C’était hier – 6 avril 2019
Bonne nouvelle, l’investissement ne faiblit pas en Europe
Au quatrième trimestre 2018, le taux d’investissement des entreprises s’est établi à 23,7 % de la valeur ajoutée dans la zone euro, contre 23,4 % au trimestre précédent. La part des profits des entreprises s’est quant à elle située à 39,9 % de la valeur ajoutée au quatrième trimestre 2018 dans la zone euro, contre 40,0 % au troisième trimestre 2018.
Stabilisation de l’inflation en Europe
Le taux d’inflation annuel de la zone euro a été évalué à 1,4 % au mois de mars, contre 1,5 % en février, selon Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. La hausse a été portée par les prix de l’énergie (5,3 % en hausse annuelle en mars, comparé à 3,6 % en février), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (1,8 %, comparé à 2,3 % en février), des services (1,1 %, comparé à 1,4 % en février) et des biens industriels hors énergie (0,2 %, à comparer avec le taux de 0,4 % obtenu en février).
Statu quo sur le terrain du chômage en Europe
De nombreux pays de l’Union européenne étant au plein emploi, la baisse du taux de chômage s’est interrompue depuis le début de l’année d’autant plus que la croissance économique s’est amoindrie.
Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 7,8 % en février 2019, stable par rapport à janvier et en baisse par rapport au taux de 8,5 % de février 2018. Cela demeure le taux le plus faible enregistré dans la zone euro depuis octobre 2008. Au sein de l’Union, le taux de chômage s’est établi à 6,5 % en février, stable par rapport à janvier 2019 et en baisse par rapport au taux de 7,1 % de février 2018. Ce taux est le plus faible enregistré dans l’Union depuis le début de la série mensuelle sur le chômage en janvier 2000.
Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles en février ont été enregistrés en Tchéquie (1,9 %), en Allemagne (3,1 %) et aux Pays-Bas (3,4 %). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (18,0 % en décembre 2018), en Espagne (13,9 %) et en Italie (10,7 %). Avec un taux de chômage de 8,8 %, la France obtient le quatrième plus mauvais résultat d’Europe. Sur un an, le taux de chômage a baissé dans tous les États membres, à l’exception du Danemark et de l’Autriche où il est resté stable. Les baisses les plus marquées ont été observées en Grèce (de 20,8 % à 18,0 % entre décembre 2017 et décembre 2018), à Chypre (de 9,4 % à 7,1 %), en Espagne (de 16,2 % à 13,9 %) et en Estonie (de 6,4 % à 4,2 % entre janvier 2018 et janvier 2019). En février, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 3,8 %, en baisse par rapport au taux de 4,0 % de janvier 2019 et au taux de 4,1 % de février 2018.
2019, une année difficile pour le marché automobile en France
En France comme en Europe, le marché automobile est entré dans un nouveau cycle après quatre années de hausse. La tendance pour les ventes de véhicules neufs est à la baisse. Les mesures prises pour dissuader l’utilisation des voitures en ville ont sans nul doute des conséquences sur les ventes. Par ailleurs, les ménages se tournent de plus en plus vers l’occasion afin de réduire leurs charges.
Au mois de mars dernier, 225 818 nouveaux véhicules particuliers ont été immatriculés, un volume en recul de 2,3 % par rapport au même mois de l’an dernier. Certes, en données corrigées (le mois de mars 2019 a compté un jour ouvré de moins), le marché a connu une accélération des immatriculations à hauteur de 2,4 %. Malgré tout, sur le 1er trimestre 2019, les ventes sont en baisse de 0,6 % par rapport à la même période de l’année passée.
Sur l’ensemble de l’année 2019, le recul des ventes pourrait atteindre de 1 à 3 %. Le climat économique incertain n’incite pas les Français à s’engager dans des achats durables. La montée des dépenses pré-engagées, parmi lesquelles figurent celles liées au logement, réduit le budget alloué à la voiture. De plus en plus de jeunes ménages renoncent à l’achat d’un véhicule, surtout en milieu urbain, pour dépenser davantage en loisirs ou en déplacements collectifs (trains, avions, bus).
1 751 entreprises contrôlées par l’État
Malgré les vagues de privatisation dans les années 80 et 90, en France, l’État reste un acteur économique important. Ainsi, fin 2017, il contrôlait 1 751 entreprises, soit 43 sociétés supplémentaires par rapport à 2016. Cet accroissement net est dû principalement à l’augmentation du nombre de filiales au sein des groupes La Poste (36 sociétés supplémentaires) et Électricité de France (32 sociétés supplémentaires).
En revanche, les effectifs salariés des entreprises publiques sont en baisse (-10 000, soit -1,3 %), faisant suite à une diminution de 13 000 salariés en 2016. Fin 2017, 767 000 salariés travaillent dans ces sociétés, soit 3,1 % de l’emploi salarié en France.
L’État contrôle directement 89 sociétés dont 39 ne possèdent aucune filiale ; c’est le cas notamment de la majorité des grands ports maritimes et des théâtres nationaux. Les 50 sociétés sous contrôle de rang 1 restantes sont à la tête de groupes de tailles diverses. Près de 80 % des sociétés détenues majoritairement par l’État appartiennent aux trois plus grands groupes, La SNCF, EDF et la Poste. Elles emploient près de 3 salariés sur 4 des entreprises publiques. La Poste demeure le premier employeur avec 223 000 salariés. Les effectifs de la Poste et de la SNCF ont diminué en 2017 respectivement de -2,0 % et -1,4 %, à l’inverse d’EDF dont le nombre de salariés augmente de 5,9 % en raison de l’acquisition de Framatome.
Les entreprises publiques investissent de plus en plus dans les domaines de la santé et du numérique. Ainsi, en 2017, le groupe SNCF a créé Keolis Santé, spécialisé dans le transport de produits de santé. La Poste a pris une participation majoritaire dans le capital d’Asten Santé et d’Agevie afin de compléter son offre de service dans le domaine de la santé à domicile. Ce groupe public a également racheté Ametix, positionné dans le secteur du numérique ; KissKissBankBank&co, plate-forme de financement participatif par Internet, Stuart, plate-forme de livraison de commande par Internet et Localeo, spécialisé dans le déploiement de services numériques pour les collectivités locales. Enfin, la Banque Postale a également acquis Domiserve, premier émetteur de chèques emploi service universel (Cesu), pour développer son offre de services à la personne.
Le secteur tertiaire concentre toujours plus des trois quarts des effectifs (77 %), répartis dans 1 211 sociétés (69 %). En particulier, le secteur des transports et de l’entreposage rassemble 60 % des effectifs de l’ensemble des sociétés contrôlées majoritairement par l’État. Le nombre de salariés y est en légère baisse par rapport à 2016 (-7 600 salariés). Cela est dû en grande partie à la baisse des effectifs dans les têtes de groupe La Poste et SNCF Mobilités (respectivement -5 500 salariés et -1 850 salariés).
L’industrie est le deuxième secteur, avec 22 % des emplois et 27 % des sociétés contrôlées majoritairement par l’État, soit une structure proche de celle de 2016. Le nombre d’emplois y diminue de 4 100 salariés.
Avec les privatisations prévues de la Française des Jeux, d’Aéroport de Paris et d’ENGIE, le périmètre des entreprises publiques devrait se contracter en 2019. L’État pourrait à terme céder ses participations dans Renault et dans PSA.