Le Coin des tendances du 8 juin 2019
Bientôt les vacances d’été
Entre 1964 et 2018, la proportion de Français qui partent chaque année en vacances est passée, selon l’INSEE, de 43 % à 66 %. Les personnes nées entre 1940 et 1944 ont été les premières à connaître un fort taux de départ. L’habitude de partir en vacances s’est ensuite diffusée de génération en génération. Actuellement, ce sont les jeunes retraités qui partent le plus. L’arrivée progressive des générations nombreuses des baby-boomers à l’âge de la retraite devrait conforter ce « tourisme des seniors » dans les années à venir. Pour leurs vacances d’été, les Français privilégient nettement le bord de mer, où ils passent 46 % de leurs nuitées. Ils résident majoritairement en hébergement non marchand (chez la famille, les amis ou dans leur résidence secondaire). Leurs activités favorites sont la promenade, la plage, ainsi que la visite de villes, de monuments ou de sites naturels.
Selon une étude de l’IPSOS, en 2019, 69 % des Français (stable par rapport à 2018) ont annoncé leur volonté de départ en vacances cet été contre 63 % des Européens (soit -1 point par rapport à 2018). Le taux le plus élevé est enregistré en l’Autriche (70 %). Avec une moyenne de 2 semaines, les Français sont les Européens qui partent le plus longtemps durant les vacances d’été. À l’échelle mondiale, ils sont devancés par les Brésiliens qui comptent partir 2,2 semaines. 17 % des Français pensent partir au moins trois semaines durant l’été 2019, 39 % deux semaines et 29 % au maximum une semaine.
En 2019, les Français devraient consacrer pour leurs vacances, en moyenne 2 201 euros (+°10 % par rapport à 2018). Ils sont précédés par les Allemands (2 467 euros). En moyenne, les Européens devraient dépenser 2019 euros.
56 % des Français partiront en vacances en France. Ce choix national est le plus élevé d’Europe. Après l’Hexagone, les destinations favorites des Français sont l’Espagne (16 %) suivie par l’Italie (10 %) et le Portugal (7 %). 62 % des vacanciers préfèrent le littoral contre 24 % la campagne et 23 % la montagne. Ces dernières années, la campagne et la montagne progressent dans les destinations de Français.
71 % des Français comptent se déconnecter cet été et plus particulièrement se déconnecter d’Internet. Au niveau européen, la France se positionne en deuxième position (après le Royaume-Uni) dans le classement des pays qui se déconnectent le plus (76 %). 15 % déclarent avoir déjà fait du tourisme écologique, axé sur la découverte et le respect de la nature, en évitant les activités touristiques entraînant des nuisances pour l’environnement (notamment le transport).
Pour leurs vacances, les Français privilégient à 44 %, la location de résidence saisonnière. Ce mode d’hébergement, au niveau des préférences, est en progression depuis plusieurs années (3 points pour la seule année 2018). La moyenne européenne s’établit, quant à elle, à 34 %. Les Européens, les Américains et les Brésiliens choisissent l’hôtel comme principal mode d’hébergement.
Les jeunes Français de moins de 35 ans anticipent moins leurs vacances (26 % réservent moins d’un mois à l’avance) que les seniors de 65 ans (seulement 15 %). Plus d’un tiers des seniors de plus de 65 ans (32 %) favoriseront une destination estivale qu’ils connaissent déjà alors que le critère le plus important pour les moins de 35 ans repose sur le choix des activités sur place (27 %).
L’étude démontre que les « millennials » français préparent leurs vacances en utilisant les possibilités offertes par Internet. Ainsi, ont-ils recours aux avis des autres voyageurs (13 % contre 6 % des séniors) et aux photos présentes sur Internet (11 % contre 3 %). Ils privilégient à 71 % les locations saisonnières sélectionnées sur Internet. 39 % pratiquent l’échange gratuit. 38 % ont déjà loué une chambre chez l’habitant contre 22 % pour les autres Français.
94 % des Français déclarent disposer au moins d’une garantie d’assurance pour partir en vacances, soit un taux de couverture supérieur à la moyenne européenne (85 %). Les éléments essentiels d’une assurance voyage pour les Français sont le transport médical d’urgence (63 %), l’annulation de voyage (59 %), et la couverture médicale (56 %).
Pour voyager en dehors de leur propre pays, les Européens continuent à privilégier la France, l’Espagne et l’Italie. En 2019, la France est la destination privilégiée par 32 % des Belges et par 12% des Espagnols. En France, Disneyland est le premier site payant visité par les touristes. Ce parc devance le Musée du Louvre et le Domaine du Château de Versailles.
Source : INSEE
La Suisse, le meilleur moteur de croissance pour le travail frontalier
360 000 résidents dans des zones frontalières françaises (à 25 kilomètres d’une frontière) travaillent dans l’un des huit pays limitrophes (Belgique, Luxembourg, Allemagne, Suisse, Italie, Monaco, Espagne et Andorre). Les habitants des pays voisins sont bien moins nombreux à venir travailler en France (environ 10 000).
L’intensité du travail frontalier dépend de la situation du marché du travail dans les pays limitrophes et du niveau des salaires. Les reliefs et le facteur linguistique pèsent également sur le nombre de frontaliers.
La Suisse est la première destination des travailleurs frontaliers en captant près de la moitié des actifs en emploi sortants (179 200 personnes en 2015). Elle est suivie du Luxembourg qui en accueille un sur cinq, puis de l’Allemagne (un sur huit) et la Belgique (un sur dix). Les pays du Sud, en raison d’un taux de chômage plus élevé ou de l’existence de barrières montagneuses, attirent moins de travailleurs en provenance de France, à l’exception de Monaco. La Principauté capte 7 % des actifs en emploi sortants, soit 25 900 personnes. Le nombre de travailleurs frontaliers vers l’Espagne, l’Italie et Andorre est très faible.
En Suisse, au Luxembourg et en Belgique, le nombre de navetteurs progresse plus vite que le nombre d’emplois entre 2010 et 2015, signifiant un poids croissant des Français au sein de la population active de ces pays. La situation est inverse en Espagne. En Allemagne, le nombre d’emplois augmente plus vite que le nombre de travailleurs frontaliers français. L’Allemagne est concurrencée par la Suisse et le Luxembourg qui offrent de meilleures rémunérations et posent moins de problèmes linguistiques.
En Allemagne et en Belgique, les navetteurs français travaillent plus fréquemment dans l’industrie que dans les autres pays, tandis que le secteur tertiaire domine partout ailleurs, notamment au Luxembourg et à Monaco.
En Allemagne, les travailleurs frontaliers venant de France sont nettement plus âgés : 21 % ont 55 ans ou plus, contre 11 % en moyenne pour les frontaliers tous pays de travail confondus. Les travailleurs frontaliers en Belgique et au Luxembourg sont au contraire les plus jeunes.
Une partie des navetteurs est constituée de nationaux de ces pays installés en France. Ils choisissent notre pays pour bénéficier de conditions de logement moins onéreuses et d’équipements collectifs plus développés. C’est particulièrement le cas des ressortissants espagnols, qui représentent deux tiers des navetteurs vers l’Espagne. Les Allemands et les Belges sont aussi relativement nombreux dans ce cas (respectivement 25 % et 16 % des navetteurs). Les Suisses choisissent plus rarement de vivre en France tout en travaillant dans leur pays d’origine (7 %). Les Luxembourgeois et les Monégasques sont extrêmement rares dans cette situation (à peine 1 %).
À Monaco, au Luxembourg et en Suisse, la proportion de résidents français dans l’emploi total est la plus élevée. Dans la Principauté, la grande majorité des emplois sont occupés par des résidents français, 19 % dans le Grand-Duché et 7 % en Suisse (jusqu’à 28 % à Genève). La Suisse et le Luxembourg attirent aussi de nombreux travailleurs venus de Belgique et d’Allemagne. Au Luxembourg notamment, tous les secteurs sont fortement concernés, à commencer par l’industrie où les frontaliers venant de France occupent 30 % des emplois. En Suisse, les emplois industriels comptent également une part importante de travailleurs frontaliers (12 %). En Allemagne, les poches de concentration du travail frontalier se situent au niveau de la Sarre (5 % d’actifs en provenance de France dans l’emploi à Sarrebruck et 4 % à Sarrelouis), ainsi qu’à l’Est du Rhin (5 % à Rastatt et 4 % à Baden-Baden).
Les zones frontalières sont censées connaître une expansion plus rapide que dans le reste de la France en raison des rémunérations plus élevées dont bénéficient les résidents et d’un fort taux d’emploi. Un pouvoir d’achat élevé favorise la création d’emplois dits présentiels pour couvrir les besoins de la population. Cette situation est constatée dans les zones proches de Genève (Genevois français, Annecy, Chambéry, Le Chablais) et à Saint-Louis près de Bâle. Les zones d’emploi proches du littoral espagnol (Bayonne, Perpignan) et celles des grandes agglomérations de Lille et Strasbourg bénéficient aussi d’une dynamique emploi-population positive, mais qui n’est pas nécessairement liée à leur position frontalière. Dans l’ensemble de ces zones, l’emploi présentiel augmente entre 2010 et 2015. L’effet des travailleurs frontaliers est moindre pour les territoires limitrophes du Luxembourg et de la Belgique (hors Lille). Les retombées économiques du travail frontalier ne sont pas nettes pour les Ardennes, la Moselle ainsi que pour les zones montagneuses du Jura, des Alpes et des Pyrénées.