C’est déjà hier (21 janvier 2017)
La Chine n’a pas chuté en 2016
L’économie chinoise a enregistré au quatrième trimestre une croissance de 6,8 %, plus élevée que prévu. Ella a été portée par la dépense publique et par une forte augmentation du crédit bancaire record. Le rebond de la croissance au quatrième trimestre est une première en deux ans.
Sur l’ensemble de l’année 2016, le produit intérieur brut (PIB) de la Chine a augmenté de 6,7%, a annoncé le Bureau national de la statistique. Ce résultat est conforme à l’objectif du gouvernement qui était compris entre 6,5 % et 7 %. La croissance de 2016 n’en demeure pas moins la plus faible depuis 26 ans.
L’immobilier a été un vecteur de croissance au quatrième trimestre avec un investissement en hausse de 11,1 % en décembre après 5,7% en novembre et ce malgré un ralentissement de la hausse des prix observable dans certaines des grandes villes. Les dépenses des ménages ont été soutenues avec des ventes au détail qui ont enregistré en décembre leur rythme le plus élevé en un an, en particulier dans l’automobile et les cosmétiques. L’investissement en actifs immobilisés n’a progressé que de 8,1 %, le rythme le plus lent depuis 1999 ;
Pour 2017, le Gouvernement parie sur une croissance de 6,5 %. Des inquiétudes se font néanmoins jour concernant l’augmentation de l’endettement privé et public. Le rapport de la dette au PIB était de 277% fin 2016 contre 254% fin 2015, une proportion de plus en plus importante des nouveaux crédits étant destinée au service de la dette, observent des analystes d’UBS.
Dans les prochains mois, les autorités chinoises vont devoir composer avec la politique des taux américains qui pourrait aboutir à des sorties plus importantes de capitaux, ces sorties intensifiant les tensions sur le système financier chinois. Ils devront également prendre en compte les éventuelles mesures protectionnistes que pourrait prendre la nouvelle administration américaine. La Banque populaire de Chine (BPC) pourrait resserrer le crédit légèrement cette année pour inciter les entreprises à se désendetter
Quand la Chine devient libérale
Pour la première fois, un Président chinois est intervenu à la session plénière d’ouverture du Forum économique mondial de Davos (WEF). Que la Chine communiste soit représentée par son plus haut responsable à Davos, temple du capitalisme mondialisé, constitue évidemment un symbole et une rupture. Cela l’est d’autant plus que le Président chinois, Xi Jinping, a dénoncé, dans son discours, les détracteurs de la mondialisation ; il s’est également opposé aux tentations protectionnistes qui se développent dans certains États. Il faut « rééquilibrer » la mondialisation, et la rendre « plus forte, plus inclusive, plus durable », a déclaré Xi Jinping, Ce dernier a défendu les apports du libre-échange. « Toute tentative de stopper les échanges de capitaux, technologies et produits entre pays (…) est impossible et à rebours de l’histoire », a-t-il souligné. Il a profité de sa présence à Davos pour critiquer la gouvernance et le fonctionnement des institutions internationales qui sont, à ses yeux, « inadéquates » et « insuffisamment représentatives ». La Chine réclame une réforme profonde du FMI et de la Banque Mondiale qui lui permettrait d’être mieux représentée au sein des instances de direction. Depuis des années, la Chine réclame que soit mieux pris en compte son poids au sein de l’économie mondiale. Elle a, pour faire pression sur les États avancés, créé des fonds de financement internationaux qu’elle a ouverts à tous les pays et qui pourraient se transformer le cas échéant en « FMI bis » si elle n’obtenait pas satisfaction. Il est à noter qu’à la fin de l’année 2015, les États-Unis avaient accepté une refonte des droits de vote. Néanmoins, cette réforme est jugée insuffisante par Pékin.
Sur la question du réchauffement climatique, les autorités chinoises entendent également faire la leçon à la nouvelle administration américaine. Le Président Xi Jinping a ainsi souligné que « l’accord de Paris sur le climat est une victoire remportée avec difficulté, tous les signataires doivent s’y tenir ».
La Chine entend jouer un rôle plus important sur la scène internationale et le cas échéant profiter du repli américain pour renforcer ses positions. C’est un changement d’attitude de la part d’un pays qui s’est toujours méfié des relations internationales et encore plus des relations multilatérales. La Chine a toujours privilégié la politique intérieure en considérant que ce qui était au-delà de ses frontières était subalterne. Compte tenu de son rôle au sein de l’économie mondiale, l’Empire du Milieu est dorénavant complètement intégré dans les relations économiques et diplomatiques internationales. Les questions d’approvisionnement en matières premières et en énergie ainsi que celles liées aux exportations sont évidemment cruciales au maintien de la croissance chinoise. Ces prises de position s’accompagnent d’un durcissement de la politique intérieure avec des mises en garde contre les dérives occidentalistes. Dans une période d’affaiblissement de la croissance, le pouvoir central entend freiner la montée éventuelle des contestations.
L’investissement toujours à la peine en Europe
Au troisième trimestre 2016, le taux d’investissement des entreprises s’est établi à 21,9 % dans la zone euro, contre 22,2 % au trimestre précédent. La part des profits des entreprises s’est quant à elle située à 40,6 % au troisième trimestre 2016 dans la zone euro, contre 40,5 % au deuxième trimestre 2016.