C’est déjà hier 17 novembre 2018 – Japon, Allemagne – inflation – emploi
Le Japon et l’Allemagne, deux grands exportateurs en difficulté
Le Japon comme l’Allemagne ont enregistré des mauvais résultats économiques lors du troisième trimestre.
L’économie japonaise n’est pas en récession mais s’en rapproche. En effet, le pays a subi une deuxième contraction de son PIB en trois trimestres. Selon les premiers calculs du gouvernement japonais, le PIB a diminué de 0,3 % sur la période de juillet à septembre. Projetée en rythme annualisé, cette baisse atteindrait 1,2 %.
L’économie nippone a souffert de l’impact de plusieurs catastrophes naturelles : inondations, typhons, tremblements de terre. Ces évènements ont pesé sur la consommation des ménages et sur la production de nombreuses usines. Au cours du troisième trimestre, la consommation privée, qui représente près de 60 % du PIB nippon, a ainsi reculé de 0,1 % en glissement trimestriel quand les dépenses d’investissement des entreprises diminuaient de 0,2 %. Par ailleurs, l’activité a été touchée par les mauvais résultats du commerce extérieur. Sur le troisième trimestre, les exportations ont diminué de 1,8 % en valeur, par rapport aux montants enregistrés entre avril et juin, ce qui constitue le recul le plus important de ces trois dernières années. Cette contraction est la conséquence du ralentissement de l’économie chinoise et de la guerre commerciale engagée par Donald Trump. Le relèvement à 25 %, au 1er janvier prochain, des droits de douane imposés par les États-Unis sur des centaines de milliers de marchandises chinoises est une source majeure d’inquiétude au Japon. Les analystes japonais ne croient pas néanmoins à l’entrée en récession du pays au cours du dernier trimestre 2018. Ils misent sur un rebond du PIB nippon sur les trois derniers mois de 2018, du fait notamment des dépenses publiques ordonnées dans les régions touchées par des catastrophes. En revanche pour 2019, la prudence est de mise en ce qui concerne les prévisions de croissance.
Le Japon n’est pas le seul pays de l’OCDE à avoir connu une contraction de son PIB. C’est également le cas de l’Allemagne. Au troisième trimestre, le PIB de ce pays a reculé de 0,2 % par rapport au précédent trimestre, selon l’Office fédéral de la statistique (Destatis). Cette diminution met un terme à une progression de treize trimestres du PIB. Le refroidissement a été assez rapide car la croissance de la première puissance européenne avait atteint au premier et deuxième trimestre, respectivement 0,4 et 0,5 %.
Comme au Japon, la baisse de l’activité est imputable aux mauvais résultats de la consommation freinée par la hausse des prix et par ceux du commerce extérieur. La chute du troisième trimestre est également liée à l’entrée en vigueur des nouvelles normes environnementales pour l’industrie automobile qui a désorganisé la production et a conduit les constructeurs à réduire leur activité. La production dans l’industrie automobile a diminué de 8 %, ce qui ponctionné la croissance de 0,5 point selon le cabinet Oxford Economics.
Comme pour le Japon, nul n’attend la survenue d’une récession pour la fin de l’année 2018. En revanche, l’idée d’un ralentissement de l’activité est admise. L’économie allemande dispose, en effet, de peu de marges de manœuvre du fait du plein emploi. L’accumulation des nuages au-dessus du commerce international ne peut, en outre, que pénaliser le deuxième exportateur mondial.
L’Europe de l’Est championne de la croissance
Au cours du troisième trimestre 2018, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,2 % dans la zone euro et de 0,3 % dans l’Union européenne par rapport au trimestre précédent, selon Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. Ces résultats marquent un réel ralentissement par rapport au deuxième trimestre 2018 durant lequel le PIB avait crû de 0,4 % dans la zone euro et de 0,5 % au sein de l’Union.
En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 1,7 % dans la zone euro et de 1,9 % dans l’Union au troisième trimestre 2018, après respectivement +2,2 % et +2,1 % au deuxième trimestre 2018.
Les pays européens enregistrant les plus forts taux de croissance au troisième trimestre sont : la Lettonie (1,8 %), la Pologne (1,7 %), la Hongrie (1,2 %), le Danemark (0,7 %) et le Royaume-Uni (0,6 %).
Au cours du troisième trimestre 2018, le PIB des États-Unis a augmenté de 0,9 % par rapport au trimestre précédent (après +1,0 % au deuxième trimestre 2018). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a progressé de 3,0 % (après +2,9 % au deuxième trimestre 2018). La Lituanie, l’Allemagne et l’Italie ont connu une contraction de leur PIB ou sa stagnation au troisième trimestre.
L’emploi en petite forme au troisième trimestre en France
Selon l’estimation flash de l’emploi salarié réalisée par l’Insee et la Dares, dans l’ensemble des entreprises du secteur privé, les effectifs salariés auraient augmenté de 0,2 % au troisième trimestre 2018 (soit +30 200 emplois). Sur un an, la hausse serait de 1,1 % (soit +211 100 emplois). En revanche, l’emploi intérimaire continue de diminuer pour le deuxième trimestre consécutif. Il a baissé de 1,3 % au troisième trimestre, après un premier repli de 0,6 % au trimestre précédent.
Le nombre d’emplois salariés dans le secteur privé était, à la fin du troisième trimestre 2018, de 19,5 millions. La durée hebdomadaire collective moyenne du travail salarié est stable à 35,6 heures au 30 septembre 2018.
Dans les entreprises de 10 salariés ou plus de l’ensemble du secteur privé hors agriculture, particuliers employeurs et activités extraterritoriales, l’indice du salaire mensuel de base a augmenté de 0,3 % au troisième trimestre 2018 et de 1,5 % sur un an. La progression est identique pour le salaire horaire des ouvriers et des employés. Ces évolutions doivent être examinées au regard de l’inflation sur la période considérée. Les prix à la consommation (pour l’ensemble des ménages et hors tabac) augmentent de 1,9 % entre septembre 2017 et septembre 2018. Avant impôts et prestations sociales, le pouvoir d’achat salariale est donc en baisse.
L’inflation stable en France
Sur un an, le taux d’inflation était au mois d’octobre de 2,2 % comme en septembre. Les prix de l’énergie poussent toujours vers le haut l’indice quand, au contraire, les produits manufacturés jouent en sens inverse.
Pour le seul mois d’octobre, selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation a augmenté +0,1 %, après un repli de 0,2 % en septembre. Cette progression est liée à l’accélération des prix énergétiques (+1,8 % après +0,9 %). Ceux des services sont stables après un repli de 1,5 % en septembre. Les prix des produits manufacturés sont également inchangés après +1,3 % le mois précédent. Le repli des prix des produits frais (-1,2 % après +3,8 %) limite le rebond mensuel d’ensemble.
Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation sont en hausse de 0,1 % sur un mois, comme les deux mois précédents. Sur un an, l’inflation sous-jacente (inflation calculée hors biens et services soumis à de fortes fluctuations conjoncturelles) est passée de 0,7 à 0,8 %. Elle reste donc toujours très limitée.
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) rebondit également un peu, à +0,1 % sur un mois, après -0,2 % en septembre. Sur un an, il croît de 2,5 %, comme le mois précédent.
Dans ces conditions, les produits d’épargne de taux affichent toujours des rendements réels négatifs. Avec une inflation moyenne sur l’année de 1,8 %, le rendement du Livret A est toujours négatif d’un point.