Le Coin de la Conjoncture
Reprise après déconfinement, tempo moderato en France
Après deux mois de confinement et deux semaines de déconfinement, l’économie française est entrée dans une phase de redémarrage à vitesse modérée. À fin mai, selon l’INSEE, elle fonctionnerait à environ quatre cinquièmes de son niveau d’avant crise, contre seulement deux tiers durant le confinement. Le choc provoqué par la crise sanitaire n’en demeure pas moins important. Ainsi, la contraction du PIB pourrait atteindre 20 % au deuxième trimestre, en faisant l’hypothèse qu’au mois de juin, l’économie française comble le tiers de l’écart qui la sépare encore de son niveau d’avant crise (après -5,8 % au premier trimestre). La France reste un des pays les plus touchés par la récession. Si l’activité économique revenait intégralement à son niveau d’avant crise dès le mois de juillet, le PIB français diminuerait de 8 % sur l’année 2020. Les économistes de l’INSEE doutent de ce retour à la normale, préjugeant d’une récession encore plus forte. Dans tous les cas, la France enregistrera la plus sévère diminution du PIB depuis la mise en place du suivi de la croissance en 1948.
Avec le déconfinement, redémarrage de la consommation
Avec la réouverture des commerces, les ménages français ont repris le chemin de la consommation, plus rapidement que leurs collègues italiens ou espagnoles. Le niveau de la consommation sur les deux dernières semaines de mai n’est plus inférieur que de 6 % à celui d’avant crise, contre -32 % début mai. Ce rebond concerne en particulier les dépenses en biens manufacturés, en lien avec la réouverture des commerces non essentiels (équipement du foyer, textile, habillement, etc.). La consommation en produits manufacturés aurait dépassé de 6 % son niveau en situation normale d’activité, contribuant à redresser la consommation totale de 3 points et marquant une progression de 39 points de pourcentage depuis le niveau estimé dans le point de conjoncture du 7 mai. Les transactions par carte bancaire sur l’habillement-chaussure atteignent par exemple un niveau nettement plus proche de celui de 2019 que pendant le confinement, tandis que les transactions portant sur l’équipement du foyer auraient même fortement dépassé leur niveau de 2019. Les dépenses de carburant progressent faiblement en raison du maintien des restrictions de circulation et de l’encouragement au télétravail. Par ailleurs, la sortie du confinement n’aurait pas altéré le dynamisme des dépenses des ménages en produits agro-alimentaires. La consommation en produits agricoles aurait été de 8 % supérieure à son niveau normal, parallèlement à celle des produits agro-alimentaires.
La consommation de services principalement marchands aurait été, pour les deux semaines de déconfinement de 17 % inférieure à une situation normale d’activité. Par rapport à l’évaluation du 7 mai, le gain est de 14 points de pourcentage. Ce rebond résulterait notamment de la consommation de services personnels aux ménages (blanchisserie, coiffure, etc.) ou de services de réparation. Fort logiquement, les services associés à des activités encore soumises à des restrictions seraient restés à des niveaux de consommation particulièrement faibles, comme le transport aérien, les activités d’art et spectacle, ou encore l’hôtellerie et restauration.
Les services principalement non marchands auraient vu leur consommation rebondir également, à travers la reprise des soins de ville et de l’enseignement marchand, sans retrouver encore le niveau d’une situation normale d’activité. Leur activité serait de 81 % par rapport au niveau d’avant crise.
Avec la reprise également des travaux de rénovation, la consommation des ménages dans la branche de la construction aurait augmenté par rapport à la période de confinement, mais de façon progressive (-39 % de perte de consommation, contre -75 % de perte en période de confinement).
Lent déconfinement de la production
Dans les seules branches marchandes, la perte d’activité économique serait de 25 % (contre -39 % avant le déconfinement). Cette relative reprise de l’activité économique s’observe dans l’ensemble des branches dont l’activité est autorisée. La perte d’activité économique aurait notamment été divisée par deux dans la construction (-38 % contre -75 % avant le déconfinement).
La production industrielle française atteindrait 75 % de son niveau d’avant crise fin mai contre 62 % mi-mai. Si la reprise du travail a pu se poursuivre, l’activité resterait affectée, entre autres, par une demande en berne et des stocks importants à écouler, en particulier dans le secteur automobile. L’industrie a commencé à être touché dès le mois de mars comme le prouve les statistiques de l’INSEE. Au mois de mars, le chiffre d’affaires s’est contracté de 14,6 % après une baisse de 0,2 % en février. Pour l’ensemble de l’industrie, la baissa a atteint 13,0 %. Ce résultat traduit l’impact du confinement intervenu au milieu du mois de mars.
Le chiffre d’affaires a diminué de 20 % dans les matériels de transport. Pour le seul secteur automobile, la contraction est de -41,3 % après -0,3 %. Il diminue également fortement dans les biens d’équipement (-16,5 % après -2,5 %) avec une baisse nettement plus modérée dans les produits informatiques, électroniques et optiques (-1,3 % après -7,7 %). Le chiffre d’affaires diminue moins fortement dans les industries agricoles et alimentaires (-3,7 % après -0,7 %) et l’énergie (-5,5 % après -2,8 %) mais chute dans la cokéfaction et raffinage (-24,2 % après -0,4 %).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Les services fonctionnent à 75 %
Dans les services, la perte d’activité économique serait de 25 %. Pour l’hébergement et la restauration, la perte atteint 90 % quand elle est de 40 % pour les transports.
Estimation de la perte d’activité après le déconfinement du 11 mai
Les dangers de l’hystérisation de la crise
Les Français ont réalisé des achats indispensables après le confinement, habillement, coiffure, etc. Les craintes de baisse du pouvoir d’achat devraient peser néanmoins sur la consommation des prochains mois. Les informations inquiétantes sur la situation économique devraient favoriser l’attentisme et autoalimenter la crise. La levée des restrictions de circulation à compter du 2 juin devrait permettre une amélioration au niveau de la consommation mais celle-ci dépend avant tout de la restauration de la confiance. Plusieurs enquêtes suggèrent que les Français demeurent très inquiets sur la situation sanitaire et exigent le maintien de mesures de protection. Ils restent méfiants vis-à-vis des statistiques officiels. Cette peur pèse sur l’activité tant au niveau de la consommation que la production.
La crise, un révélateur de la situation économique
Depuis 2008, l’économie française est à la peine. Les pertes de parts de marché industriel, la persistance d’un important déficit commercial, la lente amélioration de l’emploi sur fond de déficits publics élevés en étaient les marqueurs. La crise du covid-19 a accentué les traits des faiblesses françaises d’autant plus qu’elle a directement touché des secteurs porteurs comme le tourisme et les transports.
La crise sanitaire signe le grand retour de l’interventionnisme étatique dans l’économie. Après plusieurs décennies de désengagement, les Etats redeviennent les grands horlogers de l’économie. Cette tentation est naturellement forte en France, pays où la tradition colbertiste se perpétue depuis plus de trois siècles. L’Allemagne n’est pas de reste avec l’annonce de la renationalisation partielle de la Lufthansa.
Les secteurs d’activité face à la reprise
Les chiffres publiés fin mai par l’INSEE sur les estimations de perte d’activité après deux semaines de déconfinement montrent une reprise dans l’ensemble des branches dont l’activité est autorisée. Cette reprise est variable d’un secteur à l’autre, certaines entreprises ayant anticipé la fin du confinement quand d’autres doivent faire face à des problèmes de main d’œuvre ou de stocks. Les réseaux de distribution ne sont pas tous encore en fonction, les délais de livraison demeurant élevés.
L’espoir de la reprise prend forme
Interrogées à la fin du mois d’avril par la Banque de France dans la perspective du déconfinement, les chefs entreprises anticipaient une reprise de l’activité en mai sans revenir toutefois à son niveau normal. Avec une tendance plus marquée dans l’industrie (66 % d’activité prévu fin mai contre 52 % en avril) et le bâtiment (58 % fin mai contre 24% en avril) et, à un degré moindre, pour les services (59% fin mai contre 52% en avril). Les perspectives pour l’hébergement (3 % d’activité prévu fin mai contre 1% en avril) et la restauration (22 % fin main contre 11 % en avril) non concernés par le déconfinement du 11 mai, étaient conditionnées par l’attente d’une date de réouverture annoncée depuis.
L’enquête ACEMO-Covid réalisée début mai par la DARES avec l’appui de l’INSEE auprès des entreprises sur leur rythme anticipé de reprise d’activité économique après le 11 mai montre de sensibles différences entre secteurs d’activité. Les entreprises qui anticipent un retour à la normale de leur activité représentent 40 % de l’emploi salarié, celles qui n’anticipent pas une telle éventualité avant 3 mois représentant 33 %, et celles qui ne savent pas constituant 27 %.
Dans le détail :
- 10 % des salariés travaillent dans une entreprise dont l’activité est revenue à la normale le 11 mai (agroalimentaire, transport entreposage) ;
- 30 % dans une entreprise dont l’activité pourrait revenir à la normale dans 3 mois (énergie, eau, gestion des déchets, construction) ;
- 17 % dans une entreprise dont l’activité pourrait mettre plus de 3 mois pour revenir à la normale (information communication, activités immobilières, fabrication d’équipements électriques, électroniques, informatiques, fabrication de machines) ;
- 16 % dans une entreprise estimant que son activité ne reviendra pas à la normale avant la fin de l’année (fabrication de matériel de transport, hébergement restauration) ;
- 27 % dans une entreprise qui ne peut prévoir quand son activité reprendra normalement (hébergement restauration, activités financières et assurance).
Une situation variable selon les branches d’activités
La reprise ne se présente pas de la même manière pour toutes les entreprises, certaines l’ayant anticipé avant le confinement, quand d’autres, certes moins nombreuses (12 % des salariés en avril contre 19 % en mars), sont encore à l’arrêt (hébergement, restauration, cinémas, parcs de loisirs, etc.). Selon la dernière enquête mensuelle publiée par la DARES, fin avril, avant le déconfinement :
- 45 % des salariés travaillent dans des entreprises qui ont réduit très fortement ou arrêté leur activité du fait de la crise (après 49 % en mars) ;
- 35 % dans des entreprises qui ont vu leur activité baisser plus modérément (après 32 % en mars) ;
- 16 % dans des entreprises dont l’activité est restée inchangée ;
- 5 % dans des entreprises dont l’activité a augmenté par rapport aux prévisions.
L’INSEE qui s’est fondée sur cette enquête pour affiner les estimations des pertes d’activité économique après le déconfinement du 11 mai confirme la tendance à une reprise progressive mais variable d’une branche à l’autre.
Pour les services marchands, la perte d’activité au 27 mai serait de -25 % (contre –36 % avant le déconfinement, et -39 % début avril). Cependant l’hébergement et la restauration demeurent les plus durement touchés (-90 % au 27 mai) en attendant la réouverture des établissements autorisée par le gouvernement à compter du 2 juin prochain.
Plus spectaculaire est la réduction de moitié de la perte d’activité pour la construction (-38 % au 27 mai contre –75 % avant le déconfinement, et -88% début avril) en lien avec la reprise de certains chantiers et la perspective de relance de la commande publique grâce à l’installation des conseils municipaux et communautaires.
L’industrie, quant à elle, affiche une perte d’activité de -24 % au 27 mai, soit une amélioration de 14 points par rapport à début mai (-38 %) et de 19 points par rapport à début avril (-43%) avec, cependant, des branches en grande difficulté comme l’automobile, l’aéronautique et le textile dont les difficultés structurelles antérieures à la crise sanitaire s’en sont trouvées d’autant aggravées. Réuni le 25 mai dernier, le Conseil National de l’Industrie a confirmé que, avec le déconfinement, le taux moyen d’activité́ de l’industrie est désormais supérieur à 60 %.
Le secteur de l’hébergement, de la restauration et des spectacles seront les derniers concernés par la reprise. De même, pour les transports, la reprise sera progressive. Elle prendra forme avec la réouverture de l’aéroport d’Orly programmé le 26 juin. Orly est la plateforme des vols moyen-courriers et des long-courriers pour les départements et régions d’Outre-mer (Drom). Elle est essentielle pour le redémarrage du tourisme.
Conjoncture à géométrie variable en Europe et aux Etats-Unis
En France, le déconfinement a commencé plus tardivement que chez ses principaux partenaires. L’allégement des mesures de confinement est intervenu dès la fin avril en Allemagne et aux États-Unis, et début mai en Italie ou en Espagne. Le Royaume-Uni reste décalé par rapport aux États d’Europe continentale.
En Allemagne, dès le 20 avril, les commerces d’une surface de moins de 800 m² ont été autorisés à accueillir de nouveau du public, et certaines classes d’âge ont pu retrouver le chemin de l’école le 27 avril. Le 6 mai, d’autres mesures d’assouplissement ont été décidées, comme l’ouverture possible de tous les magasins sous condition et la reprise des sports de plein air, suivies le 11 mai par l’ouverture des restaurants.
En Espagne, la phase 0 du plan de déconfinement en quatre phases a débuté le 4 mai avec notamment l’autorisation d’ouverture des petits commerces hors alimentaire limité à 30 % de leur activité. Le 11 mai, 13 communautés autonomes sont passées à la phase 1 du plan autorisant l’ouverture des terrasses des cafés, des hôtels et de salles de spectacle de moins de 30 personnes.
En Italie, la reprise des activités productives les plus importantes pour l’économie a commencé le 4 mai notamment dans l’industrie manufacturière, la construction, le commerce de gros et, partiellement, dans la restauration avec l’autorisation des ventes sur place à emporter.
Au Royaume-Uni et aux États-Unis, la réouverture des commerces a été engagée à partir du 21 avril, le confinement dans ces deux pays ayant été moins strict qu’en France, en Italie et en Espagne.
L’allègement des mesures de confinement se reflète dans les indices PMI
Les indices PMI composites, indicateurs avancés de l’ensemble de l’activité économique issus de soldes sur enquêtes auprès des entreprises, augmentent dans la plupart des pays après avoir atteint un plancher historique en avril. Cette évolution est identique à celle de la Chine en prenant en compte le décalage dans le temps de la survenue de l’épidémie. La reprise, tout en étant modérée, semble plus nette aux États-Unis qu’en zone euro. L’indice PMI composite atteint 30,5 en mai en zone euro après un creux à 13,7 en avril quand, aux États-Unis, l’indice atteint 36,4 après un creux à 27,0 en avril.
Une reprise de la consommation d’électricité
La consommation d’électricité constitue un indicateur représentatif de l’activité globale des pays, tant du côté de la production que du côté de la consommation. Au sein des grands pays européens, l’Allemagne a enregistré la plus faible baisse de la consommation. En moyenne, entre le 1er avril et le 24 mai, la consommation d’électricité n’a baissé que de -8 % en Allemagne par rapport à la même période en 2019, contre une contraction de -15 % en France et au Royaume-Uni, de -17 % en Espagne et de -20 % en Italie. Aux États-Unis, la baisse n’est que de -6 %. La reprise a été particulièrement marquée en Italie. Sur la période du 18 au 24 mai, le niveau de la consommation dans ce pays n’y était plus que de 10 % en dessous de la semaine équivalente de 2019, comme en Allemagne. En France, ce n’est que depuis le 11 mai que la consommation d’électricité connaît un léger rebond, passant d’un glissement annuel de près de -20 % le 11 mai à -14 % le 24 mai, rejoignant celui de l’Espagne. Au Royaume-Uni, où le confinement demeure en partie en vigueur, la consommation d’électricité oscille entre -15 % et -20 % de sa moyenne de saison. Aux États-Unis enfin, la consommation d’électricité reste environ 5 à 10 % inférieure à sa moyenne de 2015 à 2019.
Une baisse sensible des émissions de CO2
Au cours de la semaine du 18 mai 2020, la baisse de la concentration en CO2 était de -20 % par rapport à la moyenne sur 2016-2019 en Allemagne, contre -31 % en France, -41 % en Italie et -48 % en Espagne. Début mai, avant le déconfinement, la concentration avait diminué de -31 % en Allemagne, de -51 % en France et de près de -55 % en Italie et en Espagne. Au Royaume-Uni, la concentration de l’air en dioxyde d’azote est toujours environ moitié moindre que ses niveaux habituels à cette saison, ce qui témoignerait d’une activité toujours très ralentie. Preuve que la production chinoise retrouve son rythme de croisière, à partir de fin avril/début mai, les émissions et la concentration de l’air en dioxyde d’azote ont dépassé leurs niveaux de la même date en 2019, et elles continuent de croître.
La consommation des ménages en hausse partout en Europe
L’effet de la réouverture progressive des commerces de détail hors alimentaire se reflète dans les requêtes Google relatives aux centres commerciaux. Au cours de la deuxième moitié du mois d’avril 2020, le nombre de requêtes pour les centres commerciaux allemands n’était que de 41 % inférieur au niveau de 2019 sur la même période, contre -70 % pour les centres commerciaux espagnols et autour de -80 % pour ceux français et italiens. Aux États-Unis, le nombre de requêtes a rapidement augmenté à partir de la semaine du 21 avril et n’est plus inférieur que d’environ 20 % à la même semaine de 2019.
Dans les pays de la zone euro et selon cet indicateur, la hausse de la fréquentation des centres commerciaux apparaît davantage depuis mi-mai. Le nombre de requêtes a augmenté de 50 % environ en France par rapport à 2019 durant la semaine du 11 mai, puis de 8 % la semaine du 18 mai mais cette évolution est atypique. Les consommateurs français ont pu rechercher des informations sur les ouvertures des centres commerciaux, certains étant toujours fermés sur décisions administratives. Dans les trois autres principales économies européennes l’indice n’avait pas encore retrouvé mi-mai son niveau d’avant la crise sanitaire, même s’il y poursuit sa progression. La semaine du 18 mai, le nombre de requêtes sur Google restait inférieur de 25 % en Allemagne à son niveau de 2019, de 15 % en Italie et de 38 % en Espagne.
L’augmentation de la fréquentation des lieux publics
À partir des données de Google Maps, il est possible de déterminer la fréquentation des lieux publics, et notamment des commerces de détail hors alimentaire. La fréquentation a moins baissé en Allemagne qu’en France, en Italie et en Espagne même sur la période post confinement. Dans tous les pays, les consommateurs reviennent graduellement dans les commerces de détails hors alimentaire, au fur et à mesure de leur réouverture.
En prenant en compte ces différents indicateurs, la consommation devrait connaître une évolution favorable dans les prochaines semaines avec un rebond sans doute plus prononcé en France, en Italie et aux États-Unis qu’en Espagne, en Allemagne et au Royaume-Uni. L’importance du rebond est fonction de la contraction subie durant les périodes de confinement. En France et en Italie, la baisse de la fréquentation des commerces de détail, hors alimentaire, était mi-mai respectivement de 51 % et de 61 %, après une baisse entre -80 % et -90 % en France et en Italie au cours du mois d’avril, soit un gain de près de 30 points de pourcentages contre un gain de 20 points environ en Espagne et en Allemagne. Aux États-Unis, la fréquentation des commerces de détail et lieux de divertissement est inférieure d’environ 30 % mi-mai, après une baisse de -45 % début avril. Au Royaume-Uni en revanche, la fréquentation des commerces de détail hors alimentaire et lieux de divertissement atteint toujours le quart de son niveau habituel, après une baisse de -82 % les premiers jours du confinement.
Le retour des embouteillages
Avec la reprise de l’activité et un moindre recours des transports publics, les embouteillages sont en hausse. L’indice TomTom de congestion routière dans les principales villes européennes témoigne d’une reprise de l’usage de la voiture. En Allemagne, l’indice de congestion routière demeure très proche de son niveau sur la même période en 2019 avec un niveau inférieur de 6 % la semaine du 18 mai. Dans les autres pays de la zone euro, le rebond est assez soudain, comme en France, avec un indice de congestion mi-mai inférieur de -26 % à celui de 2019, après une baisse près de -61 % début mai, soit un gain de près de 35 points de pourcentage. Cet indice est toujours très bas aux États-Unis, inférieur de 78 % à ses niveaux de 2019, ainsi qu’au Royaume-Uni (–65 %).
Selon l’indicateur de mobilité d’Apple, qui rassemble les recherches d’itinéraires sur l’application Apple Maps, les recherches d’itinéraires en voiture augmentent dans tous les pays. La reprise est beaucoup plus avancée en Allemagne et aux États-Unis, où les recherches ont dépassé leurs niveaux du 13 janvier dernier, qu’en France, en Italie, en Espagne et au Royaume-Uni.
Selon l’indicateur Google Maps Mobility, mi-mai la fréquentation des transports publics en France était inférieure de 43 % à la « normale » (fréquentation médiane du 3 janvier au 6 février 2020), soit une hausse significative par rapport à avril, où elle se trouvait inférieure de presque 80 %. En Italie et en Espagne, la fréquentation était inférieure de respectivement 53 % et 59 % mi-mai, contre 80 % en avril. Au Royaume-Uni, la baisse s’atténue un peu (-58 %, après une baisse de -70 % début avril). Aux États-Unis, la fréquentation des transports publics augmente légèrement, restant toutefois inférieure d’environ deux tiers à niveau habituel.
Actions tout azimut pour endiguer la récession
Les Gouvernements dépensent sans compter ou presque pour éviter l’enclenchement d’une dépression économique de grande ampleur. La multiplication des annonces ne permet pas toujours de prendre la réelle mesure des aides publiques. Elles peuvent s’ajouter, se compléter voire se superposer. Les mesures sont de nature diverse. Les garanties de prêts ne peuvent pas être assimilées aux aides directes ou aux prises de participation dans le capital des entreprises.
Le dispositif de soutien à l’économie mis en œuvre en France est complet comportant des mesures en faveur des salariés, des personnes à revenus modestes et en faveur des entreprises. Aux garanties de prêts s’ajoutent des reports ou des exonérations de charges ainsi que d’impôts. Depuis le début du déconfinement, des plans sectoriels sont annoncés.
Le chômage partiel, mesure sociale à vocation économique
Dès le début de la crise, le Gouvernement a opté pour un vaste programme de chômage partiel, reprenant ainsi la méthode choisie en Allemagne lors de la crise de 2008/2009. Le chômage partiel permet tout à la fois de garantir le pouvoir d’achat des ménages et d’éviter des ruptures de contrat de travail. La demande à venir est préservée tout comme la possibilité de restaurer rapidement l’offre. Son inconvénient est de geler le tissu économique. Aux Etats-Unis, la crise permet un renouvellement des entreprises ouvrant sur des gains de productivité plus élevés.
Plus de 12,7 millions de demandes de chômage partiel ont été déposées en France, pour près de 9 millions accordées. Le coût total de ce dispositif est évalué à 90 milliards d’euros. Le dispositif visait à limiter autant que possible l’augmentation du chômage et à faciliter la reprise de l’activité. Il a généré un effet d’aubaine. Des entreprises ont opté pour le chômage partiel afin de limiter leurs risques d’exploitation. La fin progressive du dispositif donne lieu à une polémique entre ceux qui prétendent que le Gouvernement va trop vite et ceux qui estiment que son maintien freine le retour à la normale tout en coûtant très cher aux pouvoirs publics.
L’Allemagne a prévu une enveloppe de 95 milliards d’euros pour le chômage partiel, soit 2,8 % du PIB. Quant à l’Italie et l’Espagne, leur engagement dans ces domaines s’élève respectivement à 25 et 14 milliards d’euros (2 et 1,1 % du PIB).
Les prêts garantis par l’État, l’arme anti-faillite
Pour éviter la multiplication des dépôts de bilan, les États ont mis en place des dispositifs de soutien aux entreprises. L’usage des prêts garantis est assez général. Il permet aux entreprises de renflouer leur trésorerie le temps de retrouver leur rythme de croisière. Ce qui nécessite que les entreprises dégagent des marges suffisantes pour les rembourser, certaines pouvant être fragilisées à terme. Dans les prochains mois, les modalités de remboursement seront certainement au cœur du débat public.
En France, depuis la mi-mars à début mai, l’État a garanti pour 57 milliards d’euros de prêts accordés à 350 000 entreprises selon le directeur général de Bpifrance. L’enveloppe pourrait atteindre 300 milliards d’euros (12,4 % du PIB). L’État ne sera amené à financer qu’en cas de défaut de l’entreprise qui est censé rembourser dans un délai de 5 ans le prêt consenti.
L’Espagne s’est engagée à hauteur de 112 milliards (9 % du PIB) et l’Italie de 400 milliards (22,5 % du PIB), selon une note de la banque d’investissement Goldman Sachs. L’Allemagne a prévu une enveloppe de 1 000 milliards d’euros (29,7 % du PIB). Le soutien est géré par la banque publique d’investissement KfW qui dispose, par ailleurs, d’un programme de refinancement des entreprises exportatrices qui peut être très rapidement augmenté.
Le gouvernement allemand a également mis en place un fonds de recapitalisation de plus de 100 milliards d’euros pour les entreprises de plus de 250 salariés. Il a rapidement pris des mesures en faveur de la trésorerie des entreprises.
Le fonds de solidarité au PME, l’aide de première urgence
Le Gouvernement français a décidé dès le début de la crise la création d’un Fonds de Solidarité en faveur des PME. Doté de 7 milliards d’euros, il peut attribuer de 1 500 à 5 000 euros d’aides. Le 27 mai, 3,4 milliards d’euros ont été distribués à 2,5 millions d’entreprises. Le secteur du commerce est le premier bénéficiaire avec 572 millions d’euros suivi par la construction (418 millions d’euros) et l’hébergement – restauration (412 millions d’euros). Au sein des Régions qui ont abondé financièrement ce fonds pour l’aide complémentaire de 2000 euros, l’Île-de-France est la première région au niveau de la répartition des aides devant Auvergne – Rhône-Alpes et PACA. Répartition des aides du Fonds de solidarité par région (27 mai 2020).
Source / Ministère de l’Économie
Les mesures en faveur de la santé
Les Gouvernements ont dû assumer une augmentation des dépenses de santé pour faire face à la pandémie. Les opinions publiques tout comme les personnels soignants pèsent en faveur d’un effort accru pour la santé. Avec le vieillissement de la population et son aversion au risque, le dossier de la santé devrait rester au cœur d’actualité durant de nombreux mois. Face aux besoins d’urgence, les gouvernements ont, depuis le mois de mars, déjà accru les dépenses publiques destinées à leur système de santé. Ainsi l’Allemagne y a consacré 11,2 milliards d’euros, la France 9 milliards, l’Italie 6,2 milliards et l’Espagne 3 milliards. Les sommes ont été affectées aux hôpitaux, à l’achat de masques et à la recherche.
L’engagement des plans sectoriels
Avec le déconfinement, les États mettent en œuvre des plans sectoriels. Le tourisme, le transport aérien ou l’automobile sont les premiers d’une liste qui pourrait s’allonger. En France, les plans reprennent des dispositions mises en œuvre depuis le début de la crise sanitaire en les amplifiant.
- Le plan de soutien au tourisme
Ainsi, Les entreprises du tourisme pourront continuer de recourir à l’activité partielle jusqu’à la fin de l’année 2020. Au-delà, l’activité partielle leur restera ouverte dans des conditions qui seront revues le cas échéant. L’accès au fonds de solidarité est prolongé jusqu’à la fin de l’année. Son accès a été élargi à des entreprises de plus grande taille, celles qui ont jusqu’à 20 salariés et 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’aide peut désormais atteindre 10 000 euros contre initialement 1 500 euros.
Les petites et moyennes entreprises liées au tourisme, à l’évènementiel ou aux activités sportives bénéficient d’une exonération de cotisations sociales pendant la période de fermeture ou de très faible activité pour un montant estimé à 2,2 milliards d’euros. L’exonération s’appliquera automatiquement à toutes ces entreprises, qu’elles aient déjà acquitté ou non leurs cotisations. Aux exonérations de cotisations patronales s’ajoutera un crédit de cotisation égal à 20 % des salaires versés depuis février.
Les entreprises du tourisme auront accès à un prêt garanti par l’État dit « saison » plus généreux que les PGE classiques. Les loyers et redevances d’occupation du domaine public dus aux bailleurs nationaux (État et opérateurs) sont annulés pour les TPE et PME du secteur du tourisme pour la période de fermeture administrative.
Les collectivités locales ont la possibilité d’alléger la taxe de séjour et réduire des deux tiers la cotisation foncière des entreprises (CFE), l’État en finançant la moitié.
Les banques pourront accorder un report des échéances de crédit allant jusqu’à 12 mois (au lieu de 6 mois actuellement) aux petites et moyennes entreprises du secteur.
Le plafond journalier des tickets restaurants sera augmenté de 19 à 38 €. Afin de soutenir les restaurateurs, leur utilisation dans les restaurants sera autorisée les week-ends et jours fériés, à partir de leur date de réouverture et jusqu’à la fin de l’année 2020.
Le Gouvernement a prévu un programme de 3 milliards visant à accompagner la reprise et la transformation du secteur :
L’enveloppe du prêt « Tourisme » proposé par Bpifrance sera renforcé a été fixée à un milliard d’euros. Par ailleurs, plus de 1,3 milliard d’euros seront investis en fonds propres par la Caisse des Dépôts et Consignations et Bpifrance dans le secteur du tourisme, pour un effet attendu en matière d’investissement de 6,7 milliards d’euros. Dès 2020, le Fonds Tourisme Social Investissement sera triplé avec une augmentation de ses capacités d’investissement à hauteur de 225 millions d’euros et des critères d’éligibilité assouplis.
- Le plan français de soutien au secteur automobile
Le mardi 26 mai, Le Président de la République, a présenté un plan de soutien à la filière automobile portant sur un total de 8 milliards d’euros d’aides, d’investissements et de prêts. Le secteur qui emploie 400 000 personnes a connu une chute d’activité de -80 % en avril. Les prévisions actuelles du marché automobile font état d’une baisse du marché en 2020 d’au moins -20 % dans le monde et de -30 % en Europe. La filière connaissait des problèmes depuis 2018 en lien avec le durcissement des normes environnementales. Par ailleurs, les groupes français rencontrent, depuis une quarantaine d’années, régulièrement des difficultés. En 2014, le groupe PSA avait été sauvé avec l’appui de l’État et l’intervention d’un groupe chinois. Le Groupe Renault est en situation délicate depuis l’année 2019.
À travers son plan de soutien, le Gouvernement souhaite faciliter la transition vers le véhicule électrique et le véhicule autonome.
Le plan de soutien comporte trois directions : le renouvellement du parc automobile, l’innovation et le soutien aux entreprises en difficulté. Le Gouvernement demande aux entreprises du secteur de privilégier la localisation de leurs activités en France, en particulier en ce qui concerne la recherche et les productions à forte valeur ajoutée.
Le renouvellement du parc automobile français en faveur des véhicules propres
Le Gouvernement a décidé de porter le bonus pour l’achat d’un véhicule électrique de 6 000 à 7 000 euros pour les particuliers, pour l’achat d’un véhicule d’une valeur inférieure à 45 000 euros. Le bonus pour l’achat d’un véhicule électrique pour les flottes d’entreprises passe à 5 000 euros, pour l’achat d’un véhicule particulier ou utilitaire léger d’une valeur inférieure à 45 000 euros.
Il a également prévu l’instauration d’un bonus de 2 000 euros pour l’achat de véhicules hybrides rechargeables pour les véhicules d’un montant inférieur ou égal à 50 000 euros. La prime à la conversion passe à 3 000 euros pour les ménages modestes pour l’achat d’un véhicule thermique et à 5 000 euros pour l’achat d’un véhicule électrique ou hybride rechargeable. Le nombre de ménages éligibles à la prime à la conversion augmentera grâce au relèvement du seuil de revenu fiscal de référence passant de 13 500 euros à 18 000 euros pour couvrir 75 % de la population.
Les acheteurs publics, dont l’État, sont censés renouveler plus rapidement leurs flottes de véhicules avec un objectif de 50 % de véhicules électriques, hybrides ou à hydrogène.
Le déploiement des bornes de recharge électrique sera accéléré. Le nombre de points de recharge passera à 100 000 bornes d’ici 2021 au lieu de 2022.
Les collectivités locales seront invitées à proposer des avantages à l’usage des véhicules en mode électrique zéro émission (gratuité des parkings publics, utilisation de voies réservées etc.).
L’investissement et l’innovation en faveur du véhicule de demain
Le Gouvernement a décidé la création du Fonds d’avenir pour l’automobile doté de 1 milliard euros destiné à la modernisation et la numérisation des chaînes de production, à la transformation écologique de la filière automobile et à l’innovation.
Le soutien aux entreprises en difficultés et la protection des salariés
Un plan d’urgence sera mis en œuvre pour réduire significativement le coût d’un jeune en alternance et permettre à la filière de viser une stabilisation du niveau d’alternants.
L’industrie auto allemande appelle également son État à l’aide
La filière automobile allemande, qui a enregistré en mars une baisse de -37 % de sa production et de -32 % de ses exportations, a demandé à l’État fédéral un plan de soutien. Depuis plusieurs semaines, les grands groupes plaident pour l’instauration d’une prime, destinés à apporter jusqu’à 4 000 euros de soutien à leur activité par entreprise. Angela Merkel hésite à s’engager dans cette voie. Pour être efficace, la subvention devra concerner tous les véhicules, y compris thermiques ce qui est contraire à la politique de transition énergétique mise en œuvre en Allemagne.
750 milliards d’euros pour changer l’Union européenne
Dans le prolongement de la proposition franco-allemande de la semaine dernière, la Commission de Bruxelles a présenté le 27 mai, au Parlement européen, le plan de relance d’un montant de 750 milliards d’euros. Ce plan s’ajoute aux mesures d’urgence de 540 milliards d’euros (sous forme de prêts) que l’Union a d’ores et déjà décidées et aux 1 000 milliards d’euros que la BCE s’est engagée à injecter dans le système financier.
Pour financer son plan, la Commission européenne empruntera sur les marchés 750 milliards d’euros qui abonderont le budget européen dont certains programmes seront renforcés et d’autres créés. Si l’Allemagne a accepté le principe de la mutualisation de la dette, d’autres pays comme les Pays-Bas, l’Autriche, la Suède ou le Danemark y restent opposés.
Le plan de la Commission prévoit que 500 milliards d’euros seront transférés, par le canal du budget européen, aux États membres qui ont été les plus affectés par le Covid-19, comme l’avaient imaginé Paris et Berlin. Pour en bénéficier, ceux-ci devront présenter un plan d’investissements et de réformes qui devra être compatible avec les priorités politiques de la Commission européenne en matière de transition énergétique (green deal). Il sera également pris en compte des objectifs de relocalisation d’activités stratégiques. L’Italie pourrait bénéficier jusqu’à près de 82 milliards d’euros de subventions, l’Espagne jusqu’à 77 milliards, la France 39 milliards, la Pologne 38 milliards, l’Allemagne 29 milliards.
250 milliards d’euros seront déployés sous forme de prêts, dont 91 milliards pour l’Italie, 63 milliards pour l’Espagne, 26 milliards pour la Pologne. Ni la France, ni l’Allemagne ne seraient attributaires de ces prêts. L’objectif est de permettre aux États européens d’accéder à des prêts à des taux inférieurs à ceux en vigueur sur les marchés.
Le remboursement des 500 milliards d’euros de prêts de la Commission ne devrait intervenir qu’à compter de 2028 et sera étalé jusqu’en 2058. D’ici huit ans, les autorités européennes devront déterminer les modalités de remboursement. Il conviendra soit d’augmenter les ressources propres de la Commission avec l’instauration d’un impôt européen qui pourrait prendre la forme d’une taxe sur le digital ou d’une taxe sur le CO2, soit de réaliser des économies sur le budget.
Le plan européen soulève une série d’interrogations. La possibilité offerte à la Commission d’emprunter constitue un précédent permettant une évolution plus fédérale de l’Union européenne. Cette tendance serait renforcée si un impôt communautaire était créé. Face à cette évolution, les oppositions ne manquent pas. Les États d’Europe du Nord ne souhaitent pas s’engager dans cette voie, considérant qu’ils seraient potentiellement amenés à soutenir les États d’Europe du Sud. Ces derniers craignent de leur côté une mise sous tutelle budgétaire de la part de la Commission. La discussion et l’adoption de ce plan seront un nouvel marathon pour les instances communautaires.
Ménages, moral en baisse, épargne en hausse
Sans surprise, l’indice de confiance des ménages dans la situation économique calculé par l’INSEE, est en baisse pour le mois de mai. L’enquête a été menée entre le 28 avril et 16 mai. L’indicateur perd 2 points (après -8 points en avril). À 93, il reste en-dessous de sa moyenne de longue période (100).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Consommation, un retour à la normale ?
Après plus d’un mois de confinement, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente fortement, l’indicateur gagne ainsi 15 points mais reste bien en-dessous de sa moyenne de longue période.
La victoire de l’épargne de précaution
Dans un contexte économique difficile, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner augmente fortement en mai. Les ménages ont conscience qu’avec la diminution contrainte de leurs dépenses de consommation, leur capacité d’épargne augmente. L’indicateur le mesurant gagne 4 points et reste bien au-dessus de sa moyenne de longue période. Prenant en compte la fin du confinement et une éventuelle baisse à venir de leurs revenus, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future diminue quant à lui de nouveau légèrement tout en restant au-dessus de sa moyenne de longue période.
Inquiétude pour le niveau de vie et pour l’emploi
Les Français sont inquiets au sujet de leur niveau de vie futur. À -71, il reste ainsi au plus bas niveau depuis le début de l’enquête. La part des ménages considérant que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois baisse nettement. Le solde correspondant perd 17 points et passe ainsi en-dessous de sa moyenne de longue période.
Sans surprise, les ménages craignent une remontée du chômage. Le solde correspondant gagne 18 points et atteint un niveau inégalé depuis juin 2013.
Le confinement et les prix ne font pas bon ménage
En mai, les ménages estimant que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois sont nettement plus nombreux que le mois précédent. Le solde correspondant remonte de 20 points mais se maintient néanmoins en-dessous de sa moyenne de longue période. Cette appréciation s’explique certainement par la progression des prix des produits alimentaires et notamment des produits frais.
Les ménages ne font pas le pari d’une forte résurgence de l’inflation dans les prochains mois. Après avoir vivement augmenté pendant deux mois, le solde correspondant perd 8 points, tout en restant bien au-dessus de sa moyenne de longue période.
Climat des affaires, amélioration sur fond de déconfinement
Le climat des affaires s’est redressé en mai tout en restant à un niveau très bas. Il a augmenté de 4 points et se situe désormais à 52, bien en-dessous de sa moyenne de longue période. Au mois d’avril, il avait perdu 48 points.
Toujours en mai, le climat de l’emploi s’améliore un peu. L’indicateur synthétique se redresse de 4 points, après en avoir perdu 48 en avril. À 52, il reste très détérioré, à son deuxième plus bas niveau après le plancher atteint le mois dernier.