C’est déjà hier – 20 mai 2017
Croissance, l’Europe s’en sort bien
Le taux de croissance de l’Union européenne a été de 0,5 % au cours du premier trimestre 2017, soit le même taux qu’au quatrième trimestre 2016. Sur un an, le taux de croissance atteint les fameux 2 % contre 1,9 % au trimestre précédent. La zone euro est en léger retrait avec un taux de croissance annuelle de 1,7 % (la croissance ayant été de 0,3 % au 1er trimestre 2017). Il convient néanmoins de souligner que l’Europe, une fois n’est pas coutume, a obtenu un meilleur résultat que les États-Unis dont le taux de croissance n’a été que de 0,2 %. Ce pays a, en effet, connu au premier trimestre sa plus faible croissance depuis trois ans.
En Europe, les pays qui ont réalisé les plus forts taux de croissance, au cours du 1er trimestre, sont la Roumanie (1,7 %), la Finlande (1,6 %), la Lettonie (1,5 %), la Lituanie (1,4 %) et la République tchèque (1,3 %). Les plus faibles taux de croissance ont été enregistrés par la Grèce (-0,1 %), l’Italie (0,2 %), la France, le Royaume-Uni et le Danemark (0,3 % pour chacun de ces trois pays). Sur une base annuelle, huit pays de l’Union européenne ont une croissance supérieure à 3 % (l’Espagne, la Bulgarie, Chypre, Lettonie, Lituanie, Hongrie, Pologne, Roumanie et Slovaquie).
L’Allemagne a enregistré une croissance trimestrielle de 0,6 % au 1er trimestre contre 0,3 % pour la France. La croissance de cette dernière s’affaisse légèrement en rythme annuel, à 0,8 % quand l’Allemagne peut prétendre atteindre les 2 %. Compte tenu des premiers résultats du mois d’avril, un rebond est attendu pour la France au cours du deuxième trimestre.
Radioscopie 2016 de l’emploi en France
Selon l’INSEE, en 2016, en France, 29,2 millions de personnes de 15 à 64 ans étaient sur le marché du travail, soit 71,4 % de cette tranche d’âge. Parmi elles, 26,2 millions étaient en emploi et 3,0 millions au chômage. Par ailleurs, 1,7 million de personnes étaient inactives, c’est-à-dire ni en situation de travailler ni en recherche active d’emploi ou disponible pour en occuper un. Entre 2006 et 2016, en France métropolitaine, les actifs comptent 1,0 million de personnes en plus et le taux d’activité des 15–64 ans, a augmenté de 1,9 point. Cette hausse est la conséquence d’une présence accrue des seniors sur le marché du travail du fait des différentes mesures prises en matière de retraite. Entre 2006 et 2016, en France métropolitaine, le nombre d’actifs âgés de 50 à 64 ans a augmenté de 1,7 million et leur taux d’activité de 8,4 points (dont 7,4 points au titre de l’emploi). En 2016, la progression de l’activité des seniors s’est poursuivie (+ 0,8 point). La hausse de l’activité est également due à une participation accrue des femmes au marché du travail : leur taux d’activité a progressé de 3,1 points entre 2006 et 2016. Sur la même période, celui des hommes est resté stable. L’écart de taux d’activité reste cependant encore marqué entre hommes et femmes. En 2016, en France, 67,6 % des femmes de 15–64 ans sont actives, contre 75,4 % des hommes.
Le monde du travail toujours dominé par les salariés
Si le nombre de travailleurs indépendants est en augmentation depuis 2003, le salariat reste de très loin le statut le plus fréquent au sein du monde du travail. 88,2 % des actifs occupés en France étaient, en 2016, des salariés. Parmi eux, 85,3 % sont en contrat à durée indéterminée (CDI) ou fonctionnaires, 10,5 % en contrat à durée déterminée (CDD), 2,7 % en intérim et 1,6 % en apprentissage. Le poids des CDI a reculé de 1,5 point depuis 2006. Parmi les salariés, les femmes occupent des emplois en CDD (12,3 % contre 8,6 %) plus fréquemment que les hommes. Elles sont, en revanche, deux fois moins nombreuses que les hommes à être intérimaires ou apprenties.
Les salariés de moins de 25 ans, entrés plus récemment sur le marché du travail et souvent peu diplômés, occupent plus rarement des emplois en CDI (44,0 %), mais sont plus fréquemment apprentis (16,6 %), en CDD (32,1 %) ou en intérim (7,2 %).
En 2016, 11,8 % des personnes occupant un emploi en France sont non-salariées. Le non-salariat est près de deux fois plus fréquent chez les hommes que chez les femmes (15,0 % contre 8,4 %) et plus répandu parmi les seniors (16,9 % chez les 50 ans ou plus, contre 2,7 % chez les moins de 25 ans).
Plus de trois-quarts des emplois dans le secteur tertiaire
En 2016, 75,8 % des personnes ayant un emploi, salarié ou non, travaillent dans le secteur tertiaire : 88,0 % des femmes et 64,5 % des hommes. Cet écart tient essentiellement à la forte présence féminine dans les secteurs de l’enseignement, de la santé humaine et de l’action sociale. L’industrie représente 13,6 % des emplois (19,1 % pour les hommes), la construction 6,4 % des emplois (11,0 % pour les hommes) et l’agriculture 2,8 % des emplois (4,0 % pour les hommes).
Les 50 ans ou plus travaillent plus souvent dans l’agriculture (4,3 %) quand les moins de 25 ans dans le commerce (18,2 %) et l’hébergement-restauration (9,1 %).
Près d’un Français sur cinq travaille à temps partiel
En 2016 comme en 2015, 18,8 % des personnes en emploi travaillent à temps partiel. Cette part atteint 43,4 % parmi les employés non qualifiés. Elle est près de quatre fois plus élevée chez les femmes (30,1 % contre 8,2 % pour les hommes) et plus importante aux âges extrêmes (24,8 % pour les 15–24 ans et 22,2 % pour les 50 ans ou plus). En moyenne, les salariés à temps partiel travaillent habituellement 23,3 heures par semaine, contre 39,1 heures pour les salariés à temps complet et 46,2 heures pour les non-salariés.
Un chômage toujours élevé chez les jeunes non-diplômés
En moyenne, en 2016, on compte 3,0 millions de chômeurs au sens du Bureau International du Travail, soit 10,1 % de la population active en France (9,8 % en France métropolitaine). Le taux de chômage avait atteint depuis le début du siècle son plus bas niveau en 2008 avec un taux de 7,1 % avant de remonter, après la crise de 2009. Il évolue autour de la barrière des 10 % depuis 2014.
Le chômage touche particulièrement les jeunes actifs (24,6 % des actifs de 15 à 24 ans en moyenne en 2016, contre 9,3 % pour les 25–49 ans et 6,9 % pour les 50–64 ans). Le taux de chômage des jeunes doit être relativisé car peu de jeunes sont actifs à ces âges (36,9 % des 15–24 ans, contre 87,9 % pour les 25–49 ans). De plus, les jeunes actifs dans cette tranche d’âge sont généralement les moins diplômés et ont donc un risque de chômage accru. En calculant le taux de chômage sur les populations réellement sur le marché du travail, la part de chômeurs est de 9,1 % chez les moins de 25 ans contre 8,2 % pour les 25–49 ans et 4,6 % pour les 50–64 ans). Néanmoins, le risque de chômage reste particulièrement élevé en phase d’insertion professionnelle : en 2016, 19,8 % des actifs ayant terminé leurs études depuis 1 à 4 ans sont au chômage, contre 8,0 % pour ceux sortis du système éducatif depuis au moins 11 ans.
Le risque de chômage est plus élevé pour les ouvriers (14,9 %) et les non-diplômés ou les titulaires du seul brevet des collèges (17,9 %). À l’inverse, il est plus faible pour les titulaires d’un diplôme supérieur à Bac+2 (5,7 %).
Le chômage de longue durée, une menace pour les seniors
En 2016, 44,0 % des chômeurs sont au chômage depuis au moins un an (chômage de « longue durée »), la moitié d’entre eux depuis au moins deux ans. Après avoir continuellement augmenté depuis 2008, le taux de chômage de longue durée se stabilise en 2016 (4,6 % des actifs). Les seniors sont les premiers concernés par cette augmentation. Sur dix chômeurs, six le sont depuis au moins un an parmi les 50 ans ou plus, contre quatre parmi les 25–49 ans et moins de trois pour les moins de 25 ans. Par ailleurs, les moins diplômés et les moins qualifiés sont les plus concernés par le chômage de longue durée : un peu moins de la moitié des chômeurs non diplômés ou titulaires du seul brevet des collèges est au chômage depuis un an ou plus, contre à peine un tiers parmi les diplômés du supérieur.
Le halo autour du chômage
Parmi les inactifs, 1,6 million souhaitent travailler mais ne satisfont pas tous les critères pour être considérés comme chômeurs au sens du BIT. Ils forment le halo autour du chômage. Par rapport à 2015, leur nombre augmente de 44 000. Ils représentent 3,8 % des 15 à 64 ans (0,1 point de plus qu’en 2015). Les femmes appartiennent plus souvent au halo (4,2 % contre 3,5 % des hommes de 15–64 ans en 2016). Les jeunes appartiennent aussi davantage que leurs aînés au halo (4,6 % des moins de 25 ans, contre 4,2 % pour les 25–49 ans et 2,7 % pour les plus âgés).