C’était déjà hier (7 janvier 2017)
Des Français confiants et qui s’endettent
La confiance se maintient
Selon l’INSEE, au mois de décembre, la confiance des ménages est restée stable. L’indicateur qui la synthétise s’est maintenu à 99, juste au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Les ménages français étaient plus optimistes en décembre qu’en novembre vis-à-vis du risque de chômage depuis deux mois. Ils anticipent, en revanche, un regain d’inflation. Ils considèrent qu’il est opportun de réaliser à court terme, des achats importants, ce qui est positif pour les résultats de la consommation.
En décembre, l’indice mesurant la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est quasi stable (+1 point), bien au-dessus de sa moyenne de longue période. Le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future est quasi stable (−1 point) tout comme le solde concernant leur capacité d’épargne actuelle. Il demeure néanmoins légèrement inférieur à son niveau moyen de long terme. Les ménages estimant qu’il est opportun d’épargner sont moins nombreux : le solde correspondant perd 5 points en décembre. Il s’écarte ainsi davantage de sa moyenne de longue période. La baisse du rendement de l’épargne mais aussi la moindre peur du chômage peuvent expliquer cette évolution. Néanmoins, le taux d’épargne mesuré par l’INSEE était, ces derniers mois, au plus haut.
Est-ce l’effet du paiement des impôts locaux, en décembre, l’opinion des ménages sur le niveau de vie passé se dégrade après une amélioration en novembre : le solde correspondant perd 4 points et s’éloigne à nouveau de sa moyenne de long terme. Leur opinion sur le niveau de vie futur en France est quasi stable (+1 point). Le solde se situe à son plus haut niveau depuis octobre 2007, juste au-dessus de sa moyenne de longue période. Les craintes des ménages sur le chômage s’estompent de nouveau en décembre (−5 points), après une forte baisse en novembre. Le solde, descendu au-dessous de sa moyenne de longue période en novembre, continue de s’en écarter. Il n’avait pas été aussi bas depuis juin 2008.
En décembre, les ménages sont bien plus nombreux qu’en novembre à anticiper une hausse des prix au cours des douze prochains mois : le solde gagne 11 points et repasse au-dessus de sa moyenne de long terme. Aussi, les ménages sont un peu plus nombreux qu’en novembre à considérer que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois : le solde correspondant augmente de 2 points. Il reste cependant largement inférieur à sa moyenne de long terme.
Les Français reprennent le chemin du crédit
Les ménages français étaient devenus, après la récession de 2008, très prudents en matière d’endettement. Avec la baisse des taux et la légère amélioration de la situation de l’emploi, les Français ont recours de plus en plus à l’emprunt pour financer leurs investissements voire leurs dépenses de consommation. Selon la Banque de France, le taux de croissance annuel des crédits aux particuliers était de 4,1 % en novembre contre + 4,0 % en octobre et + 3,9 % en septembre. L’encours des crédits des ménages est de 1086 milliards d’euros.
Le crédit à l’habitat reste dynamique avec une croissance de l’encours de 3,9 % nets des renégociations, après + 3,8 % en octobre) La production de crédits nouveaux à l’habitat s’est élevé à 27,5 milliards d’euros, après 24,8 milliards d’euros. Les renégociations de crédits à l’habitat représentent la majorité des crédits, 59 % des nouveaux prêts contre 54 % en octobre. Les crédits à l’habitat s’élève au total à 891 milliards d’euros.
La hausse des crédits à la consommation se poursuit pour atteindre + 4,8 % en rythme annuel en novembre, après + 4,6 % en octobre et + 4,4 % en septembre. Cette hausse soutient la consommation qui a progressé de 0,4 % au mois de novembre après +0,8 % en octobre. L’encours des crédits à la consommation s’élève désormais à 159 milliards d’euros.
Au niveau des taux, le mois de novembre enregistre une nouvelle baisse. Le taux d’intérêt des crédits à l’habitat à long terme à taux fixe a été de 1,56 % en novembre, après 1,60 % en octobre.
Automobile, une année en or
Selon le Comité Français des Constructeurs d’Automobile, Le marché automobile français a, en 2016, dépassé le seuil symbolique des deux millions d’immatriculations (2,015 millions), une première depuis 2011. La hausse a été de 5,1 %. En 2011, le marché automobile était soutenu par une prime à la casse, instaurée en 2009 pour lutter contre les effets de la crise de 2008. Le niveau de 2 millions est considéré comme le seuil « normal » d’immatriculations annuelles dans un marché français en bonne santé.
Les marques françaises représentent 54 % du marché contre 52 % en 2012. Elles ont progressé un peu moins vite que le marché avec un gain de 3,7 %. Le Groupe Renault a augmenté ses ventes de 8 % grâce à la montée en puissance de ses nouveaux modèles et à sa marque Dacia dont les livraisons ont augmenté de 13,4 % l’an dernier. Le groupe PSA a réussi à mettre un terme à l’hémorragie en stabilisant ses ventes et reste le premier constructeur en France. Si Peugeot a connu une progression, Citroën et DS ont rencontré moins de succès. Les groupes étrangers ont connu l’an dernier une hausse générale de 6,8% de leurs immatriculations.
52,12% des acheteurs de voitures particulières neuves ont opté pour un modèle fonctionnant au gazole l’année dernière, en baisse de 5 points par rapport à 2015. Ce taux était de 73 % en 2012. Les hybrides régressent 3,2 à 2,9 % du fait du durcissement de la fiscalité. En revanche, avec l’instauration du « superbonus » les voitures électriques dépassent pour la première fois, en année pleine, le seuil des 1 % des immatriculations (1,08 % en 2016, contre 0,9 % l’année précédente).
En 2016, le budget moyen pour l’achat d’une voiture neuve en France a été de 24 300 euros. L’âge moyen des acheteurs d’une voiture neuve a été de 56 ans. La Renault « Clio IV » a été la voiture la plus vendue en 2016 (5,6 % de parts de marché). 52 % des ventes sont concentrées sur la gamme économique inférieure. Le haut de gamme représente 7 % des ventes. En 2016, il convient de souligner que le poids des livraisons de gammes moyennes supérieures et de luxe a augmenté.
Les acheteurs particuliers se font de plus en plus rares. Ils sont responsables de moins d’une vente sur deux (993 795 immatriculations). En 2016, ils ont représenté 49,3% du marché (993 795 immatriculations). La croissance a été de 0,9 % par rapport à 2015. Dans les années 90, les particuliers assuraient 75 % des ventes de véhicule neuf. Le poids des ménages se contracte depuis 15 ans de plus de 1,5 point par an.
La part des entreprises et administrations (Location en Longue Durée inclus) représente 21% du marché (422 430 immatriculations en hausse de 7,8 %) et représente un tiers de la croissance globale du marché (30 613 immatriculations de plus). Les véhicules de direction enregistrent la plus forte croissance (+13,7% avec 301 828 unités). Cette catégorie a représenté 15 % des immatriculations de 2016 (soit 1,1 point de marché supplémentaire). Les loueurs « courte durée » ont également connu une vive une croissance. Ils représentent 11 % des immatriculations et ont accru leurs achats en 2016.
La Location avec Option d’Achat (LOA) et la Location de Longue Durée (LDD) sont à l’origine de 35,4 % des ventes. Plus du quart des ventes aux particuliers en 2016 se sont faits grâce à des formules de LOA/LLD (27,6 % des achats soit 274 148 unités). L’essentiel des offres de financement se fait en LOA (26,66 % des achats des particuliers) quand la LLD en tant que « technique de financement » reste très marginale sur le segment des particuliers (0,9% de leurs achats en 2016).
Le développement de la LOA s’inscrit dans la montée en puissance des dépenses pré-engagées qui génèrent des problèmes de gestion des budgets familiaux. Pour les constructeurs, les LOA sont une garantie de maintien du niveau du marché.
Pour l’ensemble des immatriculations, la part des véhicules acquis en LOA/LLD se situe à 35,4% du marché, grâce notamment aux entreprises dont les achats se font majoritairement en LLD (49,9% de leurs immatriculations) avec un quart financé en LOA (26% exactement).
Le marché automobile français est avant tout un marché de l’occasion. Il s’est vendu 5,64 millions de voitures d’occasion en 2016, soit une petite hausse de 1,5 %. L’âge moyen des véhicules circulant en France est de 8,5 ans contre 3,7 ans en 1990. L’âge moyen est plus élevé pour les véhicules essence (plus de 10 ans contre 7,6 ans pour le diesel). Le nombre moyen de kilomètres par véhicule est de 104 000 en hausse de 34 000 par rapport à 1990. Cette ancienneté et ce nombre de kilomètres accrus s’expliquent par la plus grande fiabilité des voitures, par la multi-possession et par les contraintes budgétaires. Les familles possédant plusieurs véhicules ont tendance à allonger les durées de possession. Cette évolution est d’autant plus prononcée que le développement des voitures de flotte (voitures fournies par les entreprises et location de longue durée) devrait, au contraire, aboutir à un rajeunissement. La durée des LOA est de 3 à 4 ans.