C’était hier (16 septembre 2017)
Plus de 300 000 emplois créés, en France, en un an
Sur ces douze derniers mois, selon l’INSEE, la France a créé 302 500 emplois (276 300 dans le privé et +27 200 dans la fonction publique) à problème de chiffres : ça fait 303 500, ce qui constitue le meilleur résultat enregistré depuis 2011. Au deuxième trimestre de cette année, les créations nettes d’emploi salarié ont atteint 81 400, soit une hausse de 0,3 %, comme au trimestre précédent. Il s’agit du onzième trimestre consécutif de hausse. L’emploi salarié augmente de 76 800 dans le privé et de 4 600 dans la fonction publique.
Les créations d’emploi dans l’agriculture ont augmenté de 2600 sur un an. Le nombre total d’emplois salariés au sein de ce secteur atteint 298 300. De son côté, l’industrie agro-alimentaire enregistre les créations d’emploi qui se sont élevées à 4 400 sur un an portant le total à 570 300.
Si l’emploie continue de baisser dans l’industrie, le secteur de la construction, en revanche, en crée. Sur un an, l’industrie a perdu 13 500 emplois dont 2 800 au titre du dernier trimestre. Cette perte d’emploi est en partie compensée par un recours croissant à l’intérim. Au 2e trimestre, grâce à la progression des ventes de véhicules, le secteur « matériels de transport » se remet à créer sur les douze derniers mois de l’emploi (+1100). Néanmoins, au deuxième trimestre, les destructions l’ont emporté sur les créations.
Les créations nettes d’emploi dans la construction ont atteint 8 600 sur un an. Au 2e trimestre, elles se sont élevées à 4 800 (au 1er trimestre, 9 400). Ce secteur d’activité a ainsi mis fin à une très longue période de destruction d’emploi qui avait débuté en 2008.
Le secteur tertiaire marchand demeure très dynamique. Sur un an, ce secteur est responsable de la création en nette de 259 400 emplois (+2,2 %). Pour le seul 2e trimestre, les créations atteignent 67 000. L’intérim qui avait connu un trou d’air au 1er trimestre a connu un réel rebond au 2e avec un gain de 23 000 emplois. Sur un an, la hausse est ainsi de 17,4 % avec la création de 105 000 emplois. Hors intérim, les services ont généré, en net, 154 000 emplois en un an.
Parmi les secteurs du tertiaire qui ont créé le plus d’emplois figurent les services aux entreprises (+159 000), l’hébergement et la restauration (+38 800), le commerce (+23 400) et l’information-communication (+16 700). Le secteur des transports a également enregistré un gain net des emplois sur un an (+10 600). La situation est étale pour les services financiers (+1 100). Elle se dégrade en revanche pour les services immobiliers (-600).
L’emploi salarié dans les services principalement non marchands s’est accru de 46 400 sur ces douze derniers mois. Au cours du deuxième trimestre, il a augmenté de 9 500 (soit +0,1 %), après +19 500 le trimestre précédent. Dans les fonctions publiques, 4 600 emplois ont été créés, en net au cours du 2e trimestre (14 000 au 1er trimestre).
La France s’est donc remise à recréer des emplois. La tendance de ces douze derniers mois est le recours croissant à des prestataires de services de la part des entreprises d’où la forte progression des services aux entreprises et de l’intérim.
Les pays d’Europe du Sud retrouvent des couleurs
De 2008 à 2015, les pays d’Europe du Sud ont enregistré de fortes augmentations de leur taux de chômage. Après être sortis de récession en 2016, ils connaissent une embellie relative de leur marché du travail. Les économies de l’Espagne, de la Grèce, de Malte ou du Portugal sont créatrices d’emploi permettant une décrue de leur taux de chômage qui reste néanmoins élevé. Malgré ses 300 000 emplois créés sur ces douze derniers mois, la France reste en la matière en-dessous de la moyenne européenne.
A la fin du deuxième trimestre et sur un an, l’emploi a augmenté de 1,6 % dans la zone euro et de 1,5 % au sein de l’Union européenne (après respectivement +1,6% et +1,5% au premier trimestre 2017). Pour le seul deuxième trimestre, la hausse a été de 0,4 % pour la zone euro et l’Union européenne par rapport au premier trimestre. Une très légère décélération est constatée. En effet, au premier trimestre 2017, l’emploi avait progressé de 0,5 % dans les deux zones.
235,4 millions d’hommes et de femmes avaient un emploi dans l’Union au deuxième trimestre 2017, dont 155,6 millions dans la zone euro. Il s’agit des plus hauts niveaux jamais enregistrés dans les deux zones.
Les coûts salariaux sous contrôle
Au cours du 2e trimestre, les coûts horaires de la main-d’œuvre ont augmenté de 1,8 % dans la zone euro et de 2,2 % au sein de l’Union européenne par rapport au même trimestre de l’année précédente.
Au premier trimestre 2017, les coûts horaires de la main-d’œuvre avaient progressé de 1,4 % et 1,6 % respectivement. Ces données sont publiées par Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne.
Les deux principales composantes des coûts de la main-d’œuvre sont les salaires & traitements ainsi que les coûts non salariaux. Dans la zone euro, les salaires & traitements horaires ont augmenté de 2,0 % et les coûts non salariaux de 0,8 % au deuxième trimestre 2017. Les variations annuelles s’établissaient respectivement à +1,3 % et +1,6 %.
Les coûts salariaux progressent faiblement en France et en-deçà de la moyenne de la zone euro. Sur un an, la hausse a été de 1,4 %. Ce sont les augmentations salariales qui expliquent les trois quarts de cette hausse. Le maintien d’un fort taux de chômage et des mesures prises pour l’allègement des charges sociales expliquent cette relative faible progression. Les coûts horaires progressent légèrement plus vite dans le privé que dans le public, 1,5 % contre 1,3 %. Les coûts augmentent essentiellement au sein des pays enregistrant de fort taux de croissance ou étant en situation de plein emploi.
Le niveau de vie des Français en petite hausse
En 2015, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’INSEE, le niveau de vie médian des personnes vivant dans un ménage (montant de revenu divisant en part égale le nombre de ménages, 50 % des ménages gagnant plus que ce montant, 50 % gagnant moins) est de 20 300 euros, soit 1 692 euros par mois. Pour une famille composée d’un couple avec deux enfants de moins de quatorze ans, ce montant correspond à un revenu disponible de 42 630 euros par an, soit 3 553 euros par mois. En 2015, le niveau de vie médian n’a progressé que de 0,4 % en euros constants. Toujours en euros constants, le niveau de vie médian des Français est toujours inférieur à celui de 2009 (20 450 euros). L’écart est d’un peu moins de 1 %.
Le niveau de vie des plus aisés repart à la hausse en 2015
En raison des augmentations d’impôt et de la baisse des revenus du patrimoine, de 2012 à 2014, le niveau de vie des 10 % des personnes les plus aisées a diminué fortement tandis qu’il s’est stabilisé dans le reste de la population. En 2015, les ménages du neuvième décile enregistrent une augmentation de leur niveau de vie, mais cette augmentation ne compense pas les baisses des années passées.
Pareillement, le niveau de vie des 5 % les plus aisés s’est accru de 2,4 % en 2011 mais reste inférieur de 5 % à son niveau de 2011. Dans le bas de la distribution, les niveaux de vie stagnent en 2015 à l’exception du premier décile, dont l’augmentation de 0,3 % compense le léger repli de l’année précédente. Cette augmentation s’explique essentiellement par des hausses de prestations sociales (prestations familiales, allocations logement et minima sociaux), sachant que ces dernières représentent la moitié du revenu disponible des ménages les plus modestes (au-dessous du premier décile). En 2015, le Gouvernement a revalorisé certaines prestations sociales, ce qui a entraîné la légère augmentation du niveau de vie et compensé les pertes de revenus provoquées par la progression du chômage.
En 2015, les principaux indicateurs d’inégalités sont stables en très légère hausse, les niveaux de vie ayant augmenté plus vite dans le haut de la distribution que dans le bas. Ainsi, l’indice de Gini s’accroît de 0,3 point de pourcentage (de 0,289 en 2014 à 0,292 en 2015) après être resté stable en 2014. Cet indice demeure cependant inférieur aux niveaux atteints dans les années 2010 à 2012 (où il était au-dessus de 0,300). Le rapport entre la masse des niveaux de vie détenue par les 20 % de personnes les plus aisées et celle détenue par les 20 % les plus modestes est stable à 4,4. Enfin, le rapport entre le neuvième décile, niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés, et le premier décile, plafond des 10 % les plus modestes, se maintient à 3,5.
En 2015, 8,9 millions de personnes vivent au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, qui s’élève à 1 015 euros par mois. À titre de comparaison, pour une personne seule, le socle du RSA s’élève à 524 euros et l’allocation de solidarité aux personnes âgées (ASPA) à 800 euros. En 2015, 66,2 % des ménages bénéficiaires du RSA vivent au-dessous du seuil de pauvreté et 42,0 % des ménages qui perçoivent le minimum vieillesse (+ 0,3 point). Le taux de pauvreté monétaire s’élève en 2015 à 14,2 % de la population, contre 14 % en 2014.
Source INSEE
Le niveau de vie en hausse pour les actifs
Les actifs occupés ont un taux de pauvreté inférieur en-dessous de la moyenne, 7,8 % contre 14,2 %. Cette situation est imputable aux salariés dont le taux de pauvreté est de 6,8 %. Le niveau de vie des salariés a augmenté en 2015 de 0,8 %. En 2015, le niveau de vie a augmenté plus rapidement pour les indépendants (+ 1,5 %) que pour les salariés (+ 0,8 %). Cette amélioration, pour les indépendants, fait suite à deux années de détérioration. Elle ne compense toutefois pas les fortes baisses de 2013 et 2014 (2,6 points sur deux ans). Leur taux de pauvreté baisse, par ailleurs, de 1,4 point (de 18,7 % à 17,3 %). Ce taux de pauvreté reste néanmoins nettement au-dessus de la moyenne nationale.
Avec 18 450 euros en 2015, les ouvriers dont l’effectif était de 956 000 ont le niveau de vie médian le plus faible ; il représente 56 % du niveau de vie médian des cadres et professions intellectuelles supérieures. 15,3 % des ouvriers sont pauvres contre 5,3 % des professions intermédiaires (techniciens, commerciaux, instituteurs, infirmiers…) et 3,1 % des cadres et professions intellectuelles supérieures (y compris professions libérales).
Les chefs d’entreprises et les professions libérales, qui représentent 20 % des indépendants, ont un niveau de vie médian supérieur au neuvième décile. Leur situation contraste fortement avec celle des agriculteurs et des artisans, qui représentent 40 % des indépendants et dont le niveau de vie médian est proche de celui des ouvriers. Ces deux catégories se caractérisent aussi par un taux de pauvreté particulièrement élevé, qui dépasse 20 % pour les artisans et 25 % pour les agriculteurs. L’amélioration de la situation des indépendants observée entre 2014 et 2015 ne concerne d’ailleurs pas toutes les professions, mais plus particulièrement les commerçants.
Une partie des écarts de niveau de vie entre catégories socioprofessionnelles s’explique par un risque de chômage différent : en 2015, le taux de chômage est inférieur à 6 % pour les professions intermédiaires, les cadres et professions intellectuelles supérieures et les non-salariés, mais atteint 10 % pour les employés et un peu plus de 15 % pour les ouvriers. La hausse du taux de pauvreté des ouvriers de 0,9 point s’expliquerait en partie par une augmentation de leur taux de chômage et en partie par une baisse du revenu salarial moyen des ouvriers ayant un emploi.
Le niveau de vie des retraités augmente
A rebours de certaines déclarations, le niveau de vie médian des retraités augmente de 1,0 % en 2015. Il est passé de 20 880 à 21 180 euros de 2014 à 2015. Les pensions de retraites versées sont en hausse (près de 1 % en moyenne), du fait principalement du remplacement des générations anciennes de retraités par des générations avec de meilleurs niveaux de retraite (« effet de noria »). Le taux de pauvreté des retraités était de 7,3 % en 2015 en très légère hausse par rapport à 2014 (7,2 %). Un million de retraités sur les 15 millions sont en situation de pauvreté.
Le niveau des autres inactifs baisse
Le niveau de vie médian des inactifs non demandeurs d’emploi s’est contracté de 2,3 % pour atteindre 15 260 euros en 2015. Leur taux de pauvreté est très élevé (32,1 %). Pour les demandeurs d’emploi ce taux est encore supérieur et atteint 37,6 %.
La France fait moins bien que les Etats-Unis
La France reste un des pays les plus égalitaires au sein de l’OCDE. Néanmoins, le maintien d’un fort taux de chômage empêche une diminution du taux de pauvreté. La situation de plein emploi aux Etats-Unis a permis, en 2016, une baisse du taux de pauvreté. Selon le bureau du recensement américain, le taux de pauvreté a été l’année dernière de 12,7 %. Le revenu médian des Américains a augmenté de 3,2 % faisant suite à une hausse de 5,5 % en 2015. Il a ainsi atteint, l’année dernière, le montant de 59 039 dollars.