C’est déjà hier 14 septembre 2019
La production industrielle française résiste
Avec la guerre commerciale engagée par les États-Unis et la baisse des immatriculations de voitures neuves, l’industrie souffre, notamment en Allemagne. En France, la situation est plus contrastée. La production varie d’un mois à l’autre. Ainsi, en juillet, la production a progressé de 0,3 % dans l’industrie manufacturière, comme dans l’ensemble de l’industrie (+0,3 % après -2,3 %). Sur les trois derniers mois, la production fléchit dans l’industrie manufacturière (-0,3 %) et augmente dans l’ensemble de l’industrie (+0,4 %). La production dans les matériels de transport et les biens d’équipement est en recul de 1,1 % sur les trois derniers mois connus. Elle est également en baisse de 0,6 % pour les industries agroalimentaires.
Sur un an, la production des trois derniers mois est supérieure à celle des trois mêmes mois de 2018 (+0,7 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (+1,2 %).
Inflation : toujours le calme plat
En août 2019, selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté de 0,5 % sur un mois, après un repli de 0,2 % en juillet. Ce rebond résulte de celui, saisonnier, des prix des produits manufacturés (+0,9 % après -2,8 % en juillet) dû à la fin des soldes d’été. Les prix de l’énergie sont stables après une baisse accentuée le mois précédent (-1,1 % en juillet). Les prix des services ralentissent (+0,4 % après +1,0 %), notamment ceux des transports aériens et des services d’hébergement. Les prix alimentaires augmentent de 0,5 %, comme le mois précédent. Enfin, les prix du tabac sont stables sur le mois. En revanche, corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation augmentent à peine : +0,1 % sur un mois, comme en juillet.
Sur un an, les prix à la consommation ralentissent faiblement : +1,0 % en août, après +1,1 % en juillet 2019. Cette légère baisse de l’inflation résulte d’un recul plus marqué, sur un an, des prix des produits manufacturés, en partie compensé par une croissance à peine plus forte des prix alimentaires. Enfin, l’inflation énergétique et celle dans les services sont stables.
L’inflation sous-jacente diminue en août : +0,7 % sur un an, après +0,9 % le mois précédent.
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) rebondit à +0,5 % sur un mois après -0,2 % en juillet ; sur un an, il augmente comme le mois précédent de 1,3 %.
Stabilité du taux de pauvreté en France
Le taux de pauvreté monétaire, c’est-à-dire la part de personnes ayant un niveau de vie inférieur à 60 % du niveau de vie médian est quasi stable en 2017. Il s’est élevé, selon l’INSEE, à 14,1 %. La hausse de 0,1 point par rapport à 2016, n’est pas statistiquement significative.
Au cours des vingt dernières années, le taux de pauvreté a atteint son minimum en 2004, à 12,7 % avant de remonter en 2005 et 2007, puis plus fortement après la crise économique de 2008. Après une baisse en 2012 et 2013, il se stabilise depuis à un niveau supérieur de près d’un point à celui de 2008 (13,2 %).
En 2017, le taux de pauvreté des indépendants (17,2 %) est nettement supérieur à celui des salariés (7,1 %) du fait de la présence dans leurs rangs des micro-entrepreneurs. Au sein des inactifs, le taux de pauvreté des retraités est beaucoup moins élevé, 7,6 %, contre 31,3 % des autres inactifs. 20,1 % des moins de 18 ans vivent sous le seuil de pauvreté.
Des inégalités contenues en France
En 2017, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’INSEE, le niveau de vie annuel médian des personnes vivant dans un ménage en France métropolitaine est de 20 820 euros, soit 1 735 euros par mois. Ce montant partage la population en deux, la première moitié ayant un niveau de vie inférieur et la seconde un niveau de vie supérieur. Pour un couple avec deux enfants de moins de 14 ans, le niveau de vie médian est de 3 644 euros par mois.
En 2017, le niveau de vie médian a augmenté de 0,4 % en euros constants, c’est-à-dire en corrigeant de l’évolution de l’indice des prix à la consommation. Il est supérieur de 0,7 % à celui de 2008. La France a mis près de dix ans à effacer les stigmates de la crise en ce qui concerne le niveau de la population. Une telle période de stagnation du niveau de vie est inédite depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale. Le niveau de vie médian avait même légèrement baissé entre 2008 et 2013 (-0,3 % par an en moyenne), avant d’augmenter à nouveau mais de manière faible (+0,5 % par an). Cette progression modérée depuis quatre ans reste très en deçà de celle observée avant 2008 (+1,4 % par an en moyenne entre 1996 et 2008).
Un niveau de vie contraint par la stagnation des revenus et la hausse des prélèvements
Depuis 2010, les prélèvements obligatoires ont entamé le niveau de vie des ménages Ainsi, si la médiane du niveau de vie avant redistribution s’est stabilisée, celle du niveau de vie après redistribution a diminué jusqu’en 2014. Depuis 4 ans, les deux indicateurs augmentent de nouveau au même rythme, dans un contexte d’amélioration de la conjoncture du marché du travail.
Les stigmates de la crise de 2008 difficiles à effacer
En dix ans, le niveau de vie des Français après redistribution a fait du surplace. Il a même baissé pour les 40 % les plus modestes. Les 10 % le plus riches ont gagné 0,1 %. L’analyse par centile est légèrement différente car elle souligne un enrichissement un peu plus marqué pour les 0,01 % les plus riches, enrichissement sans proportion par rapport à ce qui est constaté chez nos partenaires.
Le niveau de vie a augmenté pour l’ensemble des déciles en 2017, entre +0,2 % pour le deuxième décile et +0,7 % pour le neuvième. Le niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes est en hausse de 0,4 % par rapport à 2016. Contrairement au niveau de vie médian, il reste légèrement inférieur à son niveau de 2008.
Avant redistribution, le premier décile a quasiment baissé chaque année depuis 2008 (à l’exception de 2013), les ménages les plus modestes étant davantage touchés par la dégradation du marché du travail. En 2017, ce premier décile se situe à un niveau inférieur de 13,3 % à celui de 2008. Après redistribution, le premier décile de niveau de vie a également baissé entre 2008 et 2012, mais beaucoup moins fortement. Il augmente de nouveau depuis 2012. L’écart avec son niveau de 2008 est de 1,3 % en 2017.
Depuis 2008, l’effet stabilisateur des prestations sociales sur le niveau de vie a été amplifié par les mesures ciblant les moins aisés : revalorisation du revenu de solidarité active (RSA), intensification des aides aux actifs à bas revenu, etc. En 2017, les ménages les plus modestes ont bénéficié de la prime d’activité qui poursuit sa montée en charge, et dans une moindre mesure, d’une revalorisation exceptionnelle du RSA au 1er septembre et de la généralisation de la garantie jeunes. Ils ont en revanche été pénalisés par la baisse de 5 euros par mois du montant des aides personnalisées au logement (APL) à partir du 1er octobre.
En 2017, la hausse du niveau de vie est un peu plus forte en haut de la distribution : le neuvième décile augmente de 0,7 % sur un an, et s’établit à 38 210 euros, au même niveau qu’en 2008 (+0,1 %). Malgré la crise économique, la progression du niveau de vie des plus aisés, entamée au milieu des années 2000, s’est poursuivie jusqu’en 2011. Le dernier décile de niveau de vie a ensuite nettement diminué en 2012 et 2013, du fait de la baisse des revenus financiers et de la hausse des impôts. Depuis, il a augmenté un peu moins vite que la médiane (+0,3 % par an en moyenne depuis 2013). Les ménages les plus aisés ont été davantage affectés par la baisse des revenus du patrimoine, en particulier ceux générés par les assurances vie à la suite du recul des taux d’intérêts.
Le niveau de vie médian des chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) est très nettement inférieur à celui des personnes en emploi, mais l’écart s’est réduit en 2017. Il en a résulté une baisse du taux de pauvreté des chômeurs en 2017 (-0,7 point) quand celui des salariés augmente dans les mêmes proportions. Ces évolutions interviennent dans un contexte de nette diminution du taux de chômage (-0,7 point en moyenne annuelle en 2017) et de créations d’emploi plus nombreuses dans l’intérim et la construction, qui font plus fréquemment appel à des travailleurs à bas salaires. Le nombre de personnes pauvres augmente ainsi de 181 000 parmi les salariés, et diminue de 139 000 parmi les chômeurs.
Le niveau de vie médian des retraités est supérieur à la moyenne de la population. Il était de 21 860 euros en 2017, soit 5 % de plus que la moyenne française.
Pas de creusement des inégalités en France
Les Français ou du moins une partie non négligeable d’entre eux estiment que les inégalités au sein du pays sont importantes et qu’elles augmentent. Or, les statistiques ne confirment pas ce ressenti. En 2017, les inégalités de niveau de vie sont quasiment stables par rapport à 2016. En effet, les variations des différents indicateurs d’inégalités ne sont pas significatives d’un point de vue statistique. Le rapport de niveau de vie entre les 10 % les plus riches et les 10 % le plus pauvres est stable depuis de 2012. Il se situe autour de 3,4 après redistribution (prestations sociales et prélèvements). La France est un des pays les plus égalitaires de l’OCDE.
Les 20 % de personnes les plus aisées perçoivent 38 % de la masse totale des niveaux de vie, tandis que les 20 % des plus modestes en perçoivent 9 %.
L’indice de Gini qui mesure les inégalités est passe de 2016 à 2017 de 0,288 à 0,289. Sur longue période, il est également très stable.
Les transferts socio-fiscaux réduisent les inégalités : en 2017, l’indice de Gini des niveaux de vie avant redistribution est de 0,374. De même, le rapport entre les 10 % les plus riches et les plus modestes avant redistribution est de 6,3, soit des niveaux bien plus élevés qu’après redistribution. Les inégalités avant redistribution sont elles aussi quasi stables par rapport à 2016, mais elles augmentent fortement par rapport à 2008. Cette augmentation des inégalités avant redistribution est principalement due à la baisse des revenus des ménages les plus modestes.
L’étude des niveaux de vie pour l’année 2017 ne traduit pas de réelle inflexion. Les inégalités restent stables quand l’analyse porte sur les déciles. Les personnes les plus modestes souffrent de la précarité de leurs revenus quand ceux se situant dans le dernier décile ont été mises à contribution par une élévation des prélèvements. La baisse des taux de rendement des produits d’épargne de taux commence à se faire sentir sur les revenus des personnes aisées. Les retraités, en France, continuent à se caractériser par un faible taux de pauvreté, près de deux fois plus faible que la moyenne nationale et par un niveau de vie supérieur.
La France, le pays au plus faible reste à charge en matière de santé
Selon le Ministère des Solidarité et de la Santé, les dépenses de santé en France (évaluées à travers la consommation de soins et de biens médicaux – CSBM) ont atteint 203,5 milliards d’euros en 2018 (8,6 % du PIB). La consommation par habitant est de 3037 euros par habitant en moyenne. La consommation de soins a augmenté de 1,5 % en 2019, soit moins qu’en 2017 (+1,7 %) et qu’en 2016 (+2,1 %), notamment en raison du ralentissement de la consommation des soins hospitaliers. Les soins de ville ont été le premier contributeur à la croissance des dépenses de santé. Les parts prises en charge par la Sécurité sociale et organismes complémentaires augmentent respectivement, diminuant ainsi la participation des ménages.
La consommation de soins hospitaliers, qui représente 46 % des dépenses de santé a augmenté de 0,8 %, après +1,6 % en 2017 tandis que la consommation de soins de ville a progressé de +2,9 %, après +2,6 % en 2017. Cette dernière explique plus de la moitié de la croissance de la CSBM alors qu’elle n’en représente qu’un quart du total. La consommation de médicaments délivrés en ville (16 % de la CSBM) a baissé de 0,2 % tandis que celle des autres postes de dépenses (transports sanitaires, optique, etc.) a augmenté de 3,9 %.
En 2018, la participation des ménages aux dépenses de santé continue de diminuer. Leur reste à charge a été de 7,0 % de la CSBM en 2018, après 7,5 % en 2017 et 7,7 % en 2016. Cette baisse résulte à la fois de la progression de la part des dépenses prises en charge par la Sécurité sociale (78,1 %) et de celle des organismes complémentaires (13,4 %). L’évolution de la part de la Sécurité sociale qui a progressé de 0,2 point en moyenne par an entre 2009 et 2018 est principalement liée à la forte progression du nombre de patients pris en charge à 100 % au titre des affections de longues durées (ALD). La hausse de la part prise en charge par les organismes complémentaires (+0,3 point en 2018) s’explique notamment par une meilleure prise en charge de l’optique et des soins dentaires à la suite de la généralisation de la complémentaire santé d’entreprise depuis 2016. En définitive, la participation directe des ménages aux dépenses de santé s’élève à 14,3 milliards d’euros en 2018, soit 214 euros par habitant et par an. Ce montant moyen varie selon le profil des personnes (âge, état de santé, etc.).
La France fait partie des pays de l’Union européenne où la
dépense courante de santé est la plus élevée (11,3 % du PIB) tandis que la part
de reste à charge des ménages est la plus faible des pays de l’OCDE (9 % de la
DSCi). Au cours de la période récente, la croissance des dépenses de santé en
France est restée stable (+1,4 % en moyenne entre 2009 et 2017) alors qu’au
sein des pays de l’UE-15 les dépenses ont accéléré (+2,0 % en moyenne entre
2013 à 2017, après -0,1 % en moyenne entre 2009 et 2013).1Mutuelles,
institutions de prévoyance et sociétés d’assurances.
2La dépense courante de santé au sens international (DSCi) recouvre la CSBM
majorée notamment des dépenses de soins de longue durée et des subventions au
système de soins. Ce concept, harmonisé entre pays de l’OCDE, est utilisé pour
établir des comparaisons internationales en matière de dépenses de santé.