C’est déjà hier – 5 novembre 2016 – créateurs d’entreprise – industrie- emploi
L’emploi américain résiste au ralentissement économique
L’économie américaine a créé 161.000 emplois dans le secteur non agricole en octobre, contre 173.000 attendus, tands que le solde des deux mois précédents a été révisé à la baisse (-7.000).
Le taux de chômage revient sous la barre des 5 % (4, 9%). Bonne nouvelle, le rythme de progression du salaire horaire moyen s’accroit (0,4 % en octobre contre 0,3 % en septembre). Sur un an, la hausse est de 2,8 % soit plus qu’attendu (2,6 %). Le taux de demandeurs d’emplois subissant un temps partiel est à 9,5 % soit son plus bas depuis mai 2008.
Compte tenu de la tonalité de la campagne présidentielle, ce bon résultat ne devrait pas influencer le cours des votes.
De plus en plus d’experts considèrent que l’économie américaine est entrée dans une phase de ralentissement et que le résultat du 3e trimestre est décevant (rythme trimestriel annualisé de 2,9 %).
Entre le dernier trimestre de 2015 et le premier semestre de 2016, la croissance a été limitée à 1 %. Pour ramener le taux de croissance annuel à 2 %, il aurait fallu une hausse du PIB de 4,9 % au 3e trimestre, de ce fait, la croissance de ces quatre derniers trimestres n’est que de 1,5 %.
La croissance a été avant tout portée par des facteurs exceptionnels : augmentation des stocks et exportations agricoles. En revanche, la demande intérieure finale n’a augmenté que de 1,4 % contre 2,4 % au 2e trimestre.
Le revenu disponible réel par tête n’a progressé que de 1,4 % en septembre, soit le rythme le plus faible depuis 2013, année marquée par la remontée de 2 points du taux de cotisation salariale. Pour éviter de réduire leur train de vie, les ménages puisent dans leur épargne dont le taux est passé de 6,1 à 5,7 % de 2015 à 2016.
Ce ralentissement est également le résultat d’une politique de réduction assez forte des déficits publics. Hors paiement des intérêts, le solde public est passé de -8,3 à +0,6 % du PIB de 2009 à 2015. En six ans, le solde primaire a ainsi été réduit de 7,7 points de PIB. Malgré l’austérité imposée à la sphère publique, les États-Unis en s’appuyant sur une politique monétaire accommodante et des gains de productivité ont réussi à échapper à la récession. Son poids plus faible en comparaison avec l’Union européenne explique également que la réduction des déficits y est moins d’impact.
Les États-Unis ont dû faire face à l’appréciation du dollar qui a pesé sur la compétitivité ainsi qu’à la baisse des cours du pétrole. Cette dernière a entraîné une chute des investissements industriels et une réduction des bénéfices du secteur pétrolier. L’investissement des entreprises et du gouvernement au PIB n’est plus que de 15,5 % du PIB soit deux points en-dessous de la moyenne de la deuxième moitié des années 1990.
L’arrivée d’une nouvelle équipe au pouvoir devrait engendrer une augmentation des dépenses publiques et/ou une diminution des impôts sous réserve que des accords soient trouvés avec le Congrès. Il faudra quelques mois avant que cela ne traduise sur le plan économique.
L’Europe est-elle toujours une puissance industrielle ?
Même si les pays émergents réalisent 55 % de la production industrielle mondiale, l’industrie européenne demeure puissante. En 2015, cette dernière représentait 19,3 % de la valeur ajoutée brute totale de l’Union. Elle pèse plus que les activités de commerce de gros et de détail, de transports, d’hébergement et de restauration réunies (18,9 %). De leur côté, les activités immobilières assurent 11,2 % de la valeur ajoutée européenne. Certes, le poids de l’industrie tend à diminuer du fait de la mondialisation, néanmoins, le déclin n’a été que de 4 points en vingt ans. Cela est notamment dû à la tertiarisation de certaines activités auparavant classées dans l’industrie. La part de l’industrie dans la valeur ajoutée est ainsi passée de 23,3 % en 1995 à 19,3 % en 2015. Il est à noter que les activités agricoles, sur la même période, ont perdu également plus d’un point.
Ce déclin relatif de l’industrie européenne modifie la structure des emplois. En 2015, près de la moitié de l’emploi de l’Union européenne était concentrée dans deux activités économiques : « commerce de gros et de détail, transports, hébergement et restauration » (24,6 %) d’une part et « administration publique, défense, enseignement, santé humaine et action sociale » (23,6 %) d’autre part. La part de l’industrie dans l’emploi a chuté, passant de 20,9 % en 1995 à 15,4 % en 2015.
Neuf pays industriels
Dans neuf États membres, l’industrie continue à demeurer le principal secteur d’activité (en segmentant les activités de service, marchands/non marchands et commerces, finances, etc.) avec une part se situant aux alentours du quart de la valeur ajoutée. Tel était notamment le cas en Irlande (39,1 %) ainsi qu’en République tchèque (32,1 %), suivies par la Hongrie (27,8 %), la Slovénie (27,3 %) et la Slovaquie (27,0 %).
L’activité « Administration publique, défense, enseignement, santé humaine et action sociale » constituait la première activité économique en Suède (23,8 %), au Danemark (23,1 %) en Finlande (21,8 %) ainsi qu’en France (23,0 %). C’était également le cas en Belgique, aux Pays-Bas et au Royaume-Uni.
Le Luxembourg se distingue avec pour principale activité économique les activités financières et d’assurance, générant une valeur ajoutée brute totale de 27,5 %.
L’industrie a progressé dans quatre pays…
La valeur ajoutée de l’industrie a reculé dans la quasi-totalité des États membres. Elle a été particulièrement forte à Malte, en Lettonie et au Royaume-Uni. Néanmoins, elle a augmenté, entre 1995 et 2015, en Irlande (de 26,2 à 39,1 %), ainsi qu’en Hongrie (+2,4 points), en Bulgarie (+2,3 points) et en République tchèque (+0,7 point). Elle est restée stable en Allemagne.
L’industrie ne reste le premier employeur que dans trois pays de l’Union, en République tchèque, en Pologne et en Slovénie. Dans sept autres États membres, c’est l’activité « administration publique, défense, enseignement, santé humaine et action sociale » qui arrive en première position, notamment en Suède (33,5 %), en Belgique (30,6 %), au Danemark (30,5 %) et en France (29,7 %). La Roumanie est le seul pays de l’Union où l’agriculture demeure le premier employeur (26,6 %).
La République tchèque et l’Allemagne, championnes de l’emploi
Sur les vingt-huit États membres de l’Union européenne, huit ont désormais des taux de chômage inférieurs à 6 %. Quatre ont même, selon les statistiques d’Eurostat (données corrigées de variations saisonnières d’août 2016), des taux de chômage inférieurs à 5 % : la République tchèque, l’Allemagne, Malte et le Royaume-Uni. La France fait partie de la queue de peloton avec le 7ème plus mauvais résultat. Les pays ayant un taux de chômage supérieur à 10 % sont tous méditerranéens : la France, le Portugal, Chypre, la Croatie, l’Espagne et la Grèce.
Radiographie des créateurs d’entreprise
En 2014, 267 000 entreprises hors auto-entrepreneurs ont été, en France, créées. Au regard des données statistiques recueillies par l’INSEE, il y a un profil type du créateur d’entreprise. Il s’agit d’un homme, expérimenté, âgé et diplômé.
Avant de se lancer, le créateur d’entreprise était un salarié du secteur privé ou un demandeur d’emploi
32 % des créateurs d’entreprise sont des salariés du privé, 27 % sont des demandeurs d’emploi et 16 % des travailleurs non-salariés. Par rapport à 2010, il y a moins de demandeurs d’emploi qui créent leur entreprise et plus de salariés. Les premiers privilégient le statut d’auto-entrepreneur.
Statut du créateur | Cohorte 2014 | Cohorte 2010 |
Indépendant ou à son compte | 16,2 | 14,3 |
Chef d’entreprise salarié | 9,7 | 9,2 |
Salarié, apprenti, stagiaire rémunéré, dont : | 35,8 | 32,3 |
agents du public | 3,6 | 3,9 |
agents du privé | 29,5 | 28,4 |
intérimaire, en CDD, intermittent | 2,7 | |
Au chômage, dont : | 26,8 | 33,0 |
depuis moins d’un an | 15,9 | 22,0 |
depuis un an ou plus | 10,9 | 11,1 |
Sans activité professionnelle | 7,6 | 7,9 |
dont retraité | 1,9 | 2,0 |
Étudiant ou scolaire | 3,9 | 3,2 |
Ensemble | 100,0 | 100,0 |
Les créateurs d’entreprise sont majoritairement des hommes
72 % des créateurs d’entreprise sont des hommes. Cette proportion est stable depuis 2010. Elle varie fortement selon la catégorie juridique de l’entreprise et son secteur d’activité. Ainsi, en 2014, 38 % des entreprises individuelles créées l’ont été par des femmes (+ 4 points par rapport à la cohorte de 2010). À l’inverse, 22 % seulement des sociétés ont été créées par des femmes.
Les créatrices d’entreprises sont majoritaires dans le secteur de la santé humaine et de l’action sociale (65 %) et les autres activités de services aux ménages (58 %). À l’opposé, certains secteurs sont très masculins, notamment la construction (91 % des créateurs sont des hommes), l’information-communication (84 %) et le transport-entreposage (83 %).
Les créateurs d’entreprise, plus âgés que la moyenne de la population
22 % des créateurs d’entreprise ont plus de 50 ans alors qu’ils n’étaient que 20 % en 2010. Les créateurs d’au moins 60 ans sont surreprésentés dans les activités spécialisées, scientifiques et technique. De nombreux seniors par souhait ou par contrainte s’installent à leur compte. Le poids des plus de 60 ans parmi les créateurs d’entreprise est deux fois plus important que leur poids dans la population. Les moins de 30 ans représentent près d’un créateur sur cinq. Ces jeunes créateurs sont plus souvent des femmes que la moyenne (34 % contre 28 %).
Plus diplômés que la moyenne nationale
Les créateurs de 2014 sont plus diplômés que ceux de 2010. Ainsi, 31 % sont titulaires d’un diplôme égal ou supérieur à la licence, soit 4 points de plus qu’en 2010. La part de ceux ayant au plus le brevet des collèges reste quasiment stable à 17 % en 2014 après 18 % en 2010.
Des hommes et des femmes d’expérience
Les hommes et les femmes qui décident de se mettre à leur compte ont, en rège générale, une solide expérience. En 2014, 62 % des créateurs ont créé une entreprise qui correspond à leur principal métier qu’ils ont exercé plusieurs années.
La création d’entreprise est l’occasion de changer de statut professionnel. Pour 72 % des créateurs, il s’agit de leur première expérience en la matière.
Des créateurs qui se lancent seuls
30 % des créateurs ont bénéficié d’un appui familial ou de proche quand 41 % des créateurs l’ont fait sans appui. 21 % déclarent s’être appuyés sur une structure dédiée à la création d’entreprise.
Ces dernières années, la proportion des créateurs, indiquant n’avoir bénéficié d’aucun appui, est en forte augmentation. Le recours à la famille apparaît de plus en plus délicat. Il convient également de souligner que les simplifications opérées par les pouvoirs publics permettent de créer plus facilement son entreprise que dans le passé.
Recul des aides publiques dans le montage des projets
44 % des créateurs d’entreprise de 2014 ont bénéficié d’un dispositif d’aide publique. C’est 5 points de moins que pour les créateurs de 2010. 36 % des créateurs ont eu recours à l’aide aux chômeurs créateurs ou repreneurs d’entreprise (Accre). L’aide à la reprise ou à la création d’entreprise bénéficie à 9 % des créateurs de 2014. Le nouvel accompagnement pour la création et la reprise d’entreprise (Nacre) a aidé 6 % des créateurs de 2014. Le recul des aides publiques à la création d’entreprise s’explique par le fait que de nombreux demandeurs d’emploi passent par le statut de l’auto-entrepreneur. Par ailleurs, la réforme de l’Accre en a réduit l’attrait.
Des projets plus modestes
Ces dernières années, les projets de création sont, en moyenne, de taille plus réduite. Il y a une volonté manifeste de réduire les risques au moment de la création, ce qui peut nuire à la pérennité, à terme, de l’entreprise. 53 % des créateurs de 2014 se sont lancés dans leur projet avec un investissement initial inférieur à 8 000 euros quand cette proportion n’était que de 44 % en 2010. L’écart est même de 10 points si l’on compare les projets initiés avec moins de 2 000 euros. Ces derniers représentent 29 % des créations de 2014 contre 19 % en 2010. 85 % des créations mobilisant plus de 160 000 euros au départ sont des sociétés. À l’inverse, 64 % des projets les plus modestes (moins de 2 000 euros) correspondent à des créations d’entreprises individuelles. 65 % des créateurs de 2014 n’ont, en effet, aucune source de financement en dehors de leurs ressources personnelles ou familiales.
Parmi les 35 % de créateurs de 2014 qui mobilisent des ressources extérieures, 82 % empruntent auprès d’établissements bancaires. Ainsi 29 % des créations d’entreprises donnent lieu à un emprunt bancaire. Cette proportion est en baisse de plus de 10 points par rapport à 2010. 79 % de ces prêts sont réalisés au titre de l’entreprise.
Un recours aux services extérieurs en baisse
Les trois quarts des entreprises créées en 2014 font appel à des services extérieurs payants. La comptabilité est souvent externalisée : 68 % des créateurs de 2014 procèdent ainsi. Il en est de même pour la publicité dans 17 % des entreprises. Dans 48 % des projets qui ont démarré avec moins de 2 000 euros en 2014, il n’y a pas de recours à des services extérieurs payants. Cette proportion n’atteignait que 39 % pour les créations semblables de 2010.
L’accès au conseil est une clef de la pérennité des entreprises. Il apparait, que même si cela est leur rôle, les chambres de commerce ne remplissent qu’imparfaitement cette mission. Les experts-comptables sont les mieux placés pour exercer ce rôle de conseil d’autant plus que, avec la digitalisation, ils doivent redéployer leurs activités.
Une entreprise sur quatre emploie au moins un salarié fin 2014
17 % des entreprises créées au premier semestre 2014 avaient déjà embauché au moins un salarié autre que le créateur lui-même (elles étaient 10 % à le déclarer au moment des formalités de création).
En 2014, 25 % d’entre elles avaient embauché au moins un salarié. Au total, les entreprises nées en 2014 ont créé 57 000 emplois salariés (hors dirigeants) au moment du démarrage de leur activité, et 89 000 fin 2014. Ceci correspond à une moyenne de trois salariés en plus du dirigeant, pour les entreprises employeuses.
Seules 7 % des entreprises individuelles ont créé des emplois quand 35 % des entreprises créées en personne morale ont embauché avant la fin de l’année. C’est dans le secteur de l’hébergement et de la restauration que les nouvelles entreprises ont le plus souvent procédé à des embauches de salariés dans leurs premiers mois d’activité : c’est le cas pour près de la moitié d’entre elles. Elles comptent en moyenne 3,2 salariés au quatrième trimestre 2014. Dans une moindre mesure, la construction et les transports regroupent davantage de nouvelles entreprises employant au moins un salarié (30 %) que la moyenne des secteurs d’activité. Les entreprises du transport emploient en moyenne 4,3 salariés en plus du créateur en fin d’année 2014, et celles de la construction 2,5. Si les activités industrielles dans leur ensemble sont à peine plus employeuses que la moyenne en fin d’année 2014 (27 % contre 25 %), elles procèdent à des recrutements plus importants (4,4 en moyenne) quand elles embauchent.
La création d’une entreprise répond soit à un projet de vie, soit à une nécessité. Si les modalités de création ont été amplement simplifiées, les créateurs demeurent confrontés à une série d’obstacles. Son isolement constitue un des principaux écueils. Passer du statut de salarié à celui d’indépendant peut être perturbant. Il faut tout à la fois s’occuper de la production des biens ou des services, assurer leur commercialisation et gérer l’entreprise ainsi que les relations avec les différentes administrations.