Le Coin des Epargnants du 16 juin 2018

Le tableau financier de la semaine

La guerre commerciale n’en finit pas

Vendredi, Donald Trump a annoncé la mise en place de tarifs douaniers de 25% portant sur 50 milliards de dollars d’importations en provenance de Chine. Le Président américain a justifié cette décision en invoquant « le vol par la Chine de la propriété intellectuelle et technologique et par ses autres pratiques commerciales déloyales ». Les Etats-Unis pourraient imposer de nouveaux droits de douane si la Chine répliquait en taxant les produits agricoles ou d’autres produits américains.

Cette escalade semble pour le moment inévitable car le ministre chinois du Commerce a annoncé que son pays répliquera. La Chine a ainsi pris immédiatement des mesures de majoration des tarifs sur les produits américains. Le ministre a par ailleurs précisé que les accords commerciaux adoptés dans le cadre des récentes négociations étaient désormais caduques. De leur côté, les pays membres de l’Union européenne ont décidé, jeudi, à l’unanimité, d’imposer des droits de douane sur l’équivalent de 2,8 milliards d’euros de produits importés des Etats-Unis. Ces différentes mesures ont pesé sur les cours et ont occulté les décisions prises par les différentes banques centrales qui étaient attendues.

Trou d’air pour le pétrole ?

Le baril Brent de pétrole a perdu plus de 4 % en une semaine. Cette chute est liée à l’appréciation du dollar qui est la monnaie de référence du pétrole mais aussi aux divisions qui apparaissent au sein des pays de l’OPEP et cela à une semaine de la réunion de l’organisation à Vienne. En liaison avec la Russie, l’Arabie Saoudite et ses alliés veulent augmenter leur production. D’autres pays comme l’Iran et le Venezuela, ne sont pas forcément en mesure d’augmenter leur production et s’opposent à ce projet. En revanche, aux Etats-Unis, le prix du pétrole augmente en raison de la baisse marquée des réserves de brut du pays.

La FED accélère

Ce mercredi 13 juin, comme prévu, la Réserve fédérale américaine (FED) a remonté de 0,25 point ses taux directeurs qui évoluent désormais dans la fourchette de 1,75 à 2 %.

La FED a annoncé qu’elle procéderait, cette année, non pas à trois mais à quatre relèvements. Elle renonce à son engagement de maintenir les taux à un niveau suffisamment bas pour stimuler l’économie, mais son communiqué précise qu’elle pourrait néanmoins tolérer une inflation supérieure à son objectif de 2 % du moins jusqu’en 2020. « L’économie américaine se porte très bien », a déclaré le Président de la Fed, Jerome Powell, lors de la conférence de presse faisant suite à la réunion du comité de politique monétaire (FOMC). « La plupart des gens qui veulent trouver un emploi le font. Le chômage et l’inflation sont bas (…) Les perspectives d’ensemble pour la croissance demeurent favorables ». Pour 2019, trois relèvements restent prévus, la FED tablant sur la poursuite du cycle de croissance qui entre dans sa dixième année.

La banque centrale américaine a actualisé ses prévisions en retenant une croissance de 2,8 % cette année. Pour 2019, elle s’attend à un léger ralentissement (croissance de 2,4 %). L’inflation atteindrait 2,1 % cette année et se maintiendrait à ce niveau jusqu’en 2020. Le taux de chômage, au plus bas depuis 18 ans à 3,8 %, continuerait de baisser à 3,6 % cette année.

La hausse des taux avait été anticipée par les investisseurs. Les rendements des emprunts d’État ont légèrement augmenté, se rapprochant de la barre des 3 %. Le dollar s’est également apprécié. En contrepartie, les cours des actions américaines ont légèrement fléchi mercredi 13 juin.

La BCE fête ses 20 ans en annonçant la fin des achats d’actifs

Le Conseil des Gouverneurs de la Banque Centrale Européenne, qui s’est réuni, le 14 juin à Riga en Lettonie, a annoncé l’arrêt des achats d’actifs pour la fin de l’année 2018. Ces achats ont débuté en mars 2015 et ont atteint plus de 2 500 milliards d’euros. Cette politique visait à endiguer le risque déflationniste et à faciliter indirectement la reprise de l’économie. Elle permettait, en outre, d’alléger la facture de l’endettement pour les États membres.

En vertu des décisions prises ce 14 juin, les rachats d’actifs seront abaissés à 15 milliards d’euros par mois contre 30 milliards actuellement. La fin de la politique d’assouplissement quantitatif est donc fixée au mois de décembre 2018. En revanche, les taux directeurs devraient rester inchangés, au moins jusqu’à la fin de l’été 2019. La BCE a souligné que les taux resteront tels quels aussi longtemps que nécessaire. Leur évolution dépendra de celle de l’inflation. La banque centrale estime que la hausse des prix resterait, cette année, inférieure à la cible des 2 %. Elle a néanmoins révisé à la hausse ses prévisions de mars (1,7 % contre 1,4 %) du fait notamment d’une forte progression des cours du pétrole. Pour 2019 et 2020, elle prévoit une inflation à 1,7 %. Elle anticipe une croissance à 2,1 % en 2018, contre une prévision plus élevée, à 2,