C’est déjà hier – 9 février 2019 – emploi – commerce extérieur, endettement des ménages – e-commerce
Les créations d’emplois en net recul en 2018
Les créations d’emplois ont été bien plus faibles dans le secteur privé en 2018 qu’en 2017. Elles ne se sont élevées qu’à 106 000 contre 359 000 en 2017. Cette diminution est liée à celle de la croissance qui est passée de 2,2 à 1,5 %. Mauvaise nouvelle, l’industrie a continué à perdre des emplois (-3 300 en 2018 après -3 400 en 2017 dans le secteur privé). Le tertiaire marchand a créé beaucoup moins d’emplois en 2018 qu’en 2017 (82 200 contre 293 800). Le secteur de la construction est en léger retrait (19 200 contre 27 500). Le secteur de l’agriculture est stable (5000 contre 4 200).
Au quatrième trimestre 2018, selon l’INSEE, l’emploi salarié du secteur privé a légèrement augmenté : +0,1 %, comme le trimestre précédent, soit 16200 créations nettes d’emploi après +23 000. L’emploi salarié privé ralentit un peu dans la construction (+0,2 %, soit +2700, après +0,4 %) et se replie à peine dans l’industrie (−0,1 %, soit −2400, après 0,0 %).
Au quatrième trimestre 2018, l’emploi privé continue d’augmenter modérément dans les services marchands : +0,1 % (soit +13 000), comme au troisième trimestre. Au quatrième trimestre 2018, la baisse de l’emploi intérimaire se poursuit : −1,5 %, après -1,1 % (soit -12 000 après -9 200). Sur un an, l’emploi intérimaire se replie nettement (-3,6 %, soit -29 000).
Le Commerce extérieur français, toujours en déficit
En 2018, le solde commercial FAB/FAB de la France s’est dégradé en 2018 du fait de l’augmentation du cours du pétrole. Il a atteint -59,9 milliards, après -57,8 milliards en 2017. Cette détérioration s’explique par l’augmentation de 6,7 milliards du déficit énergétique, du fait de la poursuite de la hausse des cours du pétrole. Le solde manufacturier s’améliore sensiblement, en particulier le solde aéronautique. Le solde agricole redevient légèrement positif.
Le e-commerce trace sa route
Selon l’étude réalisée par la Fédération du e-commerce et de la vente à distance (FEVAD), les ventes en ligne ont augmenté de 13,4 % en 2018, pour atteindre 92,6 milliards d’euros. Contrairement à ce qui avait été estimé, les ventes en ligne ont reculé au mois de décembre. Leur taux de croissance n’a été que de 8 % quand il était de 16 % en octobre et de 14 % au mois de novembre. Les ménages français ont été tétanisés par les évènements du mois de décembre et ont restreint leur consommation. Par ailleurs, les problèmes de livraison rencontrés par les distributeurs ont également pesé sur les achats. Le « Black Friday » censé lancer les achats de fin d’année a été relativement moins dynamique en 2018 qu’en 2017 (22 % de croissance contre 36 %). Les dépenses de Noël sont de plus en plus anticipées. Les ménages privilégient de plus en plus les dépenses de voyage ou de restauration aux cadeaux.
Le e-commerce a donné lieu à 1,5 milliard de transactions en 2018, soit une hausse de près de 21 % par rapport à 2017. Le montant moyen de ces transactions s’élève à 60 euros, soit 5 euros de moins sur un an. Ce montant est en baisse constante depuis 2012, les ménages achetant de plus en plus de biens du quotidien. En revanche, la fréquence d’achat augmente.
La France compte près de 200 000 sites marchands actifs, en hausse de 12,6 % sur un an soit 21 800 sites supplémentaires.
Les sites de vente de produits BtoC voient leurs ventes progresser de 7 % en 2018. Une croissance légèrement en dessous de 2017 (-1,6 point) mais qui s’inscrit dans un recul de la consommation des ménages. Les ventes en ligne de voyage-tourisme conservent un niveau de croissance élevé, + 9 % sur un an. Les ventes Internet aux professionnels restent en forte croissance avec une progression en 2018 de 17,8 %.
Les achats sur mobiles franchissent un nouveau cap
Le volume des ventes réalisées sur les places de marché (ventes réalisées par les marchands hébergés sur les places de marché, Amazon, Le Boncoin), a maintenu son rythme de progression en 2018, à hauteur de l’année 2017 avec +16 %.
Les achats réalisés en ayant recours aux smartphones ou aux tablettes continuent d’augmenter, + 22 % en un an après une très forte progression en 2017 (+38 %). Les ventes sur mobile franchissent ainsi un nouveau cap avec 35 % du volume d’affaires des sites du panel retenu par la FEVAD.
100 milliards d’euros de chiffre d’affaires attendus en 2019
Les professionnels de la vente en ligne s’attendent à franchir le cap des 100 milliards d’euros, soit 8 % des dépenses des ménages. Chez nos principaux partenaires, un taux de 10 % est constaté, suggérant que la croissance de ce canal de distribution devrait se poursuivre dans les prochaines années.
Des ménages endettés mais pas trop !
Selon le 31e Observatoire annuel des crédits aux ménages publié le 29 janvier par la Fédération bancaire française, 48 % des ménages en France ont un crédit à rembourser, soit environ 14 millions de ménages. Le taux de détention a baissé de 2014 à 2017. Il était alors tombé à 46,5 %. 27 % de ménages, soit quelque 8 millions, doivent rembourser un crédit à la consommation. Dans les années 2000, ce taux était de plus de 30 %. Cette baisse est imputable aux lois Lagarde et Hamon qui ont fortement encadré et restreint l’usage des crédits renouvelables. De 2009 à 2018, le nombre de ménages ayant un crédit par carte est passé de 7,7 % à 4,2 %. 15 % des ménages financent les dépenses de véhicule avec un crédit à la consommation. Près de 6 % en utilisent pour des biens d’équipements de la maison (soit 22 % des ménages détenteurs d’un crédit). À peine 1 % ont recours à leur crédit pour régler leurs impôts.
31 % des ménages détiennent au moins un crédit immobilier, soit plus de 9 millions. Ce nombre progresse avec la baisse des taux d’intérêt. Plus des trois quarts d’entre eux y ont recours pour l’achat de leur résidence principale. Près de 6 % utilisent un prêt pour payer un autre logement. Ces prêts financent aussi des travaux sur l’habitat pour quelque 6 % des ménages. 84 % des ménages endettés soulignent que leurs charges de remboursement sont supportables. Ce taux s’effrite légèrement d’une année sur l’autre.
Moins de surendettement en France
Avec l’entrée en vigueur des lois Chatel, Lagarde et Hamon, ainsi que l’amélioration de la situation économique, le nombre de ménages surendettés en France diminue depuis 2012. En 2018, 91 899 nouvelles situations de surendettement ont été enregistrées par la Banque de France. Le nombre de primo-dépôts revient à un niveau proche de celui de l’année 1990, première année de mise en œuvre de la loi Neiertz sur le surendettement.
Le nombre total de situations de surendettement (soit le total de primo-dépôts et des re-dépôts) est également en baisse pour la quatrième année consécutive. Sur l’ensemble de l’année, 162 936 dossiers ont été déposés, soit une baisse de 29 % par rapport à 2014 et de 10 % par rapport à 2017.
L’endettement global des ménages en situation de surendettement s’est élevé à 6,6 milliards d’euros en 2018, soit un recul de 8,8 % par rapport à 2017, et de plus de 20 % par rapport à 2014. La part des dettes à la consommation a atteint 37,8 % (elle était de 45,9 % en 2014) et plus d’une situation de surendettement sur cinq ne comporte aucune dette à la consommation, contre une sur dix en 2011. La part de l’endettement immobilier dans l’endettement global des ménages surendettés, qui était en augmentation constante depuis 2010, se réduit également en 2018 pour s’établir à 35,2 %, contre 36 % en 2017. En valeur, les arriérés de charges courantes et les autres dettes sont quant à eux en diminution de 7 % en un an.
En 2018, près de la moitié des ménages surendettés n’a aucune capacité de remboursement, plus des deux tiers des débiteurs (68 %) sont isolés, sans conjoint, ou séparés. La moitié des personnes surendettées (y compris les enfants à charge) vit en dessous du seuil de pauvreté. Les employés, les ouvriers et les personnes sans activité professionnelle sont surreprésentés par rapport à leur poids dans la population française. Les femmes sont plus exposées que les hommes au risque de surendettement.
Les économies d’énergie toujours difficiles en période de croissance
En 2017, la consommation d’énergie dans l’Union européenne (UE) a continué d’augmenter pour la troisième année consécutive, s’éloignant ainsi des objectifs d’efficacité énergétique. La consommation d’énergie primaire s’est élevée à 1 561 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep), tandis que la consommation d’énergie finale a atteint 1 222 Mtep. Par rapport à l’an dernier, les deux niveaux ont augmenté d’environ 1 %. Le rebond de l’activité économique a eu un effet immédiat sur la consommation d’énergie. Cela est très net en Espagne.
Dans le cadre de la lutte contre le réchauffement climatique, l’Union européenne s’est engagée à réduire de 20 % la consommation d’énergie d’ici 2020 par rapport au niveau atteint en 2005. La consommation d’énergie primaire ne devrait pas dépasser 1 483 Mtep et la consommation d’énergie finale ne devrait pas dépasser 1 086 Mtep en 2020. Pour 2013, l’objectif a été fixé pour la consommation d’énergie primaire à moins de 1 273 Mtep et pour la consommation d’énergie finale à moins de 956 Mtep (équivalent à une réduction de 32,5%).
En 2017, la consommation d’énergie primaire dans l’Union s’écartait de 5,3 % de l’objectif d’efficacité énergétique pour 2020. Depuis 1990, première année pour laquelle des données sont disponibles, la consommation a diminué de 0,4 %. Toutefois, au fil des années, la consommation d’énergie primaire a fortement fluctué. Elle a culminé en 2006 (1 729 Mtep représentant un écart de 16,6 % par rapport à l’objectif de 2020), tandis qu’un creux record a été atteint en 2014 (1 511 Mtep représentant un écart de 1,9 % par rapport à l’objectif de 2020). Au cours des trois dernières années, la consommation a de nouveau augmenté pour atteindre 1 537 Mtep en 2015, 1 547 Mtep en 2016 et 1 561 Mtep en 2017. La consommation d’énergie demeure très sensible aux variations de l’activité économique.
En 2017, la consommation d’énergie primaire a diminué par rapport à l’année précédente dans huit États membres. Les plus fortes baisses ont été enregistrées en Estonie (-4,2 %, 5,6 Mtep en 2017), au Royaume-Uni (-1,6 %, 177,0 Mtep), en Irlande (-1,4%, 14,4 Mtep), en Suède (-1,6 %, 46,1 Mtep), en Finlande (-1,2 %, 31,7 Mtep), aux Pays-Bas (-0,5 %, 64,5 Mtep) et en France (-0,3 %, 239,5 Mtep). La plus forte augmentation a été enregistrée à Malte (+12,9 %, 0,8 Mtep en 2017), suivie par la Roumanie (+5,8 %, 32,4 Mtep) et l’Espagne (+5,4 %, 125,6 Mtep).
Parmi les vingt-cinq États membres dans lesquels la consommation d’énergie primaire a diminué entre 2006 et 2017, la Grèce (-2,4 % p. a.) et la Lituanie (-2,2 % p. a.) ont enregistré des diminutions annuelles moyennes de plus de 2 % durant cette période. La consommation a augmenté en Estonie (+1,2 % p a.), en Pologne (+0,7 % p. a.) et en Autriche (+0,1 % p. a.).