C’est déjà hier (24 février 2018)
Inflation, en baisse et en hausse
En janvier, l’indice des prix à la consommation (IPC) est en recul de 0,1 %, après un redressement de 0,3 % en décembre. Cette baisse s’explique par le repli saisonnier des produits manufacturés en lien avec les soldes d’hiver, ainsi qu’à une baisse des prix des services de transports. En revanche, les prix de l’énergie et de l’alimentation sont en hausse. De ce fait, corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation accélèrent nettement (+0,7 %) après +0,1 % en décembre.
Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 1,3 % en janvier après +1,2 % en novembre et en décembre. L’accélération des prix de l’énergie et des services est en partie compensée par un ralentissement des prix du tabac et des produits alimentaires. Les prix des produits manufacturés sont stables.
En janvier 2018, l’indice d’inflation sous-jacente qui ne prend pas en compte les biens et services connaissant de fortes fluctuations de prix augmente de 0,6 % après une stabilité en décembre. Sur un an, l’inflation sous-jacente accélère à +0,9 %, après +0,6 % le mois précédent.
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) se replie légèrement (−0,1 %) après un rebond à +0,4 % en décembre ; sur un an, il accélère à +1,5 % après +1,2 % le mois précédent.
La progression de l’inflation est encore essentiellement portée par l’énergie. En janvier, elle est de 5,2 % pour ces douze derniers mois après +5,0 % en lien principalement avec la hausse de la fiscalité des produits énergétiques. Ainsi, les prix du gaz de ville (+4,4 % sur un an après +2,6 %) et dans une moindre mesure de l’électricité (+1,7 % sur un an, après +1,5 %) sont en augmentation. Les prix des produits pétroliers connaissent toujours une augmentation mais cette dernière est moins forte sur le mois de janvier (+7,9 % après +8,2 %) malgré la hausse plus prononcée de la fiscalité. Le cours du pétrole s’est stabilisé en janvier quand il était en forte hausse au début de l’année 2017.
L’inflation reste calme en Europe
Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 1,3 % au mois de janvier, contre 1,4 % au mois de décembre. Un an auparavant, il était de 1,8%. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 1,6 % en janvier, contre 1,7 % en décembre. En janvier 2017, il était de 1,7%.
Les taux annuels les plus faibles ont été observés à Chypre (-1,5 %), en Grèce (0,2 %) et en Irlande (0,3 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Lituanie et en Estonie (chacun 3,6 %) ainsi qu’en Roumanie (3,4 %). Par rapport à septembre 2017, l’inflation annuelle a baissé dans vingt et un États membres, est restée stable dans un et a augmenté dans six autres.
En janvier 2018 les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent des services (+0,56 point de pourcentage), suivis de l’alimentation, alcool & tabac (+0,39 pp), de l’énergie (+0,22 pp) et des biens industriels hors énergie (+0,15 pp)
Climat des affaires, petite alerte en février
Au mois de février, les indicateurs de l’INSEE mesurant le climat des affaires soulignent une petite inquiétude chez les dirigeants d’entreprise. Ainsi, l’indicateur qui synthétise le climat des affaires perd deux points après un léger repli en janvier. À 109, il demeure néanmoins bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Le climat des affaires perd trois points dans les services, deux points dans l’industrie et un point dans le bâtiment. Il est stable dans le commerce de détail. La chute des bourses en février, le mécontentement croissant sur la question du pouvoir d’achat, les risques de conflits sociaux expliquent cette petite baisse de l’indicateur.
Le point inquiétant est le passage en zone d’incertitude de l’indicateur de retournement. Cet indicateur vise à détecter le plus tôt possible le moment où la conjoncture économique change d’orientation. C’est une variable qualitative qui n’est pas directement observée. Le passage en zone d’incertitude indique que les dirigeants sont moins convaincus de la poursuite du cycle de croissance dans les prochains mois. La multiplication des annonces de réformes par le Gouvernement et les tensions qu’elles peuvent générer expliquent peut être ce changement de cap.
En revanche, en février le climat de l’emploi est stable. L’indicateur est à 109 pour le troisième mois consécutif, bien au-dessus de sa moyenne (100) et au plus haut depuis août 2011. En particulier, la baisse du solde sur les effectifs prévus dans les services hors intérim est compensée par la hausse des soldes sur les effectifs passés dans les services hors intérim et prévus dans les agences d’intérim.
Les indices PMI des directeurs d’achat du mois de février (version préliminaire) étaient également orientés en baisse pour l’ensemble des grands pays européens tout en restant à un niveau élevé. Ainsi, l’indice PMI manufacturier français est passé de 58,4 à 56,1 quand il était attendu à 58. Celui de l’Allemagne est passé de 61,1 à 60,3.
Source : INSEE