8 juillet 2017

C’est déjà hier (8 juillet 2017)

Pause dans la lente décrue du chômage en Europe

Une petite pause dans la décrue du chômage a été constatée en mai. Ce phénomène peut s’expliquer par le retour d’un certain nombre d’actifs qui avaient été dissuadés de chercher du travail en raison de la situation économique. Par ailleurs, des dispositifs de réduction artificielle du nombre de demandeurs d’emploi arrivent à leur terme. C’est en particulier le cas en France avec le programme « 500 000 demandeurs d’emploi en formation ». Néanmoins, sur moyenne période, le taux de chômage reste bien orienté à la baisse.

Le taux de chômage au sein de la zone euro a été de 9,3 % de la population active au mois de mai comme au mois d’avril ; il s’élevait à 7,8 % au sein de l’Union européenne. En un an, le taux de chômage s’est contracté de 0,9 point en un an. Il s’agit du taux le plus faible enregistré dans la zone euro depuis mars 2009. Pour l’ensemble de l’Union européenne, la baisse a été de 0,9 point en un an de mai 2016. Le taux de chômage est le plus faible enregistré dans depuis le mois de décembre 2008. L’institut statistique européen Eurostat estime que, en mai 2017, 19,115 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans au sein de l’Union dont 15,034 millions dans la zone euro.

Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles au mois de mai ont été enregistrés en République tchèque (3,0 %), en Allemagne (3,9 %) ainsi qu’à Malte (4,1 %). Les taux de chômage les plus élevés ont, quant à eux, été relevés en Grèce (22,5 % en mars 2017) et en Espagne (17,7 %).

Sur un an, le taux de chômage en mai 2017 a baissé dans tous les États membres dont les données sont comparables dans le temps. Les baisses les plus marquées ont été observées en Croatie (de 13,4 % à 10,7  %), en Espagne (de 20,2 % à 17,7 %) et en Irlande (de 8,4 % à 6,4 %). La France avec un taux de chômage de 9,6 % reste au-dessus de la moyenne de la zone euro. En un an, la baisse a été, dans notre pays, de 0,5 point. Pour information, en mai 2017, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 4,3 %, en baisse par rapport au taux de 4,4 % enregistré en avril 2017 et à celui de 4,7 % de mai 2016.

Chômage des jeunes

En mai 2017, 3,763 millions de jeunes de moins de 25 ans étaient au chômage dans l’Union, dont 2,622 millions dans la zone euro. Par rapport à mai 2016, le nombre de jeunes chômeurs a diminué de 584 000 dans l’Union et de 401 000 dans la zone euro. En mai 2017, le taux de chômage des jeunes s’est établi à 16,9 % dans l’Union et à 18,9 % dans la zone euro, contre respectivement 19,0 % et 21,3 % en mai 2016. Le taux le plus faible en mai 2017 a été observé en Allemagne (6,7%), tandis que les plus élevés ont été enregistrés en Grèce (46,6 % en mars 2017), en Espagne (38,6 %) et en Italie (37,0 %).

 

Petite hausse du taux d’épargne des ménages en zone euro

Au premier trimestre, le taux d’épargne des ménages s’est établi dans la zone euro à 12,3 %, contre 12,1 % au quatrième trimestre 2016. Le taux d’épargne est stable depuis 2012. Au début de l’année de 2009, en pleine crise financière, il avait atteint un sommet en s’élevant à 14,5 %.

De son côté, le taux d’investissement des ménages a quant à lui été de 8,9 % du revenu disponible brut au premier trimestre 2017 dans la zone euro, contre 8,6 % au trimestre précédent. Il n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise. En 2007, le taux d’investissement dépassait 11,3 %. La baisse des taux d’intérêt ne se traduit pas, au niveau de la zone euro, par une envolée de l’investissement. Certes, en France, en particulier, une euphorie gagne l’immobilier.

 

La pierre vaut de l’or 

Confirmée il y a quelques semaines par l’INSEE, la reprise de l’investissement des ménages, se traduit par un rebond des ventes et des prix pour l’immobilier. Sur un an, les ventes ont progressé de 9,9 % (selon la FNAIM) et ont ainsi dépassé 900 000. L’augmentation du nombre de ventes concerne essentiellement la région parisienne, Lyon, la Gironde, la région lilloise et le pourtour méditerranéen. Près de la moitié des ventes sont réalisées dans 20 départements. Les cessions concernent 2,57 % du parc de logements qui s’élève à 35 millions. Pour retrouver son niveau relatif de 2000, les ventes devraient atteindre un million. De leur côté, les prix ont progressé de 4 %. La hausse atteint 7 % à Bordeaux, 6 % à Paris et 5 % à Lille ou Lyon.

La très faible hausse des taux d’intérêt qui n’a pas été réellement répercutée sur les emprunteurs a eu pour effet d’inciter les acheteurs à précipiter leurs projets. Craignant une augmentation plus prononcée, ils ont accéléré leurs achats. La baisse des rendements des produits de taux a également contribué les ménages à délaisser l’assurance-vie et à se porter, en contrepartie, sur la pierre. Les éventuelles modifications de l’ISF prévues pour 2019 n’ont pas eu d’incidences particulières sur le comportement des acheteurs. Les prix de l’immobilier ont, de ce fait, dépassé leur sommet d’avant crise dans de nombreuses grandes villes françaises. Bordeaux bénéficie de l’ouverture de la nouvelle ligne à grande vitesse et d’un dynamisme retrouvé. Néanmoins, compte tenu du grand nombre de programmes lancés (Pinel), un atterrissage est prévisible. Il conviendra, à ce titre, de scruter si le Gouvernement reconduit à la fin de l’année les mécanismes d’incitation fiscale qui arrivent à terme.