C’est déjà hier du 12 octobre 2019
Diminution des emplois aidés en France
La baisse du chômage permet aux pouvoirs publics de réduire le volant d’emplois aidés qui avait fortement progressé après la crise de 2008. À la fin du quatrième trimestre 2018, le nombre de bénéficiaires d’emploi aidé en France métropolitaine s’élevait à 1,21 million. Sur un an, le nombre d’emplois aidés est en baisse de 109 000 (-8,2 %), sous l’effet de la diminution des contrats aidés (-31,7 %) et du nombre de bénéficiaires de dispositifs ciblés (-10,2 %). En revanche, les contrats en alternance sont en hausse de 6,7 %. Par ailleurs, en France métropolitaine, le nombre de personnes en recherche d’emploi en formation s’élève à 258 000 au quatrième trimestre 2018, également en hausse par rapport au quatrième trimestre 2017 (+3,8 %).
Le dispositif « emploi d’avenir » créé par François Hollande en 2012 est en train de se tarir expliquant en grande partie la diminution du nombre d’emplois aidés.
Des progrès à réaliser en matière d’espérance de vie en bonne santé
La France figure parmi les pays ayant la plus longue espérance de vie, en particulier pour les femmes. En revanche, notre pays ne brille pas d’un même éclat pour l’espérance de vie en bonne santé et cela malgré des dépenses sanitaires qui figurent parmi les plus élevées d’Europe, soit 203,5 milliards d’euros en 2018. La Sécurité sociale finance 78,1 % de ces dépenses contre 13,4 % pour les organismes complémentaires (mutuelles, sociétés d’assurances et institutions de prévoyance). La part restant à la charge des ménages est de 7,0 % en 2018. Le reste à charge des ménages français est le plus faible au sein de l’OCDE.
En 2018, l’espérance de vie sans incapacité à la naissance est de 64,5 ans pour les femmes et de 63,4 ans pour les hommes. Si l’indicateur de l’espérance de vie à la naissance sans incapacité reste globalement stable depuis dix ans, celui qui mesure l’espérance de vie à 65 ans progresse depuis 2008. Le nombre moyen d’années de vie en bonne santé à 65 ans atteint ainsi 11,2 ans pour les femmes et 10,1 ans pour les hommes, soit une hausse respective de 1 an et 2 mois et 1 an et 5 mois.
L’espérance de vie en bonne santé est la durée de vie sans ressenti de limitations dans les activités du quotidien. Elle était de 64,6 ans pour les femmes et de 62,7 ans pour les hommes en 2008. En dix ans, elle a baissé de 0,1 an pour les femmes et a augmenté de 0,7 ans pour les hommes. En 2018, l’espérance de vie à la naissance reste stable pour les hommes comme pour les femmes : elle atteint 79,4 ans pour les hommes, au même niveau qu’en 2017. Pour les femmes, l’indicateur s’établit à 85,3 ans. L’évolution au cours des dix dernières années (2008-2018) a été plus favorable aux hommes : leur espérance de vie à la naissance a progressé de 1 an et 10 mois, tandis que celle des femmes n’a connu un gain que de 1 an. Les femmes conservent leur avantage, mais l’écart avec les hommes s’atténue au fil du temps.
La progression de l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans est la traduction du recul de l’âge d’entrée en incapacité pour les personnes ayant atteint 65 ans. La part des années vécues sans incapacité au sein de l’espérance de vie diminue légèrement (1 point pour les hommes et les femmes). Elle avoisine les 79 % pour les hommes et 75 % pour les femmes. Ces dernières déclarent en effet davantage de limitations fonctionnelles légères ou fortes, dans les activités habituelles du quotidien.
À 65 ans, une femme peut espérer vivre 23,2 ans mais le nombre moyen d’années qu’il lui reste à vivre sans incapacité est de 11,2 ans. Pour les hommes, l’espérance de vie à 65 ans s’élève à 19,4 ans tandis que son espérance de vie sans incapacité à 65 ans est de 10,1 ans.
En 2017, les hommes se situent légèrement au-dessus de la moyenne européenne pour l’espérance de vie à la naissance qui s’établit à 78,3 ans dans l’Union européenne et légèrement en dessous pour l’espérance de vie sans incapacité qui atteint 63,5 ans. Pour les femmes, la situation est différente. Avec une espérance de vie moyenne à la naissance de 83,5 ans, les françaises se classent au deuxième rang derrière l’Espagne. L’indicateur de l’espérance de vie sans incapacité est quant à lui légèrement supérieur au niveau européen (64,0 ans).
L’industrie du meuble en pleine tourmente
L’industrie du meuble a connu une série de métamorphoses ces quarante dernières années. L’apparition de grandes chaînes adaptées à l’urbanisation de la population, comme Ikea, a fragilisé le tissu des PME locales spécialisées dans la production de meubles à la demande. Le recours à des éléments standardisés, démontables constitués par des panneaux de particules de bois pouvant être fabriqués en masse dans les pays émergents a permis une baisse des coûts. Le succès d’Ikea provient également de sa capacité à proposer un très grand nombre de références accessibles directement et non plus sur commandes. Internet a provoqué un double changement dans la distribution. La vente en ligne s’est imposée mettant en difficulté les magasins traditionnels. Par ailleurs, Internet a favorisé l’émergence d’un large marché de l’occasion à travers des sites comme « le Boncoin ».
Ces évolutions ont fortement touché l’industrie du meuble en France qui est constituée d’un grand nombre de PME familiales. Le chiffre d’affaires s’est contracté ces dernières années avec, à la clef, de nombreuses faillites et suppressions d’emplois.
En 2018, la France a produit pour 5,0 milliards d’euros de meubles. Cette branche d’activité représente 1,0 % des facturations de produits manufacturés (non alimentaires). Elle réunit 4,3 % des entreprises de l’industrie manufacturière française. Plus de 50 % des entreprises de ce secteur réalisent un chiffre d’affaires annuel inférieur à 300 000 euros et emploie moins de 20 salariés. Si le secteur est dominé par des PME, il comprend quelques grands groupes comme Alsapan, Aube Bedding, Copirel, Fournier, Gautier France, HMY France, Meubles Demeyere, Parisot, Schmidt Groupe ou Steelcase SA.
Quatre régions (Auvergne-Rhône-Alpes, Pays de la Loire, Grand Est et Nouvelle-Aquitaine) concentrent la moitié des effectifs (54 %). Quelques grands établissements, dépassant les 500 salariés, sont présents en Auvergne-Rhône-Alpes, dans le Grand Est, en Bourgogne-Franche-Comté et en Hauts-de-France.
En 2016, la branche emploie environ 41 000 salariés contre 84 000 dix ans plus tôt. Si dans le Grand Est et en Nouvelle-Aquitaine, les effectifs ont diminué de moitié, ils ont le mieux résisté en Auvergne-Rhône-Alpes et dans les Pays de la Loire, ces deux régions perdant un tiers de leur effectif en dix ans. À l’opposé, la Normandie en a perdu près des trois quarts.
L’Allemagne, premier producteur de meubles en Union européenne
En 2018, la production française de meubles représente 6 % de la production de l’Union européenne à 28 pays. La France occupe le cinquième rang, après l’Allemagne (21 %), l’Italie (20 %), la Pologne (15 %) et le Royaume-Uni (9 %). Avec la France et l’Espagne (6 % chacun), ces pays se partagent 80 % de la production européenne.
Le principal segment du secteur du meuble est constitué par les meubles en bois pour chambres à coucher, salles à manger ou salles de séjour, salles de bain ou d’extérieur. La part de la France sur ce segment dans le total européen est de 6 %, loin derrière la Pologne (17 %) et l’Allemagne (15 %). La production de sièges représente le deuxième poste en termes de chiffres d’affaires. Elle a fortement reculé en France. La Pologne, l’Italie et l’Allemagne produisent plus de 50 % des sièges fabriqués en Europe. La France, avec 4 % de la production, ne se situe qu’à la septième place. Pour les meubles de cuisine en bois et les meubles de bureau et de magasins en bois, la part de la France ne dépasse pas 8 %, très loin de ses principaux concurrents. L’Allemagne domine largement sur les meubles de cuisine en bois (41 %), suivie de l’Italie (21 %) et du Royaume-Uni (18 %). Pour les meubles de bureau et de magasins en bois, l’Allemagne est également le premier fabricant en Europe avec 26 % de la production, suivie de la Pologne (15 %).
Une balance commerciale largement déficitaire
En 2018, les importations françaises de meubles s’élèvent à 7,2 milliards d’euros. Elles ont augmenté de plus de 20 % en dix ans et représentent une fois et demie la valeur de la production française. La Chine, l’Italie, l’Allemagne et la Pologne sont les principaux fournisseurs. Ils livrent plus de la moitié des importations françaises. Celles venant de Chine et de Pologne ont plus que doublé en dix ans.
La France exporte 40 % de sa production, soit 2,1 milliards d’euros. Compte tenu du niveau des importations, le déficit commercial s’élève à un peu plus de 5 milliards. Il était de 3,5 milliards en 2008. Entre 2008 et 2018, les exportations ont baissé de 12 % et les importations ont augmenté de 20 %.
Un secteur en crise
L’industrie du meuble en France rencontre d’importantes difficultés comme en témoigne la mise en redressement au mois de juin dernier du Groupe Parisot. Ce fabricant de meubles, fondé en 1936 par la famille Parisot, a enregistré, en 2018, une perte de 14 millions d’euros pour un chiffre d’affaires de 107 millions d’euros. Plus d’une centaine d’emplois sur les 500 que compte le groupe, seraient menacés. Au niveau de la distribution, la société Habitat qui n’a pas su prendre le virage de la commande en ligne et s’efforce de rattraper son retard, a mis en œuvre un plan de restructuration avec à la clef des fermetures de magasins. Il en est de même pour Conforama.
L’industrie française en recul en août
Si le recul de la production industrielle est moins impressionnant qu’en Allemagne, il commence néanmoins à se faire sentir en France. Au mois d’août, la production s’est contractée de 0,8 % pour l’industrie manufacturière et de 0,9 % pour l’ensemble de l’industrie.
Au cours des trois derniers mois (juin à août), la production baisse dans l’industrie manufacturière (−1,2 %), comme dans l’ensemble de l’industrie (−0,9 %). Le recul est profondément marqué dans les biens d’équipement (−3,3 %) et les matériels de transport (−1,6 %) et dans la cokéfaction et raffinage (−6,9 %).
La production sur trois mois d’une année sur l’autre recule de 0,8 % pour l’industrie manufacturière et de 0,5 % pour l’ensemble de l’industrie. Sur cette période, la production baisse dans la plupart des branches : les matériels de transport (−2,2 %), les industries agroalimentaires (−0,8 %), la cokéfaction et raffinage (−10,3 %), les biens d’équipement (−0,7 %).