C’est déjà hier – 10 novembre 2018 – France, ETI, commerce extérieur, Royaume-Uni
Les Français, l’économie et l’Europe
La Banque de France a réalisé avec la société Kantar Public une enquête sur les Français et l’économie. Ce sondage donne un éclairage sur le niveau de connaissance des Français en économie ainsi que leur intérêt en la matière. En 2018, un Français sur deux (54 %) juge « moyen » son niveau de connaissance en économie et près d’un tiers l’estime « faible » (30 %) contre 16 % des Français qui le considèrent « élevé ». L’intérêt des Français pour l’économie revient à son niveau de 2016 (53 % d’« assez ou beaucoup intéressés »).
Ils expriment un besoin d’information prioritaire sur trois thèmes majeurs :
– la hausse des prix pour 35 % des répondants (+12 points sur un an) ;
– l’emploi pour 35 % également (-1 point) ;
– la situation des finances publiques pour 33 % (-3 points).
Près des deux-tiers des Français considèrent que l’euro ne sera pas remis en cause dans les prochaines années. Ils souhaitent que l’intégration européenne soit renforcée en matière d’immigration (80 % des sondés), de politiques sociales (77 %), d’investissement et infrastructures (76 %), et de politique budgétaires (74 %). Par rapport à l’étude de 2016, l’attente est plus forte en ce qui concerne les questions budgétaires et les infrastructures (+9 points chacune) et plus faible pour l’immigration (-2 points).
Les entreprises de taille intermédiaire passent de plus en plus par le marché
Avec la crise, les entreprises françaises recourent de plus en plus au marché pour se financer. Cette évolution concerne en premier lieu les entreprises de taille intermédiaire françaises. Une entreprise de taille intermédiaire (ETI) est une entreprise qui, d’une part, a un effectif inférieur à 5 000 personnes et, d’autre part, a un chiffre d’affaires annuel inférieur à 1,5 milliard d’euros ou un total de bilan n’excédant pas 2 milliards d’euros. L’INSEE dénombrait près de 5 800 ETI en 2015.
Le poids des capitaux propres dans le total du passif des ETI est passé de 36 % en 2006 à 39 % en 2016 (+ 3 points). Ce phénomène est plus net au sein des PME (+ 7 points). Cette montée en puissance des fonds propres conduit à une convergence des PME et ETI vers les grandes entreprises, avec un poids des capitaux propres identique en 2016 pour toutes les tailles d’entreprises.
En matière de financement, les crédits bancaires reculent pour les ETI. De 2006 à 2016, leur poids est passé de 81 à 68 %. Pour les PME, l’évolution est bien mesurée (83 % en 2016 contre 86 % en 2006). Le financement bancaire est également en baisse pour les grandes entreprises (29 % en 2016 contre 39 % en 2006).
Le poids des crédits fournisseurs dû aux délais de paiement est également en recul. Pour les ETI, ces derniers sont passés de 70 jours d’achat en 2006 à 62 jours en 2016.
Stabilité sur le front du commerce extérieur
En septembre, le déficit commercial français est resté stable et s’est élevé selon la Direction des Douanes à -5,7 milliards. Les importations ont reculé de 1,6 % après +4,5 % en août, tout comme les exportations (-1,8 %, après -0,2 % en août). Le déficit cumulé des 9 derniers mois (janvier à septembre 2018) a donc atteint 48,2 milliards d’euros, contre 49,3 milliards pour la période correspondante de 2017.
Du fait de l’augmentation des prix, le solde commercial se détériore fortement pour les hydrocarbures naturels. Dans une moindre mesure, l’évolution du solde commercial est également défavorable pour les produits pharmaceutiques, les machines industrielles et les produits des industries agroalimentaires.
Les améliorations du solde commercial proviennent de l’industrie aéronautique et résultent d’une progression des ventes d’avions gros porteurs, de l’industrie automobile et des produits informatiques, électroniques et optiques.
La hausse des importations de produits pétroliers entraîne une détérioration de la balance commerciale vis-à-vis de l’Afrique et de l’Asie. En revanche, le solde commercial s’améliore nettement avec le Proche et Moyen-Orient en raison d’une poussée des ventes aéronautiques et d’une baisse des achats pétroliers. Le solde commercial est quasi stable vis-à-vis de l’Union Européenne et de l’Europe hors Union
Le Royaume-Uni ne rompt pas
Le Royaume-Uni était attendu au tournant en ce qui concerne sa croissance au moment où les négociations sur la sortie de l’Union européenne s’enlise. Or, le PIB a augmenté de 0,6 % de juillet à septembre par rapport au deuxième trimestre, selon l’estimation initiale publiée ce vendredi par l’Office National de Statistiques (ONS). Après un mauvais premier trimestre, +0,1 % et un deuxième, en demi-teinte, +0,4 %, le troisième traduit une réelle accélération de l’activité, activité qui tend à se ralentir sur le Continent.
Cette croissance s’appuie sur une hausse de 0,5 % des dépenses des ménages et une contribution positive des échanges extérieurs (avec une hausse de 2,7 % des exportations pour des importations atones). En revanche, l’investissement des entreprises continue de baisser : -1,2 % au troisième trimestre.