C’est déjà hier
Inflation, des écarts croissants au sein de l’Union européenne
Au mois de juillet, le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi à 0,4 %, contre 0,3 % en juin. Un an auparavant, il était de 1,0 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 0,9 % en juillet 2020, contre 0,8 % en juin. Un an auparavant, il était de 1,4 %.
L’écart atteint plus de 5 points entre les pays les moins et les plus inflationnistes au sein de l’Union européenne. Les différences de taux sont imputables aux sorties du confinement et à des tensions sur certains marchés de biens. Les pays qui ont connu une forte contraction du PIB comme l’Espagne sont encore affectés par des baisses des prix. Les États qui ont peu confiné ou qui ont levé rapidement les mesures de restriction de la circulation enregistrent des taux d’inflation plus importants. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Grèce (-2,1 %), à Chypre (-2,0 %) et en Estonie (-1,3 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie (3,9 %), en Pologne (3,7 %) et en Tchéquie (3,6 % ). Par rapport à juin, l’inflation annuelle a baissé dans dix États membres, est restée stable dans trois et a augmenté dans quatorze autres.
En juillet les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent des biens industriels hors énergie et services (+0,42 points de pourcentage, pp, chacun), suivis de l’alimentation, alcool & tabac (+0,38 pp) et de l’énergie (-0,83 pp).
La lente décrue du chômage partiel en France
Compte tenu des demandes d’autorisation préalable (DAP) adressées par les entreprises auprès de l’administration entre le 1er mars et le 17 août 2020, 11,9 millions de salariés étaient susceptibles d’être placés en activité partielle au mois de juin contre 12,6 millions en mai. Au 17 août, 424 000 demandes d’indemnisation pour le mois de juin ont été déposées (+11 000 en une semaine) par 364 000 entreprises. 2,9 millions de salariés étaient concernés pour un volume de 150 millions d’heures. Au titre du mois de mai, un million de demandes avaient été déposées par 851 000 entreprises, pour 6,7 millions de salariés et 387 millions d’heures. La décrue se poursuit mais reste lente.
Les demandes de chômage partiel restent importantes dans le secteur du tourisme et des loisirs. Toutes les demandes d’indemnisation portant sur le mois de juin n’ont pas encore été déposées, les entreprises disposant d’un délai d’un an pour faire leur demande. Selon le service statistique du Ministère en charge de l’emploi, dans les faits, 4,5 millions de salariés auraient effectivement été en activité partielle en juin, (soit environ un quart des salariés du privé), après 7,9 millions en mai, 8,8 millions en avril et 7,2 en mars. Parmi les salariés en chômage partiel en juin, environ 700 000 salariés l’auraient été au titre de la garde d’enfant ou en raison de situations de vulnérabilité/fragilité. Les trois secteurs les plus représentés parmi les salariés effectivement placés en activité partielle seraient celui des services aux entreprises (813 000 salariés), celui du commerce (647 000 salariés), ainsi que celui de l’hébergement et de la restauration (646 000 salariés). 57 % des salariés de ce dernier secteur auraient été en chômage partiel en juin. Ce taux est de 50 % pour les salariés du secteur de la fabrication de matériel de transports, 43 % des salariés des arts et du spectacle sont également concernés.
Les entreprises de moins de vingt salariés concentreraient 28 % des salariés en activité partielle et celles de 250 salariés ou plus en représenteraient 39 %.
Le nombre d’heures chômées sur le mois au titre de l’activité partielle s’établirait à 223 millions en juin. Cela représenterait 50 heures (soit une semaine et demie) par salarié en moyenne et équivaudrait à 1,5 million de salariés travaillant à plein temps sur le mois, après 3,0 millions en mai, 5,6 millions en avril et 2,2 millions en mars. Entre les mois de mai et de juin, le nombre d’heures chômées a diminué de 51 %. La diminution est forte pour les secteurs de la construction (-74 %), du commerce (-61 %), de l’hébergement et de la restauration (-50 %) et des activités spécialisées, scientifiques et techniques, services administratifs et de soutien (-43 %).
Le coût d’indemnisation se réduit progressivement. En juin 2020, le montant total d’allocation d’activité partielle est évalué à 2,4 milliards d’euros (après 5,0 milliards en mai, 8,9 milliards en avril et 3,3 milliards en mars) versés par l’État et l’Unedic.
Deux régions concentrent le plus de salariés indemnisés en activité partielle : l’Île-de-France et l’Auvergne-Rhône Alpes.
Répartition des effectifs faisant l’objet d’une demande d’indemnisation
au titre du mois de juin 2020, par région