Le Coin des Epargnants du 27 octobre 2018
Le tableau financier de la semaine
Résultats
26 oct. 2018 |
Évolution
sur 5 jours |
Résultats
31 déc. 2017 |
|
CAC 40 | 4 967,37 | -2,31 % | 5 312,56 |
Dow Jones | 24 688,31 | -2,57 % | 24 754,06 |
Nasdaq | 7 167,21 | -3,78 % | 6 959,96 |
Dax Allemand | 11 200,62 | -3,06 % | 12 917,64 |
Footsie | 6 939,56 | -1,56 % | 7 687,77 |
Euro Stoxx 50 | 3 134,89 | -2,36 % | 3 503,96 |
Nikkei 225 | 21 184,60 | -5,98 % | 22 764,94 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | 0,741 % | -0,094 pt | 0,778 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | 0,366 % | -0,090 pt | 0,426 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | 3,196 % | -0,111 pt | 2,416 % |
Cours de l’euro / dollar
(18 heures) |
1,1403 | -0,97 % | 1,1848 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 234,800 | -0,70 % | 1 304,747 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 77,447 | -3,12 % | 66,840 |
L’automne est arrivé
L’automne est arrivé ! Le mois d’octobre est, avec celui d’août, un mois aux vents mauvais pour les bourses. C’est le temps des premiers frimas, des premiers bilans et des projections pour l’année à venir. Arabie Saoudite, hausse des taux directeurs aux Etats-Unis, guerre commerciale, tension budgétaire en Italie, Brexit, résultats décevants pour les entreprises américaines les sujets d’inquiétude sont nombreux en ce début de quatrième trimestre. Dans ce contexte chahuté, les indices boursiers européens ont continué de reculer. Les gains de plus d’une année ont été effacés au cours de ce mois d’octobre qui sera sans nul doute le plus mauvais de ces sept dernières années. Le CAC 40 est passé en-dessous de 5000 points. En un mois, le CAC 40 a perdu 9,34 %. Depuis le 1er janvier 2018, le solde est négatif de 6,50 %. Le DAXX allemand évolue sur le même rythme, -9,49 % sur un mois et -13,29 % depuis le 1er janvier 2018. Cette semaine, la bourse de New York n’a pas fait exception. Le recul du Dow Jones dépasse 2,5 % et celui du Nasdaq atteint près de 4 %.
Cette accumulation de mauvaises nouvelles n’empêche pas la Banque centrale européenne de maintenir le cap qu’elle s’est fixé. Ainsi, jeudi 25 octobre, à l’issue du comité de politique monétaire, son Président Mario Draghi a confirmé l’arrêt, à la fin de l’année, des rachats de dettes publiques et privées réalisés par la BCE. Depuis le 1er octobre, ces rachats sont passés de 30 à 15 milliards d’euros mensuels. Il a, par ailleurs, souligné que les taux resteront au plus bas « au moins » jusqu’à l’été 2019. La multiplication des incertitudes économiques a joué en faveur de la baisse du baril du pétrole qui est repassé en-dessous des 80 dollars.
L’économie américaine toujours en croissance mais pour combien de temps ?
A première vue, l’économie américaine est toujours en phase expansion. Le rythme de croissance au 3e trimestre a ralenti un peu moins que prévu, avec un taux de 3,5 % en rythme annualisé (+3,3% attendu par le consensus Bloomberg), selon la première estimation du Département du commerce, contre 4,2 % au 2e trimestre.
Les dépenses de consommation ont légèrement accéléré à 4 % après 3,8 %, mais la croissance des investissements des entreprises n’a augmenté que de 0,8 % après 8,7 % au 2e trimestre. Si les mesures fiscales contribuent au maintien d’un fort niveau de croissance, les hausses successives des taux d’intérêt ne sont pas sans conséquences sur l’investissement. Le résultat du 3e trimestre pourrait indiquer que la croissance du PIB pourrait passer sous son potentiel de 2%. Les résultats du 3e trimestre devraient néanmoins conduire la Banque centrale américaine à poursuivre sa politique de relèvement des taux. L’euro a pâti des anticipations des marchés des changes passant en-dessous de 1,14 dollar. Sa baisse a été alimentée par la crise budgétaire italienne.
Le Livret A a raté sa rentrée
Au mois de septembre, le Livret A a enregistré sa première décollecte de l’année, -410 millions d’euros. Le mois de septembre est en règle générale peu porteur pour le Livret A. Déjà, en 2017, une décollecte avait été constatée (-120 millions d’euros). À la rentrée, les ménages sont contraints de puiser dans leur épargne de précaution pour faire face aux dépenses de rentrée et pour s’acquitter des impôts notamment du dernier tiers de l’impôt sur le revenu. Ainsi, sur ces dix dernières années, 4 décollectes ont été enregistrées.
Si le retour de l’inflation avait conduit à une hausse de la collecte dans un premier temps, il semble aujourd’hui avoir un effet inverse. Face à la contraction de leur pouvoir d’achat, les ménages sont obligés de puiser dans leur bas de laine. L’augmentation du prix des carburants et de certaines taxes pèsent sur leur capacité d’épargne à court terme. Le rendement réel négatif du Livret A peut également avoir incité les ménages à relâcher leur effort. Il faut remonter à 1983 pour avoir un rendement négatif d’un point.
Ce mouvement de décollecte est en phase avec la prévision de l’INSEE qui table sur une baisse du taux d’épargne. Malgré tout, la collecte du Livret A sur les neuf premiers mois de l’année reste très nettement positive : + 10,93 milliards d’euros, légèrement inférieure à son montant sur la même période en 2017 (+ 12,05 milliards d’euros).
Pour les prochains mois, la collecte nette du Livret A devrait rester voisine de zéro. Les fêtes de fin d’année et les impôts locaux devraient peser sur les capacités d’épargne des ménages. Une amplification du mouvement de correction en cours sur les marchés financiers pourrait évidemment créer un report sur le Livret A comme cela avait été constaté lors des précédentes crises surtout quand elles s’accompagnent d’un ralentissement de la croissance. Les prochains jours permettront d’y voir plus clair avec la publication des résultats de la croissance du troisième trimestre.
L’assurance vie résiste
Avec + 900 millions d’euros, la collecte nette de l’assurance vie en septembre est restée positive, selon la Fédération Française de l’Assurance. Elle est néanmoins en net retrait par rapport à celle du mois d’août 2018 (2,4 milliards d’euros). Elle est, en revanche, en phase avec le résultat moyen de ces dix dernières années (925 millions d’euros) et nettement supérieure à celle du mois de septembre de l’année dernière (500 millions d’euros). Lors de ces dix dernières années, la collecte n’a été qu’à trois reprises négative au mois de septembre. La collecte nette s’établit à 18 milliards d’euros depuis le début de l’année contre 6,2 milliards d’euros sur la même période l’année dernière.
Au mois de septembre, la baisse de la collecte nette s’explique par la diminution des cotisations qui sont passées de 10,6 à 9,6 milliards d’euros. Les ménages ont réduit leur effort d’épargne. Ce relâchement a été également constaté pour le Livret A. Les dépenses de rentrée, les derniers tiers de l’impôt sur le revenu et la perte de pouvoir d’achat occasionnée par la hausse des prix ont réduit les capacités d’épargne des ménages. Au cours des neuf premiers mois de 2018, le montant des cotisations collectées a dépassé les 100 milliards d’euros (104,7 milliards d’euros) soit près de 5 milliards d’euros de plus que sur la même période de 2017 (99,6 milliards d’euros)
2,5 milliards d’euros ont été placés en unités de compte contre 2,7 milliards d’euros. C’est le plus mauvais résultat des unités de compte depuis le début de l’année. Elles ont représenté 26 % de la collecte le mois dernier quand la moyenne des neuf premiers mois est de 29 %. Le caractère plus volatil des marchés peut dissuader les épargnants à s’engager sur la voie d’une diversification en unités de compte.
Les prestations et les rachats sont restés stables à 8,8 milliards d’euros contre 8,2 au mois d’août. Ils sont inférieurs à la moyenne des huit premiers mois de l’année (9,7 milliards d’euros). Les prestations versées par les sociétés d’assurances sur les neuf premiers mois de l’année s’élèvent à 86,8 milliards d’euros contre 92,4 milliards d’euros sur la même période en 2017.
Dans les prochains mois, l’assurance vie devrait maintenir le cap avec une collecte moins forte qu’en début d’année mais qui resterait positive. Dans ces conditions, une collecte nette de plus de 20 milliards d’euros est envisageable, ce qui constituerait le meilleur résultat enregistré depuis 2015.