Le Coin de la Conjoncture du 11 novembre
La croissance ne se dérobe pas
En France, éclaircie confirmée
La croissance de l’économie française est stable. En effet, la Banque de France prévoit un taux de 0,5 % au quatrième trimestre comme au trimestre précédent. Dans ces conditions le PIB devrait s’accroître de 1,8 % sur l’ensemble de l’année, selon la banque centrale. Sa prévision se fonde sur les résultats de son enquête mensuelle de conjoncture auprès des chefs d’entreprise.
La croissance pourrait être portée par un dynamisme retrouvé de l’industrie. La métallurgie, la chimie et l’automobile devraient enregistrer de bons résultats en cette fin d’année. Dans les services, tous les secteurs progressent à l’exception de l’hébergement et de la restauration. Dans le secteur du bâtiment, l’activité semble être en hausse dans le gros œuvre comme dans le second œuvre. Mais les créations d’emploi y sont faibles.
La zone euro retrouve des couleurs
Jeudi 9 novembre, la Commission européenne a présenté ses prévisions d’automne. Elle prévoit un taux de croissance de 2,2 % en 2017 pour la zone euro, en très nette augmentation par rapport aux précédentes estimations (1,7 %). Ce taux serait le plus élevé de ces dix dernières années.
Cette accélération de la croissance repose sur une très bonne tenue de la consommation privée, le recul du chômage et l’augmentation de l’investissement. Pour l’ensemble de l’Union européenne, Bruxelles table sur une croissance de 2,3 %, au lieu des 1,9 % anticipés il y a six mois. Pour les deux prochaines années, la Commission s’attend à une décélération pour la zone euro comme pour l’Union. La baisse du chômage devrait se poursuivre en 2018 et 2019, pour atteindre un taux de 7,9 % dans deux ans.
La Commission prévoit la poursuite de l’assainissement des comptes publics avec un déficit public pour la zone euro de 0,8 % du PIB en 2019, contre 1,1 % cette année. La dette publique, qui représente aujourd’hui 89,3 % du PIB des États, passerait à 85,2 % dans deux ans. La France restera parmi les pays à fort déficit et à dette importante avec des taux respectifs de 2,9 % et de 96,9 % du PIB pour 2017.
Parmi les risques pouvant mettre à mal ce scénario, les membres de la Commission s’attardent sur les tensions géopolitiques mondiales, le durcissement des conditions de crédit avec un relèvement des taux, l’atterrissage de l’économie chinoise, la montée du protectionnisme ou bien encore le Brexit.
Deux industries en une
En France, l’industrie pèse peu en nombre d’entreprises (8 %) mais rassemble cependant plus d’un tiers des entreprises de 250 salariés ou plus. Elle réalise 55 % des exportations françaises. Elle assure plus de 30 % des investissements.
Depuis de nombreuses années, le déclin de l’industrie française est mis en avant avec, comme symbole, la baisse continue des effectifs ou la détérioration du solde industriel pour la balance commerciale. Pour autant, les secteurs de l’aéronautique, du spatial, de la pharmacie ou du luxe sont internationalement reconnus. L’industrie française semble avoir plusieurs facettes : d’un côté, une industrie tournée vers l’exportation, axée sur le haut de gamme, intégrant du savoir-faire et très compétitive ; de l’autre, une industrie plutôt de gamme moyenne confrontée à des coûts salariaux élevés et en difficulté. L’industrie française a été la grande victime des années qui ont suivi la Grande Récession de 2008 avec une baisse de 20 % des effectifs. L’industrie française a de plus en plus de mal à répondre à la demande intérieure. Ainsi, face à une demande totale en hausse de 10 % depuis le début de l’année 2014, les importations se sont accrues de 20 % quand la hausse de la valeur ajoutée des entreprises manufacturières françaises n’a progressé que de 5 % (sources INSEE, Datastream).
Le nombre d’entreprises françaises qui exportent est étale depuis le début du XXIe siècle quand il a fortement progressé en Allemagne et augmente tant en Italie qu’en Espagne.
Cependant, cette photographie de l’industrie française ne traduit qu’imparfaitement la réalité. En effet, plusieurs secteurs enregistrent de très bons résultats. En particulier, l’aéronautique-espace, le luxe et la pharmacie. Ces trois secteurs dégagent des excédents commerciaux tout en maintenant leurs effectifs. Depuis 1998, l’aéronautique et la pharmacie ont doublé leur production. En excluant ces trois secteurs des statistiques, la situation industrielle française apparaît très dégradée tant en termes de balance commerciale qu’en termes d’emplois. Les secteurs porteurs de l’industrie française sont positionnés sur le haut de gamme et ont réussi à préserver leurs marges pour maintenir un niveau élevé d’investissement. Les transports aériens, la santé et le luxe sont des secteurs à forte croissance compte tenu de l’évolution de la structure de la population à l’échelle mondiale, du développement d’une classe aisée de plus importante, d’une augmentation des classes moyennes et du vieillissement de la population. Par leur positionnement sur le haut de gamme ou en jouant avec l’éclatement des chaines de production à l’échelle mondiale, les grands groupes ont pu s’affranchir de la contrainte des coûts de production français. En revanche, les entreprises industrielles évoluant sur des marchés matures et n’ayant pas réussi à monter en gamme sont confrontées à une vive concurrence de la part des pays émergents d’Asie ou d’Europe de l’Est mais aussi de l’Europe du Sud.
Le Brexit a déjà commencé
Le 23 juin 2016, les électeurs britanniques votaient en faveur de la sortie de leur pays de l’Union européenne. Si, dans un premier temps, la seule conséquence de cette décision fut la dépréciation de la livre sterling, depuis quelques mois, les inquiétudes et les incertitudes minent l’économie d’Outre-Manche. À 500 jours de la sortie programmée du Royaume-Uni, les négociations avec les autorités européennes sont enlisées. Le patronat britannique s’inquiète de la situation qui pourrait déboucher sur une stagnation voire une récession. Le 6 novembre dernier, le Président de la Confederation of British Industry a souligné que « pour beaucoup d’entreprises, l’horloge est réglée bien avant mars 2019 ; elle est fixée sur le moment où il faudra actionner les plans de secours ». Le patronat souhaite une longue période de transition. À défaut d’avoir un cadre d’ici le premier trimestre 2018, de plus en plus d’entreprises envisagent de migrer vers le vieux continent tout ou partie de de leurs activités. Les centres de recherche, dont certains vivent en partie grâce à des crédits européens, pourraient franchir la Manche. En outre, de nombreux chercheurs travaillant au Royaume-Uni sont d’origine européenne. Les entreprises ne connaissent pas encore quel sera le sort réservé aux ressortissants européens.
De plus en plus d’entreprises britanniques avouent avoir des problèmes pour signer des contrats pluriannuels de fournitures de biens et de services, ne sachant quels seront les droits de douane applicables en mars 2019.
Le secteur de la construction commence à ressentir les effets du Brexit, les investisseurs préférant se donner du temps avant de s’engager dans la construction de bureaux. La crainte non seulement qu’ils demeurent vides mais aussi la difficile évaluation des coûts de construction les inquiètent. En effet, le Royaume-Uni importe de nombreux biens de construction (verre, revêtements, circuits d’aération) qui pourraient supporter des droits de douane.
A défaut de garanties sur le maintien du passeport européen permettant de bénéficier de la libre prestation de services, les banques et les assurances se préparent à délocaliser une partie de leurs activités sur le continent.
Depuis le vote sur la sortie de l’Union européenne, l’économie du Royaume-Uni doit faire face à une contraction du pouvoir d’achat des ménages du fait de la hausse des prix et de la dépréciation de la livre sterling, à une baisse du taux d’épargne et à la diminution du solde migratoire.
Avant même ce vote, l’économie britannique était une économie déséquilibrée. Le Brexit a accentué ces travers de sorte que, comme le souligne le secrétaire général de l’OCDE, M. Gurria, « le Royaume-Uni est entré dans une passe difficile, le Brexit créant de graves incertitudes économiques qui pourraient étouffer la croissance pour les années à venir », Le pays est confronté à un important déficit commercial récurrent qui représente 7 % de son PIB. Le déficit de ses transactions courantes qui intègre les services s’élève à 5 % du PIB. Au sein des pays occidentaux, seuls les États-Unis enregistrent de tels résultats négatifs. Ces déficits sont compensés par les entrées de capitaux et de revenus. En cas d’assèchement de ses sources, le Royaume-Uni pourrait être confronté à un problème de liquidités comme ce fut le cas dans les années 70, difficultés qui nécessitèrent alors l’intervention du FMI.
Depuis 2008, pour doper la croissance et donc récupérer des recettes fiscales, les gouvernements successifs ont parié sur la construction. La Banque centrale a abaissé ses taux et le des mesures visant à faciliter l’accès à la propriété ont été prises.
La mise en place d’une politique non-conventionnelle d’achats d’actifs a dopé les cours boursiers et renforcé les effets de richesses. A la différence des Européens continentaux, les Britanniques disposent de portefeuilles en actions importants. Les effets richesses provoqués par la bourse et la baisse des taux ont contribué à la reprise de l’économie dans les années 2010.
Cette stratégie économique a buté sur la stagnation de la productivité du travail. Si le chômage est repassé en-dessous de 5 %, ce résultat a été obtenu par une augmentation des emplois à faible valeur ajoutée et à la montée de l’auto-entrepreneuriat. Le déclassement des cadres et la paupérisation d’une partie des salariés ont contribué au Brexit mais l’Europe n’était en rien responsable de cette situation.
Le secrétaire général de l’OCDE estime « que le Royaume-Uni devra conserver des liens économiques aussi étroits que possible avec l’Union européenne, tant pour les échanges de biens et de services que pour la circulation des travailleurs ». Pour l’OCDE, la sortie de l’Union européenne rend encore plus nécessaire l’engagement de réformes structurelles, la réduction des déficits commerciaux et budgétaires. Le renforcement de la qualité des emplois est jugé indispensable afin d’améliorer la productivité économique. Ironie de l’histoire, la sortie de l’Union risque de se traduire par la mise en place de politiques encore plus libérales qu’auparavant.
L’OCDE considère que le Royaume-Uni ne pourra continuer à prospérer qu’à la condition de signer un accord de coopération poussé avec l’Union européenne. Cela passe également par une forte intégration des industries de réseau dans les chaînes de valeur mondiale et par le maintien d’un bon accès des secteurs de services aux marchés étrangers.
Malgré un déficit et une dette importants, l’OCDE pense que le Royaume-Uni aurait tout à gagner d’utiliser l’arme budgétaire afin de relancer l’investissement et de favoriser l’obtention de gains de productivité.
Pour financer ce plan de relance, une augmentation des cotisations d’assurance nationale est envisagé tout comme l’indexation des pensions publiques sur les revenus moyens d’activité.
L’OCDE juge nécessaire de réduire les écarts de revenus et de productivité entre les régions britanniques et notamment entre Londres et le Nord du pays. Pour cela, elle préconise un effort de modernisation des transports publics et une politique active en matière de logement. Ainsi, elle propose une poursuite de la décentralisation qui devrait passer par une augmentation de la part des recettes d’impôts sur les biens immobiliers revenant aux collectivités locales. Elle suggère également un accroissement des aides à l’innovation, le renforcement de la collaboration entre les entreprises et les universités, et l’adaptation de l’enseignement technique aux besoins des entreprises locales.
Le Royaume-Uni se situant en plein emploi, une dynamisation par le haut du marché du travail est souhaitée. Elle passe par une amélioration des droits des travailleurs sous contrat « zéro heure » en termes de sécurité de l’emploi, ainsi que par des dispositifs individualisés pour améliorer les perspectives de formation tout au long de la vie. Des mesures visant à faciliter l’immigration d’actifs seraient également indispensables.
Le Chili, le bon élève de l’Amérique latine ?
Le Chili a prévu de renouveler le 19 novembre et le 17 décembre prochain un très grand nombre d’élus. Sont, en effet, prévues les élections d’un nouveau Président, de 155 députés, de 23 sénateurs sur les 50 que compte la Chambre haute et de 278 conseillers régionaux.
L’ancien président Sebastián Piñera et les sénateurs Alejandro Guillier et Beatriz Sanchez sont les principaux candidats à la succession de la présidente sortante Michelle Bachelet qui ne peut pas se représenter (il n’est pas possible d’effectuer deux mandats consécutifs). M. Piñera (centre droit), qui a dirigé le pays entre 2010 et 2014, est en tête dans les sondages. Le candidat du « Pacte Force de Majorité » (centre gauche), le sénateur Alejandro Guillier, arrive en deuxième position.
Sebastian Piñera a été l’unique président de droite depuis la fin de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990). Pour la prochaine élection, il est soutenu par une coalition de droite modérée formée par les partis Rénovation nationale (RN, centre droite), Evopoli (Évolution Politique, centre droite) et Régionaliste Indépendant (PRI, centre droite). A ces partis modérés s’est néanmoins associée l’Union démocrate indépendante (UDI qui était rattaché à Pinochet).
Alejandro Guillier est donc le représentant du « Pacte Force de Majorité » qui est actuellement au pouvoir et qui se compose de l’ancienne alliance constituée du Parti socialiste, du parti démocrate, des radicaux socio-démocrates, et du parti communiste. En revanche, la Démocratie Chrétienne qui soutenait la Présidente sortante a décidé de sortir du bloc gouvernemental et de présenter son candidat à l’élection présidentielle. Durant le mandat de Michelle Bachelet, des tensions sont apparues sur la politique économique et sociale à suivre. Le candidat du « Pacte Force de Majorité » est handicap par l’impopularité qui frappe la Présidente sortante. Par ailleurs en octobre 2016, la coalition de centre gauche au pouvoir a connu un échec lors des élections municipales. En outre, les scandales financiers mettant en cause des personnalités de la majorité pourraient peser sur les résultats.
Au Chili, la population est divisée en deux ; une partie se prononce en faveur du libéralisme quand l’autre demande une augmentation de la couverture sociale. Le débat se focalise sur l’accès à l’assurance-maladie et à l’éducation. En effet, si les bénéficiaires d’assurance-maladie privée peuvent accéder à des établissements de soin de qualité, pour ceux qui relèvent de la Sécurité sociale, les listes d’attente sont longues. A la différence de la quasi-totalité des pays de l’OCDE, l’éducation n’est pas gratuite. Pour les familles, la scolarisation des enfants coûte très chère. Dans le cadre de la campagne électorale, le candidat Piñera a promis un accroissement des aides tout en conservant le système privé. Un des problèmes majeurs du Chili reste donc la lutte contre la pauvreté même si des progrès ont été réalisés au cours des vingt dernières années. Le pays se caractérise désormais par l’un des plus bas taux de pauvreté en Amérique Latine tout en restant le pays de l’OCDE le plus inégalitaire.
En dépit du ralentissement marqué qui affecte la région depuis 2013, le Chili, membre de l’OCDE depuis 2010, reste une des économies les plus solides d’Amérique Latine. Quatrième économie sud-américaine – derrière le Brésil, l’Argentine et la Colombie – avec un PIB de 247 milliards de dollars (USD) en 2016, le Chili a repris la première place régionale dès 2014 en termes de PIB par habitant en parité de pouvoir d’achat (23 960 USD en 2016).
Entre 2001 et 2014, la croissance économique dynamique a été en moyenne de 4,5 % par an. Fortement touché par la Grande Récession de 2008, le Chili avait réussi à renouer avec la croissance entre 2010 et 2014 (5 % de croissance annuelle moyenne sur la période). Après avoir augmenté en 2015 et 2016 en raison de la dégradation de la situation économique, le taux de chômage s’est stabilisé au deuxième trimestre 2017 à 7 %. L’inflation reste modérée, entre 2,5 et 3 %.
L’économie chilienne dépend du cours des matières premières et par ricochet du cycle économique chinois. De ce fait, depuis 2014, la croissance s’est étiolée, elle n’était que de 2,1 % en 2015 et de 1,6 % en 2016. Pour 2017, elle ne devrait guère se situer entre 1,3 et 1,7 %. Avec la diminution des recettes issues des ventes du cuivre, le déficit budgétaire est en augmentation depuis 2016.
La progression des cours du cuivre qui demeure la principale source de recettes en 2016 (le Chili est le premier producteur mondial en assurant un tiers de la production et la moitié des exportations) devrait bénéficier à l’économie chilienne dans les prochains. En effet, le prix du cuivre s’est apprécié de 1 % en 2016. En 2015, la baisse avait été de plus de 20 %.
En raison de la faiblesse du marché intérieur (18 millions d’habitants), le Chili joue la carte de l’ouverture commerciale. Partisan de la suppression des droits de douane au sein de l’Organisation Mondiale du Commerce, le pays a signé plus de 25 accords de libre-échange avec 65 pays. Cette stratégie vise à réduire les coûts de production en important à bon marché des biens intermédiaires et à positionner le pays comme une plateforme de réexportation dans la région. Du fait de son positionnement géographique, le Chili joue sur deux tableaux, l’Asie – Pacifique et l’Amérique latine. 93,5 % des exportations du Chili sont réalisés avec des partenaires commerciaux liés par des accords commerciaux. Du fait de sa stabilité politique et juridique, le Chili figure avec l’Uruguay parmi les pays les mieux notés d’Amérique latine. Le Brésil, la Chine et les États-Unis sont les principaux clients et fournisseurs du Chili.
Fortement dépendant du cuivre, le Chili essaie de se diversifier sa base productive. Le secteur tertiaire (qui assure 63 % du PIB) se développe rapidement avec une spécialisation dans les techniques de l’information et de la communication. (Internet, téléphonie mobile). Le secteur industriel et de l’extraction demeure néanmoins puissant en représentant un tiers du PIB. Le secteur agricole contribue de son côté à près de 4 % du PIB. Environ 9 % de la population travaille dans le secteur agricole, 24 % dans l’industrie et 67 % dans les services. Depuis plusieurs années, le pays joue la carte du tourisme ; en 2016, 5,64 millions de visiteurs étrangers ont été accueillis (+26 % par rapport à 2015). En ce qui concerne l’énergie, le Chili qui est dépendant du pétrole importé a décidé d’investir sur les énergies renouvelables qui devraient assurer 20 % de la production d’ici 2020.
Les trois principaux défis posés à l’économie chilienne sont la sortie de la dépendance traditionnelle de l’économie au cuivre, le développement d’une production alimentaire auto-suffisante (la production agricole actuelle couvre moins de la moitié des besoins du pays) et l’augmentation de la productivité, en particulier dans le secteur minier. Le pays essaie également de diversifier ses clients. Face au Brésil qui se remet à peine d’une longue récession et de l’Argentine dont la stabilité politique et économique est toujours incertaine, le Chili tente, avec l’Uruguay, de s’imposer parmi les pays sérieux au sein d’un continent qui l’a rarement été.