C’est déjà hier (26 novembre 2016)
Stabilité dans les affaires et chez les consommateurs
Prudence chez les dirigeants
Selon l’INSEE, au mois de novembre, l’indice qui mesure le climat des affaires est resté stable en France, Il est à 102, soit légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période. Il est au-dessus de cette moyenne depuis août 2015, Le climat augmente de quatre points dans le commerce de détail, de trois points dans le bâtiment et d’un point dans les services. Il est stable dans l’industrie. En revanche, il recule de deux points dans le commerce de gros.
Indicateur de climat des affaires France
L’indicateur de retournement reste toujours en zone d’incertitude. Cette situation témoigne de l’attentisme qui semble s’être installé au niveau des entreprises.
Des consommateurs attentistes mais pas pessimistes
Selon l’INSEE, au mois de novembre, la confiance des ménages français est stable. L’indicateur qui la synthétise reste à 98. Il demeure légèrement en dessous de sa moyenne de longue période (100). L’étude publiée par l’institut statistique est plutôt rassurante en particulier sur les intentions d’achat à la veille des fêtes de fin d’année.
Est-ce le paiement des impôts et la fin des gains de pouvoir d’achat générés par la baisse du prix du pétrole mais, en novembre, l’opinion des ménages sur leur situation financière personnelle passée se détériore légèrement : le solde correspondant perd 2 points. Il s’éloigne à nouveau de sa moyenne de longue période. L’opinion des ménages sur leur situation financière dans les prochains mois varie à peine : le solde correspondant perd 1 point après en avoir gagné trois en octobre et demeure légèrement inférieur à sa moyenne de long terme.
Bonne nouvelle pour la fin d’année, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est stable et se situe au-dessus de sa moyenne de long terme.
En ce qui concerne l’épargne, la stabilité prédomine également. Le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future n’a augmenté que de 1 point et se maintient ainsi un peu au-dessus de sa moyenne de longue période pour le troisième mois consécutif. Le solde concernant leur capacité d’épargne actuelle est stable, un peu au-dessous de son niveau moyen de long terme. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est stable, nettement au-dessous de sa moyenne de longue période. Le faible rendement des produits de taux et les polémiques sur l’assurance-vie ainsi que le changement de formule du taux du Livret peuvent expliquer cette appréciation des ménages.
Un petit regain d’optimisme semble se manifester car, en novembre, l’opinion des ménages sur le niveau de vie futur, en France, s’améliore ; le solde correspondant augmente pour le cinquième mois consécutif. En gagnant 4 points, il retrouve son niveau moyen de longue période, au plus haut depuis janvier 2016. Après s’être accrues en octobre, les craintes des ménages sur le chômage diminuent nettement en novembre (−11 points). Le solde correspondant repasse ainsi au-dessous de sa moyenne de longue période.
Le yo-yo de l’emploi continue
Selon les résultats de l’emploi, à la fin du mois d’octobre, la France métropolitaine comptait 3 478 800 personnes demandeurs d’emploi tenus de rechercher un emploi et sans activité (catégorie A). Ce nombre diminue de 0,3 % sur un mois (11 700) et de 0,8 % sur trois mois de 0,8 % (soit –27 800 personnes). Sur un an, la baisse est de 2,8 % (–101 300 personnes).
Les mesures en faveur des jeunes portent leurs fruits avec une baisse de 4,6 % sur trois mois du nombre de chômeurs de moins de 25 ans. (–1,5 % sur un mois et –8,2 % sur un an). En revanche, la situation continue à se dégrader pour les plus de 50 ans (+0,4 % sur un mois et +1,6 % sur un an pour le chômage de plus de 50 ans).
S’il y une amélioration pour les demandeurs d’emploi de catégorie A, ce n’est pas le cas pour les autres catégories de demandeurs d’emploi. Ainsi, le nombre de demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 5 460 800 fin octobre 2016. Ce nombre augmente sur trois mois de 0,3 % (soit +18 700 personnes) ; il recule de 0,4 % sur un mois (–19 400 personnes) et progresse de 0,4 % sur un an (+20 900 personnes). Néanmoins, sur trois mois, ce nombre diminue de 3,0 % pour les moins de 25 ans mais progresse de 0,5 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans et de 1,9 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus.
Fin octobre 2016, 754 100 personnes sont inscrites à Pôle emploi sans être tenues de rechercher un emploi, qu’elles soient sans emploi (catégorie D) ou en emploi (catégorie E). Sur trois mois, le nombre d’inscrits en catégorie D augmente de 5,0 % (–0,2 % sur un mois) et le nombre d’inscrits en catégorie E diminue de 0,3 % (–0,9 sur un mois).
La baisse du chômage est la conséquence logique des mesures prises en faveur de la formation (entraînant le transfert d’une partie des demandeurs d’emplois de la catégorie A vers la catégorie D) etdes créations d’emploi qui se sont élevées à 210 000 sur ces dix-huit derniers mois pour le secteur marchand.
Ballets de positions aux États-Unis
La prise de fonction de Donald Trump n’interviendra que le 20 janvier prochain mais au fil des interventions et des nominations, la future présidence se dessine. Cette période intermédiaire donne lieu à des prises de position de la part des grandes institutions américaines, dont la FED, afin de marquer leur territoire tout en se conciliant avec le nouveau locataire de la Maison Blanche.
Donald Trump étant en froid avec l’actuel Présidente de la FED, Yanet Jellen, c’est son adjoint qui joue le rôle de négociateur en chef, le vice-président Stanley Fischer. Ce dernier a souligné que des mesures de relance budgétaire pouvaient être utiles pour soutenir l’économie américaine. Il a ainsi déclaré que « même s’il y a un désaccord sur le type de mesures budgétaires à prendre, la combinaison d’une amélioration des infrastructures, d’une meilleure éducation, d’un encouragement à l’investissement privé et d’une régulation plus efficace ont probablement un rôle à jouer dans la promotion d’une croissance plus rapide de la productivité et du niveau de vie ». Il a néanmoins tenu à préciser qu’il «n’y avait pas de grandes marges de manœuvre pour creuser le déficit ».
Face à la volonté de Donald Trump de remplacer Janet Yellen à la tête de la FED, Stanley Fischer a donc réaffirmé l’attachement des membres de l’institution monétaire leur indépendance. Interrogé sur l’appréciation du dollar, Stanley Fischer a reconnu que cela avait « un impact négatif » sur les exportations américaines tout en soulignant que « l’économie des États-Unis « se comportait relativement bien » et que le taux de chômage à 4,9 % approchait son niveau optimal tandis que l’inflation « se raffermit vers l’objectif de 2 % ». Sans aborder la question du relèvement des taux, il a donné l’impression qu’il était envisageable au mois de décembre.
Sur les fameux traités de libre échange, Donald Trump a confirmé qu’il demanderait le retrait des États-Unis de celui concernant le Pacifique avec comme possible conséquence la consécration de la Chine comme puissance de la zone économique. Sur le traité atlantique, son abandon est probable. Il est également revenu sur l’ALENA (marché commun qui unit les États-Unis, le Mexique et le Canada) en soulignant qu’il demandera des modifications substantielles.