29 juillet 2017

C’est déjà hier (29 juillet 2017)

La croissance française maintient le cap

 Au deuxième trimestre 2017, le produit intérieur brut (PIB) a augmenté de 0,5 % en volume selon l’INSEE. C’est la troisième hausse trimestrielle consécutive. Cette croissance s’est construite autour de la consommation mais aussi, une fois n’est pas coutume, grâce aux exportations. L’acquis de croissance pour l’année est de 1,4 % permettant au Gouvernement d’être serein sur l’atteinte du l’objectif qui avait été fixé pour l’ensemble de l’année, soit 1,5 %.

Les dépenses de consommation des ménages se sont accélérées avec un taux de +0,3 % après +0,1 %. En revanche, mais cela était attendu, avec la fin de la disposition d’amortissement  dérogatoire, la formation brute de capital fixe (FBCF) n’a augmenté que de +0,5 % après +1,4 %.

Les exportations rebondissent (+3,1 % après -0,7 %) tandis que les importations ralentissent nettement (+0,2 % après +1,2 %). Au total, le solde extérieur contribue positivement à la croissance du PIB : +0,8 point après -0,6 point au trimestre précédent. À l’inverse, les variations de stocks y contribuent négativement (-0,6 point après +0,7 point).

La production totale de biens et services accélère un peu au deuxième trimestre 2017 (+0,8 % après +0,6 %). Elle augmente à nouveau dans les biens (+1,0 % après 0,0 %) tandis qu’elle est à peine moins dynamique qu’au trimestre précédent dans les services (+0,7 % après +0,8 %).

La production manufacturière a enregistré une hausse de +0,9 % après une stagnation au cours du 1er trimestre, principalement du fait du rebond dans la cokéfaction-raffinage. La production de gaz et d’électricité progresse à nouveau. Dans la construction, la production accélère (+1,0 % après +0,6 %). À l’inverse, elle ralentit très légèrement dans les services marchands (+0,8 % après +0,9 %).

La consommation des ménages a augmenté au cours du 2e trimestre de 0,3 % après +0,1 %. Les dépenses en biens ont progressé de +0,4 % après -0,4 % mais les dépenses en services n’ont connu une progression que de +0,2 % après +0,6 %.

La consommation d’énergie se redresse (+0,5 % après −3,2 %). Les achats de biens fabriqués s’accélèrent légèrement (+0,2 % après +0,1 %), de même que la consommation alimentaire (+0,6 % après +0,4 %). Dans les services, le ralentissement de la consommation provient notamment de l’hébergement-restauration.

Au mois de juin, les dépenses de consommation des ménages en biens ont connu un accès de faiblesse avec une contraction de  0,8 % en volume après deux mois consécutifs de hausse. Les achats de biens fabriqués se contractent (−1,0 % après +1,2 %). Sur l’ensemble du trimestre, ils augmentent très légèrement (+0,2 %) : le recul des dépenses en textile-habillement atténue le rebond des achats de véhicules et le dynamisme des achats de biens d’équipement du logement.

Au deuxième trimestre 2017, l’investissement a donc fléchi avec une petite progression de 0,5 % après +1,4 %.  C’est la décélération de l’investissement des entreprises qui est responsable de ce repli relatif. Il n’augmente que de 0,5 % (après +2,1 %) quand celui  des ménages reste dynamique (+1,0 % après +1,2 %).

Preuve de la bonne santé du bâtiment, l’investissement en construction accélère légèrement (+0,8 % après +0,6 %). L’investissement en biens manufacturés se replie nettement (−0,8 % après +2,0 %), surtout du fait d’un recul en biens d’équipement et, dans une moindre mesure, d’une baisse accentuée en matériels de transport. La FBCF en services marchands ralentit de façon notable (+1,0 % après +2,0 %) en raison notamment d’un repli en services aux entreprises. Ces contractions sont la conséquence de la fin du régime de suramortissement, les entreprises ayant anticipé leurs dépenses d’investissement afin d’en bénéficier. Pour avoir une idée plus précise de la bonne tenue de l’investissement, il faudra attendre les résultats du dernier trimestre.

L’économie française devrait continuer, au cours du second semestre, à croître selon le même rythme permettant de se rapprocher de la barre des 2 % de croissance, jamais atteinte depuis 2010. La consolidation de la croissance devrait se traduire par une amélioration sensible de l’emploi d’ici la fin de l’année. Par ailleurs, ce surcroît d’activité devrait faciliter le respect des 3 % de déficit public.

  

Confiance, retour à la normale

 Après plusieurs mois de forte hausse, la confiance des ménages dans la situation économique, mesurée par l’INSEE, chute de 4 points au mois de  juillet après avoir gagné 8 points les deux mois précédents. Elle demeure néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100). La hausse de ces derniers mois était imputable aux résultats de l’élection présidentielle. La confiance avait alors progressé, comme il en est lors de chaque élection présidentielle.  La baisse traduit donc un retour à la normale. En outre, les premières annonces fiscales et budgétaires du nouveau Gouvernement ont pu désarçonner les ménages.

En juillet, l’opinion des ménages sur leur situation financière passée se dégrade, le solde correspondant perd 3 points (après +5 points en juin). Il reste néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période. L’opinion des ménages sur leur situation financière future se dégrade également avec une perte de 6 points (après +2 points en juin) et retombe au-dessous de sa moyenne de long terme.

La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est stable en juillet, après une forte hausse en juin (+11 points). Le solde se situe bien au-dessus de sa moyenne de longue période. Cet indice permet d’indiquer qu’il n’y pas de risque à court terme de changement des comportements des ménages français.

En juillet, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle perd 2 points. Celui sur leur capacité d’épargne future perd 4 points. Ces deux soldes retrouvent leur niveau de mars 2017. Ils restent au-dessus de leur moyenne de long terme.

La part de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est en légère hausse (+2 points). Le solde correspondant est à un plus haut depuis avril 2015, mais demeure nettement inférieur à sa moyenne de longue période.

En juillet 2017, le solde d’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France se replie fortement (−11 points), après une vive hausse en mai et juin (+22 points en cumulé). Le solde d’opinion des ménages sur le niveau de vie passé en France est inchangé, après avoir gagné 6 points en juin. Il reste à son plus haut niveau depuis février 2003. Les deux soldes se maintiennent au-dessus de leur moyenne de longue période.

Les craintes des ménages au sujet du chômage s’accroissent un peu en juillet : le solde correspondant augmente de 2 points après trois mois de baisse. Cependant, il demeure bien au-dessous de sa moyenne de long terme.

En juillet, les ménages sont plus nombreux à estimer que les prix augmenteront au cours des douze prochains mois : le solde correspondant se redresse de 9 points, et repasse au-dessus de sa moyenne de longue période.

Les ménages sont aussi nombreux qu’en juin à estimer que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois : le solde correspondant est stable, bien en deçà de son niveau moyen de long terme.

 

Les chefs d’entreprise croient toujours dans la reprise

Si les ménages déchantent légèrement en ce début de période estivale, il en est tout autrement pour les chefs d’entreprise qui demeurent résolument optimistes. Ainsi, selon l’INSEE, au mois de juillet, le climat des affaires, en France, a gagné un point. L’indicateur qui est calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchande atteint désormais 108 nettement au-dessus de sa moyenne de long terme (100). Il est à un niveau inédit depuis six ans.

En juillet, le climat est en hausse ou stable pour chacun des secteurs, bien au-dessus de la moyenne de long terme. Il augmente de quatre points dans le commerce de gros, au plus haut depuis novembre 2007. Il gagne un point dans le bâtiment, au plus haut depuis septembre 2008. Dans le commerce de détail et dans les services il atteint son plus haut niveau depuis décembre 2007. Il est stable dans l’industrie depuis mai 2017, à un niveau sans précédent depuis six ans. En revanche, le climat de l’emploi recule légèrement en juillet 2017 essentiellement du fait des services hors intérim, sans infirmer la tendance haussière depuis début 2015. L’indicateur qui le synthétise se replie de deux points, à 107, retrouvant son niveau de mai 2017. L’indicateur de retournement pour l’ensemble de l’économie demeure dans la zone indiquant un climat conjoncturel favorable.

L’économie française semble toujours être en phase d’expansion. La situation de l’emploi pourrait, en revanche, continuer à être tendue en raison de la fin d’un certain nombre de contrats aidés et du plan en faveur de la formation des demandeurs d’emploi.

 

Un premier semestre contrasté pour les demandeurs d’emplois

Selon les statistiques publiées ce mardi par le ministère du Travail, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie A a diminué de 10.900 en juin en France métropolitaine pour revenir à 3.483.200, soit une contraction de 0,3 %. Sur les trois derniers mois, une diminution de 0,7 % est enregistrée. Sur un an, le nombre de demandeurs d’emploi de catégorie a baissé de 1 %. Mais sur l’ensemble du  premier semestre, c’est une hausse qui est constatée.

Toutes catégories confondues, le nombre de demandeurs d’emploi  reste stable sur un mois (+ 1800) mais augmente sur trois mois de 1,1 % (+58 800). Sur un an, la hausse est plus sensible, + 2,2 %. Au total, la France métropolitaine compte 5 562 600 inscrits à Pôle Emploi.

En France (y compris Drom), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 739 000 pour la catégorie A. Sur trois mois, il diminue de 0,7 % (–0,3 % sur un mois et –1,0 % sur un an). Pour les catégories A, B, C, ce nombre s’établit à 5 865 700. Sur trois mois, il augmente de 1,0 % (stable sur un mois et +2,2 % sur un an).

Malgré la bonne tenue des créations d’emploi et le retour de la confiance (cf. articles ci-dessous), le nombre d’inscrits à Pôle Emploi ne décroît pas réellement.

Les entrées dans le chômage sont essentiellement liées à la fin de contrats à durée déterminée. La progression de ces derniers mois est imputable au plafonnement du nombre de contrats aidés après une forte progression à la fin de l’année 2016 et au début de l’année 2017. De même, de nombreux chômeurs qui ont suivi des formations dans le cadre du programme, mis en place à la fin de l’année 2016, se remettent à chercher un emploi à leur terme.

Enfin, l’amélioration de la situation conjoncturelle conduit des personnes qui avaient renoncé à chercher un travail à se réinscrire. 16,4 % des entrées à Pôle Emploi sont des premières inscriptions.

La bonne nouvelle provient de la réduction massive des licenciements économiques. Sur les trois derniers mois, ils baissent de 8,7 % et de 17,7 % sur un an.

 

Etats-Unis, bien mais sans plus

La croissance des Etats-Unis s’est accélérée au deuxième trimestre passant en rythme annuel de 1,2 à 2,6 %  mais cette expansion est inférieure aux prévisions des experts. Le taux de 3 % espéré par Donald Trump sera difficilement atteignable en 2017.

D’avril à juin, l’expansion du Produit intérieur brut (PIB) des Etats-Unis s’est établie à 2,6 % en rythme annualisé et en données corrigées des variations saisonnières, contre Les analystes espéraient un taux de croissance de 2,8 % pour le deuxième trimestre. Sur les premiers six mois de l’année, la croissance n’est que de 1,9 % en rythme annualisé.

Les dépenses de consommation ont joué leur rôle traditionnel de locomotive de l’expansion en accélérant à 2,8 % contre 1,9 % pour le trimestre précédent, mais ce taux reste inférieur à celui du dernier trimestre de 2016.

Ce qui constitue une bonne nouvelle, l’investissement des entreprises s’est légèrement repris, rattrapant le recul du 1er trimestre. Grâce à la défense, les dépenses publiques sont en hausse.

Le marché immobilier a réalisé une contreperformance en baissant de 6,8 %). Les professionnels de l’immobilier mettent en avant la faiblesse des stocks qui aboutissent à une envolée des prix et à une baisse des transactions.

Les analyses considèrent que l’économie américaine devrait enregistrer une croissance de 2,2 à 2,4 % en 2017 ce qui, sans être mirobolant, n’en demeure pas moins supérieur à 2016 (1,6 %).

 

Le Royaume-Uni patine

Le PIB britannique a augmenté de 0,3 % au cours du 2e trimestre, soit légèrement plus qu’au 1er, 0,2 % selon l’Office for National Statistics (ONS). Néanmoins, sur l’ensemble du 1er semestre, un ralentissement est constaté. Le taux de croissance est le plus faible constaté depuis 2012.

Les services, qui représentent près de 80 % de la richesse du pays ont été le principal moteur de la croissance avec une progression de 0,5  %. La distribution est, de son côté, pénalisée par la contraction du pouvoir d’achat des consommateurs britanniques provoquée par la dépréciation de la livre sterling. Les prix ont tendance à augmenter plus vite que les salaires. L’industrie, la construction et l’agriculture ont stagné ou reculé au cours du 2e trimestre. L’investissement fléchit également car les entreprises commencent à reporter leurs projets dans l’attente d’y voir plus clair en ce qui concerne le Brexit.

 En rythme annuel, la croissance est passée de 2 % à 1,7 %, relève l’ONS. Cette diminution de la croissance pourrait se poursuivre en raison de l’importance des incertitudes pesant sur les négociations en cours sur la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.