C’est déjà hier 30 septembre 2017
Tassement de la confiance des ménages
Pour le troisième mois consécutif, la confiance des ménages en France est en recul avec une perte de deux points pour le mois de septembre. L’indicateur se situe désormais juste au-dessus de sa moyenne de longue tendance. L’effet post-électoral s’évanouit progressivement. Cette diminution fait suite au retour à la normale de la vie politique française. Les annonces budgétaires au cours de l’été et la diminution des Allocations Personnelles pour le Logement ont pu jouer un rôle en la matière.
Indicateur synthétique de confiance des ménages
En septembre, les ménages sont un peu moins optimistes sur leur situation financière future : le solde correspondant perd 2 points et s’éloigne de sa moyenne de longue période. L’opinion des ménages sur leur situation financière passée se dégrade davantage : le solde perd 4 points après une stabilité en août et repasse juste au-dessous de sa moyenne de longue période. Cependant, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est quasi stable en septembre. Le solde correspondant se maintient donc bien au-dessus de sa moyenne de long terme.
En septembre, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future se replie légèrement et celui sur leur capacité d’épargne actuelle baisse aussi (−2 points pour chaque solde). Tous deux se maintiennent cependant au-dessus de leur moyenne de long terme. La part de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner diminue en septembre (−3 points). Le solde est nettement inférieur à sa moyenne de longue période. Néanmoins, les derniers résultats concernant l’épargne ne témoignent pas d’un changement de comportement. Les ménages continuent à garnir leurs livrets défiscalisés et leurs contrats d’assurance-vie.
En septembre, l’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France se détériore de nouveau : en perdant 3 points, le solde correspondant retrouve son niveau d’avril 2017 et se rapproche de sa moyenne de long terme. Le solde d’opinion des ménages sur le niveau de vie passé en France est presque inchangé (−1 point en septembre, comme en août) et reste légèrement au-dessus de sa moyenne de long terme.
Est-ce l’évolution du nombre de demandeurs d’emploi qui provoque une augmentation des craintes des ménages en matière de chômage ? L’indicateur qui les mesure rebondit, le solde correspondant augmente de 12 points et retrouve son niveau d’avril 2017. Il reste cependant bien inférieur à sa moyenne de longue période.
Pas de trêve estivale pour les inscriptions à Pôle Emploi
Malgré la bonne tenue de l’activité depuis trois trimestres, malgré des créations d’emplois importantes, 300 000 sur un an, malgré le haut niveau des indicateurs de confiance, le nombre de demandeurs d’emploi continue à augmenter. Au mois d’août, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi a progressé de 0,6 % soit + 22 300 en France métropolitaine. De ce fait, fin août, 3 540 400 personnes étaient inscrites en catégorie A et 2 105 600 en catégories B, C, soit au total 5 646 000 personnes.
Sur trois mois, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A augmente de 1,3 % (+46 300). Sur un an, il recule de 0,3 %. Pour les catégories A, B et C, toujours en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi augmente sur trois mois de 1,5 % (+85 200). Ce nombre progresse de 0,4 % sur un mois (+24 600) et de 2,5 % sur un an.
En France (y compris Drom), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 799 400 pour la catégorie A. Sur trois mois, il augmente de 1,3 % (+0,6 % sur un mois et –0,2 % sur un an). Pour les catégories A, B, C, ce nombre s’établit à 5 953 000. Sur trois mois, il augmente de 1,5 % (+0,5 % sur un mois et +2,5 % sur un an).
Le nombre de demandeurs d’emploi augmente de 0,4 % pour les moins de 25 ans, de 0,8 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans et de 0,4 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus sur cette même période. Sur trois mois, le nombre de demandeurs d’emploi augmente surtout chez les jeunes de moins de 25 ans (+2,4 %). ce résultat est lié à la fin du programme de formation des demandeurs d’emploi et de la réduction du nombre de contrats aidés.
Entre fin mai 2017 et fin août 2017, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A diminue dans seulement deux régions de France métropolitaine : en Corse et dans le Grand-Est. Les onze autres régions connaissent de leur côté une augmentation du nombre de chômeurs. La Bretagne et l’Occitanie connaissent la dégradation la plus forte avec une augmentation de 2,2 % sur les trois derniers mois, quand l’Île-de-France et les Pays de la Loire suivent juste derrière avec une hausse de 2,1 % sur le dernier trimestre.
Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle Emploi n’est pas un indicateur mesurant fidèlement la situation du marché de l’emploi, du moins permettant des comparaisons internationales. Le taux de chômage calculé par Eurostat ou celui de l’INSEE apparaissent plus fiables. Ces deux derniers prennent en compte la définition du chômage élaboré par le Bureau International du Travail. Selon cette définition, un chômeur est une personne en âge de travailler (15 ans ou plus) qui répond simultanément à trois conditions :
- être sans emploi, c’est à dire ne pas avoir travaillé au moins une heure durant une semaine de référence ;
- être disponible pour prendre un emploi dans les 15 jours ;
- avoir cherché activement un emploi dans le mois précédent ou en avoir trouvé un qui commence dans moins de trois mois.
Un chômeur au sens du BIT n’est pas forcément inscrit à Pôle Emploi et inversement. Pôle Emploi recense tous les demandeurs d’emploi qui se sont inscrits. Figurent ainsi des personnes ayant un emploi et qui font acte de recherche pour en trouver un autre.
Selon Eurostat, le taux de chômage au sens du BIT était de 9,8 % au mois de juillet, en hausse de 0,2 point par rapport au mois de juin. En un an, le taux de chômage n’a baissé que de 0,1 point. Le taux calculé d’Eurostat fait l’objet de contestation car, dans les faits, il mixe le taux calculé par l’INSEE et les statistiques de Pôle Emploi.
En prenant la même définition mais en le calculant sur une base trimestrielle, l’INSEE aboutit à des résultats sensiblement différents. Le taux de chômage était de 9,2 % au 2e trimestre en baisse de 0,1 point par rapport au 1er trimestre et de 0,5 point en un an.
Les résultats de Pôle Emploi sont pour le moins étonnants. S’il est admis que le retour sur le marché du travail d’actifs précédemment découragés par la situation économique peut contribuer à la hausse, ce phénomène ne peut pas l’expliquer totalement. Certes, la fin du programme de formation des demandeurs d’emploi et la réduction du nombre de contrats aidés peuvent jouer un rôle mais ces deux facteurs ne sont non plus prédominants. Il y a donc une énigme à résoudre en ce qui concerne l’évolution du nombre d’inscrits à Pôle Emploi.
Le moral des entreprises toujours au beau fixe
Selon l’INSEE, au mois de septembre, le climat des affaires est resté stable à un haut niveau. Calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchande, l’indicateur qui le synthétise se maintient à 109, bien au-dessus de sa moyenne (100), un niveau inédit depuis avril 2011.
En septembre, l’indicateur a augmenté de quatre points dans le commerce de détail, au plus haut depuis décembre 2007. Il a gagné un point dans les services, à un niveau inédit depuis juin 2011. Il est stable ou quasi stable dans le bâtiment, l’industrie et le commerce de gros, se situant dans chaque cas clairement au-dessus de sa moyenne de long terme.
En ce qui concerne l’emploi, après deux mois consécutifs de baisse, le climat se redresse en septembre, essentiellement du fait de la hausse du solde d’opinion sur l’emploi prévu dans les services hors intérim. L’indicateur qui le synthétise gagne deux points, à 107. Il retrouve son niveau de juillet 2017, nettement au-dessus de sa moyenne de long terme (100).
La Grèce sur la voie de la sagesse financière
L’Union européenne a annoncé, lundi 25 septembre, la clôture de la procédure de déficit excessif ouverte depuis 2009 contre la Grèce. Une procédure de déficit excessif permet à la Commission européenne de mettre sous surveillance les pays qui ne respectent pas les critères de convergence de l’Union, à savoir un déficit inférieur à 3 % du PIB et une dette publique inférieure à 60 % du PIB. La procédure prévoit la possibilité de sanctions financières à l’égard des États non respectueux de ces normes. Il convient de rappeler que, jusqu’à ce jour, aucun pays n’a été soumis à ce type de sanctions. En 2002, l’Allemagne aurait pu inaugurer cette procédure mais les autorités européennes ont préféré ne pas s’en prendre à la première puissance économique européenne en pleine phase de réunification.
En raison d’un déficit public qui a atteint 15,1 % en 2009 et d’une dette publique de plus de 150 % du PIB, sans oublier un déficit de la balance des paiements courants abyssal, la Grèce était en procédure de déficit excessif depuis 8 ans. Dorénavant, seuls trois pays restent soumis à cette procédure, la France, le Royaume-Uni et l’Espagne. En 2016, la Grèce a réussi à obtenir un excédent budgétaire de 0,7 % du PIB et devrait respecter la barre des 3 % de déficits publics en 2017 et 2018, selon les prévisions de la Commission de Bruxelles.
Le pays bénéficie toujours des aides européennes et du FMI. Le plan qui a fait l’objet d’un nouvel accord au début de l’été court jusqu’en août 2018. Il doit permettre à la Grèce de faire face à ses échéances en ce qui concerne sa dette publique qui dépasse désormais 180 % du PIB. Le redressement des comptes publics s’est opéré au prix d’une forte contraction du PIB, d’une augmentation du chômage, d’une baisse des salaires et des pensions. Plus de 4 % des Grecs sont partis à l’étranger depuis 2008.