspective de la levée des sanctions occidentales, ainsi que la Libye, actuellement en pleine guerre civile, avaient fait part avant la réunion de leur intention de plaider pour une augmentation de leur production.
La production de l’OPEP a dépassé son plafond de 30 millions de bpj pendant la majeure partie de l’année dernière et a atteint 31,2 millions de bpj en mai, selon une enquête Reuters. En maintenant sa politique de production abondante, l’Organisation prolonge la thérapie de choc du marché appliquée en novembre par l’Arabie saoudite dont l’objectif est la reprise en main du marché par le Cartel en mettant à genoux les producteurs les moins rentables.
Les cours du pétrole ayant rebondi de plus d’un tiers, depuis le creux de six ans de 45 dollars touché en janvier, les délégués présents à Vienne n’avaient que peu de raisons de modifier une stratégie qui semble faire consensus à l’échelle mondiale, stratégie qui de plus a freiné l’expansion du pétrole de schiste aux Etats-Unis.
Les marchés ont plutôt bien accueilli la décision de l’OPEP. Les cours du pétrole ont augmenté vendredi.