Le Coin des Epargnants du 25 janvier 2019
Le tableau financier de la semaine
Résultats
25 janvier 2019 |
Évolution
sur 5 jours |
Résultats
31 déc. 2018 |
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CAC 40 | 4 925,82 | +1,02 % | 4 678,74 |
Dow Jones | 24 737,20 | +0,12 % | 23 097,67 |
Nasdaq | 7 164,86 | +0,11 % | 6 583,49 |
Dax Allemand | 11 281,79 | +0,68 % | 10 558,96 |
Footsie | 6 809,22 | -2,38 % | 6 733,97 |
Euro Stoxx 50 | 3 163,24 | +0,90 % | 2 986,53 |
Nikkei 225 | 20 773,56 | +0,52 % | 20 014,77 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18heures) | 0,600 % | -0,059 pt | 0,708 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | 0,193 % | -0,069 pt | 0,238 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | 2,760 % | -0,031 pt | 2,741 % |
Cours de l’euro / dollar
(18 heures) |
1,1405 | +1,07 % | 1,1447 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 302,827 | +1,68 % | 1 279,100 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 61,438 | -1,69 % | 52,973 |
Le Livret A signe une bonne année malgré son faible rendement
Le Livret A a fêté dignement ses deux cents ans avec une collecte de 10,08 milliards d’euros sur l’ensemble de l’année 2018, soit à peine moins qu’en 2017 (10,24 milliards d’euros). Le produit d’épargne préféré des Français a démontré, une fois de plus, sa résilience. Ni le faible rendement de 0,75 % qu’il offre depuis le 1er août 2015, ni le regain de l’inflation qui a atteint sur l’année 1,8 % ne l’auront pénalisé. 2018, une année plurielle pour le Livret A L’année 2018 a été plurielle. Jusqu’en août, la collecte a été abondante avant de connaître un passage à vide en septembre et octobre. En novembre et en décembre, la collecte est redevenue positive tout en restant mesurée. En effet, pour le dernier mois de l’année, le Livret A a enregistré une collecte de 540 millions d’euros faisant suite à celle de 670 millions de novembre. 2018 a ainsi ressemblé à 2017. Les ménages épargnent au premier semestre et dépensent au cours du second du fait des dépenses de rentrées scolaires et des impôts. Il sera intéressant d’analyser sur l’évolution de la collecte en 2019 les effets de la mise en place de la retenue à la source et de la suppression, pour 80 % des ménages, de la taxe d’habitation.
Dans un contexte économique et social compliqué, les ménages ont accru, en 2018, leur effort d’épargne, effort qui a profité au Livret A. En période de doute et d’augmentation de l’inflation, les ménages ont traditionnellement tendance à accroître leur poche d’épargne de précaution. Pour faire face à l’augmentation des dépenses à venir, les ménages ont tendance à augmenter leur épargne. Ils peuvent également épargner plus pour compenser la perte de valeur de leur placement (effet d’encaisse). En 2018, les Français ont été plutôt fourmi que cigale, le taux d’épargne ayant atteint au troisième trimestre 15,6 % du revenu disponible brut. L’assurance vie a également profité de ce mouvement et devrait signer une bonne année 2018.
Un nouveau record pour l’encours du Livret A L’encours du Livret A a atteint un nouveau record fin 2018 à 283,8 milliards d’euros. 2,02 milliards d’euros d’intérêts capitalisés ont été versés aux titulaires contre 1,94 milliard d’euros en 2017. Le triptyque du succès du Livret A a eu raison du rendement réel négatif Le Livret A peut compter sur son triptyque pour conserver et attirer les épargnants : la liquidité, la sécurité avec la garantie en capital et l’exonération de tout prélèvement. Ce triptyque a éclipsé le faible rendement qu’offre le Livret A. Pourtant, pour la première fois depuis 35 ans, le rendement réel du Livret A est devenu négatif. En effet, du fait de l’augmentation de l’inflation provoquée par la hausse du cours du pétrole et le blocage du taux à 0,75 % jusqu’en 2020, le rendement réel est sur l’année négatif à hauteur d’un point. La notion de rendement réel doit être relativisée. Le rendement d’un produit d’épargne avec l’évolution d’un panel de biens et de services ne sont pas totalement comparables. L’épargne, c’est la renonciation à la consommation. La mesure de la rentabilité de l’épargne doit prendre en compte le temps et aussi le processus d’accumulation (la capitalisation, les intérêts accumulés génèrent eux-mêmes des intérêts). Enfin, la performance d’un produit d’épargne doit être comparée à celle des autres placements en intégrant le degré de risque et de liquidité. En période d’incertitudes, le Livret A est la valeur refuge par excellence. Cette situation ne devrait guère changer au cours de l’année 2019 qui devrait voir refluer l’inflation. Il apparaît donc clairement que le rendement réel de l’épargne à court terme a peu d’impact sur la collecte.
Les marchés face à des menaces généralisés de ralentissement économique
L’indice PMI qui retrace la confiance des chefs d’entreprise de la zone euro se retrouve au plus bas depuis l’été 2013. Les craintes de fort ralentissement économique sont de plus en plus prises aux sérieux par les marchés. Le niveau de l’indice PMI est proche de la stagnation. Selon les modèles économiques, quand l’indice PMI est légèrement au-dessus de 50, la croissance du PIB au cours du trimestre est de l’ordre de 0,1 %.
Depuis le début de l’année, plusieurs signaux ne sont pas encourageants. les tensions commerciales entre la Chine et les Etats-Unis, la menace de mesures protectionnistes américaines visant le secteur automobile européen, la fermeture de services publics aux Etats-Unis et le Brexit constituent autant de menaces pour l’économie mondiale. A cela il faut ajouter le ralentissement chinois et la crise des « gilets jaunes » en France. L’indice PMI est en net retraite. Or, notre pays pèse environ 22 % du PIB de la zone euro. Le ralentissement de l’économie aurait un impact majeur su l’ensemble de la zone.
Petit signe encourageant, l’indice PMI de l’Allemagne a regagné un peu de vigueur en janvier principalement dans les services. En revanche, les exportations industrielles sont toujours à la traîne. Selon le « Handelsblatt », le ministère de l’Economie devrait revoir à la baisse sa prévision de croissance à 1 % seulement cette année contre 1,5 % prévu il y a peu. Les autorités chinoises sont en train de prendre des mesures afin de freiner la baisse de la croissance. Cette politique devrait éviter la survenue d’une récession en Allemagne et pour l’ensemble de l’Europe.
Autre signe encourageant, au 34e jour du shutdown, Donald Trump a accepté sa suspension. La loi a été approuvée le Congrès vendredi soir. Le compromis porte sur un financement fédéral pour trois semaines, jusqu’au 15 février, le temps de relancer les négociations sur la sécurité de la frontière. Le président américain a menacé néanmoins de passer en force pour la construction du mur à la frontière mexicaine en utilisant une mesure d’urgence qui lui permettrait de financer son mur par des fonds spéciaux sans passer par le Congrès.
Les principaux indices boursiers ont gagné un peu de terrain cette semaine mais l’attentisme prédomine. Les taux souverains en France et en Allemagne continuent de baisser.