Le coin des tendances du 14 juillet
Les Français ont des projets
« Changer de vie » est une antienne qui fait flores avec les beaux jours et l’arrivée des vacances. L’idée de la rupture, d’un nouveau départ, de rompre avec les habitudes est à la mode. L’aspiration d’un nouvel équilibre, le désir de s’extraire des grandes agglomérations et la volonté de renouer avec un travail plus concret sont de plus en plus mis en avant chez les Français tentés par le grand saut. Si la tentation est grande, le passage à l’acte est plus rare. Il n’est pas sans désillusion. Il n’est pas facile de devenir artisan, agriculteur à 40 ou 50 ans après avoir été un cadre parisien pendant 20 à 30 ans de sa vie.
Des Français, toujours révoltés ?
Selon une étude du Crédoc, 57 % des Français pensent que les conditions actuelles sont propices à la réalisation de projets pouvant modifier le cours de leur vie. Cet état d’esprit est à relier avec leur perception de la société.
Dix ans après la Grande Récession, les Français restent très critiques vis-à-vis du système économique. Plus de la moitié d’entre eux aspirent à des changements radicaux sur le plan politique et démocratique. Selon un sondage réalisé par Ipsos pour Sciences Po au début du mois de juillet, 70 % des Français considèrent que la France est en déclin. 46 % des jeunes estiment même que d’autres régimes politiques que la démocratie pourrait apporter de meilleurs résultats pour le pays. Ce taux est de 36 % pour l’ensemble de la population. 63 % des sondés pensent que tous les hommes politiques sont corrompus et 82 % que ces derniers n’agissent qu’en fonction de leurs intérêts personnels. Le rejet de la démocratie est majoritaire chez les Français à faibles revenus, chez les non-diplômés de l’enseignement supérieur et chez ceux vivant en milieu rural.
Des Français malgré tout plus confiants
Avec l’amélioration de la situation économique, les Français sont plus optimistes en 2018 qu’en 2014. Ainsi, 21 % des Français se disent préoccupés par le chômage contre 55 % en 2014.
Les Français qui sont enclins à se lancer dans des projets d’envergure sont confiants quant à l’issue de ceux-ci : 84 % estiment qu’ils arriveront à le mener à bien. Si les Français veulent s’engager dans la réalisation d’un grand projet, 83 % estiment ne pas savoir comment s’y prendre pour le réaliser. De même, ils se montrent prudents sur la date de réalisation. Plus de 50 % pensent qu’ils n’auront pas mené à bien leur projet dans les deux prochaines années. Les plus enclins à trouver la période favorable sont ceux qui disposent de moyens suffisants pour faire face à leurs dépenses (71 %) et les séniors (72 % des 75 ans et plus). Les étudiants (66 %) et les diplômés du supérieur (64 %) sont également parmi les plus enthousiastes. De plus en plus de jeunes diplômés se lancent dans la création d’entreprise sans passer par le statut de salarié.
Même au sein des catégories les plus modestes, la confiance est de mise. Chez les ouvriers et les employés, les personnes disposant de bas revenus ou appartenant à la classe moyenne inférieure, 80 % pensent qu’ils arriveront à mener à bien leur projet.
Changer pour quoi faire ?
Les principaux projets des Français sont le changement de lieu d’habitation ou de travail. Le changement de métier ou d’entreprise s’inscrit avant tout dans un processus de retour à l’emploi. Cela concerne évidemment les demandeurs d’emploi ; mais 36 % des cadres ou 35 % des professions intermédiaires sont tentés de changer de poste et d’entreprise. Le taux est plus élevé chez les cadres travaillants dans les grandes agglomérations. Les étudiants et les demandeurs d’emploi sont les plus nombreux à envisager un déménagement (respectivement 56 % et 40 %), alors que seulement 16 % des retraités l’évoquent.
L’engagement associatif ou local attire toutes les catégories de la population, mais plus fortement les jeunes: 34 % des mineurs (15-17 ans) et 41 % des étudiants (18-21 ans).
L’achat d’un nouveau logement constitue une priorité pour de nombreux Français. Pour 34 % de ceux disposant de revenus suffisants permettant d’épargner, ce projet arrive en tête. Ce souhait est plus marqué en région parisienne en raison des salaires plus élevés. 29 % des Franciliens y songent contre 20 % des habitants du Nord-Est de la France. 45 % des jeunes de 22 à 29 ans souhaitent également franchir le pas et accéder à la propriété. L’acquisition du logement étant un moyen pour beaucoup de concrétiser la formation du couple, voire de la famille lorsque des naissances sont en préparation.
En 2018, selon le Crédoc, en moyenne, 22 % des sondés envisagent de s’installer en couple ou d’avoir un enfant. Cette perspective séduit 6 personnes sur 10 avant 25 ans.
12 % des Français pensent se mettre à leur compte et 5 % monter une affaire en franchise. Les jeunes ayant des représentations beaucoup plus positives que leurs ainés de l’activité en indépendant. Ils l’associent plus volontiers à davantage de liberté, tandis que les plus âgés lui préfèrent, en règle générale, le salariat gage de sécurité.
Les Français peuvent être amenés à changer de vie en raison de problèmes de santé personnels ou touchant un ou plusieurs de leurs proches (parents, enfants, etc.). 4 personnes sur 10 estiment que d’ici cinq ans, ils devront apporter de l’aide ou un soutien à une tierce personne. Ils peuvent également être contraints de soutenir le projet de leurs enfants (qui concerne 62 % des couples avec enfants et 69 % des foyers monoparentaux).
La retraite, au cœur des préoccupations
La retraite est un sujet d’anxiété pour de nombreux Français. 30 % des enquêtés du Crédoc indiquent que parmi les projets majeurs figure la préparation de leur retraite. Cette dernière devient une préoccupation majeure à partir de 45 ans et elle culmine juste avant 60 ans. 30 % souhaitent, par ailleurs, préparer leur succession ou leur transmission. Le taux est de 59 % chez les plus de 65 ans. Cette volonté est plus masculine que féminine et est liée au montant des revenus. 44 % des Français dont les revenus sont parmi les 10 % les plus élevés veulent organiser leur succession.
Sept personnes sur dix estiment que, à l’horizon des cinq prochaines années, elles devront mener un projet qui s’impose à elles (retraite, succession, soutien familial). Soit une proportion très proche des projets choisis qui concernent deux Français sur trois. 48 % des Français considèrent qu’ils devront conduire de front, à la fois un projet personnel et également un projet lié à son cycle de vie ou son entourage familial. Seuls 15 % des Français ne formulent aucun type de projets. Ce dernier groupe rassemble essentiellement des non diplômés, des personnes seules, des personnes vivant en milieu rural et des séniors.
Les clefs de la réussite
93 % des porteurs de projet estiment que la confiance en soi est indispensable à leur réalisation. Pour 89 % d’entre eux, il faut disposer de temps, pour 88 % d’argent, pour 75 % d’un bon réseau et pour 68 % de pouvoir accéder à de bons conseils.
45 % des sondés jugent nécessaire d’avoir le soutien de sa famille et 32 % celui des banques. Ce dernier taux monte à 69 % pour ceux qui ont l’intention d’acheter un bien immobilier. Le soutien des banques est jugé important pour les étudiants et pour les jeunes familles.
13 % des Français auraient déjà lancé ou contribué à des projets sur des plateformes de financement participatif. 11 % déclarent avoir déjà effectué des dons sur de telles plateformes. Les plus actifs dans ce domaine sont les plus diplômés (21 %) et aussi les plus jeunes.
La situation contrastée de la démographie européenne
Même si, depuis quelques années, la population européenne continue de s’accroître grâce au solde migratoire positif, son poids relatif au sein de la population mondiale est en net recul. Il a presque diminué de moitié au cours des 50 dernières années, soit de 13 % à 7 % de la population mondiale de 1965 à 2015. Les pays les plus peuplés au monde étaient la Chine et l’Inde, qui représentaient à elles deux 37 % de la population mondiale et 57 % de la population des membres du G20 avec respectivement 1,4 et 1,3 milliard d’habitants.
L’Union européenne comptait au 1er janvier 2018 512,6 millions d’habitants avec le Royaume-Uni. Sans ce dernier pays, l’Union n’aura plus que 446 millions d’habitants. En 2017, la population européenne s’est accrue de 1,1 million. Cette augmentation est exclusivement imputable au solde migratoire, l’Europe ayant, l’année dernière, enregistrée plus de décès que de naissances. En effet, le nombre de décès a atteint 5,262 millions contre 5,058 millions de naissances en 2017. La variation naturelle de la population a été négative de 204 200. Le solde migratoire a été, dans ces conditions, positif de plus de 1,3 million.
L’Allemagne, La France, le Royaume-Uni et Italie, le quarteron des pays européens pour la population
L’Allemagne demeure le pays le plus peuplé de l’Union européenne avec 82,9 millions d’habitants. Elle représente 16,2 % de la population européenne. Elle devance la France (67,2 millions), le Royaume-Uni (66,2 millions) et l’Italie (60,5 millions). Parmi les grands pays en termes de population figurent également l’Espagne (46,7 millions), et la Pologne (38,0 millions). Malte est le plus petit pays de l’Union européenne en ce qui concerne la population (475 700 habitants), soit un peu plus peuplé que la Corse. Le deuxième État le plus petit au niveau démographique est le Luxembourg avec 602 000 habitants.
Malte et Luxembourg, champions de la progression démographique
En 2017, la population a augmenté dans dix-neuf États membres de l’Union et a diminué dans neuf autres. La plus forte croissance démographique a été observée à Malte (+32,9 ‰ pour 1 000 résidents), devant le Luxembourg (+19,0 ‰), la Suède (+12,4 ‰) et l’Irlande (+11,2 ‰). La Lituanie a enregistré la plus forte baisse (-13,8 ‰), suivie par la Croatie (-11,8 ‰) et la Lettonie (-8,1 ‰). Les pays ayant subi une baisse de leur population sont situés à l’Est ou au Sud de l’Europe (Italie, Grèce et Portugal).
L’Irlande toujours en tête pour la natalité
Au cours de l’année 2017, 5,1 millions de naissances ont été enregistrées dans l’UE, soit près de 90 000 de moins que l’année précédente. Les taux bruts de natalité les plus élevés ont été enregistrés en Irlande (12,9 pour 1 000 résidents), en Suède (11,5 ‰), au Royaume-Uni et en France (11,4 ‰ chacun). Les taux les plus faibles sont constatés avant au sein des États d’Europe du Sud : Italie (7,6 ‰), Grèce (8,2 ‰), Portugal et Espagne (8,4 ‰ chacun), Croatie (8,9 ‰) et Bulgarie (9,0 ‰). En moyenne, le taux brut de natalité était de 9,9 naissances pour 1 000 résidents au sein de l’Union européenne.
L’Irlande, le pays enregistrant le moins de décès
Du fait de la jeunesse de sa population l’Irlande se caractérise par un faible taux de décès (6,3 décès pour 1 000 résidents). Il est suivi par Chypre (7,0 ‰) ainsi que par le Luxembourg (7,1 ‰). Le taux de mortalité de la France est de 9,0 ‰, en augmentation du fait du vieillissement de la population. Parmi les pays à fort taux de décès se trouvent la Bulgarie (15,5 ‰), la Lettonie (14,8 ‰), la Lituanie (14,2 ‰) et, la Hongrie (13,5 ‰), Le taux brut de mortalité de l’Union s’est établi à 10,3 décès pour 1 000 résidents. En 2017, 5,3 millions de décès ont été comptabilisés soit environ 134 200 de moins que l’année précédente
14 pays en solde naturel négatif
L’Irlande possède le taux d’accroissement naturel de sa population avec +6,6 ‰ le plus élevé d’Europe devant Chypre (+3,8 ‰), le Luxembourg (+3,2 ‰) et la France (+2,5 ‰). Le solde naturel est négatif pour 14 pays dont la Bulgarie (-6,5 ‰), la Croatie et la Lettonie (-4,1 ‰ chacune).