C’est déjà hier 25 mai 2019
Le climat des affaires entre deux eaux en France
En ce milieu de deuxième trimestre, la conjoncture économique demeure assez hésitante. Ainsi, au mois de mai, le climat des affaires est stable. L’indicateur de l’INSEE qui le synthétise (calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands) se maintient à 106 et reste au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Par rapport à l’enquête précédente, l’indicateur de climat des affaires gagne trois points dans l’industrie manufacturière et en perd deux dans le commerce de détail et un point dans les services. Il est stable dans le bâtiment et le commerce de gros. Dans tous ces secteurs, il se situe au-dessus de sa moyenne de longue période.
Pour l’emploi, la situation se dégrade mais reste à un niveau relativement élevé. L’indicateur perd deux points et se situe à 105. Il est au-dessus de sa moyenne de longue période.
L’indicateur de retournement qui mesure la tendance à venir de l’économie repasse dans la zone indiquant un climat conjoncturel favorable.
L’euro en compétition avec le dollar pour les échanges extra-communautaires
La monnaie unique fête ses vingt ans. Elle s’est imposée au niveau international comme la deuxième monnaie de réserve mais loin derrière le dollar. En matière d’échanges commerciaux extracommunautaires, elle est utilisée de manière variable selon la nationalité des entreprises et les biens ou les services concernés.
Selon Eurostat, en 2018, l’euro a été la monnaie la plus utilisée pour les exportations de l’Union, représentant une part de 48 % du total des biens exportés vers des pays tiers, contre 35 % facturés en dollars américains. Quant aux importations, 56 % ont été payées en dollars américains et 35 % en euros.
En prenant en compte à la fois des importations et des exportations, le dollar devance l’euro (45 % contre 41 %). Le poids de l’euro dans les échanges extracommunautaires tend à reculer depuis la crise. Il a perdu 4,5 points depuis 2010. Les pays hors Union européenne privilégient le dollar depuis la crise grecque. Par ailleurs, des États membres de l’Union mais non membre de la zone euro recourent davantage soit à leur monnaie, soit au dollar. En effet, le poids de la monnaie américaine s’est accru en huit ans de 3,2 points.
Le pays qui recourt le plus l’euro pour ses importations extracommunautaires est la Slovénie (66 %), suivie par l’Autriche (62 %) et par la Slovaquie (61 %). À l’autre extrémité de l’échelle, le Royaume-Uni est le pays qui utilise le moins l’euro (5 %) pour acquitter ses importations. Il est suivi de la Suède (13 %) et de la Grèce (23 %). Les deux premiers pays n’étant pas membres de la zone euro, leur faible taux d’utilisation respectif peut se comprendre. Il en est différemment de la Grèce. Cela est lié au fait que les importations extracommunautaires de ce pays proviennent du Moyen Orient, de Chine et de Russie. L’énergie représente une part importante des importations.
Dans l’ensemble, plus de la moitié des biens importés de pays tiers ont été facturés en dollars américains dans 19 des 28 États membresS
La part la plus élevée d’exportations extracommunautaires de biens facturés en euros a été enregistrée en Slovénie et en Slovaquie (80 % chacune) et la plus faible au Royaume-Uni (4 %) La part la plus élevée d’exportations extra-UE facturées en euros a été observée en Slovénie et en Slovaquie (80 % chacune). Dans l’ensemble, plus de la moitié des biens exportés dans des pays tiers ont été facturés en dollars américains dans cinq des vingt-huit États membres.S
Pour les États membres, le commerce du pétrole reste essentiellement facturé en dollars américains, en particulier pour ce qui est des importations (88 % pour le dollar contre 11 % pour l’euro). Les importations de produits manufacturés sont facturées en dollar à 51 % en dollars américains contre 38% en euros. En revanche, l’euro devance le dollar pour les exportations de produits manufacturés (49 % en euros contre 33 % en dollars américains).
La Sécurité sociale, un excédent qui n’empêche pas des failles
La Cour des Comptes a certifié les comptes 2018 de la sécurité sociale. Si la Cour se réjoui du retour des excédents, pour la première fois depuis seize ans (+0,5 milliard d’euros – 2,2 Md€ en 2017), elle souligne que des améliorations restent à apporter en matière de contrôle afin d’éviter des fraudes ou des erreurs comptables.
La branche vieillesse a enregistré à nouveau un excédent de 0,2 milliard d’euros, mais le Fonds de solidarité vieillesse est en déficit de 1,8 milliard d’euros. La branche famille a dégagé un solde positif de 0,5 milliard d’euros après quinze années de déficit. La branche accident du travail a connu un moindre excédent (0,7 milliard d’euros en 2018 contre 1,1 en 2017). Seule la branche maladie est en déficit. Il a néanmoins diminué de 4,9 à 0,7 milliards d’euros de 2017 à 2018.
Répartition des dépenses du régime général (en % des charges de 2018)
Retraite, la qualité des liquidations se dégrade
Dans un contexte marqué par une forte augmentation du nombre de demandes de retraite, la qualité de la liquidation se dégrade. Ainsi, une pension sur sept liquidées et mises en paiement en 2018 a comporté au moins une erreur avec des incidences financières. La Cour des Comptes évalue le risque financier cumulé en valeur absolue, à plus de 800 millions d’euros.
Le décompte des indemnités journalières pose des problèmes
Un décompte sur dix des indemnités journalières serait entaché d’erreurs non détectées par les contrôles des caisses locales. L’enjeu est estimé à plus de millions d’euros au détriment des assurés ou à leur avantage.
5 milliards d’euros en jeu du fait d’erreurs ou d’omissions de données au niveau des allocations familiales
L’incidence financière des erreurs liées aux données déclaratives servant au calcul des prestations des caisses d’allocations familiales s’élevait, en 2018, à près de 5 milliards d’euros contre 4,3 milliards d’euros en 2017. La prime d’activité, le RSA et l’allocation logement concentrent 85 % des erreurs liées, le plus souvent, aux données déclaratives. Un dossier de liquidation du RSA sur six et une liquidation de la prime d’activité sur quatre comporteraient des anomalies à incidence financière.
L’encours de la dette sociale passe en-dessous des 100 milliards d’euros
La Caisse d’amortissement de la dette sociale (CADES) a 98,1
milliards d’euros de dettes à amortir, soit 7,2 milliards de moins qu’en début
d’année. Elle devrait réduire son endettement de 16 milliards d’euros en 2019.
Elle devrait, en revanche, récupérer 15 milliards d’euros de dette
supplémentaires. L’échéance du remboursement définitif reste
cependant toujours prévue pour 2024. À cette date, plus de 275 milliards
d’euros auront été amortis.